Fofana Baba Idriss

Côte d’Ivoire : les faux médicaments remplace la drogue

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 15% de faux médicaments sont vendus dans le monde dont 70% sont consommés en Afrique. Un fléau qui fait « ravage » en Côte d’Ivoire.

C’est inquiétant. La criminalité pharmaceutique semble avoir pris le pas sur la vente de la drogue en Côte d’Ivoire. Suite à l’opération ‘’Porc-épic’’ lancée par le Bureau central de Interpol (Bcn-Interpol Abidjan), 176 tonnes de produits médicaux contrefaits, d’une valeur de 10 milliards FCFA, ont été saisies sur les marchés de six grandes régions en Côte d’Ivoire.

C’est le Commissaire Angui Eboi, chef du Bnc-Interpol qui a livré l’information, le vendredi 30 mai 2014, lors d’un point de presse à la direction de la police criminelle d’Abidjan-Plateau. Face à la montée en puissance de ces réseaux mafieux, l’Organisation internationale de la police criminelle (OIPC-INTERPOL) a décidé de mener une lutte acharnée contre ce fléau transnational. Angui Eboi a confié que c’est en collaboration avec les Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), qu’une action simultanée de police dénommée ‘’Opération Porc-épic’’ a été lancée.

L'OIPC-INTERPOL veut éradiquer la vente de faux médicament en Côte d'Ivoire. Ph: FBI
L’OIPC-INTERPOL veut éradiquer la vente de faux médicament en Côte d’Ivoire. Ph: FBI

En Côte d’Ivoire, il a révélé que l’opération a été conduite à Abidjan notamment à Adjamé, Bouaké, Bondoukou, Bonoufla, Man et San-Pedro. « Dans sa mise en route, cette mission a été placée sous la coordination du BCN-INTERPOL Abidjan, sous la responsabilité des parquets généraux près les Cours d’appel d’Abidjan, Bouaké, Daloa et sous la supervision de chaque préfet de police qu’assistaient les chefs d’Escadron de la gendarmerie », a précisé le patron du Bcn-Interpol. Ajoutant que l’opération a impliqué tous les acteurs chargés de l’application de la loi, à savoir la police, la gendarmerie, la douane et les partenaires que sont l’OIPC-INTERPOL, les FRCI, l’ONUCI, le ministère de la Santé et l’Ordre des pharmaciens.

26 personnes arrêtées

Ainsi, dans le District d’Abidjan, 65 tonnes de produits médicaux contrefaits ou interdits sur le marché ont été saisies. 1, 5 tonne à Bondoukou, 18 tonnes à Bouaké, 50 tonnes à Bonoufla, 42 tonnes à Man et 150 kg à San Pedro. Au total, 176,65 tonnes de faux médicaments ont été saisies et 26 personnes ont été interpellées par l’OIPC-INTERPOL. « A la lumière de la présente opération, force est de constater que les produits pharmaceutiques contrefaits ont largement envahi nos marchés, si bien que chaque contrée de la Côte d’Ivoire abrite son réseau d’approvisionnement, son magasin de stockage et son box de vente », a déploré le Commissaire Angui Eboi.

Le Commissaire Angui Eboi au centre, sur la photo. Ph: DR
Le Commissaire Angui Eboi au centre, sur la photo. Ph: DR

Le flic a expliqué que les criminels ont jeté leur dévolu dans la vente de produits pharmaceutiques contrefaits. Une activité où ces personnes de mauvais acabits prospèrent. L’Officier de police a même révélé que la loi ivoirienne est moins répressive en la matière. Contrairement à la vente de la drogue où les malfrats sont sévèrement punis alors qu’ils y gagnent moins.

Il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Nos populations ne trouvent pas mieux que d’aller se ravitailler en médicament sur le marché noir. Pourtant, la plupart de ces produits pharmaceutiques sont antidatés où même périmés. D’autant que ces vendeurs qu’on pourrait qualifier de ‘’marchants de la mort’’ sont devenus experts en avec le marquage de date récente sur les flacons de médicament. Chose qui va contribuer inévitablement à la mort.

Une photo du logo de l'OIPC-INTERPOL, le bureau d'Abidjan. Ph: FBI
Une photo du logo de l’OIPC-INTERPOL, le bureau d’Abidjan. Ph: FBI

Hier, c’était « l’opération NAWA » dans la région de Soubré qui visait à soustraire les mineurs victimes de traite des zones aurifères et des plantations de cacao en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, c’est l’opération ‘’Porc-épic’’ touchant les produits pharmaceutiques sur l’ensemble du territoire national ainsi que les Républiques sœurs de la CEDEAO.

C’est le lieu de crier un holà. L’opération ‘’porc-épic’’ mérite d’être intensifiées et menées de façon régulière. L’OIPC-INTERPOL doit poursuivre courageusement son action en faveur de la lutte contre la criminalité transnationale organisée sous toutes ses formes.

FBI

Classe thérapeutique des médicaments saisis:
Antalgique ;
Anti-inflammatoire ;
Complément alimentaire ;
Antipaludique (retiré de la vente ex : Chloroquine et Ammoniaque) ;
Antituberculeux (gratuit) ;
Antianémique ;
Anti-hémorroïdaire ;
Antituberculeux ;
Antibiotique ;
Déparasitant ;
Dysfonctionnement érectile (aphrodisiaque) ;
Dysménorrhée (règle douloureuse) ;
Contraceptifs oraux et injectables ;
Eau pour préparation injectable ;
Psychotrope ;
Précurseur (alcool éthylique) ;
Matériel médical (kits de césarienne, d’accouchement, test rapide : grossesse-palu-diabète) ;
Anti-hypertension ;
Antitussif ;
Soluté et autres…

Source : OIPC-INTERPOL


Commission électorale, les femmes ivoiriennes crient à l’exclusion

La nouvelle loi sur la Commission électorale ivoirienne a été adoptée en plénière par le Parlement. Mais le Groupe des organisations féminines œuvrant pour l’égalité entre Hommes et Femmes en Côte d’Ivoire milite pour une représentation massive des femmes au sein de l’Institution chargée des élections.

Alors que les députés ivoiriens s’apprêtaient à voter, en plénière, la nouvelle loi portant réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), le mercredi 28 mai 2014, l’Assemblée nationale a été prise d’assaut par une centaine de femmes au Plateau. Elles, ce sont les Organisations féminines et de défense des Droits Humains en Côte d’Ivoire. Un regroupement qui refuse que la CEI soit prise en otage à travers une composition exclusivement réservée aux hommes.

Vêtues de blanc pour la plupart, pancartes en main, elles brandissaient tous des écriteaux du genre : « Egalité homme-femme, c’est maintenant ; des promesses, passer aux actes par cette loi ; une CEI sans les femmes = conflits postélectoraux ; la Côte d’Ivoire est-elle peuplée uniquement d’hommes ? loi muette sur les question du genre = mauvaise loi ». Une manifestation non bruyante à laquelle les policiers se sont invités afin d’éviter tout débordement. Mais dans leur détermination à se faire entendre, les « amazones » ont été reçues par le Secrétaire général de l’Assemblée nationale à qui, une déclaration a été remise.

Prévenir une crise !

Revenant aux faits, à travers ce réquisitoire, la présidente de ce Groupement de femmes, Gogoua Rachel, souligne que l’actuel projet de loi sur la réforme de la Commission électorale arrêtée à 17 membres par le Gouvernement en Conseil des ministres, ne fait « aucune mention de genre, d’égalité et de parité entre les hommes et les femmes dans sa configuration ».

A l’analyse, confie-t- elle, « une telle répartition présage d’une sous représentation des femmes, voire leur absence de cette Institution, capitale dans le processus de démocratie et de cohésion sociale en cours en Côte d’Ivoire. La Commission électorale précédente présentait la même lacune et elle n’avait pas pu empêcher la crise électorale de 2010-2011 ».

Ces femmes ivoiriennes entendent aller jusqu'au bout du combat contre les inégalités sociales. Ph: Wanep-ci
Ces femmes ivoiriennes entendent aller jusqu’au bout du combat contre les inégalités sociales. Ph: Wanep-ci

Se disant marginalisées, la démarche des femmes vise à interpeller aussi bien le Gouvernement, le Parlement ainsi que les partenaires au développement sur les dangers qu’une ‘’CEI sans la représentation significative des femmes pourrait avoir sur la vie démocratique du pays’’. Pour elles, « la Commission électorale étant la structure qui organise la régulation de la vie démocratique de la Côte d’Ivoire, la présence de la femme en son sein leur permettra non seulement de participer à un haut niveau, à la gestion pacifique de la vie démocratique de leur pays mais aussi d’atténuer les velléités d’affrontement des uns et des autres en y apportant son talent de conciliatrice qui lui est propre ».

Tout en témoignant le rôle joué par les femmes pendant les heures chaudes. A en croire la présidente, au plus fort des différentes crises, y compris celle de 2010, n’eut été l’action des femmes, le pays aurait connu le ‘’parachutage’’ de vivres et sombrerait à l’évidence dans le chaos. « Elles font vivre les habitants de ce pays parfois au détriment de leur vie. Pour preuve, le marché Siaka Koné de la commune d’Abobo a été bombardé en janvier 2011 pendant qu’elles y étaient », révèle Gogoua Rachel. D’ailleurs, en plus de tout cela, les femmes des organisations de la société civile, n’ont pas été associées aux différentes négociations pour la sortie de crise, mais elles ont sillonné toutes les grandes capitales politiques dont Addis-Abeba, Abuja, New York, Accra,…, pour un plaidoyer en faveur du retour pour la paix.

Appliquer les textes ratifiés…

C’est pour quoi, les « amazones » souhaitent que la politique du genre dont parle le président de la République, Alassane Ouattara, prenne son envole. Elles trouvent inconcevable que la Côte d’Ivoire refuse d’appliquer les instruments internationaux, régionaux et nationaux que ses gouvernants ont ratifiés.

Les femmes ivoiriennes réclament l'application des textes ratifiés par la Côte d'Ivoire. Ph: Dr
Les femmes ivoiriennes réclament l’application des textes ratifiés par la Côte d’Ivoire. Ph: Dr

Il s’agit de la Résolution 1325 des Nations-Unies, la CEDEF (Convention pour l’élimination de toutes formes de violences à l’égard des femmes) ; du protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droit des femmes ; de la déclaration des chefs d’Etat de l’union africaine, de la déclaration des Chefs d’Etat de la CEDEAO ; du protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de résolution, de maintien de la paix de la CEDEAO ; du document de politique nationale sur l’égalité des chances, l’équité et le genre ; de la constitution du 1er août 2000 proclamant l’égalité entre l’homme et la femme par une participation effective et paritaire à tous les niveaux.

Outre cela, la Côte d’Ivoire fait partie des premiers pays au monde à avoir développé son plan d’action national pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Pourtant, l’un des axes principaux de ce plan est la participation des femmes aux postes de prises de décisions à tous les niveaux. « Alors, à quand les actions positives pour l’implication des femmes dans les sphères de décisions? », s’interroge le Groupe des organisations féminines. Pour elles, il est temps de commencer des actions concrètes dans ce sens et d’utiliser toutes les ressources disponibles.

FBI


Mort de Mandjara : quel mépris du gouvernement ivoirien…

Jusque-là, le gouvernement n’avait pas réagi depuis la tentative de suicide de Mandjara Ouattara, il y a une semaine. Décédée le mardi 27 mai à deux heures du matin, les autorités ivoiriennes ont décidé d’accompagner sa famille pour des « funérailles dignes ». J’ai été surpris t’entendre cette nouvelle alors que je venais d’assister à la conférence du porte-parole du gouvernement à la suite du Conseil des ministres qui s’est tenu le jour du décès de la jeune dame. Je vous livre les détails de la rencontre au Palais d’Abidjan.

Si ce n’est pas le médecin après la mort. Pour moi, le cas de Mandjara Ouattara y ressemble fort. Elle qui avait tenté de s’immoler par le feu, un mercredi 21 mai 2014, devant le Palais présidentiel au Plateau, au moment même où se tenait un Conseil des ministres que présidait le chef de l’Etat, Alassane Ouattara.

Une semaine après, la jeune dame âgée de 33 ans est finalement décédée, ce mardi 27 mai, des suites de ses brûlures de 3e degré, dont elle souffrait au centre hospitalier et universitaire de Cocody (CHU). C’est avec ‘’amertume’’ que le porte-parole du gouvernement, Koné Bruno Nabagné, a officiellement confirmé la ‘’mauvaise nouvelle’’ aux journalistes. Et de s’empresser de nous annoncer la commisération des autorités ivoiriennes :

Koné Bruno Nabagné, porte-parole du gouvernement ivoirien. Ph: DR
Koné Bruno Nabagné, porte-parole du gouvernement ivoirien. Ph: DR

« Nous avons effectivement eu cette mauvaise nouvelle ce matin (mardi 27 mai 2014, ndlr), le décès de cette dame. Le gouvernement, évidemment, s’incline devant la mémoire de cette personne. Le gouvernement accompagnera de la meilleure façon la famille. Le gouvernement adresse ses condoléances à la famille et je peux dire que la famille est en contact avec certaines personnes désignées par le gouvernement pour suivre la suite des opérations. Nous n’avons pas de commentaires à faire. Nous pensons simplement qu’il faut respecter la mémoire de cette jeune dame ».

Et si tu nous disais la vérité ?

Et pourtant, le porte-voix du gouvernement qui ne voulait pas s’attarder sur l’affaire Mandjara Ouattara, a dû mettre les pieds dans les plats. Puisqu’il lui a été demandé de donner les raisons qui ont motivé le gouvernement à ne pas communiquer sur un fait aussi grave (la tentative de suicide) qui s’est déroulé au nez et à la barbe de la présidence de la République de Côte d’Ivoire.
En réponse à cette question, Koné Bruno a tourné en rond. Il a plutôt souligné que le gouvernement n’a pas voulu ‘’politiser’’ l’affaire comme certains auraient bien souhaité. Mais de quelle communication politique parle l’auteur ?

« Quand un acte aussi grave arrive, il faut respecter le choix de la personne. Certains peuvent faire de la communication politique autour de ça. Nous n’avons pas voulu en faire parce que ce n’était pas, de notre point de vue, décent de le faire. Vous savez, nous travaillons avec le cœur ouvert, nous n’avons pas de reproches à nous faire par rapport à la conduite actuelle du pays. Nous savons bien d’où nous venons, c’est vraiment important », a martelé le porte-parole du gouvernement. Quel mépris! Mais l’homme ne s’arrêtera pas en si bon chemin.

En hommage, des fans de Mandjara préfèrent cette photo sur leurs profils facebook. Ph: DR
En hommage, des fans de Mandjara préfèrent cette photo sur leurs profils Facebook. Ph : DR

Koné Bruno Nabagné n’a pas été tendre avec ceux qui pensent que : « Les populations vivent dans la souffrance parce que l’argent ne circule pas ». A l’en croire : « Aucun Ivoirien, aujourd’hui, ne peut dire qu’il a été appauvri par le président Alassane Ouattara, sauf ceux qui avaient des gains acquis de façon anormale ». Selon le porte-parole du gouvernement : « Bien au contraire, la politique économique qui est menée fait en sorte que tous les jours, quelque chose s’ajoute à la croissance nationale, à la richesse individuelle des uns et des autres ».

Faut-il croire à cela ? Pour l’émissaire du gouvernement, il y a toujours eu des drames personnels dans le monde. « Il y a dix siècles, il y avait des drames personnels. Dans dix siècles, il y en aura. Mais il faut éviter de surfer politiquement autour de ça, quelle que soit la position qu’on peut avoir par rapport à ce drame. C’est notre position et nous restons fermes là-dessus », a tranché le conférencier du palais.

Ainsi, je puis me permettre de dire que le gouvernement refuse de nous dire la vérité dans cette affaire. Or, on voit bien que le pouvoir est dans de beaux draps. Sinon, pourquoi le gouvernement ivoirien avait tout mis en place pour un contrôle strict des personnes qui souhaitaient rendre visite à la jeune femme au service des grands brûlés de Cocody ? L’on-t-ils achevé au CHU pour ne pas que la vérité sorte ? L’adage nous dit que « la vérité est comme le soleil levant que l’on ne peut cacher avec la paume de la main ».

Les Ivoiriens savent…

Aujourd’hui, les gens savent que Mandjara Ouattara était très proche de certains responsables influents du Rassemblement des républicains (RDR), parti au pouvoir. On sait également que la jeune dame de 33 ans faisait partie du collectif des propriétaires des véhicules de location qui compte 80 membres. Eux qui réclament aux autorités actuelles le paiement de 5 milliards de francs Cfa. Des créances contractées de 2007 à 2010 sous Laurent Gbagbo que le pouvoir Ouattara devrait régler sur le principe de la continuité de l’Etat. Ce n’est pas tout. La défunte aurait aussi loué des véhicules au RDR pendant la campagne présidentielle de 2010. Malheureusement, ses factures de ces locations qui seraient d’un montant de 26 millions F Cfa restent impayées.

Pour en savoir davantage, je vous propose une déclaration d’une personne ressource. Il s’agit de Moussa Touré. Ex-journaliste, il est actuellement conseiller et directeur de la communication du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire :

Moussa Touré, Conseiller de Guillaume Soro. Ph: Sercom PANCI
Moussa Touré, Conseiller de Guillaume Soro. Ph: Sercom PANCI

« J’ai entendu et lu beaucoup de mensonges et découvert avec beaucoup de dégoût une vaste entreprise de diabolisation de Ouattara Madjara alias Oxy Chocolat D Oxana, la jeune femme qui a tenté de s’immoler devant le Palais de la présidence, au Plateau. Mon amertume tient au fait que les injures les plus graves sont venues de son propre camp, notre propre camp. Je connais Madjara, une femme forte, courageuse, battante, engagée pour la cause d’Alassane Ouattara et du RDR. Elle s’est battue corps et âme pour que notre régime soit au pouvoir aujourd’hui. Je fais partie de ceux qui lui ont conseillé d’aller en exil au Burkina Faso, parce que son nom revenait dans tous les forums LMP (l’ex-majorité au pouvoir, ndlr) parmi ceux des gens à abattre. Son domicile avait même été indiqué sur Facebook. De Ouaga, elle est allée en France où elle a mené une guérilla médiatique contre le régime de Gbagbo. Les dettes que Madjara détenait sur l’Etat de Côte d’Ivoire n’ont jamais été honorées, alors qu’elle est de notre camp. Elle connaissait personnellement tous les actuels dirigeants, avait leurs numéros de téléphone direct, fréquentait leurs bureaux… Personne n’a levé le petit doigt pour aider cette jeune dame, une militante convaincue, jusqu’à ce qu’elle s’enfonce dans la misère, une misère noire. Vidée de son appartement de la Riviera Palmeraie, elle a erré de proche en proche, ses affaires dispersées dans tout Abidjan. Pourtant elle avait des dizaines et des dizaines de millions en créances. Elle ne mangeait pas à sa faim. Et ce qui l’a assassiné, c’est la maladie de sa mère. Victime d’un AVC, Madjara s’est rendue à son chevet à Korhogo, mais vu la gravité de son état, la pauvre dame a été évacuée sur l’Institut de Cardiologie d’Abidjan où elle a été admise aux soins intensifs. Madjara a frappé à toutes les portes pour avoir un peu d’argent sur ses créances pour soigner sa mère. Rien. Par désespoir, elle a décidé de se suicider. Si nous ne l’avons pas aidé, respectons au moins sa douleur. Ceci n’arrive pas qu’aux autres. Personne ne sait ce que le destin lui réserve ».

Je refuse de croire que l’argent qu’on devait payer à Mandjara Ouattara sera utilisé par le gouvernement ivoirien pour lui assurer des funérailles dignes. C’est aussi une tradition sous les tropiques. Comme dirait l’autre : « Quand tu meurs on t’accompagne avec l’argent dans ta tombe… ». C’est dommage !

FBI


De l’opération-suicide à Abidjan, à la récupération politique

Nous ne sommes pas en Tunisie, mais en Côte d’Ivoire. Une jeune dame du nom de Mandjara Ouattara, a essayé de se donner à la mort, le mercredi 21 mai, non loin du Palais présidentiel au Plateau. Au moment où le chef de l’Etat Alassane Ouattara présidait un Conseil des ministres.

Je suis sidéré. Une femme a tenté de se suicider par le supplice du feu à l’entrée du Palais présidentiel d’Abidjan-Plateau. C’est cette scène macabre que Mandjara Ouattara, aide-soignante de son état, âgée de 33, a voulu servir à la Côte d’Ivoire le mercredi 21 mai 2014. De surcroît, au moment même où le président de la République Alassane Ouattara, présidait un Conseil des ministres.

Coïncidence ? Je n’en sais rien ! En tout cas, c’est à l’entrée du Palais présidentiel, non loin de la place de la République que la jeune dame, visiblement de teint clair, habillée d’un haut rouge et d’un bas noir (collant), a « déversé de l’essence sur son corps avant de s’enflammer à l’aide d’un briquer », selon des témoignages.

Il paraît qu’elle venait de déposer un courrier à l’immeuble de la Poste de Côte d’Ivoire. J’imagine un peu sa souffrance de la pauvre. Heureusement, des militaires de la Garde républicaine et les pompiers sont intervenus à temps. Mais transportée le même jour au Centre hospitalier universitaire de Cocody, les médecins ont confié que Mandjara Ouattara souffre de brûlures de troisième degré.

Vingt-quatre heures après. Alors que je continue de me poser la question de savoir ce qui a bien pu pousser cette jeune dame (très belle d’ailleurs, selon ses photos montrées sur Facebook) à une telle opération suicidaire, la première du genre en Côte d’Ivoire, on m’apprend que Mandjara Ouattara voulait crier son indignation parce que désespérée. De quoi ? Je ne sais pas.

Mandjara Ouattara alias "Oxy Chocolat D Oxana" sur facebook.
Mandjara Ouattara alias « Oxy Chocolat D Oxana » sur facebook.

Mais des sources révèlent, çà et là, qu’elle fait partie des fournisseurs de l’Etat, à qui le gouvernement ivoirien aurait refusé de payer des dettes (période 2000 à 2010). Puisqu’ayant découvert, suite à un audit, que la somme de 203 milliards F CFA n’était pas justifiée sur les 356 milliards F CFA de dette intérieure que l’Etat devrait payer.

Une version battue en brèche par le président de la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire. Samba David m’a confié au téléphone que Mandjara Ouattara voulait par cet acte crier son indignation. Une indignation contre le traitement salarial qu’elle subissait depuis bien longtemps en travaillant comme aide-soignante contractuelle.

« Nous avons eu deux rencontres avec des aides soignantes et soignants. Je ne dirai pas où ils travaillent au juste. Mais sachez que depuis janvier jusqu’aujourd’hui, ils ne sont pas payés. Alors qu’ils n’ont qu’un salaire de 36.000 F CFA à 45.000 F CFA depuis 20 ans. Et la jeune Mandjara Ouattara a dit qu’elle ira se suicider devant la présidence de la République de Côte d’Ivoire pour cela. Elle avait confié qu’elle serait le sacrifice des autres. Et qu’elle préfère se donner la mort que de vivre dans ces conditions pénibles ».

Je ne vous dis pas. Je suis dans le flou total. Je ne sais plus de quoi il s’agit. Mais j’étais quand même optimiste en attendant une version officielle. Malheureusement, j’assiste depuis plusieurs heures à une manipulation qui ne dit pas son nom sur la toile. Des esprits ‘’mal intentionnés’’ font de la récupération politique. Et comme il fallait s’y attendre. Il y a deux tendances, les pro-Gbagbo et les pro-Ouattara, qui sont dans une sorte de guerre à fleuret moucheté. Ils affirment de chaque côté que Mandjara Ouattara fait partie des fournisseurs de l’Etat. Mais, qu’aurait-elle fourni ?

En témoigne ce post Facebook d'un partisan de Ouattara.
En témoigne ce post Facebook d’un partisan de Ouattara.

Selon les partisans de Ouattara, Mandjara Ouattara aurait mis 15 véhicules de type 4×4 à la disposition de la présidence, sous le régime Gbagbo, de 2007 à 2010. Selon eux, la location par jour d’un véhicule devrait coûter 80.000 F CFA. Depuis lors, les paiements auraient trainé jusqu’à la chute des refondateurs. « Et à la grande surprise de dame Mandjara, le nouveau régime, après plusieurs mois d’audit venait de l’informer avec document à l’appui que l’argent est bel et bien sorti des caisses de l’Etat d’alors. Un choc qu’elle n’a pas supporté ». Faux, rétorquent les partisans de Gbagbo.

« Ce n’est pas à la présidence de la République sous Gbagbo, mais c’est bien au candidat du RDR, Alassane Ouattara lors de la campagne présidentielle de 2010 que Mandjara Ouattara a prêté ses 15 véhicules de type 4X4, à raison de 80.000 F CFA par jour. La dette s’élève donc à plusieurs millions de F CFA. Depuis lors, elle essaie de rentrer en possession de son dû, mais toutes les portes lui sont fermées. C’est ce qui l’a poussée à vouloir mettre fin à ses jours », rapportent-ils sur les réseaux sociaux.

Je vous assure. Je suis dans les nuages. Qui dit vrai dans cette affaire. Le moins que je puisse dire, c’est qu’il faut attendre la version officielle des autorités ivoiriennes. Où même que la vérité sorte de la bouche de Mandjara Ouattara, qui respire encore au CHU de Cocody. Ce n’est donc pas l’occasion de faire de manipuler l’information en attendant dans cette tentative d’immolation, qui paraît bien triste pour une telle Côte d’Ivoire. Un pays où tout va bien apparemment…

Comme Mohamed Bouazizi, en Tunisie ?

Je rappelle que le 17 décembre 2010, cette même scène s’est produite en Tunisie. Mohamed Bouazizi, jeune vendeur de fruits et légumes, s’est vu confisquer sa marchandise par des policiers à Sidi Bouzid (centre de la Tunisie).

Mohamed Bouazizi, est décédé des suites de ses brûlures après son évacuation à l'hopital. Ph: laregledujeu.org
Mohamed Bouazizi, est décédé des suites de ses brûlures après son évacuation à l’hôpital. Ph: laregledujeu.org

Excédé, nous a-t-on dit, le jeune de 26 ans décide de s’immoler par le feu. Un sacrifice qui déclenchera le printemps arabe. Le ras-le-bol devient une contestation populaire qui va propager à travers le pays, jusqu’à atteindre la capitale.

Dans le monde arabe, des dizaines de jeunes suivront son « exemple » et s’immoleront après lui. Est-ce le début d’une vague de contestation par cet acte de sacrifice en Côte d’Ivoire ?

Pour moi, cette l’action suicidaire posée par Mandjara Ouattara doit emmener l’Etat à prendre conscience d’un certain nombre de choses dans la société ivoirienne afin que ce genre de situation ne prospère pas en Eburnie.

FBI


Georges OUEGNIN, l’ombre d’Houphouët [Portrait]

Il a pour lui une loyauté invariable qu’il a su mettre au service de quatre chefs d’Etat ivoiriens. Georges Ouégnin, 80 ans, a marqué l’histoire de la Côte d’Ivoire, de long en large. Portrait d’un maître des services protocolaires, indélébile. Portrait…

Si certaines langues prêtaient à Houphouët-Boigny une deuxième ombre, c’est bien son directeur du protocole qui en portait le visage. Homme discret, affable, au regard alerte, l’ambassadeur Georges Ouégnin était le complice du « vieux », presque son fils. Il était là, égal à lui-même, haute silhouette au crâne chauve, impérieux et impérial. On nous disait qu’il avait l’œil du sorcier qui voyait tout.

Ouégnin était au soin du père fondateur de la Côte d'Ivoire. Ph: DR
Ouégnin était au soin du père fondateur de la Côte d’Ivoire. Ph: DR

Son histoire est assez particulière. Présenté souvent comme Syro-libanais, il est né, le 13 juin 1934, en Turquie, à Alexandrette d’une mère française d’origine arménienne nommée la ménagère Marie Avédikan et d’un père ivoirien d’origine, François Ouégnin, greffier au palais de justice. Alors qu’il ne connaissait pas son géniteur, c’est à l’âge de 19 ans, en 1955, qu’il retrouve son père en Côte-d’Ivoire. Malheureusement, quelque temps après, sa mère meurt. C’est-à-dire en 1956.

Après des études, très vite, Georges Ouégnin devient chef du service contentieux et délégué du personnel chez Renault, à Abidjan. A 26 ans, il était admiré par Houphouët-Boigny, qui l’adopte et lui propose un poste d’ambassadeur au Nigeria, au Ghana ou au Liberia. Cela, après l’indépendance de la Côte d’Ivoire en 1960. Mais contre toute attente, il décline l’offre et choisi de rester à Abidjan.

Le protocole d'Houphouët reçu par le Pape Jean-Paule II. Ph: DR
Le protocole d’Houphouët reçu par le Pape Jean-Paule II. Ph: DR

Ainsi, le « vieux » décide de le nommer comme chef du protocole à la présidence. Ouégnin fils venait d’être introduit au cœur du pouvoir ivoirien. Il accompagnait le père de l’indépendance ivoirienne sous tous les cieux. Jusqu’à ce que son « boss » refuse qu’il soit le chef du protocole de l’ONU en 1970. Et 10 ans plus tard, il mettra au monde Yasmina (député à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire depuis le 11 décembre 2011, NDLR). Celle que Houphouët-Boigny a vite fait de s’attribuer le parrainage.

Petit à petit, le père de Yasmina se révèle incontournable auprès du président fondateur de la Côte d’Ivoire. Ouégnin ne craignait même pas de tutoyer les chefs d’Etats. Les ministres, on n’en parle pas. Chacun essayait d’être droit à sa face, parce que c’était l’ombre du gourou. Il n’était plus n’importe qui dans le système. Le diplomate avait tous les vrais ‘’contacts du monde’’.

Le président Houphouët était à l'écoute de son homme de main. Ph: DR
Le président Houphouët était à l’écoute de son homme de main. Ph: DR

A la mort de son père spirituel, Félix Houphouët-Boigny, le 7 décembre 1993, l’élégant sexagénaire s’est mis au service du successeur, Henri Konan Bédié. Pendant les évènements qui ont conduit au renversement de ce dernier par le premier coup d’Etat en décembre 1999, la loyauté de ce serviteur de l’Etat n’a pas du tout été ébranlée. Bien au contraire, l’homme a, dans l’ombre, pesé de tout son poids dans les négociations visant à l’exfiltration du président déchu au Togo. Puisqu’il n’hésitera pas a accompagner Henri Konan Bédié au pied de l’hélicoptère avant de rebrousser chemin.

Pourquoi ce « fin connaisseur de dossier sensibles » a-t-il refusé d’embarquer? « Je n’avais rien à me reprocher, car je suis avant tout un serviteur de l’Etat », dira-t-il à l’époque. Une réponse qui sonne comme un sacerdoce. Une fois au pouvoir, le chef de la junte, Robert Guéi, recourt aussitôt au service de Georges Ouégnin. Comme pour jeter sur son régime une lueur protocolaire digne.

Georges Ouégnin était aux côtés de sa fille, Yasmina, pendant la campagne des Législatives de 2011. Ph: DR
Georges Ouégnin était aux côtés de sa fille, Yasmina, pendant la campagne des Législatives de 2011. Ph: DR

Suivant tous les remous politiques, c’est encore lui qui accompagne durant quelque mois, d’octobre 2000 au 1er janvier 2001, les premiers pas présidentiels de Laurent Gbagbo (arrivée au pouvoir de manière calamiteuse, selon ses propres termes), avant de se retirer de la scène politique. De lui, le ministre de la Fonction publique d’alors, Hubert Oulaye, dira : « C’est un homme dont la vie se confond avec l’histoire de notre pays. L’ambassadeur Georges Ouégnin est assurément l’homme des transitions. Celui qui a assuré le lien dans la chaîne des générations qui se sont succédé dans la gestion de notre pays ».

Georges Ouégnin, digne protocole d'Etat, est resté loyal à Houphouët-Boigny. Ph: DR
Georges Ouégnin, digne protocole d’Etat, est resté loyal à Houphouët-Boigny. Ph: DR

Aujourd’hui, loin de la vie politique, il savoure une reconversion réussie mais reste attentif aux miasmes politico-militaires d’un pays qu’il a contribué à faire rayonner sur la scène internationale. Même si, à travers son image, il a contribué à fait élire sa fille Yasmina comme député. N’empêche, le serviteur de l’Etat qu’il a été, a préféré prendre sa retraite. Dans l’anonymat, il a tout de même œuvré pour aider, dans leur gestion, l’équipe protocolaire de l’actuel président Alassane Ouattara, à son arrivée au pouvoir en 2011.

FBI


Les bonnes adresses d’Abidjan à connaître

« Abidjan est le plus doux au monde ». Cette célèbre expression vient du groupe ‘’zouglou’’ ivoirien « Espoir 2000 ». Quand il le dit, ce n’est pas de l’abus. Pour celui qui débarque pour la première fois dans la capitale économique ivoirienne, il ne s’ennuiera pas. Il aura « tout pour se mettre à l’aise » sur tous les plans. Oui, ça dépend de là où tu veux aller. Le district d’Abidjan compte environ six millions d’habitants, selon le gouverneur Beugré Mambé . Cette métropole est composée de 10 communes. Chaque zone a une particularité qui pourrait attirer ton attention : Suivez mon regard… avec les bonnes adresses.

Festivités de fin d'année en lumière à la Place de la Marie d'Abobo / Ph.Badra Aly
Festivités de fin d’année en lumière à la Place de la Marie d’Abobo / Ph.Badra Aly

A Abobo, s’il y a un endroit mythique, c’est bien la place de la Mairie. On l’appelle encore « le port d’Abobo ». Un endroit sec qui grouille de monde du matin au soir. C’est peut-être le parc d’attractions de la mythique. Depuis deux ans, on célèbre la fête de la lumière avec des installations pyrotechniques. En tout cas, pour celui qui n’est pas sujet à l’agoraphobie, c’est le lieu idéal pour se fondre dans une population qui majoritairement cherche sa pitance quotidienne. Là-bas, on ne refuse pas les offrandes.

A l'allocodrôme de Cocody / Ph: Salma Amadore
A l’allocodrôme de Cocody / Ph: Salma Amadore

A Cocody, le fameux ‘’allocodrôme’’ aura marqué l’une des communes chics du maire d’Abidjan. Aujourd’hui, même si le coin existe, il ne fait plus la fierté des hommes et femmes qui s’y donnaient rendez-vous. Mais, le boulevard du nom du gouverneur ‘’Latrille’’ assure la relève. La nuit tombée, il faut vous rendre aux Deux Plateaux (Les Vallons) pour voir les jeunes filles ‘’lancer les foulards’’. Les péripatéticiennes, de tout genre et de tout goût, racolent dans tous les sens. Autrement dit, pour celui qui aime la bouffe, « il y a à boire et à manger » à ‘’Angré-Mahou’’ de 20 heures à l’aube. Et si vous ne souhaitez pas rester dehors, le chic « Temple Bar » à tous les atouts pour vous maintenir en haleine.

Les Ivoiriens et la fête dans la commune de la joie (Yopougon) / Ph: Abidjanshow.com
Les Ivoiriens et la fête dans la commune de la joie (Yopougon) / Ph: Abidjanshow.com

A Yopougon, la rue princesse a été ‘’désacralisée’’ on pourrait le dire ainsi. Les bulldozers du ministre de la Salubrité sont passés par là-bas. Aujourd’hui, la majeure partie de ses bars se sont déportés dans le sous-quartier ‘’Ananeraie’’. Pour se la couler douce, le week-end, notamment les samedis, il faut compter aussi avec le maquis ‘’Internat’’ appelé encore ‘’Le Zouglou’’ sis dans le sous-quartier de ‘’Niangon’’. Dans cet endroit ‘’zougloutique’’, vous trouverez une tête forte de chaque commune d’Abidjan. Comme pour dire que Yop n’a pas perdu son nom de ‘’joie’’ et de charme.

Alpha Blondy et Tiken Jah, ces stars du reggea en Côte d'Ivoire / Ph: gbich
Alpha Blondy et Tiken Jah, ces stars du reggea en Côte d’Ivoire / Ph: gbich

A Marcory, on s’allume entre DJ. Le Pink-Bar du sous-quartier ‘’St-Thérèse’’ est considéré comme le lieu de prédilection des clashs entre artistes des ‘’sons’’ en vogue sur ‘’ivoirmixdj’’. Tout comme le ‘’Parker Play’’, à la rue Paule Langevin, représente le lieu mythique des reggaemans. Les grands comme Alpha Blondy et Tiken Jah  sont passés par là.. Les endroits clos on n’en parle pas. Il faut se rendre en zone 4, dans le secteur des Blancs comme on le dit, pour voir les ‘’fraîchiny’’ (les jeunes filles) ou nanas de toutes les nationalités, notamment les Marocaines et les Libanaises. Elles sont prêtes à vous envoyer au septième ciel dans la commune ‘’choco’’.

Dans la commune d'Adjamé, face au mythique restaurant "Chez Hassan 220" / Ph: DR
Dans la commune d’Adjamé, face au mythique restaurant « Chez Hassan 220 » / Ph: DR

A Adjamé, on se donne les grands rendez-vous chez ‘’Hassan 220 logements’’ ou à l’ex-cinéma ‘’Liberté’’. Si tu es dans cette commune aux 1000 commerces que tu n’as pas mis les pieds au ‘’Black’’, c’est que tu auras « tout raté ». C’est le marché des appareils surtout des téléphones portables et de la friperie. Là-bas, il faut faire attention aux pickpockets et aux vendeurs d’illusions. Vous pourrez acheter un caillou, en lieu et place d’un téléphone. N’oubliez pas que le ‘’Forum d’Adjamé’’ pourrait aussi faire votre affaire. Il vous suffit d’être sur le boulevard ‘’Nangui Abrogoua’’ où la route n’existe que de nom. Tellement encombrée par les vendeurs de fortune. Mais au moins vous aurez, en plus de l’électronique, l’alimentaire, la chance de ne pas vous faire voler.

De la viande de mouton ou de bœuf, braisée à l'abattoir de Port-Bouët (Abidjan) / Ph Cyriac Gbogou
De la viande de mouton ou de bœuf, braisée à l’abattoir de Port-Bouët (Abidjan) / Ph Cyriac Gbogou

A Port-Bouët, il y a le plus grand abattoir de la Côte d’Ivoire. Où on trouve toutes sortes de viandes braisées communément appelées ‘’Choukouya’’. D’ailleurs, un marché de nuit existe bel et bien. Allez-y à tout moment pour vos achats nocturnes. En plus, dans la commune aéroportuaire, ne craignez rien. L’armée française du 43e BIMA assure votre sécurité. Dans le cas contraire, vous pouvez transiter par l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny.

L'hôtel SEBROKO, devenu le siège de l'ONUCI depuis 2004 Ph: worldtravelserver
L’hôtel SEBROKO, devenu le siège de l’ONUCI en 2004 Ph: worldtravelserver

A Attécoubé, une partie du territoire américain s’y trouve. Il s’agit de l’hôtel Sébroko. L’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) a élu domicile. C’est un chef- d’œuvre architectural dans la cette commune. Ce quartier d’Abidjan est subdivisé par la lagune Ebrié (une partie vers Adjamé et l’autre vers Yopougon) où se trouve le camp de la marine nationale. Avec votre zodiac ou même un bateau de plaisance, vous passerez un bon moment sur l’eau qui bordure Attécoubé.

Marché de Koumassi centre / Ph : destinationabidjan
Marché de Koumassi centre / Ph : destinationabidjan

A Koumassi, c’est la place ‘’Inchallah’’ qui accueille toutes les grandes rencontres. On ne peut parler de cette commune sans parler de ce stade qui reçoit tous les grands meetings, matchs de football, etc. Mais, le marché ‘’Djè Konan’’ fait la fierté de cette cité par le rayonnement de son nom. A entendre les plus habitués, on n’y trouve tout : de la nourriture, des vêtements, des appareils électroménagers.

Plateau, le quartier des affaires de la ville d'Abidjan / Ph: DR
Plateau, le quartier des affaires de la ville d’Abidjan / Ph: DR

Au Plateau, on trouve les gratte-ciels de la Côte d’Ivoire. C’est la cité administrative et des affaires du pays. Le World Trade Center (WTC) ou le Centre de commerce international d’Abidjan (CCIA), sont restés comme des endroits de repère de tous ceux débarquent dans la commune des affaires. N’oublions pas, le fameux espace « la Sorbonne », où des amoureux de la politique ivoirienne ont alimenté les débats de tout genre sur la nationalité de Ouattara, sur le néo-colonialiste et autres. Aujourd’hui, l’endroit a repris son nom : les 60 logements. Mais, les Ivoiriens préfèrent l’appellation ‘’Sorbonne’’.

L'immeuble CCIA, fortement endomagé pendant la crise de 2011 a été entièrement rénové et abrite aujourd'hui une grande partie des bureaux de la Banque africaine de développement (BAD) / Ph: Abidjan.net
L’immeuble CCIA, fortement endomagé pendant la crise de 2011 a été entièrement rénové et abrite aujourd’hui une grande partie des bureaux de la Banque africaine de développement (BAD) / Ph: Abidjan.net

A Treichville, la rue 12 a fait ses beaux jours par le passé. Mais, il faut être à la ‘’gare de Bassam’’ pour se rendre compte qu’il y a encore de la chaleur humaine dans l’une des plus vieilles communes d’Abidjan. C’est le grand carrefour par excellence qui ne laisse échapper personne. Tu n’arriveras pas dans cette cité sans entendre parler de cette gare urbaine. Or, ce n’est pas tout. Le lieu de retrouvailles des plus belles ‘’go de baby’’ n’est rien d’autre que le marché de ‘’Belleville’’. Elles y vont uniquement pour s’acheter les plus beaux habits. Et se retrouver, pourquoi pas, au Palais de la culture pour vibrer, tout en ayant une belle vue de lagune Ebrié.

Les jeunes filles, pour plus de beauté, ne se laissent pas faire... Ph: DR
Les jeunes filles, pour plus de beauté, ne se laissent pas faire… Ph: DR

Comme pour terminer avec le refrain de l’artiste ivoirien Petit Denis et du français Singuila : « Abidjan ici ya la joie ooh, est-ce que ça ment… ça ment pas » !!!

FBI


RSF: 10 ans après la disparition de Kieffer, rien !

Cela fait 10 ans, jour pour jour, du 16 avril 2004 au 16 avril 2014 que le journaliste indépendant Guy-André Kieffer (GAK) n’a pas été revu. C’est triste et désolant !

C’est sous le magistère de l’ex-président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, que le Franco-Canadien a disparu. C’était sur un parking à Abidjan alors que le journaliste avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo.

Mais, qu’est-ce que ce confrère a pu faire pour subir un tel sort ? Selon les informations officielles, GAK enquêtait sur des malversations dans la filière cacao. L’enquête menée en France s’est orientée vers des cercles proches du pouvoir de Laurent Gbagbo, emprisonné depuis plus de deux ans à La Haye, attendant d’être jugé par la Cour pénale internationale (CPI).

« Personne ne sera protégé »

On croyait, dur comme du fer, qu’après le départ de celui-ci du pouvoir, le ou les tueurs de Kieffer seront mis à nu. Arrivé au pouvoir à la suite de l’élection présidentielle de 2010, le président Ouattara avait déclaré : « Personne ne sera protégé » et  « la justice ivoirienne fera tout pour démasquer les chiens de guerre ». D’ailleurs, l’ambassadeur ivoirien en poste à Paris en 2011, Ally Coulibaly avait vite fait de confier à RSF que : « Cette affaire a longtemps connu des obstructions dans la manifestation de la vérité. A un moment donné, les auteurs de l’enlèvement de Guy-André Kieffer ont bénéficié d’une protection. Cette situation est terminée. La justice passera ». Osange Silou-Kieffer, épouse de Guy-André Kieffer, qui vit dans la douleur le croyait aussi.

10 ans après la disparition de son homme, Osange Kieffer est toujours dans l'émoi. Ph: DR
10 ans après la disparition de son homme, Osange Kieffer est toujours dans l’émoi. Ph: DR

Mais, 10 ans après, qu’est-ce qui a abouti comme enquête pour épingler les coupables ? « Rien ». La preuve, Reporters sans frontières (RSF) a lancé le mercredi 16 avril 2014, à Abidjan, une campagne d’affichage, à l’occasion du 10e anniversaire de la disparition de GAK, pour que « la vérité éclate ».

A cet effet, une dizaine de ces posters géants seront visibles pendant 15 jours sur les panneaux publicitaires à divers endroits stratégiques d’Abidjan. Et lors de cette commémoration des journalistes de la presse nationale et internationale se sont rassemblés à Cocody pour assister à la présentation de l’un des posters en question. Selon RSF, cette campagne vise à « attirer l’attention des autorités ivoiriennes pour que la vérité éclate ». Ok.

Journaliste en danger !

Mais, est-ce que cette opération pourra-t-il ressusciter le disparu ? Rien ne porte à le croire. Puisque d’autres journalistes ivoiriens ont perdu la vie. Ainsi Désiré Oué, âgé de 40 ans, a été lâchement assassiné en novembre 2013 à Abidjan par des hommes armés, sous la gouvernance du président Ouattara. Et, six  mois après on ne sait toujours pas qui sont les auteurs du crime. Le journaliste de RFI, Jean Hélène, on n’en parle pas !

L’enquête « piétine » comme si Laurent Gbagbo était encore au pouvoir. « Dans le cas de Désiré Oué comme celui de Kieffer, il faut mettre fin à l’impunité en retrouvant les coupables et les présenter à la justice », a affirmé Guillaume Gbato, à l’occasion de la journée du 16 avril 2014 dédiée au journaliste GAK. Dans sa posture de président du syndicat national des agents de la presse privée de Côte dIvoire (SYNAP-CI), il a saisi l’opportunité pour exiger que la lumière soit faite sur les cas d’assassinats de journalistes ces dix dernières années en Côte d’Ivoire. Sinon, personne n’est à l’abri…

FBI


Blessé, Yaya va amputer la Côte d’Ivoire au Mondial 2014

A 59 jours de l’ouverture du banquet planétaire du football au pays du Roi Pelé, le Brésil, la blessure de l’international ivoirien Yaya Touré, métronome du club anglais de Manchester City, est inquiétante.

Ça donne froid dans le dos ! Blessé le dimanche 13 avril 2014, lors de Liverpool-Manchester City (3-2), comptant pour la 34ème journée de la Premier League (championnat anglais), le milieu défensif Yaya Touré pourrait manquer la fin de saison. Il se dit même que sa participation au mondial serait compromise.

Sorti à la 19ème minute de jeu, Yaya Touré semblait souffrir, énormément, des ischio-jambiers (déchirure du tibia en dessous du genou). Une blessure qui, selon un ex-international ivoirien, peut « causer une indisponibilité de 3 mois au minimum, du joueur ». Son entraineur de Manchester City, Manuel Pellegrini, résigné, ne se fait aucun doute. « Yaya va rater le prochain match. Mais il se peut également qu’il ne rejoue pas de toute la saison », a confié le coach chilien à la presse anglaise. Il n’a néanmoins pas précisé de quoi souffrait l’ancien Monégasque. Sabri Lamouchi devrait avoir des inquiétudes.

Un malheur ne vient jamais seul !

Il faut le dire sans passion, Touré est l’un des éléments moteurs des Eléphants de Côte d’Ivoire. Et l’inquiétude que partage bon nombre d’Ivoirien, c’est de croire que l’international ivoirien pourrait être indisponible pour le Mondial qui débute le 12 juin au Brésil. Beaucoup pariaient sur la force de frappe de l’équipe ivoirienne. Surtout, au moment où la Côte d’Ivoire remonte de trois places au sein du dernier classement de la Fédération Internationale de Football (FIFA) publié le jeudi 10 avril 2014 sur son site officiel.

De la 24è place au mois de mars, les Eléphants ont grappillé pour se retrouver à la 21ème avec 830 points. On pourrait dire que les Oranges de Côte d’Ivoire manquent de peu de réintégrer le top 20 mondial. Et restent toujours, loin derrière la Colombie (4è) et la Grèce (10è) logées dans le groupe C de la Coupe du Monde 2014 avec la Côte d’Ivoire. Qui débutera le Mondial 2014, le 14 juin face au Japon à Recife, avant d’affronter la Colombie le 19 juin à Brasilia puis la Grèce, le 24 juin à Fortaleza. Comme quoi, les Eléphants sont toujours leader en Afrique. Ils comptent démontrer au mondial prochain qu’ils méritent d’être classés comme les « rois d’Afrique ».

Mais, rien n’ai pourtant gagné d’avance. La blessure de Yaya vient, une fois de plus, réveiller une certaine torpeur dans le camp des Ivoiriens au point de perdre leur sérénité, à 59 jours de la compétition mondiale. Une rencontre à laquelle tous les professionnels ivoiriens caressent l’espoir de faire partie de la plus grande compétition de football. Gohi Bi Cyriac est l’un de ceux-là.

Qui pour le remplacer ?

Depuis son retour de blessure, l’Ivoirien ne cesse de progresser rencontre après rencontre. Le joueur veut être décisif pour son équipe d’ici la fin des playoffs. Cela, pour garder l’espoir de disputer le Mondial avec les Eléphants. Par ses prestations, le buteur tente de convaincre le sélectionneur ivoirien Sabri Lamouchi. « J’ai toujours dit que nous serions plus performants en jouant en 4-4-2. Et cela s’est confirmé. Le sélectionneur ne m’a jamais oublié malgré les blessures… Marquer est toujours une bonne chose mais plus encore, c’est la collectivité et l’esprit de groupe que nous avons montrés qui me font plaisir. J’espère que nous pourrons conserver ces qualités quand nous jouerons à l’extérieur également. Maintenant je sais que des bonnes performances avec Anderlecht lors des PO1 pourront peut-être me permettre d’aller au Brésil », a déclaré Gohi Bi Cyriac.

En tout cas, Sabri Lamouchi dévoilera sa liste de 30 joueurs pour la préparation du Mondial 2014 en mai prochain. Tous les internationaux ivoiriens veulent faire partie de cette short-liste. Ils mettent donc les bouchées doubles pour être dans le collimateur du sélectionneur. Après Arouna Koné qui se bat comme un beau diable pour figurer sur cette liste, Cissé Abdoul Karim qui caresse également l’espoir d’y être, c’est au tour de Gohi Bi Cyriac de se dévoiler. Pourront-ils remplacer Yaya Touré ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Ivoiriens attendent, impatiemment, les résultats d’examens « plus approfondis » pour déterminer la nature exacte de la blessure du milieu défensif de Manchester City et connaître le sort de Yaya Touré.
FBI


Le BOG: Bédié, Ouattara, Gbagbo ou le tribalisme ivoirien

A travers une déclaration, l’opposant Mamadou Koulibaly, président de Liberté et démocratie pour la République (Lider), fait un plaidoyer contre le tribalisme. Ce, afin de permettre un bon déroulement du 4e Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), il dénonce la mention de l’ethnie dans le questionnaire.

Ce n’est un secret pour personne. On le sait, la politique ivoirienne est tombée dans la ‘’manipulation’’ ethnique. Au point où un Ivoirien ne fait plus rien avec un Ivoirien sans avoir à l’idée sa provenance. Cela serait pour lui un gage de confiance dans leur relation.

Pour finir, cette vision tribale a eu pour conséquence le déchirement de la cohésion sociale entre les populations ivoiriennes. Et les stigmates sont perceptibles avec des appellations du genre « boussoumani ou chrétien en dioula », « kôbala ou boussoumani» et « kangadjora ou dioula en baoulé ».

De gauche à droite (Gbagbo, Ouattara, Bédié)... Ph: DR
De gauche à droite (Gbagbo, Ouattara, Bédié)… Ph: DR

Mamadou Koulibaly le dit bien, dans son plaidoyer : « Quand Koulibaly leur parle, ils voient un Dioula avec lequel  »on n’attache pas bagage ». Quand Gbagbo leur parle, ils voient un Bété  »boussoumani » qui ne peut les commander. Quand Bédié leur parle, ils voient un Baoulé  »kôbala » qui est resté trop longtemps au pouvoir au point de croire qu’il n’y a que lui pour les gouverner. Quand Ouattara leur parle, ils voient un étranger, Burkinabè de surcroît, qui ne peut pas être leur président ».

Cette requête du patron de Lider trouve son sens dans la mesure où il est temps de mettre fin à certaines pratiques tribales. Selon lui, les Ivoiriens doivent arrêter de décrire le nom ‘’Koulibaly’’, où le (BOG) ‘’Bédié, Ouattara, Gbagbo’’ comme des unités ethniques. C’est-à-dire, des gens qui n’ont de valeur que par rapport aux perceptions qu’ils ont de leur tribu. « Ils sont d’abord leurs ethnies avant d’être des humains. Leurs groupes ethniques les définissent mieux que leurs caractères propres. C’est le tribalisme qui se révèle, en définitive, être un pauvre palliatif à l’intelligence politique et sociale », a fustigé Mamadou Koulibaly, ex-président de l’Assemblée nationale de 2001 à 2012.

Faisant allusion au 4e Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), l’universitaire estime que la mention ethnique introduite dans le questionnaire va mettre à mal le processus. D’autant plus que, selon lui, « toutes les ethnies y sont représentées de A comme Abbey à Y comme Yaouré ». Sans qu’il n’y ait de place pour les naturalisés dans les 170 catégories affichées.

Face à cet imbroglio, le président de Lider se pose des questions sans fin : à savoir : « Quelle ethnie devrait donc s’attribuer une personne dont la mère est baoulé et le père est koyaka (du nord) ? Où quelqu’un dont la mère est Yacouba et le père bété (de l’ouest) ? La mère Gouro et le père Ebrié ? Quelle ethnie devais-je mentionner, moi qui suis né à Azaguié d’une mère malinké et d’un père sénoufo ? »

Pour Mamadou Koulibaly, tout ce flou est non seulement de nature à entretenir le ‘’tribalisme’’ qui divise les Ivoiriens, en les dressant les uns contre les autres, mais en plus rentre en ‘’contradiction flagrante’’ avec la nouvelle loi n°2013-233 du 25 janvier 2013 qui abroge le statut de chef de famille jusqu’ici dévolu à l’époux. Cela dit, il est temps de juger les personnes par leur valeur intrinsèque et non par leur ethnie. Il y va de l’intérêt de la construction d’une Nation plus forte.

FBI


A la CPI, Blé Goudé : «N’ayez pas peur, je repartirai chez moi…»

Quelques jours seulement après son transfèrement, Charles Blé Goudé est apparu dans son premier face-à-face avec les juges de la Cour pénale internationale (CPI). Comme son mentor Laurent Gbagbo, détenu à La Haye, le général de la rue croit en ses chances.

Charles Blé Goudé, très souriant, le premier jour de sa comparution à la CPI. Ph: DR
Charles Blé Goudé, très souriant, le premier jour de sa comparution à la CPI. Ph: DR

Il brillait de mille feux. Crâne rasé, costume anthracite, chemise blanche assortie d’une cravate bleu-clair, Charles Blé Goudé 42 ans, affichait un large sourire à l’ouverture de sa première audience de comparution à la CPI, le jeudi 27 mars 2014. L’ex-patron de la galaxie patriotique n’a pas donné l’air d’un malheureux.

A son arrivée dans la salle, il a longuement salué ses partisans assis dans la galerie du public, séparée de la salle d’audience par une vitre. Puis de brandir un poing serré en leur direction. Dès l’entame des choses sérieuses, le deuxième Ivoirien à la CPI, après Laurent Gbagbo, s’est dit ‘’content’’ d’être face aux juges pour le respect des victimes de la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire. « Pour le respect que j’ai pour les victimes, toutes les victimes de la crise qui a secoué mon pays, je suis content d’être là dans l’affaire qui m’oppose au procureur pour que la vérité soit sue afin que cessent les murmures ».

Innocence…

C’est suite à ces propos que Blé Goudé dira qu’il est ‘’accusé à tort’’. Alors qu’il est présumé coupable par la Cour pénale internationale de crimes contre l’humanité, meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains, commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011. Tout en dénonçant la ‘’manière cavalière’’ dans laquelle il a été transporté à La Haye, « le ministre de la rue », a clamé son innocence.

L'ex-patron des jeunes patriotes de Laurent Gbagbo, veut aller au bout de cette affaire. Ph: DR
L’ex-patron des « jeunes patriotes » de Laurent Gbagbo veut aller au bout de cette affaire. Ph: DR

D’ailleurs, il se dit prêt à aller jusqu’au bout de cette affaire. Puisque l’homme croit en ses chances de sortir des griffes de la juridiction internationale. « À une certaine opinion qui estime à tort ou à raison que le voyage à la CPI est un voyage de non- retour, je pense qu’un citoyen qui est suspecté par la CPI peut venir ici, faire l’objet d’un procès et s’il est innocent peut repartir chez lui. Et je sais que je repartirai chez moi », a dit Blé Goudé.

Content d’être bien traité

Le disant, le bouillant patron de la ‘’milice pro-Gbagbo’’ croit savoir que s’il doit être jugé pour ce qu’il a fait et non pour ce qu’il est, « que je sois déclaré innocent ! », a-t-il déclaré. Il ne s’est pas arrêté là. Toujours face aux juges, Blé Goudé a démontré sa fierté d’être un ‘’disciple’’ de l’ex-président Laurent Gbagbo qu’il a rejoint depuis le samedi 22 mars 2014. Chose qui lui fait dire qu’il ne veut pas être la honte de sa génération.

A La Haye, il dit être en mission à la CPI pour la manifestation de la vérité aux côtés de son mentor. « Je ne veux pas être la honte de ma génération, je ne veux pas être la honte de ma famille et de mes enfants. Je suis venu ici et je me considère en mission pour la manifestation de la vérité. Je suis pro-Gbagbo et je suis fier de l’être. Je l’étais hier, je le suis encore aujourd’hui. Madame, j’ai appris avec Gbagbo le dialogue, j’ai appris avec Gbagbo la réconciliation, j’ai appris avec Gbagbo qu’il faut convaincre l’adversaire et non le vaincre et pour cela, je suis pour la manifestation de la vérité », a-t-il confié aux juges.

Félicitations à la CPI

Le général de la rue, encore, très très fort... Ph: DR
Le général de la rue, encore, très très fort… Ph: DR

Contrairement à ses conditions de détention en Côte d’Ivoire, le président fondateur du Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep) a apprécié le traitement dont il fait l’objet à La Haye. « Je suis venu à La Haye, c’est ici que j’ai appris qu’un individu peut avoir des droits qui lui sont reconnus et je voudrais vous remercier pour ça d’ailleurs. Je suis bien traité ici », a souligné Blé Goudé.

Avant de terminer sa première audience de comparution, il a prié pour la paix en Côte d’Ivoire afin que le pays ne s’embrase pas à cause de lui. La CPI a fixé au 18 août 2014, l’audience de confirmation des charges. Cette étape pourrait déboucher sur l’ouverture d’un éventuel procès. Attendons de voir !

FBI


Guillaume Soro veut réconcilier les Ivoiriens par la plume

Du 15 septembre au 15 décembre 2013, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, a organisé un concours de Nouvelles. Les résultats sont tombés le mercredi 19 mars 2014, au cabinet du PAN à Cocody-Riviera Golf. Comment les 5 Nouvelles ont été retenues ?

Il y avait plus de 300 candidatures en lice. Mais, ce sont 219 textes qui ont été reconnus comme répondant aux critères de validité indiqués par le Règlement intérieur du Concours international de Nouvelles sur la paix et la réconciliation initié par le président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro.

Après plus de deux mois de travaux conduits par un jury de quatre membres dont Mme Fatou Kéita, écrivaine, Foua Ernest de saint-sauveur, écrivain, Mme Yéo Abibata Ouattara, professeur de Lettres et Awani Sylla, Consultante en Communication, seulement les cinq (05) meilleures Nouvelles ont été sélectionnées.

La liste des heureux gagnants a été dévoilée par Moussa Touré, Conseiller spécial chargé de la Communication du PAN, au cours d’un point de presse. Il s’agit donc, par ordre du mérite de la Nouvelle N°59, intitulé « La divine paix », de la Nouvelle N°45, intitulée « Comme les 5 doigts de la main », de la Nouvelle N°23, intitulée « Le BAC du pardon », de la Nouvelle N°29, intitulée « La chaîne brisée » et de la Nouvelle N°57, intitulée « Un destin commun ». Les lauréats sont tous Ivoiriens.

La présidente du jury, Fatou Kéita. Ph: DR
La présidente du jury, Fatou Kéita. Ph: DR

Selon la présidente du jury, son équipe a travaillé dans l’anonymat , avec le sérieux possible et dans la transparence totale. « Nous avons travaillé de façon anonyme. Il n’y a pas eu de tricherie. En la matière, je suis très rigoureuse. Les noms sont ceux qui véritablement étaient les meilleurs », a précisé Fatou Kéita, Conseiller technique du président de l’Assemblée nationale également Maître-assistante à l’Université.

Expliquant le processus de sélection des meilleurs textes, l’universitaire a souligné que le travail était fastidieux. « C’était beaucoup de travail. 219 textes multipliés par 5 ou 6 pages, ça fait déjà beaucoup de lectures. C’est un investissement en temps. J’ai quand même pris une équipe assez réduite. Je n’aurais pas pris des gens que je ne connais pas. Il faut un certain sérieux pour ce genre de travail là, pour vraiment lire les textes. Ce qui a été fait. Nous avons partagé les textes. Nous avons eu plusieurs réunions. Et, en fin de parcours, nous avons tous, chacun de nous, sélectionné 10 textes. Après la sélection de 10 ouvrages, chacun a lu les 10 ouvrages préférés de chacun. C’est à partir de là que nous avons réduis et nous sommes arrivés à 5 ouvrages. Et parmi les 5 ouvrages, chacun d’entre nous avait 5. Donc, il y avait 20 textes. Parmi ceux-ci, il fallait sortir les 5 meilleures Nouvelles sur la paix et la réconciliation », a détaillé la présidente du jury, Fatou Kéita.

‘’Faible niveau des postulants’’

Toutefois, la Conseillère du président de l’Assemblée nationale a fait savoir que dans l’ensemble,  »le niveau n’était pas très bon ». « Il y a eu beaucoup de rejets. On se perdait dans la guerre. On s’est rendu compte qu’on a beaucoup à faire sur le chemin de la réconciliation. Parce qu’on ressentait vraiment toute la souffrance du vécu. Et pour nous-mêmes les membres du jury, ça n’a pas toujours été facile de lire tout ça. Les textes nous ramenaient dans toutes les atrocités que nous avons connues pendant la guerre ».

Le responsable de la Communication du PAN, Moussa Touré, journaliste. Ph: DR
Le responsable de la Communication du PAN, Moussa Touré, journaliste. Ph: DR

En ce qui concerne les 5 lots, les prix vont de 100.000 FCFA à 500.000 FCFA, en plus des appareils numériques, tablettes, ordinateurs etc. Le super lot est un voyage qui sera offert au 1er gagnant avec Guillaume Soro à l’étranger. Pour sa part, le Conseiller en Communication, Moussa Touré a indiqué que les gagnants seront contactés par mail, par téléphone et convié à une grande cérémonie de proclamation des résultats qui aura lieu le mardi 25 mars 2014, en présence du président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro. Il reviendra au PAN de remettre solennellement les lots aux gagnants.

Au dire de Moussa Touré, le président Soro est intimement convaincu que « si les mots nous ont poussés à l’affrontement, c’est par les mots que nous pouvons entamer le processus de guérison définitive ». Après les parlementaires, les rois et chefs traditionnels, le président Guillaume Soro a décidé de convier les hommes de lettres, à s’impliquer, eux-aussi, dans le processus de l’édification de la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire. Peut-être la meilleure voie ! Qui sait ?

FBI


Côte d’Ivoire: guerre entre le ministre et son DG

La Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (Sicogi) semble s’arroger le titre de promoteur immobilier, dans le cadre de la construction des logements sociaux. Chose que le ministère de la Construction, la tutelle, n’admet pas.

Pour pallier le problème de logement des Ivoiriens, l’Etat a décidé de mettre en place le Programme présidentiel de logements sociaux et économiques. C’est-à-dire des maisons individuelles évolutives, des maisons en bande et des maisons en hauteur. Ainsi, le 28 mars 2013, le ministre de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, Mamadou Sanogo, a procédé au lancement de l’opération de pré-souscription des logements.

Ce programme devrait aboutir à la construction de 60 000 logements sur l’étendue du territoire national, dont 50 000 dans le district d’Abidjan et 10 000 à l’intérieur du pays. Au moment où l’opération bat son plein, une bataille surgit entre le ministre de tutelle, Mamadou Sanogo et le directeur général de la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (Sicogi), Camara Loukimane. En effet, selon les informations, il revient à la Sicogi de recevoir les soumissionnaires.

Actes de défiance !

Pour cette opération, deux grands groupes de personnes ont été choisis. La première catégorie concerne les ménages éligibles aux logements sociaux ou économiques. Il s’agit des Ivoiriens à revenus modestes, qui ont besoin de l’appui de l’Etat pour accéder à leur premier logement. Ce sont tous ceux dont le revenu mensuel est inférieur ou égal à 400 000 F Cfa, qu’il s’agisse de salariés ou particuliers.

La deuxième catégorie de personnes est constituée des ménages non éligibles. Ce sont les Ivoiriens dont le revenu est supérieur à 400 000 F Cfa les non nationaux ou toutes les personnes qui sont déjà propriétaires d’un logement. Ceux-ci sont invités à souscrire pour des logements de standing, pour des terrains semi-viabilisés ou entièrement viabilisés par des promoteurs immobiliers, agréés par le ministère de la Construction, donc l’Etat.

Malheureusement, depuis un certain temps, la Sicogi s’est arrogée le titre de promoteur en la matière. Lors des différentes visites d’Etat du président de la République à l’intérieur du pays, il était donné de voir des affiches publicitaires de cette structure inonder les rues. Faisant croire, du coup, qu’elle réalise des logements sociaux dans le cadre du Programme présidentiel d’urgence (PPU).

A Bouaké, le patron de la Sicogi, Camara Loukimane l’a même réitéré lors d’une interview télé. Dans cette logique, des journaux proches du parti au pouvoir n’ont pas hésité à accompagner la Sicogi. Une manière de faire la promotion de ladite structure. Il n’en fallait pas plus, selon des sources, pour que le ministre en charge de la Construction, Mamadou Sanogo tape du poing sur la table, pour mettre fin à ce qu’on pourrait qualifier de ‘’publicité mensongère’’ de la Sicogi dans la presse. Estimant qu’il ne fallait pas vendre du faux, puisque la Sicogi ne dispose d’aucune réserve foncière.

« La Sicogi ne figure pas sur la liste des promoteurs immobiliers retenus pour la réalisation de ce programme présidentiel. Elle n’a pas déposé ses dossiers à temps. Nous lui avons demandé de venir expliquer sa stratégie de production de logements pour les Ivoiriens. Cela n’a pas été fait. Il a été également demandé à l’ensemble des promoteurs d’ouvrir des comptes séquestres pour sécuriser les fonds versés par les différents pré-souscripteurs. Malheureusement, elle n’a rien fait du tout. La Sicogi a des programmes qu’elle continue d’exécuter normalement. Mais, pour le moment, nous considérons qu’elle n’a pas été agréée par le ministère de la Construction pour la réalisation des logements sociaux », a répliqué Doumbia Brahima, directeur du Centre de facilitation des formalités d’accès aux logements (Ceffal).

Selon lui, la vision du ministre est totalement contraire à celle pratiquée par le DG de la Sicogi, à travers ces ‘’effets d’annonce’’. Car, dira-t-il, tout cela n’est que du tapage inutile, qui ne repose sur aucun fondement solide. « Parce que nous ne voyons pas aujourd’hui quel est l’établissement bancaire qui pourra accompagner cette entreprise », a révélé Doumbia Brahima.

Une restructuration se prépare

A l’en croire, la Sicogi est en difficulté, avec un bilan cumulé de dettes sur les trois années. « Elle accuse un déficit de près de 7 milliards F Cfa. Ces données financières sont disponibles et vous pouvez les vérifier. Ce qui est étonnant, nous ne voyons pas les réserves foncières dont elle dispose pour la réalisation de ces logements. C’est gênant ! Une structure sous tutelle ne doit pas agir comme elle le fait. Elle doit se conformer aux prescriptions de la tutelle et exécuter ce que le ministère lui demande », a confié le directeur du CeffalL.

A cette allure, une rivalité entre le ministre et son directeur général est palpable. Elle pourrait même créer un blocage au niveau de la construction des logements sociaux. Selon nos sources, la Sicogi rend compte à la présidence de la République, alors qu’elle est sensée être régie par le ministère de la Construction, au même titre que l’Agence de gestion foncière (Agef).

Dans le cadre du Programme présidentiel de logement, le BNETD visite les chantiers de la SICOGI, le mardi 29 Janvier 2014. Ph: DR
Le BNETD visite les chantiers de la Sicogi, le 29 janvier 2014. Ph: DR

En tout état de cause, Mamadou Sanogo serait très remonté contre Camara Loukimane, directeur général de la Sicogi. Une guéguerre entre cadres du Rassemblement des républicains (RDR). La structure tente de défier l’autorité ministérielle. Pour mettre fin à cette crise, le ministre en charge de la Construction compte mettre de l’ordre au sein de cette structure. Selon des sources bien informées, Sanogo Mamadou envisage une restructuration de cette entreprise, en renforçant ses capacités. Afin qu’elle puisse continuer sa mission de manière efficace. Comme ce fut par le passé avec la construction de cités pour les populations ivoiriennes.

Malheureusement, la direction actuelle, depuis son arrivée, il y a deux ans, n’a réalisé aucun programme de logements. Cette entreprise ne vit que sur les programmes antérieurs, notamment ceux d’Abobo, route de Bingerville et PK 18 qui sont des programmes initiés avant l’arrivée de la direction actuelle. « Cela pose un véritable problème », déplore Doumbia Brahima. Malgré tout, la Sicogi n’en démord pas. Elle annonce plusieurs programmes de logements sociaux en cours de réalisation à travers le pays. Alors, on est tenté de se demander jusqu’où ira le ministre de la Construction et le DG de la Sicogi avant de penser aux problèmes de leur population?

FBI


Rapport sur la violences basées sur le genre en Côte d’Ivoire

Un fléau, une douleur. Les violences basées sur le genre (VBG) sont de plus en plus récurrentes en Afrique pendant les conflits. En Côte d’Ivoire, après la crise post-électorale, le Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (WANEP) en partenariat avec le Crisis Management initiative (CMI) ont mené une enquête depuis 2011. Ce, afin de promouvoir l’inclusion de l’expertise de la VBG dans le processus de paix.

La présentation officielle du rapport, avec pour thème, « Mettre fin à la violence basée sur le genre dans le processus de paix », a eu lieu le samedi 1er mars dernier à l’hôtel Pullman-Plateau. Le WANEP et le CMI estiment que « lors des négociations des accords de paix et de médiation, les équipes de médiation et de consolidation de la paix n’ont pas toujours traité au premier plan les questions de violences basées sur le genre ».

Selon la Coordinatrice nationale du Wanep-Côte d’Ivoire, Yoli Bi Marguerite, leurs recherches basées sur des consultations sur le terrain, sur des interviews en profondeur et sur des ateliers participatifs impliquant les femmes vivant dans les pays affectés par les conflits, ont servi d’outils de base pour le travail. « Les efforts consentis demeureront vains, si nous continuons de garder le silence », a-t-elle souligné.

Au nom du ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, madame Kaba a salué le travail collégial du WANEP et du CMI. Elle a indiqué que plusieurs partenaires du ministère attendaient la production d’un rapport de ce type avant de se lancer. « Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est à la mobilisation des ressources pour la mise en application d’un plan de lutte, une stratégie contre les VBG. Les partenaires nous recommandaient une étude dans ce sens. Maintenant que c’est fait, nous allons mettre à profit le document », s’est réjouie l’envoyée du ministre.

A en croire le WANEP et le CMI, les conclusions et les recommandations de l’enquête réalisée, centrée en Côte d’Ivoire et au Liberia, permettront de répondre à certaines interrogations. A savoir : « Quelle pourrait être la meilleure façon d’inclure une perspective de genre dans les processus de vérité, justice et réparation ? » Notons que la cérémonie de présentation du rapport a été suivie d’un débat entre plusieurs responsables de structures, notamment l’Onuci, la CDVR, Onufemmes, le PNCS.

FBI


Après la maladie, Ouattara redonne espoir aux Ivoiriens

Le président de la République, Alassane Ouattara va bien et très bien même. Le jeudi 27 février 2014, le chef de l’Etat ivoirien s’est rendu ‘’en chair et en os’’ à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris, pour saluer ses compatriotes et annoncer la reprise de ses activités pour bientôt.

Trois semaines après, Alassane Ouattara a mis fin aux supputations sur son compte. Sorti de l’hôpital le mercredi 26 février 2014, à la suite d’une opération chirurgicale, le président de la République est apparu publiquement hier, jeudi 27 février.

A l’occasion d’une conférence de presse, à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris, il a annoncé qu’il avait hâte de rentrer au pays afin de continuer le travail. « (…) Je tiens à reprendre les tournées (visites d’Etat dans les régions du pays, Ndlr) et à faire en sorte que je puisse aller saluer les populations comme je l’ai fait au cours des dernières années. Je suis particulièrement heureux de vous dire cela », a déclaré Alassane Ouattara.

On le sait, le Président ivoirien avait un agenda très chargé ce mois-ci, avant son dernier voyage. Alors qu’il devait se rendre du 18 au 20 février dernier dans le District du Zanzan, et recevoir son homologue français François Hollande à Abidjan, Alassane Ouattara a quitté la capitale économique ivoirienne le dimanche 2 février 2014 pour une visite privée en France.

Malheureusement, au cours de cette visite, pour des problèmes de santé, le chef de l’Etat a subi une opération chirurgicale. Toute chose qui aura bouleversé son calendrier. « Comme vous le savez, j’étais venu en France en séjour privé et j’ai eu à faire une consultation auprès de mes médecins, et ceux-ci ont estimé qu’il était important que je subisse une opération à cause d’un problème de sciatique. Vous savez, la sciatique est très douloureuse. J’ai fais quelques infiltrations auparavant, en partie, pour calmer ces douleurs. Mais là, l’opération a été faite sur leur recommandation. Et tout s’est très bien passé. Donc, je n’ai plus aucune douleur », a indiqué le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara.

Aujourd’hui, il rassure son peuple, avec son sourire légendaire, de ce que tout va bien. Seulement, dit-il, « je dois utiliser une canne de temps en temps, mais pas pour longtemps, je peux vous assurer ». Le soulignant, le président de la République de Côte d’Ivoire entendait tranquilliser ses compatriotes sur la reprise de ses activités et ses tournées à l’intérieur du pays.

Avant de quitter Paris, puisque son retour est annoncé pour ce dimanche 2 mars prochain, le chef de l’Etat s’est réjoui d’avoir résolu le problème des bourses des étudiants ivoiriens en France. « J’ai vu M. l’Ambassadeur quasi-quotidiennement, nous nous sommes téléphonés quelques fois. Il m’a soumis des doléances telles que la question des bourses des étudiants que j’ai pu régler. Je voudrais que les étudiants soient rassurés. J’ai donné des instructions et ceci a été exécuté pour que les bourses soient payées de la période d’octobre de l’année dernière, jusqu’à fin février de cette année. Donc voyez-vous, mon séjour ici a été bénéfique pour certains et bien sûr, pour moi-même », a rassuré le N°1 Ivoirien. Il a salué l’ambassadeur Charles Providence Gomis et son personnel pour sa disponibilité, son affection et pour toute l’attention dont-il a été l’objet durant son séjour parisien.

FBI


Opéré d’une sciatique, des Ivoiriens craignent pour Ouattara…

En Afrique comme ailleurs, les chefs d’Etat n’aiment pas beaucoup parler de leurs maladies. Et comme les temps changent, la présidence de la République ivoirienne a levé le voile. Au moment où des Ivoiriens craignent des infiltrés dans l’entourage de Alassane Ouattara.

C’est un secret de polichinelle. Le président de la République est bel et bien malade. L’information a circulé dans le cercle de ses adversaires, des pro-Gbagbo, très longtemps. Et au moment où certains spéculaient sur le pire, le dimanche 9 février, la présidence de la République de Côte d’Ivoire a mis fin aux supputations.
Dans un communiqué laconique, lu au journal de 20 heures, sur la Radio télévision ivoirienne (Rti), il est indiqué : «La Présidence de la République informe que le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, a subi une intervention chirurgicale liée à une sciatique. L’intervention s’est bien déroulée et le chef de l’Etat se porte bien. Il regagnera la Côte d’Ivoire après une période de repos ».

Cette communication sur l’état de santé du N°1 Ivoirien a été saluée par bon nombre de ses compatriotes comme un acte de transparence et une grande première en Afrique subsaharienne. Cependant, comme il fallait s’y attendre, elle a fâché d’autres. Se référant aux bruits de couloir, aux sons distillés par la « presse pro-Gbagbo », ceux-là croient fermement que le service médical du président de la République est infiltré.

Ce journal satirique, proche de Laurent Gbagbo, avait déjà spéculé sur l'état de santé du président avant le communiqué de la Présidence ivoirienne.
Ce journal satirique, proche de Laurent Gbagbo, avait déjà spéculé sur l’état de santé du président avant le communiqué de la Présidence ivoirienne.

Selon des lieutenants de Ouattara, l’information sur la santé de leur mentor, gardée au secret par la présidence avant d’être révélée au soir du dimanche, avait déjà été révélée par des réseaux de l’ancien régime. Ils se demandent, comment se fait-il que seulement un jour après le départ du président Ouattara à Paris, des pro-Gbagbo annonçaient que « le chef de l’Etat serait allé se faire opérer d’une sciatique avec forces détails ». Ce, malgré le secret médical ? La Une d’un journal satirique, «Bôlkotch» du jeudi 6 février, proche de l’ex-régime de Laurent Gbagbo, en a dit plus.

Face à cela, au lendemain de l’annonce de la maladie par la Présidence ivoirienne, beaucoup de pro-Ouattara n’ont pas manqué de crier leur ras-le-bol sur les réseaux sociaux et autres sites communautaires. Ils se disent encore que «le ver est dans le fruit». Eux qui se souviennent encore du débat télévisé, le fameux «face-à-face Ouattara-Gbagbo» à la veille de l’élection du 28 novembre 2010, croient savoir que les ex-refondateurs savaient que l’actuel chef de l’Etat avait un grave problème de dos.

C’est pourquoi, disent-ils, «on avait voulu, à tout prix, que les deux candidats se mettent debout pour faire le débat». En conclusion, les pro-Ouattara souhaitent qu’un ménage soit fait dans l’entourage du président de la République. Afin de laisser la primeur de certaines informations à diffuser par les services appropriés.

FBI