Candidature de Ouattara, les « forces rétrogrades » à combattre
Parlant des violences qui découleraient de la décision d’Alassane Ouattara d’être candidat à nouveau, j’ai écouté une petite intervention du jeune loup du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) – le parti au pouvoir – que je ne veux pas laisser passer. Touré Mamadou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est ministre de la Promotion de la jeunesse et de l’Emploi des jeunes, puis porte-parole adjoint du gouvernement ivoirien et du RHDP. Morceaux choisis…
Dans son intervention, au travers de cette vidéo, il s’insurge contre les violentes manifestions qui ont lieu ces derniers temps en Côte d’Ivoire à deux mois de la présidentielle d’octobre 2020. Il a surtout attiré mon attention lorsqu’il a parlé avec son cœur aux jeunes ivoiriens qui se laisseraient manipuler par les différents partis politiques ivoiriens. Que ce soit son propre camp à savoir le RHDP et les partis issus de l’opposition, dont le PDCI et le FPI.
J’ai admiré le courage de ce jeune cadre du RHDP lorsqu’il reconnaît qu’il y a des « forces rétrogrades dans tous les partis politiques ». Il va plus loin en disant qu’il faut « combattre ces forces rétrogrades » pour la paix en Côte d’Ivoire. D’autant plus que, d’après Mamadou Touré, « personne n’est prisonnier d’un parti politique ».
« Personne n’est prisonnier d’un parti politique »
Estimant que « la liberté, c’est la capacité à dire non », M. Touré soutient qu’un militant du RHDP ou de tout autre parti politique doit refuser d’exécuter un mot d’ordre si cela va en contradiction avec ses valeurs et ses principes. « Je suis RHDP. On me donne un mot d’ordre. Si je vois que le mot d’ordre qu’on me donne est en contradiction profonde avec mes valeurs, les principes auxquels je crois, je dis non. Parce que c’est moi qui adhère à un parti. J’ai des valeurs, j’ai des principes. C’est parce que je retrouve ces valeurs dans le parti politique que j’adhère au parti politique ».
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J’imagine que les forces rétrogrades doivent détester en ce moment la tête du porte-parole adjoint du RHDP, qui a frappé là où ça fait mal. Ils sont nombreux ces personnes nébuleuses qui manquent de courage pour appeler un chat un chat au sein des partis politiques. À ces personnes qui sont devenues plus royalistes que le roi, allez-vous combattre Mamadou Touré pour ses prises de position?
A-t-on besoin de s’illustrer de la plus mauvaise des manières dans un parti politique pour se faire de la place au soleil? Le jeune ministre du gouvernement dirigé par Hamed Bakayoko demande aux jeunes de refuser de brûler des pneus et de s’en prendre à des biens et des personnes pour faire plaisir à un homme politique qui ont soif du pouvoir tout en étant incapable d’aller à un jeu démocratique.
Rien ne peut arrêter Ouattara encore…
Justement, parlant de jeu démocratique, le jeune cadre du RHDP met un point d’honneur sur la question de la prochaine joute électorale. Depuis l’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara pour le compte du RHDP, j’ai l’impression que certains hommes politiques font des mains et des pieds pour ne pas qu’il y ait élection le 31 octobre 2020. Des gens vont jusqu’à demander la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI) et même le remplacement du président de la CEI. Pourquoi maintenant? Tout simplement parce que le président Ouattara a décidé, contre toute attente, d’être candidat en 2020.
Pour ma part, je n’ai jamais voulu m’immiscer dans le débat de l’article 183 de la nouvelle constitution ivoirienne adoptée par référendum le 30 octobre 2016. D’ailleurs, je crois que le débat sur l’éligibilité d’Alassane Ouattara pour un autre mandat est bouclé. Si les marches organisées par l’opposition et les violences commises de part et d’autre n’ont pas empêché l’investiture d’ADO en qualité de candidat du RHDP le samedi 22 août et le dépôt de sa candidature à la CEI le lundi 24 août, il est temps que l’opposition chausse ses bottes pour l’affronter dans les urnes.
Il est vrai que je fais partie de ceux qui ont acclamé Ouattara lorsqu’il a décidé le 5 mars de ne pas se représenter, en même temps j’ai critiqué sa volte-face quand le même Ouattara a dit qu’il reconsidérait sa position pour être candidat finalement. Mais ce n’est pas parce que Ouattara est candidat que nous devons brûler la Côte d’Ivoire. Si la Côte d’Ivoire brûle est-ce que ce sera à Ouattara qu’on aura fait du mal?
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