Top 10 des femmes qui font bouger la Côte d’Ivoire
Présentes dans la société civile ou dans la politique, elles sont femmes d’affaires, femmes de loi, députées, enseignantes, responsables d’ONG, ou de profession libérale. Elles viennent d’horizons divers. Elles sont au cœur de la marche du pays. Au cœur du combat pour une Côte d’Ivoire nouvelle, émergente. Elles participent activement à la vie de la Nation. Battantes, courageuses et déterminées. Elles, ce sont les dix Amazones de la République. Découvrons-les.
C’est la Première dame de Côte d’Ivoire. Aux yeux des Ivoiriens, Dominique Ouattara s’efforce d’être « la colombe blanche ». Celle qui réconcilie les populations surtout les plus défavorisées avec la fonction qu’elle occupe. C’est la « maman nationale ». Celle qui compatit, panse les plaies et redonne le sourire et l’espoir à tous les enfants sans distinction. Dans ce rôle, on peut dire que l’épouse du chef de l’Etat Alassane Ouattara est une perle rare. Le social reste son champ de prédilection.
Les actions qu’elle a menées à travers sa fondation Children of Africa aussi bien en Côte d’Ivoire que dans d’autres pays, notamment le Burkina, le Gabon et Madagascar, sont nombreuses. Comme pour dire que celle qu’on appelle affectueusement « Fanta Gbê », (NDLR, la blanche Fanta en dioula), n’a pas attendu d’être Première dame pour s’engager. Il serait faux de croire qu’elle sert de décor à la vie politique ivoirienne.
Femme d’affaires redoutable, femme d’influence et de réseaux, celle qui a annoncé s’être désengagée de ses activités économiques est très présente au cœur du pouvoir. Non, elle ne fait pas immixtion dans la gestion des affaires de l’Etat. Mais, dans l’ombre, Dominique Ouattara reste une conseillère écoutée du président de la République. Car, si celui-ci a pu traverser les humiliations, les trahisons et qu’il n’a jamais renoncé à la politique, même dans les moments les plus durs, c’est bien grâce à cette femme de cœur.
La grande chancelière de la République de Côte d’Ivoire, c’est elle. Henriette Dagri-Diabaté. A la mort de Djeni Kobina (1er secrétaire général du RDR, le parti au pouvoir), c’est elle qui a gardé le parti de Ouattara. Celui-là même qui l’appelle « tantie ». Professeur d’université, cette femme en a vu des vertes et des pas mûres pour s’être engagée en politique : la prison, des humiliations. C’est en 1990 que cette historienne de haut niveau entre pour la première fois dans un gouvernement. Elle sera par la suite plusieurs fois ministre : de la Culture et de la Francophonie et enfin ministre d’Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice. C’est une grande dame.
Dans la commune de Port-Bouët qu’elle dirige depuis 1990, Hortense Aka Anghui est considérée comme le « deuxième phare » de la cité balnéaire d’Abidjan. Elle a plusieurs cordes à son arc. Présidente de l’Association des femmes ivoiriennes (AFI), au moment du parti unique jusqu’en 1990, député-maire et ministre de la Promotion de la femme, « la vieille mère », comme on l’appelle affectueusement, est l’une des femmes politiques les plus accomplies de sa génération. Pendant longtemps, elle a servi de modèle aux jeunes femmes intéressées par la politique et même aux jeunes filles des lycées d’excellence qui voulaient lui ressembler. Au fil des ans, elle a quitté certaines fonctions pour rester aux commandes de la municipalité de Port-Bouët. Cette pharmacienne est vice-présidente du PDCI (parti de Henri Konan Bédié créé par Houphouët-Boigny), où sa voix est de plus en plus audible.
Professeur titulaire de microbiologie et directeur de l’Institut Pasteur, Mireille Dosso est une fierté nationale. Cette femme a reçu ces dernières années le prix scientifique Kwamé N’Krumah de l’Union africaine. Bien plus, elle n’en est pas à sa première distinction. Au fil du temps, l’épouse du colonel-major Dosso Adama (tué pendant la crise post-électorale) accumule les prix qui sont autant de lauriers pour sa riche carrière. Elle a reçu en novembre 2005, en Hongrie, le prix recherche science de la santé Unesco-Institut Pasteur lors de la célébration de la Journée mondiale de la science. Et en novembre 2010, elle a reçu en France, un des prix exceptionnels décernés par l’Académie des sciences d’outre-mer. La directrice de l’Institut Pasteur faisait partie des 26 personnalités issues de 14 pays qui devaient célébrer leur indépendance. « Ces récompenses montrent qu’il est possible de compter sur les femmes pour relever les défis du développement scientifique en Afrique. C’est aussi la preuve que la femme africaine est capable de mener une carrière et de contribuer à la résolution des défis qui se posent au continent », dit-elle. Mireille Dosso est une valeur sûre de la science. Avec elle, la Côte d’Ivoire se met à rêver. Vivement un prix Nobel…
C’est la présidente du Conseil d’administration de la Fédération nationale des coopératives du vivrier en Côte d’Ivoire qui existe depuis 2002. Colette Irié Lou sillonne les zones de productions, collecte les produits pour approvisionner les grands centres urbains. Sa fédération compte environ 1 800 coopératives disséminées à travers tout le pays. Une véritable toile sur laquelle veille Colette Irié-Lou. Elle voyage pour s’inspirer des expériences et des bonnes pratiques, travaille avec les décideurs et les bailleurs de fonds. Cette femme sans formation véritable, à force de travail, a fini par s’imposer comme un pilier de la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire. Elle est la promotrice de l’usine de riz de Tiassalé qui a une capacité de production de 600 tonnes par moi. C’est dire que la Côte d’Ivoire va allègrement vers son autosuffisance en riz avec Colette Irié-Lou.
En Côte d’Ivoire, dès qu’on parle de Canal+, le nom de Françoise Le Guennou-Remarck s’impose. Son nom se confond avec la performance et la magie de cette chaîne qui à conquis les Ivoiriens. En 2003, elle est nommée président directeur général de Canal+ Côte d’Ivoire. Depuis juillet 2009, elle est promue directrice générale adjointe de Canal Overseas Africa, tout en conservant sa fonction de PDG Canal Horizons Côte d’Ivoire. En 2011, Mme Le Guennou-Remarck a cédé la place de directeur général à Serge Agnero. Elle ne conserve plus la présidence du Conseil d’Administration. De l’avis de nombreux acteurs de l’audiovisuel, Françoise Le Guennou a permis à son entreprise de résister et de se développer dans un contexte difficile. Mais, au-delà de Canal+ Côte d’Ivoire, elle a apporté sa contribution à la restructuration de l’espace audiovisuel. La DG adjointe de Canal Overseas Africa a eu plusieurs distinctions : Chevalier de l’ordre national de Côte d’Ivoire, Prix d’excellence de l’édition 2007 des « Bâtisseurs de l’économie ivoirienne », Prix Emeraude 2009 des femmes actives dans le domaine du secteur privé.
On dit d’elle que c’est la ‘’go’’ (NDLR, une fille) de Treichville. Une façon pour dire qu’il ne faut pas la provoquer. Kandia Kamara est une fonceuse. Une qualité qu’elle doit sûrement à la pratique du handball. Elle a toujours rendu coup pour coup. Présidente du Rassemblement des femmes républicaines (RFR) (parti au pouvoir, NDLR), elle était toujours à l’attaque. Kandia n’a pas eu peur d’affronter Simone Ehivet, l’épouse de Laurent Gbagbo, lors des débats sur les conditions d’éligibilité à la présidence de la République dans l’élaboration de la Constitution de 2000. D’ailleurs, ce serait pour cette raison dit-on, que l’ex-président Gbagbo n’a jamais accepté que cette « dame de fer » soit ministre. Aujourd’hui, le mythe est brisé. Kandia Kamara tient sa revanche. Elle était la seule femme ministre du gouvernement de crise mis en place par Alassane Ouattara encore sous le blocus du Golf hôtel. Enseignante de formation, elle a eu la confiance du chef de l’Etat pour assainir et crédibiliser le système éducatif ivoirien qui souffre de nombreuses problèmes. Cette femme d’action, de terrain et de défis a réussi à sauver l’école et organiser les différents examens au sortir de la crise post-électorale en avril 2011. Pion important du RDR, Kandia a été élue député d’Abobo en 2013.
Elle est de ceux qui font bouger le microcosme politique ivoirien. Brave secrétaire de l’organisation des femmes du Front populaire ivoirien (OFFPI, parti de Laurent Gbagbo), ex-député, Marie Odette Lorougnon était tout feu tout flamme sous l’ancien régime. Et Simone Ehivet Gbagbo, en son temps, présidente du groupe parlementaire FPI à l’Assemblée nationale pouvait compter sur elle pour un tandem efficace à l’hémicycle. La N°1 des femmes du FPI se veut de la race des femmes combattantes pour la liberté, la justice et la démocratie. Elle voue une grande admiration à l’ex-Première dame (en prison à Odienné), qui demeure son modèle de femme politique en Côte d’Ivoire. A l’extérieur, c’est Winnie Mandela qui l’inspire et à laquelle elle dit s’identifier. Depuis la chute du régime Gbagbo, Marie Odette Lorougnon, que l’on voit quelque peu affaiblie, reste malgré tout debout. A l’image de ses modèles, elle refuse de se laisser briser par l’adversité. Elle veut donc maintenir allumée la flamme de l’espoir incarnée par l’ancien président et entend remobiliser les femmes pour le retour du FPI au pouvoir.
Elle est avocate, inscrite au barreau d’Abidjan. Françoise Offoumou Kaudjhis est l’une des avocates les plus connues. Car, en plus de ses activités professionnelles, elle est très active au sein de la société civile ivoirienne en tant que présidente de l’Association pour le droit et la démocratie en Afrique et vice-présidente de l’organisation des femmes d’Eburnie pour la paix. Elle est auteure de plusieurs ouvrages tels que « Procès de la démocratie en Côte d’Ivoire », « Mariage en Côte d’Ivoire : de la polygamie à la monogamie ». Aujourd’hui, cette avocate fait partie des membres de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), présidée par l’ancien gouverneur de la BCEAO, Charles Konan Banny. Elle occupe un des postes de vice-président et représente les populations de l’est du pays. La tâche n’est pas aisée. Mais l’avocate se révèle être une médiatrice et une négociatrice redoutable et efficace. Selon elle, « la réconciliation est un devoir citoyen qui s’impose à tous pour la reconstruction du pays ». Et, elle y croit fermement à cela.
Massandjé Touré-Litsé
Les bailleurs de fonds ont fait de la réforme de la filière café-cacao une des conditionnalités pour que la Côte d’Ivoire soit éligible au point d’achèvement à l’Initiative PPTE. Cette question étant cruciale, le Chef de l’Etat ne pouvait qu’ être exigeant quant aux compétences et à l’expertise de la personnalité chargée de conduire cette réforme. Et le choix du président s’est porté sur Massandjé pour diriger le comité de gestion de la filière Café-cacao. C’est une ancienne conseillère du chef de l’Etat et du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. Comme les bailleurs de fonds, les producteurs de café-cacao attendent beaucoup de la reforme engagée par l’Etat ivoirien. Ils appellent à l’application effective de son contenu. Il s’agit donc de la sécurisation du revenu des planteurs par un prix minimum garanti et la transparence dans la gestion des ressources. La nouvelle réforme de la filière a été rendue publique en novembre 2011. Mme Litsé est depuis janvier 2012, directrice générale du Conseil du café-cacao (CCC), la nouvelle structure qui gère le café et le cacao qui sont la grande richesse du pays.
FBI
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