Fofana Baba Idriss

Le dernier coup de l’ambassadeur des USA à Abidjan

Désormais, on parlera de lui au passé. Celui que les pro-Gbagbo considèrent comme le bourreau de leur mentor, a plié bagage.

Phillip Carter III
, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été affecté en Côte d’Ivoire pendant la période électorale. En succédant à l’ambassadeur Aubray Hooks, le diplomate Carter III a joué la carte de la fermeté jusqu’au départ de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui avait voulu passer en force malgré sa défaite au soir du 28 novembre 2010. Si bien que certaines langues n’ont pas hésité à dire qu’il était en mission commandé. Vrai ou faux ? En tout cas, après de loyaux services, le diplomate américain ne prendra plus la parole au nom du président Obama en qualité de son représentant sur le sol ivoirien.

Quel a été le rôle du diplomate américain?

Mais avant son départ, Philip Carter III a marqué un grand coup, le mardi 27 août 2013 – n’ont pas fumant – sur le chemin de la stabilité et de la réconciliation de la Côte d’Ivoire. Vu que deux ans après la fin de la crise qui a plongé le pays dans le chaos, l’un des secteurs où les autorités ivoiriennes n’ont pas encore une main mise reste bel et bien le côté sécuritaire. « Parce que les armes ont été distribuées comme de petit pain aux populations pour faire la guerre. Aujourd’hui, ce sont les règlements de compte, les agressions à main armée, les braquages et même des tentatives de déstabilisations du pays ». D’où la réforme du secteur sécurité (RSS). En tant qu’acteur de la communauté internationale, l’ambassadeur des USA a voulu apporté sa petite touche. Il a donc procédé à l’ouverture d’un séminaire de Planification et de Mise en œuvre de la sécurité nationale.

Les séminaristes à l'ouverture des travaux, le premier jour. crédit photo: FBI
Les séminaristes à l’ouverture des travaux, le premier jour. crédit photo: FBI

Co-organisé par le gouvernement des États-Unis et le gouvernement ivoirien, ce séminaire, s’inscrit dans le cadre du soutien bilatéral pour le renforcement des relations civilo-militaires avec la Côte d’Ivoire. « Notre objectif commun de réforme du secteur de la sécurité et les efforts du Gouvernement ivoirien visant à entreprendre et mettre en œuvre de sérieuses réformes. La sécurité des citoyens et de l’État, du niveau national au niveau des individus, constitue la base du contrat social entre un gouvernement élu et le peuple. Alors que le gouvernement s’efforce de renouveler et d’améliorer ce contrat social, la communauté internationale apporte un soutien substantiel. Cependant, la sécurité nationale n’est pas simplement un produit; c’est également un processus. Le séminaire auquel vous allez participer mettra l’accent sur la nécessité de l’inclusivité et de la transparence dans le processus de planification et de mise en œuvre de la sécurité nationale. Vous examinerez comment une politique clairement énoncée peut susciter et définir les rôles, la structure de la force et les besoins en ressources de sorte que les divers éléments qui forment le secteur de la sécurité d’une nation soient conformes aux objectifs de sécurité établis par les citoyens à travers leur gouvernement », a situé, d’entrée de jeu, Philip Carter III.

Au dire du diplomate américain, le séminaire mettra en évidence la vaste nature de la sécurité nationale et, il faut espérer, dissipera la notion selon laquelle elle se limite aux acteurs traditionnels, tels que les militaires. Il estime que la sécurité nationale, en tant que processus, doit intégrer les autres composantes du gouvernement notamment la Police, la Justice, l’Assemblée nationale et la Société civile. « Nous ne sommes pas là pour imposer notre vision, mais plutôt pour faciliter un dialogue entre les ivoiriens dans le domaine de la sécurité pour une solution commune qui va fonctionner bien et mieux. Car, la Côte d’Ivoire a commencé à retrouver sa place de choix en Afrique occidentale. Donc, une Côte d’Ivoire stable et prospère est essentielle au développement et à la croissance socio-économique de la région et à la paix et la stabilité globale », a indiqué le diplomate.

Piloté par le Centre des Relations Civilo-Militaire (CCMR) de l’Ecole Supérieure Navale de Monterey en Californie. Les participants au séminaire – militaires et civils – viennent d’un large éventail d’organisations gouvernementales et non-gouvernementales.

Un aperçu du programme des quatre jours de travaux sur la sécurité ivoirienne. crédit photo: FBILe séminaire comporte des sessions de discussion, d’exercices en atelier et de tables-rondes sur divers sujets, notamment :

• Les Relations civilo-militaires en Côte d’Ivoire
• Le Processus d’élaboration du Plan National de Sécurité
• Les Rôles et missions des Forces de Sécurité
• Le Processus de Planification de la Sécurité Nationale au-delà de l’Exécutif
• Le Plan de Sécurité Nationale et la Gestion des Forces
• La Promotion du Civisme
• Le Professionnalisme Militaire

Donc, du 27 au 30 août, ce séminaire se tient au Golf hôtel et est animé par deux experts du Centre des Relations Civilo-Militaires (CCMR). Le CCMR est un organe du Département de la Défense des États-Unis. Il est chargé de la formation dans le domaine des relations civilo-militaires à travers le monde.

A qui avons-nous affaire?

Mais qui sont-ils ? Les participants, composés de militaires, gendarmes, policiers, marins, de personnes issues de la société civile et de journaliste devront travailler avec le Professeur Laetitia Lawson, elle est maître de conférences à l’école Supérieure Navale de Monterey en Californie.

le professeur Lætitia Lawson. Crédit photo: nps.edu
le professeur Lætitia Lawson. Crédit photo: nps.edu

Elle enseigne la civilisation Africaine, y compris les cours sur le gouvernement et la politique, d’histoire et de culture, de politique économique, de méthode de recherche et de politiques comparatives. Elle est titulaire d’un Ph. D en Sciences Politiques, un M.A en Sociologie de l’Université de Californie, Davis et un M.A en relations Internationales de l’Université de Columbia et un B.A en Economie de Smith College.

Le deuxième est bien Eugène Micheal Mensch II, Colonel de l’Armée Américaine à la retraite.

Colonel Eugène Mensch. Crédit photo: FBI
Colonel Eugène Mensch. Crédit photo: FBI

Il est le Directeur Afrique du programme du Centre des Rélations Civilo-Militaire. Il a animé plus de 90 séminaires portant sur les relations civilo-militaires dans 34 pays au cours des treize dernières années. Le Colonel Mensch est titulaire d’une Licence en Sciences Politiques et un Masters de l’Ecole supérieure Navale en Civilisation du Moyen-Orient. Il est diplômé du Armed Forces Staff College, du Army War College, du Foreign Service Institue et de la Defense Language Institute (l’institut du language militaire – franco-arabe).

C’est vrai que nos deux Experts venus de l’extérieur ont des backgrounds. Mais, comme l’a dit l’ambassadeur Carter III, « le succès de ce séminaire dépendra des échanges francs, ouverts et professionnels que les Ivoiriens auront avec les facilitateurs ». Sinon, « la Côte d’Ivoire ira de séminaire en séminaire, rien que pour se sucrer sur le dos de l’USAID, le grand pourvoyeur de fonds », comme dirait l’autre.

FBIYAY


Top 10 des malheurs qui ont coulé Gbagbo en 10 ans

« Y a rien en face, c’est maïs ! ». C’est l’un des meilleurs refrains qui a fait les beaux jours de la fin du tristement célèbre régime des ‘’refondateurs’’ en Côte d’Ivoire. Tant, cette tube de belle facture inspirée par le groupe ‘’Les Galliets’’ – spécialement conçue pour la campagne des élections présidentielles de 2010 – a fait trémousser le prédécesseur de Ouattara et ses laudateurs.

.Une caricature du couple présidentiel. crédit photo:DR

Des maquis de fortune aux bar-climatisés en passant par les ‘’Agoras et Parlements’’, les prestidigitateurs de Laurent Gbagbo appelés « Jeunes patriotes », répétaient à tue-tête que leur mentor, le « Woody » de « Mama » – qui veut dire en langue bété ‘’garçon du village Mama d’où est issu Gbagbo) – avaient déjà gagné les élections, « parce qu’après 10 ans de règne, aucuns des prétendants au trône présidentiel ne faisait le poids face de Laurent Gbagbo. Donc, on gagne ou on gagne».

Et pourtant, il revenait aux populations ivoiriennes le verdict final. Quant on sait qu’en Afrique, le peuple souvent plongé dans un stoïcisme, ne se réveille souvent que lorsqu’elle en a marre de ses dirigeants. Lesquels posent, le plus souvent, des actes peu catholiques sans être des athées. En Eburnie, une chronologie d’une dizaine de faits a, nul doute, contribué à l’effondrement du régime de l’ex-président Gbagbo comme un château de carte. A commencer par :

1.« Le charnier de Yopougon »

Après un peu plus de 10 années passés dans l’opposition, face aux présidents Félix Houphouët-Boigny, Henry Konan Bédié et au Général Robert Guéi, Laurent Gbagbo avait plusieurs cordes à son arc. Rien ne pouvait freiner sa détermination à vouloir même enjamber des cadavres pour s’installer au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau. A l’entendre dire : « 1000 morts à gauche, 1000 morts à droite moi j’avance », dès son avènement au sommet de l’Etat. On assiste au meurtre de 57 personnes dans la plus grande commune d’Abidjan, au soir de l’accession du Woody au pouvoir d’Etat. C’était en l’an 2000, lorsque le général Robert Guéi où le ‘’père noël’’, qui venait de renverser le régime du président Bédié en décembre 1999, a voulu se maintenir au pouvoir.

Une image sur le charnier de Yopougon. crédit photo: Eldozo

Au même moment, les militants du RDR – qui avait vu leur candidat écarté des élections pour une affaire de nationalité – et ceux du FPI – qui ont vu leur candidat et le général Guéi se mesurer dans les urnes – criaient, à tout bout de champ, que « le pouvoir est dans la rue ». Les deux partis (RDR et FPI) s’affrontent. Des gendarmes de l’escadron d’Abobo, qui ont pris faits et causes pour le Woody, ce jour, vont mater les lieutenants de Ouattara (RDR). C’est ici que commence l’épisode 1er du feuilleton des malheurs du président Laurent Gbagbo (FPI).

2. La rébellion de 2002

En 2002, il va assister à la naissance d’une RÉVOLUTION sinon d’une « rébellion » dans le nord de la Côte d’Ivoire (2ème épisode). D’aucun ont vite fait de dire que « ce sont les esprits des 57 personnes tués en 2000 dont les corps sont restés enfouir dans les ‘’placards de la Présidence’’ qui sont à la base de cette rébellion ivoirienne ».C’est à croire que « Laurent Gbagbo venait, à son tour, de creuser sa propre tombe ». Malgré tout, Guillaume Soro et ses hommes n’arrivent pas à tomber le pouvoir de Gbagbo. Néanmoins, le président Gbagbo est déboussolé. Puisque le pays est désormais divisé en deux (au sud on avait la partie loyaliste et au nord la partie rebelle. Là où le natif de ‘’Mama’’ n’avait plus le contrôle. Mais, Gbagbo tente de se mettre à l’abri de toute surprise désagréable.

3. La naissance de l’Escadron de la mort

Le Mouvement des Forces Patriotiques de Côte d’Ivoire (MPCI) en 2002 à Bouaké. Photo: DR

A l’aide de son épouse Simone Ehivet, Dame de fer, député d’Abobo et N°2 du FPI, ils créent l’« Escadron de la mort » (3ème épisode). Cette unité constituée de gendarme, de policiers, de militaires et de miliciens, à la solde du régime, sera chargée de l’élimination physique de tous ceux qui seront considérés comme ‘’moralement incorrect’’ par le pouvoir de Gbagbo. On assistera surtout à l’assassinat de personnalités et militants de l’opposition. Certains, du fait de leur appartenance politique, religieuse ou ethnique. Au nombre desquels, le général Robert Guéi, le médecin Benoît Dakoury Tabley (frère de Louis André Dakoury Tabley, ex-N° 2 de la rébellion) et le comédien Camara ‘’H’’ Yêrêfê, sont entre autres des victimes de ces tueurs à gage, dans la partie gouvernemental du pays. Sans oublier l’assassinat de deux journalistes français : Jean Hélène et Guy André Kieffer, par ce gang.

4. Les accords de Linas Marcoussis

Le CECOS, une unité spéciale qui était censée sécurisé les populations... crédit photo: DRLe CECOS

L’année 2004 sera encore plus sanglante sous le magistère de l’époux de Simone Ehivet. Suite aux pourparlers entamés avec la rebellions, les deux partis se retrouverons à plusieurs tables de négociations, d’où la naissance de l’accord de Linas Marcoussis en France. Qui prévoyait un certain partage du pouvoir entre Gbagbo, les partis de l’opposition et la rébellion que conduisait Guillaume Soro. Chose que le président Gbagbo acquiesce sur ‘’les bords de la Seine’’. Mais de retour sur les bords de la lagune ébrié à Abidjan, l’homme rechigne à son application. Il est taxé de roublard.

M. de Villepin, alors ministre des affaires étrangères, a été l'âme des accords de Linas-Marcoussis, destinés à résoudre la crise ivoirienne en 2002. crédit photo: INA.frM. de Villepin, alors ministre des affaires étrangères, a été l’âme des accords de Linas-Marcoussis, destinés à résoudre la crise ivoirienne en 2002. crédit photo: INA.fr

Ainsi, le 25 mars 2004, lors de la manifestation organisée par l’opposition ivoirienne pour soutenir l’accord de « Linas Marcoussis » (4ème épisode), les Forces de défense et de sécurité, guidées par leurs hiérarchies proches du parti au pouvoir, mettent en marche une véritable machine à tuer. La répression fait officiellement 120 morts selon un rapport d’enquête de l’ONU et plus de 500 morts selon l’opposition. A la suite de cela, les partisans de Laurent Gbagbo descendent dans les rues et réclament le départ des ressortissants français. Le secrétaire général de la nébuleuse Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) d’alors, Jean-Yves Dibopieu (arrêté en février dernier au Ghana), crée le slogan « A chacun son français ».

Plusieurs ressortissants français décident de quitter la Côte d'Ivoire en 2004. crédit photo: DR
Plusieurs ressortissants français décident de quitter la Côte d’Ivoire en 2004. crédit photo: DR

Du coup, ces expatriés de l’hexagone sont pris à partie par une horde des militants de la FESCI et du FPI. Et vont jusqu’à foncer sur le 43ème BIMA et devant l’Hôtel Ivoire pour crier leur ras-le-bol. Ce qu’il ne fallait pas. Cette attitude soulèvera le courroux de la France. Paris donne l’ordre. Les militaires français mettre le feu aux poudres. Ils bombardent les patriotes depuis des hélicos. Des crânes humains se fendent, des têtes explosent. C’est la débandade. Or, c’était mal connaît le régime.

Après le bombardement du camp de l'armée française à Bouaké par les avions de chasse de Gbagbo. crédit photo: DRAprès le bombardement du camp de l’armée française à Bouaké par les avions de chasse de Gbagbo. crédit photo: DR

Vers la fin de l’année 2004, le pouvoir Gbagbo veut en finir avec la rébellion, à la racine. Après l’achat d’armes et de matériels de guerre, il lance l’« Opération dignité » dans le fief de Guillaume Soro à Bouaké. A travers deux avions de guerre, ses hommes vont fâcheusement pilonner le camp de l’armée française croyant avoir repéré un nid de rebelles. Avant de revenir se poser sur le tarmac de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro. La suite sera fatale. Des soldats blancs et 1 américain sont dénombrés parmi les victimes. L’Elysée ordonne. Et, l’armée française riposte en bombardant ces ‘’deux oiseaux ’’ de mauvais augures, stationnés dans la capitale politique (Yamoussoukro).

L'un des avions de guerre de Gbagbo detruit par la Force licorne, après le bombardement de leur position à Bouaké, le 6 novembre 2004. crédit photo: DRUn avion de guerre de Gbagbo détruit par la force française à Yamoussoukro.

5. Création du RHDP à Paris

Après presque quatre ans de gouvernance Gbagbo, l’opposition réclame des élections en 2005. C’est le 5ème épisode de l’affaire Gbagbo. Le PDCI, le RDR, l’UDPCI et le MFA se retrouve à Paris pour former un bloc, afin de gagner la Présidentielle. C’est la naissance du RHDP : le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et pour la Paix (actuelle coalition au pouvoir). Mais, Gbagbo est intransigeant sur la question. Cette année là, il n’y aura pas d’élection.

Les plus grands partis de l'opposition s'unissent pour créer le RHDP. crédit photo: DR
Les plus grands partis de l’opposition s’unissent pour créer le RHDP. crédit photo: DR

6. Prétendu achat de l’usine de 100 milliards FCFA au USA

C’est parti pour un second mandat présidentiel. Donc des scandales à la tête de l’Etat. Le prétendu achat de l’usine de Fulton aux Etats-Unis, pour dit-on transformer le café et du cacao en matière première, (6ème épisode) sera l’une des grosses arnaques du régime des Refondateurs. L’usine en question, introuvable sur le territoire américain aura coûté la bagatelle de 100 milliards de Francs CFA au contribuable ivoirien. En clair, de petits malins, au sein du FPI, avaient subtilisé cette manne dans les caisses nationales, pour se la couler douce. Une étude faite par les bailleurs de fonds a révélé, a cet effet, que 242 millions de Francs CFA étaient débloqués chaque mois pour payer les travailleurs de cette usine qui n’a jamais existé.

7. Le déversement des déchets toxique

Mais le plus gros scandale aura lieu en août 2006, avec le déversement des déchets toxiques en Côte d’Ivoire (7ème épisode). Le navire panaméen battant pavillon dénommé « Probo Koala » porte encore sa ‘’marque destructrice’’ au sein des familles qu’elle a endeuillé après le deal mortel de la société en charge ‘’Trafigura’’ avec le régime Gbagbo. Malgré les 100 milliards de Francs CFA décaissés par la structure en vue du dédommagement des victimes des déchets toxiques.

le navire européen qui transportait les déchets toxiques vers l'Afrique. crédit photo: DR
le navire européen qui transportait les déchets toxiques vers l’Afrique. crédit photo: DR

A dire vrai, les malades des déchets toxiques n’ont vu que des broutilles et des menus fretins que le pouvoir a bien voulu leur donner. Le reste de l’important pactole, un peu plus de 90 milliards, a disparu dans la nature. Et pourtant, Laurent Gbagbo et ses camarades avaient promis de construire des hôpitaux, de nombreux centres de santé, d’acheter des équipements médicaux pour les populations. Que de belles professions de foi, jamais réalisées.

8. Les Accords politique de Ouaga (APO)

L’année 2007 marque la mise en place des « Accords politiques de Ouagadougou (APO)», au Burkina-Faso (8ème épisode). C’est la dernière ligne droite annonçant les élections présidentielles de 2010. L’opposition chausse ses bottes. Cette fois-ci, c’est inévitable pour Laurent Gbagbo. Il est obligé d’y aller.

Les leaders politiques ivoiriens et le facilitateur Compaoré sur la table de négociation de l'APO. crédit photo: DR
Les leaders politiques ivoiriens et le facilitateur Compaoré sur la table de négociation de l’APO. crédit photo: DR

L’ONU doit financer les élections. Un réseau de « bonbon-pasteur », disons de faux pasteurs, se crée dans le cercle restreint du couple Gbagbo. D’ailleurs, ces derniers encouragent le Woody à aller aux élections tout en prédisant une victoire écrasante en sa faveur.

9. La dissolution de la Commission électorale (CEI)

Mais avant, il procède à la dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) en février 2010 (9ème épisode). Le président de ladite commission, Beugré Mambé (actuel gouverneur du District d’Abidjan), est révoqué. Pour dire non à cette dissolution, l’on assiste à des manifestations un peu partout en Côte d’Ivoire dans le camp de l’opposition. Malheureusement, cela va se solder par des morts dans plusieurs localités du pays. Notamment à Divo, Gagnoa, Daloa et à Abobo dans la commune d’Abidjan. Les jeux sont faits. Beugré Mambé est remplacé par le diplomate Youssouf Bakayoko, proche du PDCI. Et les élections arrivèrent !

10. Déchirement des résultats de la Présidentielle

Au 1er tour du scrutin d’octobre 2010, sur les 11 postulants, Laurent Gbagbo, président sortant et candidat du FPI, se taille la part du lion avec un score avoisinant les 37%, secondé par le RDR de Ouattara avec un peu plus de 32%. Au 2nd tour du scrutin, le 28 novembre 2010, le RHDP soutien la candidature de Ouattara face à Gbagbo. Sentant le verdict tourné en sa défaveur, vu les tendances, au lieu d’aller féliciter son adversaire comme l’ont fait Abdoulaye Wade au Sénégal et Soumaïla Cissé au Mali, les hommes de Laurent Gbagbo prennent le siège de la Commission électorale (CEI) en otage (10ème épisode). Ils bloquent la proclamation des résultats.

L'image montrant comment le répresentant de Gbagbo à la CEI a déchiré les résultats au dernier jour de la proclamation. crédit photo: DR
L’image montrant comment le répresentant de Gbagbo à la CEI a déchiré les résultats au dernier jour de la proclamation. crédit photo: DR

Le hic, c’est que l’un des Représentants de son parti,en l’occurence Damana Pickass (refugié actuellement au Ghana) va jusqu’à arracher les résultats des mains du porte-parole de la CEI, Bamba Yacouba, et les déchirer en direct de la télévision nationale (RTI) et sous un regard innocent de la presse nationale et internationale.

Nous étions à la fin de la date butoir de la proclamation des résultats. Exfiltré, c’est au Golf hôtel, QG électoral du RDR que le président de la CEI, Youssouf Bakayoko va proclamer les résultats donnant Alassane Ouattara vainqueur de la Présidentielle de 2010. Certifiée par le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Choï. Contre vents et marrés, Laurent Gbagbo et ses partisans refusent de reconnaître leur défaite.

L'acte de trop que Laurent Gbagbo a payé cher. crédit photo: DR
L’acte de trop que Laurent Gbagbo a payé cher. crédit photo: DR

C’est le débuté d’un autre feuilleton : la guerre des 3000 morts. Qui a presqu’emporter l’ex-président Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI) de la HAYE, depuis le 30 novembre 2011. Où, il est soupçonné d’avoir fomenté un « plan » de meurtres et de viols pour s’accrocher au pouvoir.

Laurent Gbagbo, lors de son audience de confirmation ou pas des charges retenues contre lui, à la CPI. crédit photo:DR
Laurent Gbagbo, lors de son audience de confirmation ou pas des charges retenues contre lui, à la CPI. crédit photo:DR

Comme quoi, ses fidèles l’on aidé à ‘’semer le vent’’, il a lui seul ‘’récolté la tempête’’. Voici donc succinctement présenté l’histoire des ‘’10 malheurs de Gbagbo’’. La liste n’est pas exhaustive. Mais, c’est mon top 10 des ‘’PANNES’’ qui ont coulé le bateau titanesque de Laurent Gbagbo. Après avoir mouillé pendant 10 ans au large des côtes de la lagune ébrié.

FBIYAY


Le #BEST13 transporte Blogueurs et Journalistes au E-school

Il y a deux ans… tout près. Les Ivoiriens viennent de traverser une crise post-électorale sans précédent, du 28 novembre 2010 au 11 avril 2011. Si tout semble être revenu à la ‘’normale’’ (le pays était en lambeaux) – après l’installation des nouvelles autorités – force est de constater aujourd’hui que la Réconciliation nationale, que nous appelons de tous nos vœux, reste à un point ‘’anormal’’. Ce, du fait d’un certain déchirement que des frères et sœurs du même pays ont pu connaître.

Sans remuer le couteau dans la plaie, plusieurs voix autorisées continuent de pointer un doigt accusateur sur la presse ivoirienne. D’ailleurs, le président du Comité scientifique des états-généraux de la presse d’août 2012, ne croyait pas si bien dire dans son rapport « que la presse ait exacerbé la crise ivoirienne ne faisait l’objet d’aucun doute ». A telle enseigne qu’une partie de cette population n’a plus confiance aux structures habilités à leur donner des informations crédibles. Pour preuve, il y a plus de « titrologues » que de consommateurs de presse ; puisque c’est la méfiance.

Le phénomène des "titrologues" a pris de l'ampleur en Côte d'Ivoire. crédit photo:François-Xavier Gbré
Le phénomène des « titrologues » a pris de l’ampleur en Côte d’Ivoire. crédit photo:François-Xavier Gbré

A cette allure, il est clair que la Réconciliation ne tombera pas du ciel. C’est pour mettre fin à cette guéguerre que l’agence d’internet marketing et de solution médias « E-voir », à décidé de mettre à contribution sa plateforme de discussion et de formation, au service des citoyens et des médias : le « E-school ».

Après les deux premières éditions, « Summer E-School » en septembre 2011, avec pour thème « Dans le monde de l’open source » et « Yakro E-School » en 2012 #YES12 autour du thème « La formation sur l’aire du web ». Cette année, l’E-School se déplace à l’Université Alassane Ouattara (UAO) de Bouaké du 16 au 17 août sous la dénomination « Bouaké E-School Time : #BEST13 », en choisissant comme thème « médias (&) citoyens ».

En vue de faire un large écho de cet évènement, un ‘’Afterwork’’ a été organisé le vendredi 26 juillet 2013, de 20h à 21h au siège de « E-voir » sis à Cocody-2-Plateaux Les Perles. Au cours de cette rencontre, où internautes (facebookeurs et twitteurs), blogueurs, journalistes, producteurs de contenus et entrepreneurs web ont pris une part active, la présidente du Comité d’organisation, Elodie Yao, a indiqué que l’édition 2013 à pour objectif de sensibiliser les populations locales, en particuliers les étudiants et les enseignants, sur l’intérêt de l’implication du citoyen dans le processus de production de l’information. En référence au « printemps arabe », qui a démontré aux yeux du monde entier ce que le web constitue dans le traitement et la diffusion des informations.

Selon Elodie Yao, « ce sera une occasion pour les médias de se rapprocher de leurs lecteurs, de briser le mur de la méfiance tout en cherchant à s’enquérir davantage de leurs préoccupations ». A l’en croire, les échanges entre ces différentes entités favoriseront une collaboration entre médias et citoyens pour une cohésion sociale afin de parvenir à une paix durable en Côte d’Ivoire. Expliquant le choix de Bouaké cette année 2013, la responsable du Comité d’organisation du #BEST13 a fait savoir que les villes de l’intérieur ont souvent moins de chance d’accueillir ce genre de rendez-vous. « Après Yamoussoukro… Bouaké. Nous restons fidèles à notre processus de décentralisation des rencontres et formations. Abidjan est parfois saturée et les populations des autres régions de la Côte d’Ivoire sont bien souvent oubliées », a soutenu Elodie Yao, avant d’ajouter qu’« en plus, Bouaké c’est réellement le centre de la Côte d’Ivoire. On y arrive de partout… directement ».

Danatien Kangah et Elodie Yao ont su entretenir le public durant une heure d'horloge. crédit photo: E-voir
Danatien Kangah et Elodie Yao ont su entretenir le public durant une heure d’horloge. crédit photo: E-voir

A sa suite, il est revenu au Chargé de projet de l’agence « E-voir », Donatien Kangah, de lever un coin du voile sur les innovations du #BEST13. Parlant d’un focus sur le ‘’bloguing’’, il a indiqué qu’avec le blogueur, on assiste à la fonction de diffuseur de l’information comme journaliste à un citoyen lambda. C’est pourquoi, a-t-il souligné, une dizaine de speakers et non des moindres composés de patron de presse, de journalistes, de blogueurs et de spécialistes des médias (de la Côte d’Ivoire et des pays de la sous région) accorderont, durant deux jours, un cachet particulier au #BEST13. Au nombre desquels Samba Koné, président du Réseau des instances africaines d’autorégulation des médias (RIAAM) ; David Youant, président du Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPRELCI) ; Eben-Ezer Guébo Dja, Wikipédien, promoteur du portail Côte d’Ivoire ; Mohamed Diaby, Webactivist, CEO Waleya ; Cyriac Gbogou, Social Media manager, Activiste Web ; Israël Yoroba, Journaliste-Blogueur, promoteur de Avenue 225 ; Edith Yah Brou, Co-fondatrice & Social media manager de Ayana Webzine et Donatien Kangah, Responsable éditorial de www.infopresse.net

La rencontre blogueurs, journalistes, internautes et entrepreneurs web s'est déroulé dans un climat bon enfant. crédit photo: E-voir
La rencontre blogueurs, journalistes, internautes et entrepreneurs web s’est déroulée dans un climat bon enfant. crédit photo: E-voir

Pour un tel évènement avec de telles figures du monde médiatique ivoirien, plusieurs institutions et structures ont décidé d’associer leurs images. Il s’agit entre autre du Sce Communication du Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, de l’Université Alassane Ouattara, de l’Union des journalistes de Bouaké, de Internet sans frontière, de Intelgeo, de Techmissus, de Alerte-Info, de Classe Fm… En foi de quoi le Responsable des projets a encouragé les uns et les autres à venir s’inscrire avant le 04 août 2013.

En ce qui concerne le voyage proprement dit, il a confié qu’un convoi est prévu en aller-retour, d’Abidjan à Bouaké par E-voir au tarif de 14.OOO FCFA (chacun est libre d’effectuer le voyage selon ses moyens). S’agissant des conditions de logements, Donatien Kangah a fait savoir que certains établissements hôteliers ont prévu des réduction de 10% (les chambres sont disponibles à partir de 7.000 FCFA). De même pour la nourriture, « il y en a pour toutes les bourses (à partir de 500 FCFA). Néanmoins, nous offrons les deux déjeuners du vendredi 16 et du samedi 17 à tous les participants », a-t-il précisé.

C’est à juste titre qu’un concours a été organisé par E-voir en partenariat avec « Les découvertes d’Aamalorie », en vue d’octroyer 5 tickets de transport aller Abidjan-Bouaké. Selon les organisateurs, il s’agira de récompenser les meilleurs articles qui donneront un avant-goût sur le #BEST13. Pour participer, il vous suffit de publier un billet de blog sur l’évènement Bouaké E-school Time entre le 26 juillet et le 05 août 2013. Ensuite, indiquer par mail l’url de votre billet à l’adresse contact@e-voir.net. Tout en précisant en objet : « Challenge Blogueurs #BEST13 ». Le 9 août 2013, un jury se réunira pour désigner les 5 blogueurs vainqueurs de ce challenge. 2 critères à prendre en compte : la qualité (éditoriale et technique) et la popularité de votre billet.

Barcely Yorobi et Moussa Bamba, en ligne de mire. crédit photo: E-voir
Barcely Yorobi et Moussa Bamba, en ligne de mire. crédit photo: E-voir

Ce qui se passera… restera à Bouaké !

Au programme (sous réserve de modification), le vendredi 16 août, de 08h à 09h, nous assisterons à l’ouverture des salles, à l’accueil et à l’installation des invités et à la distribution des badges (après son inscription sur le site www.e-voir.net). De 09h à 11h, il y aura une table ronde autour du thème : « Internet, Média et Citoyen, un trio gagnant pour une paix durable ». Elle sera animée par Mohamed Diaby, Eben-Ezer Guébo Dja, Edith Yah Brou, David Youant avec pour modérateur Samba Koné. Toutes ces interventions seront précédées de deux communications d’ouvertures faites par E-voir et l’Université Alassane Ouattara.

Ensuite, après une pause de 30 mn, c’est-à-dire de 11h30 à 12h, nous aurons deux conférences de presse : « La production de contenu par les citoyens à travers wikipédia » sera l’affaire de Guébo Dja et « Les réseaux sociaux au service de la paix », sera conduite par Cyriac Gbagou. Après quoi, de 13 h à 15h, on aura également droit à deux ateliers. L’un, dénommé « Bloguer Pro », (rentabiliser par le contenu de son blog) sera animé par Mohamed Diaby et l’autre « Bloguer au féminin » (avec la participation des Mys’TIC) par Edith Brou.

Cyriac Gbagou a apporté sa touche d'humour, avec ses ''railleries''. crédit photo: E-voir
Cyriac Gbagou a apporté sa touche d’humour, avec ses  »railleries ». crédit photo: E-voir

Enfin, pour clore la journée du vendredi, Israël Yoroba va entretenir les professionnels des médias sur « La posture d’un Journaliste-Blogueur », de 15h à 17h. Le lendemain samedi 17 août (dernier jour du E-School), après l’ouverture des salles de 08h 0 09h, le Service communication du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire fera un « Workshop sur la politique 2.0 » entre 09h et 10h. De 10h à 11h, une conférence sera dite sur « Les nouveaux supports de diffusion de l’information (alerte par sms) », par David Youan. Ainsi, le E-School 2013 prendra fin à Bouaké par un « Open speech » entre 11h30 et 12h00. A vos marques…

FBI


Côte d’Ivoire : 7 jours de promesses valent 7 ans de pouvoir à Ouattara !

Il était destiné, selon certaines prophéties, à être Président d’un pays, la terre d’ivoire. Là où son nom rimait avec ‘’rébellion armée’’. Traité de tous les péchés d’Israël, « l’enfant président » ne pouvait que revenir signer un autre pacte en sept jours (du 2 au 8 juillet 2013) avec ses parents du nord, après plus de deux ans de règne.

Rien ne devrait surprendre quiconque ! Les Ivoiriens ou du moins les populations du nord de la Côte d’Ivoire s’attendaient à la visite non moins inopinée de leur digne fils devenu président de la République de Côte d’Ivoire. Depuis sa prise officielle de fonction le 21 mai 2011 – après la chute de Laurent Gbagbo comme un ‘’fruit pourri’’ (selon les propres termes de celui qui l’a cueilli)-, à l’occasion de son investiture à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de la capitale politique et administrative de Yamoussoukro.

Après ses tournées à l’Ouest et à l’Est, c’est le 2 juillet 2013 que Alassane Dramane Ouattara (ADO) a foulé le sol de ses ancêtres, dans le District de Korhogo notamment Kong, pour revenir dire merci à ses parents de l’avoir soutenu comme un seul homme durant ses 17 ans d’opposition jusqu’à son accession à la magistrature suprême, le pouvoir d’Etat. L’attente fût longue. Mais, l’enfant ‘’prodige’’ du nord est revenu avec le fameux ‘’trophée de guerre’’ tant attendu. Que de souffrance et d’humiliation endurées !

ADO saluant ses parents à Korhogo, lors de sa visite d’État dans le nord de la Côte d'Ivoire.
ADO saluant ses parents à Korhogo, lors de sa visite d’État dans le nord de la Côte d’Ivoire.

C’est à juste titre que le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara a rendu un vibrant hommage au Président de l’Assemblée nationale, Guillaume Kigbafori Soro en saluant son « courage exceptionnel et sa fidélité » qui ont permis aux populations du Nord de recouvrer leur « dignité » par la sauvegarde de la « nationalité ivoirienne ». « Vous savez que Ferké est spécial, parce que Ferké connait un jeune qui a grandi ici, qui a fait le Petit séminaire à Katiola et qui a fait preuve d’un courage exceptionnel » a-t-il déclaré lors d’un meeting à Ferkessédougou, village natal de Guillaume Soro, ex-chef de la rébellion.

Mais quelle récompense pour son fief électoral? Quand on sait que le nord de la Côte d’Ivoire reste dépourvu d’infrastructures économiques (voirie, eau potable, électricité etc.). Et pourtant, de toutes les régions du pays, le District des Savanes est celui qui a le plus contribué à la victoire de ADO au second tour des élections présidentielles de 2010. Pour rendre la monnaie à ceux qui ont fait de lui, ce qu’il est aujourd’hui, le successeur de Laurent Gbagbo (incarcéré à la Haye) n’a pas badiné avec les promesses durant ses 7 jours de visite dans les 10 Chef-lieux de départements du District des Savanes.

Entrée triomphale du président Ouattara à Korhogo, son fief électoral. Photo: DR
Entrée triomphale du président Ouattara à Korhogo, son fief électoral. Photo: DR

De nombreux observateurs ont pu remarquer que le plus grand mal qu’a connu le nord depuis 70 ans a été l’exode de ses ressortissants vers des zones pluvieuses. Certaines localités affichent même moins de 10 habitants au Km2. Le nord est vide de ses populations par manque d’infrastructures et d’emplois. Rattrapage économique oblige, il est prévu 400 milliards FCFA de soutien agricole, 60.000 emplois directs en création et divers projets d’investissements. Partout où il est passé, ADO a arrosé les populations et les départements de promesses de milliards et de grands travaux.

Pourra-t-il tenir à ses promesses faramineuses ? Quand on sait que l’ex Directeur général adjoint du Fonds Monétaire International (FMI) avait annoncé des pluies de milliards de FCFA pendant la campagne électorale de 2010, s’il était élu président de la République : « J’ai conçu un programme pour que la Côte d’Ivoire retrouve sa dignité. Ce programme prévoit un investissement de 155 milliards FCFA pour Ferké en cinq ans », annonçait le président Ouattara en 2010 pendant la campagne présidentielle. « La Côte d’Ivoire fait pitié. J’ai parcouru le pays. Partout où je suis allé, la situation est la même. Des écoles sans toits, des enfants obligés de s’asseoir à même le sol. Pas d’eau potable, pas de médicaments dans les hôpitaux, pas de routes », dénonçait-il.

Des travaux de voirie pour donner un nouveau visage à Korhogo. Photo: DR
Des travaux de voirie pour donner un nouveau visage à Korhogo. Photo: DR

A Boundiali, Ouattara a même dit qu’il investirait la somme de 108 milliards FCFA pour, selon lui, conduire un programme d’urgence. Cette fois-ci, Alassane Ouattara a promis que, dès l’année prochaine, le bitumage des axes Boundiali-Tengrela, Boundiali-Madinani et Boundiali-Kani. En ce qui concerne l’adduction d’eau potable, l’ancien Premier ministre d’Houphouët-Boigny a indiqué avoir dénombré dans le département, 257 pompes villageoises qui ne fonctionnent pas. Il entend les réparer et construire 41 nouveaux forages. Au plan de l’Education, ADO envisage dans son programme de rénover 300 classes scolaires et construire 10 écoles.

C’est à croire que la majorité de ses promesses n’ont pas encore été réalisées après plus de deux ans de gouvernance. Mais, Alassane Ouattara réclame encore 7 ans pour tout parfaire. « Jusqu’en janvier 2013, j’avais décidé de ne faire qu’un seul mandat. Quand j’ai vu un peu la profondeur des dégâts, et le fait que nous avons pratiquement perdu une année, je me suis dis que je m’en voudrais de ne pas essayer de demander et de le faire le plutôt possible, un deuxième mandat pour avoir le temps nécessaire », a confié l’enfant président. « En fait, si on regarde bien à partir de maintenant, supposons que grâce à vous, je serai réélu, il me reste un septennat. Puisque deux ans, plus cinq ans, ça fait sept ans », a-t-il démontré.

Ouattara en conférence dans le District des Savanes. Photo: DR
Ouattara en conférence dans le District des Savanes. Photo: DR

Au dire de notre cher président, il souhaite « utiliser ce septennat pour régler les problèmes de fonds que nous connaissons tous« . Il s’agit notamment, des « problèmes du quotidien des ivoiriens et de hisser la Côte d’Ivoire au niveau auquel, elle doit être et faire en sorte que nous ayons une véritable stabilité sur une longue période ». « Je réalise qu’il nous faudra encore une année pleine pour remettre le pays au niveau où nous étions, il y a dix ou douze ans », a-t-il indiqué.

Le moins qu’on puisse dire, comme tout bon Africain, les Ivoiriens ne se nourrissent que d’espoir : « Découragement n’est pas Ivoirien », aime à dire les plus optimistes. Et, Ouattara n’a pas intérêt à berner ses parents du nord. Car, même s’il venait à ne pas réaliser ses propres engagements, ces derniers lui vouent déjà tout le mérite pour sa probable réélection en 2015. Vu l’immensité du travail abattu en deux ans de magistère, après la grave crise post-électorale que le pays a connu entre décembre 2010 et avril 2011.

Ce que Abidjan était devenu, après 6 mois de crise post-électorale en 2011. Photo: DR
Ce que Abidjan était devenu, après 6 mois de crise post-électorale en 2011. Photo: DR

Tout bien calculé, « C’est une candidature qui rassure et apaise au plan national et international. Korhogo vous promet une contribution forte et exceptionnelle pour votre réélection », a déclaré lors du meeting de clôture du président Ouattara, le lundi 8 juillet 2013 dans le District des Savanes, le maire de Korhogo, Amadou Gon Coulibaly, également Secrétaire général de la présidence. Y a rien à dire : « Une mère ne peut jamais rejeter son enfant quelque soit son acte », dit l’adage.

FBI


Abidjan : Braquages, assassinats… Les tueurs ont le vent en poupe !

Il est temps de mener une lutte farouche contre les Armes légères et de petits calibres (ALPC) en Côte d’Ivoire. Une chronologie des récents braquages et assassinats perpétrés par des marchands de la mort fait dire que l’insécurité a refait surface à Abidjan. Au moment où le pays affiche bonne mine, il y a quelque chose qui cloche.

Deux ans après la fin de la crise post-électorale (2010-2011), l’insécurité est de mise en Côte d’Ivoire. Si l’année 2012 a marqué le véritable décollage économique (4ème pays africains à forte taux de croissance), les populations ivoiriennes font face à la menace des braqueurs et autres tueurs à gage. A-t-elle enseigne que, même les citoyens les mieux surveillés, ne sont pas à l’abri du danger. En témoigne l’agression mortelle du Commissaire divisionnaire Yao Brou Alain, le lundi 11 mars dernier, au environ de 19 heures.

Assassinat du DG de l’Ecole de police

L’embuscade tendue au Directeur général de l’Ecole nationale de police (ENP), dans les rues de Cocody 2 Plateaux, n’est pas loin d’un film hollywoodien.

Général Alain Yao Brou, ex DG de l'Ecole nationale de police d'Abidjan. photo: DR
Général Alain Yao Brou, ex DG de l’Ecole nationale de police d’Abidjan. photo: DR

Selon un témoin qui a suivi la scène de crime ce jour-là, lorsque des individus à bord d’un véhicule 4X4 de couleur blanche, en provenance de la paroisse Ste Cécile ont coupé le passage au Directeur, qui était lui-même au volant de son véhicule. Le pilote de la 4X4 baisse les vitres de son véhicule teinté et ouvre le feu à bout portant sur le contrôleur général avec un pistolet et non une arme de guerre. Laissant pour mort Yao Brou Alain, ces agresseurs réussissent à prendre à clef des champs. Seulement 72 heures après, le directeur général de l’Ecole nationale supérieur (ENS) est également agressé.

Agression du DG de l’ENS

Dans la nuit du jeudi 14 mars, Pr Sidibé Valy est agressé par des individus armés, circulant à bord d’un taxi. Des informations fournies par ses proches indiquaient que le patron de l’ENS a été suivi par ses agresseurs, depuis son lieu de travail, jusqu’à son domicile où les bandits ont tiré deux balles sur lui, sans l’avoir tué.

Le Pr Sidibé Valy, directeur général de l'ENS(École normale Supérieure). photo: DR
Le Pr Sidibé Valy, directeur général de l’ENS(École normale Supérieure). photo: DR

Le même jour de son agression, un officier de la police criminelle se serait vu arracher son arme de dotation et des objets de valeur par les malfrats. Face à cette montée en puissance de l’insécurité, le président de la République, Alassane Ouattara et le ministre de l’Intérieur ont tapé du poing sur la table. Le gouvernement met en place, le Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO), doté de grands moyens technologiques, dont le siège est situé au sein du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité.

Meurtre de l’épouse du DG de la SICTA

Lors de son inauguration le 11 mars dernier, le Chef de l’Etat a expliqué qu’il s’agit, pour le gouvernement ivoirien, à travers la mise en place du CCDO, de mener une lutte farouche contre les actions de déstabilisation, le grand banditisme ainsi que le racket. « Grâce à ce centre, nous pourrons faire une surveillance rapprochée de tous les déplacements dans le District d’Abidjan. Abidjan a été divisé en cinq Districts et nous avons mobilisé 750 policiers, gendarmes et militaires qui auront la responsabilité, sous l’autorité des officiers de la police, de la gendarmerie comme des Frci, de surveiller la ville d’Abidjan et progressivement l’ensemble du territoire national », avait rassuré le président Ouattara. Il a fallu une semaine pour que les marchands de la mort servent la désolation sur leur passage.

Directeur général de la Sicta (Société ivoirienne de contrôles techniques automobiles). photo: DR
Directeur général de la Sicta (Société ivoirienne de contrôles techniques automobiles). photo: DR

Le mercredi 20 mars, c’est l’épouse de Ya Emile, DG de la Société ivoirienne de contrôle technique automobile (SICTA) qui est assassinée dans le sous-quartier de Cocody-Angré. Comme il fallait s’y attendre.

Braquage des universités

Après un temps d’accalmie, les malfrats ont remis le couvert, ce mois de mai, avec le cambriolage de certaines universités d’Abidjan.

L'Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, à l'occasion de la reouverture le 03 septembre 2012, après la renovation. photo: DR
L’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, à l’occasion de la reouverture le 03 septembre 2012, après la renovation. photo: DR

Dans la matinée du lundi 27 mai, le service Comptabilité de l’UFR de Sciences économiques de l’Université Félix Houphouët-Boigny, à Cocody est attaqué par des individus armés de Kalachnikov. Malgré la présence de la police universitaire, et de quelques éléments des Forces républicaines, les criminels accèdent au bureau du chef de service. Qu’ils prennent en otage, font main basse sur des millions de FCFA avant de se fondre dans la nature à bord de leur véhicule, sans la moindre inquiétude. Bien avant, c’est l’université ‘’Charles Louis de Montesquieu’’, située dans la même commune, qui a été l’objet d’attaque dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 mai.

Une présentation de l'Université Charles Louis de Montesquieu ( UCLM). photo: DR
Une présentation de l’Université Charles Louis de Montesquieu ( UCLM). photo: DR

De là, le citoyen lambda a de plus en plus peur et s’interroge sur ce qui se passe en matière de sécurité à Abidjan. Alors que le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan s’est récemment réjoui de la baisse de l’indice d’insécurité. Qui, à l’en croire, est passé de 3,8 à 1,6. « Toutes les réformes menées et les actions associées ont permis l’amélioration notable de la situation sécuritaire. Ainsi, l’indice général d’insécurité qui était de 3,8 en janvier 2012 est descendu à 1,9 au début de l’année 2013 et à 1,6 au cours de ce mois de mai », déclarait le chef du gouvernement ivoirien. Loin d’une quelconque médisance, les récents hold-up perpétrés dans les temples du savoir, démontrent que quelque chose ne va pas dans le système sécuritaire ivoirien. Et pourtant, la sécurité semble être le point d’achoppement sur le retour des fonctionnaires de la Banque africaine de développement (BAD), encore en Tunisie.

Les révélations du ministre de l’Intérieur !

Timorées par cette vague d’attaques à main armée, les populations s’interrogent sur le but poursuivi par ces individus sans foi, ni loi. Certaines sont tentées de dire que ces agressions seraient motivées par le souci de créer un climat de terreur et de psychose, visant à montrer que les autorités ne maîtrisent pas le terrain sécuritaire, malgré le déploiement d’arsenal sécuritaire pour assurer la protection des biens et des personnes. Pour d’autres, ces actions visent à retarder le retour des investissements, dans le but de faire échouer la reconstruction du pays. C’est à juste titre que le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko a ouvert la boîte de pandore.

ministre de l`intérieur Hamed Bakayoko, en boubou au centre, a fait de nombreux dons aux mamans des 10 districts d`Abidjan.photo: DR
ministre de l`intérieur Hamed Bakayoko, en boubou au centre, a fait de nombreux dons aux mamans des 10 districts d`Abidjan.photo: DR

À l’occasion de à célébration officielle de la fête des mères, le dimanche 26 mai, le 1er flic ivoirien a révélé que l’insécurité dans la ville d’Abidjan est à mettre au compte du régime précédant. « Le banditisme est lié aux armes achetées par Laurent Gbagbo. Armes que ces miliciens, soldats et mercenaires ont abandonné dans leur fuite ». Tout en louant les mérites du président Ouattara, il a traité de ‘’jaloux’’ ceux qui intoxiquent les populations avec pour objectif de nuire au chef de l’Etat. « La Côte d’Ivoire n’a jamais été aussi bien. Notre pays était malade, il était en soin et maintenant il sort de sa léthargie. Tous ceux qui intoxiquent les populations sont jaloux du président Ouattara. Alors ne les écoutez pas », a éclairé le ministre. Qui dit vrai… Finalement ?

FBI


Cyber-escroquerie, les 501 coups des brouteurs ivoiriens

L’escroquerie, sous une nouvelle forme de cybercriminalité en Côte d’Ivoire. Un danger pour la jeunesse qui abandonne la formation au profit de la délinquance. Mon enquête…

Visage bardé d’une paire solaire, le poignet scintillant d’une montre de luxe, le téléphone portable 3G scotché à l’oreille, une boucle en diamant sur l’oreille gauche, des bijoux rutilants au cou, des vestimentaires flambants neufs sortis d’une boutique de griffes du Plateau (Abidjan) ‘‘massent ‘’ le corps de Alfred S. Ce samedi, assis dans une « Mercedes classe E» étincelante avec un iPad à son bord, cet adolescent âgé d’à peine 17 ans passe pour un redoutable escroc “avisé’’ sur internet. Il n’a rien à envier à des hommes d’affaires prospères. Encore moins à regretter alors que ses camarades qu’il a abandonnés, trois ans en classe de 3ème, poursuivent leurs études. Il surfe sur les grandes surfaces de la capitale économique d’Abidjan. Alfred S. expose sa manière de «vivre sa vie».

Une vie à tripoter en longueur de journée sur le clavier de son ordinateur. «J’ai décidé de me prendre en charge. Je ne dépends plus de mes parents. Par le biais de l’internet, je suis propriétaire d’une voiture, d’un cybercafé et de deux salles de jeux vidéo. En plus, je vis dans mon appartement», se réjouit le brouteur que ses ‘‘admirateurs’’ appellent affectueusement «le milliardaire» dans le groupe. Un sobriquet qui lui colle à la peau. Pour cet adolescent d’à peine 17 ans, l’école n’est qu’un tremplin pour réussir dans la vie. Du fait qu’ «on n’a pas besoin de faire une classe de lettre pour gruger un Blanc », Alfred S. a eu, révèle-t-il, ses premiers millions de Fcfa, à 17 ans.

Aujourd’hui, il emploie une dizaine de personnes qui travaillent quotidiennement dans ses petites affaires dénommées «écoles de formation». Dans son écurie, il apprend aux adolescents de son âge, les pires méthodes les plus malicieuses pour gruger les honnêtes gens sur la toile. Ces « écoliers » sont baptisés ‘’RL’’ « Robot Lanceur» pendant que lui est le «Chairman». Des lanceurs fou, ils peuvent transférer chaque jour plus de 10.000 messages dans les boîtes électroniques de particuliers européens qui, semble-t-il, sont les cibles les plus rentables. De 8h à 22h, ces ‘‘enfants’’ qui ont abandonné l’école prennent d’assaut l’appartement du chairman dans le sous quartier de Cocody-Les Vallons. Là, un espace a été aménagé. Ces escrocs communément appelés ‘‘brouteurs’’ sont aux pieds du maitre qui leur apprend les rudiments de l’arnaque. L’un, sous le sceau de l’anonymat, accepte de dévoiler quelques techniques du business.

A l’école de l’escroquerie

«Nous créons plusieurs adresses électroniques sur différents navigateurs: Facebook, Yahoo, Google, Aol, Windows live, Msn Messenger… Avec ces boîtes, nous passons à la recherche des adresses e-mail qui permettront de correspondre avec des Blancs ou toute autre personne hors de la Côte d’Ivoire. A travers des sites de rencontre où nous sentons plus la présence des Blancs à la recherche d’âmes sœurs. Nous nous inscrivons sous la mention: sexe féminin. Pendant nos échanges, nous arrivons à avoir leur adresse électronique et leur numéro de téléphone».

A l'école des brouteurs ivoirien, chacun à un ordinateur à sa disposition. crédit photo: DR
A l’école des brouteurs ivoirien, chacun à un ordinateur à sa disposition. crédit photo: DR

Une autre subtilité permet d’entrer illégalement en possession des e-mails. «Nous saisissons un quelconque prénom et le nom d’un pays sur un moteur de recherche. La page attribuée à ce nom est soumise à un logiciel (extrator) qui est chargé d’extraire les adresses emails », révèle le surdoué de 15 ans qui a fait ses adieux aux études en classe de 4ème pour s’inscrire dans la pègre de la cyber-délinquance.

Il est rétribué sur commission. Soit 40% de ce qu’il fait gagner au Chairman. Mais, il ne suffit pas d’amasser les e-mails. Encore faut-il avoir des documents proprement ficelés pour soutenir la parole électronique. G.M, est expert dans le domaine. En plus du ‘’broutage’’, il est spécialiste en « faux et usage de faux ».

A son domicile à Marcory, il établit les documents qui achèvent de convaincre le pigeon sur la véracité du message. «Nous faisons croire sur les sites de rencontres que nous sommes nouveaux et que nous recherchons un partenaire étranger. Bien avant, nous utilisons des photos de filles avec qui nous travaillons pour appâter nos cibles. Ce sont des prises de vues réalisées à différents endroits et dans différentes tenues. Et lorsqu’un “mougou’’ (victime) veut directement s’adresser à nous, c’est la fille qui lui répond au téléphone avec toute la sensualité possible», détaille-t-il.

A l’en croire, ces jeunes délinquants soutirent de l’argent en inventant des histoires. En cela leur imagination est si fertile qu’une personne candide ingurgite le « bagou » sans retenue. Ils parviennent le plus souvent à capturer la victime sur la base du sentiment. Ce qui facilite le transfert d’argent. Voir en encadré l’extrait d’un « format ». Ainsi, appelle-t-il le message piège, qui continue de faire des vagues. La lettre qui fait mordre à l’hameçon du brouteur, est une vraie chimère. Par exemple, se disant réfugié politique, il adresse les documents les plus convaincants à la cible pour engager une procédure de retrait de la caisse métallique de 10,5 millions de dollars USA.

Un exemple de carte professionnelle fabriquée par des brouteur. crédit photo:desencyclopedie.wikia.com
Un exemple de carte professionnelle fabriquée par des brouteur. crédit photo:desencyclopedie.wikia.com

GM produit alors une « carte de réfugié », les « certificats de dépôt de caisse » et de « décès » du fameux père pour ses amis brouteurs moyennant 5.000 FCFA, la pièce. La victime doit fournir ces pièces à une certaine compagnie de sécurité où la caisse est «sécurisée».

Entre temps, ces laveurs de cerveau ont créé leur compagnie de sécurité qui n’existe que de nom. C’est-à-dire en ligne avec les emprunts et le logo de certaines entreprises de la place. La cible qui croit au montage, entame la procédure dictée de la maison de sécurité.

«C’est à partir d’ici que le client commence à payer. Parce qu’avant de commencer, nous lui demandons de payer les frais de magasinage qui s’élèvent à 10.000 euros (négociable). Après cette étape, il va payer les frais de transfert de la caisse dans son pays (5.000 euros).Puis, lorsque la douane bloque le colis à l’aéroport, il paye encore 5.000 euro», relate le brouteur Joé dans la sérénité. Ce réseau d’arnaqueurs sévit à partir des communes comme Marcory, Cocody et Williamsville, leur zone de prédilection.

Une fausse copie d'une Carte nationale d'identité (ancien format) par des brouteur (homme) pour pouvoir retirer de l'argent. photo: DR
Une fausse copie d’une Carte nationale d’identité (ancien format) par des brouteur (homme) pour pouvoir retirer de l’argent. photo: DR

Comment appâter les correspondants

Joé révèle qu’en moins d’une semaine ils arrivent à soutirer facilement 20.000 euros (environ 13 millions de FCFA) à leurs correspondants. L’accès au butin est aussi une affaire de « technique ».

A cette étape, le brouteur s’abonne à des maisons de transfert d’argent. Ici une marge de 10% lui est prélevée par certains agents sur la somme à percevoir. A ce niveau, la fermeture des structures de transfert d’argent pendant la crise postélectorale a bouleversé la destination Côte d’Ivoire.

Les aigrefins ont de ce fait jeté leur dévolu sur des pays limitrophes : Ghana, Mali et Burkina Faso pour la récupération des sous. A savoir que la crise a arrangé ces escrocs.

Les partenaires de l’extérieur payaient facilement, étant donné que la situation était « dramatique » pour des refugiés dans un pays en guerre. Les « Gayes », (nom de code des brouteurs, Ndlr), qui renouvellent sans cesse le stratagème, sont passés maître dans l’art de la persuasion.

Grâce à leur capacité à produire de faux documents pour rassurer le « client » sur leur identité ou leur bonne foi. Ils sont subtils et savent s’entourer en fonction du business. Notamment de policiers, banquiers, notaires, juges et charmantes filles à la voix suaves et sensuelles.

Une source introduite dans une banque de la place révèle que certains brouteurs se présentent sur internet comme des agents de banque. «Ils fabriquent des documents en utilisant l’image de la banque, le logo et des numéros afférents pour se faire passer pour des agents de banque. Ils font ensuite croire qu’ils sont prêts à partager l’argent d’un client de la banque qui est décédé. Pour ce faire, ils sont à la recherche de partenariat étranger à qui, ils fourniront les documents pour le retrait de l’argent sur le compte du présumé défunt. Toute chose qui est de nature à discréditer l’image de l’entreprise», se désole Bouabré N, cadre dans une banque ivoirienne.

La complicité de la police et des parents

Dans l’ensemble, les brouteurs opèrent en réseaux et se reconnaissent. Après un bon coup, ils se retrouvent dans les maquis et bars luxueux de la capitale économique pour faire bombance. L’essentiel du butin est dilapidé dans l’alcool, les fringues de marque et les nanas. Pour s’affirmer dans une société du « m’as-tu vu ». Malheureusement, les parents des jeunes escrocs du net ne se soucient de rien ou préfèrent ne pas se poser de question sur la provenance des sommes brassées par ces «chômeurs» patentés. De son coté, la police feint d’ignorer ce trafic.

Une complicité est dénoncée entre la police et les brouteurs. photo: DR
Une complicité est dénoncée entre la police et les brouteurs. photo: DR

Selon des indiscrétions, des éléments de la cyber-police encouragent plutôt la cybercriminalité. «Je ne vais plus chercher mon argent dans les structures de transfert d’argent. Les agents de la police scientifique y rodent très souvent et ne tardent pas à te mettre aux arrêts lorsqu’ils te prennent. Et une fois entre leurs mains, tu as le choix entre leur remettre une part de ton butin ou te retrouver à la police judiciaire. Il arrive que ces agents te prennent tout ton argent. Récemment, un agent de la police m’a arraché 2.500 euros (environ 1.637.500 FCFA) pendant que je sortais d’une agence Western union de Cocody», explique « Papi Dollar », âgé de 16 ans, résident à Treichville.

Le petit escroc, confie que ses parents bénéficient de ses largesses. Mieux, son père se charge de retirer ses transferts d’argent quand les pigeons payent. Pourtant, ces activités répréhensibles ont des retombées négatives sur la réputation du pays. Un agent de l’ex-Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire(ATCI) a été on ne peut plus clair.

«Le pays est désormais sur la liste noire sur Internet. Certains grands sites bloquent les adresses IP ivoiriennes. Cela pénalise économiquement le pays, les transactions et les échanges commerciaux en ligne», s’est indigné l’agent télécom. En attendant, ces malfaiteurs sont tranquilles et prospères.

Le «format» qui coule…

« Bonjour (Mr ou Mme)
Je sais que mon message sera d’une grande surprise quand il vous parviendra. Donc, je vous présente toutes mes excuses. Je vous écris sincèrement dans le but d’obtenir votre coopération et votre confiance pouvant me permettre d’effectuer une affaire urgente avec vous.

Très chère, c’est une proposition très sincère et noble que je vous fais. Je souhaite solliciter votre aide dans la migration et l’investissement dans votre pays pour la fortune que j’ai héritée de mon père. Brièvement, je suis une Sierra léonaise (le pays varie d’une lettre à une autre, Ndlr) âgée de 22 ans et fille unique du défunt DR Kouakou Bah Theodore. Jusqu’à sa mort, mon père était le Directeur général d’une société d’extraction d’or et de diamant dans la région de Kanema en Sierra Leone.

Le 6 avril 2002 les forces militaires fidèles au gouvernement d’Ahmed Tijan Kabbah ont envahi la mine d’or et de diamant et ont assassiné mon père. Le confondant avec son frère Kouakou Sankoh qui est le député du (RUF) du révolutionnaire Foday Sankoh. Quand ma mère, absente car venue me voir en côte d’ivoire où j’étudie dans une Grande école a appris la nouvelle, elle est retournée au pays malgré tous les risques et a récupéré certaines des affaires qu’elle jugeait sacrées pour mon père dans notre villa de famille.

Parmi les objets récupérés figurait un dossier contenant des détails d’un dépôt que mon père a fait dans une compagnie de sécurité à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Il y a déposé 10.500.000,00 (Dix millions cinq cent mille dollars USA) contenus dans une caisse métallique en son nom. Il n’a pas révélé le vrai contenu de la boîte à cette société. Néanmoins, il a déclaré le dépôt comme étant un bien familial pour des raisons de sécurité. C’est l’argent que mon défunt père a gagné à partir de la vente de l’or et de diamants pendant qu’il était Directeur général de la société minière.

Compte tenu du climat politique instable en Côte d´Ivoire , j’ai décidé de chercher un partenaire afin d’investir cette somme hors de la Côte d’Ivoire dans des domaines rentables, c’est donc la raison pour laquelle je viens vers vous pour solliciter votre assistance et nous aider à investir dans votre pays. La meilleure méthode pour conclure cette transaction vue la tension politique en Côte d´Ivoire, serait d’expédier la caisse contenant les fonds dans votre pays. La compagnie de sécurité a la possibilité de nous faciliter les choses en expédiant cette caisse dans votre pays par la voie diplomatique que j’apprécie beaucoup.

Dès l’arrivée de ces fonds dans votre pays, vous allez les récupérer et les sauvegarder et engager les démarches pour nous aider à venir s’établir dans votre pays. Ici, notre statut de réfugié ne nous permet pas de faire des affaires. Nous vous demandons également de rechercher des affaires fiables et lucratives, de sorte que nous puissions investir sagement. Nous avons à l’esprit de vous donner 15 % de toute la somme (10.500.000,00 millions de dollars $), et la part de 25% dans n’importe quel investissement que nous ferons au moment venu si vous acceptez de nous aider. Cette fortune que nous vous dévoilons devrait demeurer confidentielle.

Cher partenaire tout en restant à votre entière disposition pour vous fournir les documents nécessaires, recevez l’assurance de mes sincères salutations. Que Dieu vous bénisse ».

‘’Broutage’’, à quand la fin ?

Le phénomène du broutage a pris de l’ampleur en Côte d’Ivoire en quelques années. Auparavant, c’était l’œuvre de spécialistes venus du Nigéria. Aujourd’hui, des mineurs (ivoiriens) se sont approprié les techniques d’escroquerie au détriment des études et de la formation. Encouragé par l’anonymat que leur garantit Internet et la crédulité de leurs victimes, ils sont nombreux à avoir réalisé de grosses prises. Ce, avec la complicité des gérants de cybercafé, des agents de structure bancaires, des parents et bien d’autres structures en charge de la lutte contre cette forme de criminalité. Et les Européens en font les frais. Puisque le préjudice s’élève à 40 millions de dollars en 2012.

Le ministre ivoirien des TIC effectuant une visite dans un cybercafé. crédit photo: Koaci
Le ministre ivoirien des TIC effectuant une visite dans un cybercafé. crédit photo: Koaci

Pour éradiquer le fléau une plateforme a été mise en place par l’Etat de Côte d’Ivoire avec une brigade « anti-broutage ». Elle est chargée d’intercepter les activités suspectes sur internet afin de transmettre les données à la police scientifique. Il revient à cette unité de mettre la main sur les brouteurs.

En prélude au premier salon « Shield Africa » qui s’ouvre le 28 mai 2013, va réunir des professionnels africains de la sécurité, c’est-à-dire des officiers de police, de gendarmerie, de douanes… ivoiriennes, ghanéens, togolaise, marocaines.

Ces derniers viendront échanger les expériences, avec leurs collègues européens, puisque certaines polices européennes et même américaines seront présentes. Notamment le FBI, la Guardia Civile, la police suisse…,

Stéphane Konan, directeur de l’informatique et des traces technologiques au ministère ivoirien de l’Intérieur, prône comme remède la sensibilisation puis le renforcement des contrôles au niveau des paiements. « De nombreuses victimes sont identifiées tous les jours. Nous recevons environ 70 plaintes par semaine. Donc, la sensibilisation d’abord et ensuite le renforcement des contrôles au niveau des paiements, puisque tous les délits cybercriminels se terminent par une transaction financière. Donc, au niveau des paiements rapides, il faut que les États se donnent les moyens de contrôle de l’identité des personnes qui font des transactions. Nous avons démantelé 22 réseaux d’escrocs en 2013. L’année dernière : 59. Aujourd’hui, la réponse est en train de s’organiser. Mais elle reste insuffisante tant qu’elle n’est pas globale », a-t-il fait savoir au micro de RFI, le vendredi 17 mai 2013.

Mais, les autorités ivoiriennes croient saisir une opportunité pour endiguer le phénomène du broutage. Depuis l’année dernière, une vaste opération d’identification des abonnés au téléphone mobile a été lancée. Selon le ministère de la Poste et des nouvelles technologies, cela a permis le repérage de 2 millions d’abonnés connectés chez 6 opérateurs de téléphonie mobile. Partant de là, l’Etat a également débuté le recensement des cybercafés à travers le pays. Sans s’arrêter en si bon chemin, il y a quelques jours, un projet de loi relatif à la lutte contre la cybercriminalité, et la protection des données a été adopté par le Parlement ivoirien. Cette loi autoriserait l’emprisonnement des cybercriminels, allant d’un (1) à 20 ans de cachot, avec une amende de 500 mille à 100 millions FCFA. Parviendront-elles ? Les regards sont tournés vers le ministère des nouvelles Technologies.

FBIYAY


Côte d’Ivoire : Une réconciliation à deux têtes

Tout bouge, mais rien ne semble aller dans le sens de réconcilier les Ivoiriens. Si plusieurs Institutions ou structures doivent clouer leurs becs dans le même marigot.

Alors que la Commission Dialogue, Vérité et réconciliation (CDVR), mis en place par le président de la République, Alassane Ouattara, en mai 2011, avec un budget de 2 milliards de FCFA, au lendemain de la chute de son ‘’bourreau’’ Laurent Gbagbo, n’a pas encore terminée son mandat, une autre structure vient se ‘’fourvoyer’’ dans les Affaires de l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny, président de la CDVR. De quoi s’agit-il ?
En effet, c’est sur proposition, le ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, Albert Mabri Toikeusse, a initié en collaboration avec le ministre d’Etat, ministre de l’Emploi et des Affaires Sociales et d’autres partenaires l’élaboration d’un Plan National de Cohésion Sociale (PNCS). Et, le 15 février dernier, le Conseil des ministres a adopté le plan.

Mariatou Koné, Coordonatrice du PNCS. crédit photo: Abidjan.net
Mariatou Koné, Coordonatrice du PNCS. crédit photo: Abidjan.net

Ainsi, le vendredi 10 mai, le gouvernement de Côte d’Ivoire a décidé de lancer cette nouvelle forme de réconciliation. Financé par l’Etat de Côte d’Ivoire à hauteur de 7 milliards de FCFA, le PNCS dirigé par Mariatou Koné, aurait pour mission, selon ses créateurs, de panser les plaies d’une décennie de crise et ramener la cohésion sociale dans le pays et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) aura pour but de dédommager tous ceux qui ont subi des préjudices pendant la crise post-électorale. Cela, sur une période de 4 ans.

Faut-il en rire de ce nouveau concept de réconciliation ? Quand on sait que la CDVR, copiée sur le modèle sud-africain devrait à travers sa feuille de route, s’occuper également de la cohésion sociale. En Afrique du Sud, le but de la Commission nationale de Réconciliation dirigée par Desmond Tutu avait une double mission. Car, il lui revenait d’une part de dresser un inventaire des faits officiels et d’autre part, informer les proches des victimes sur ce qui leur était arrivé et dans quelles circonstances.

Et pourtant, la CDVR conduite par l’ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), n’a pas encore entendu les témoignages forcés des uns et des autres, juger s’il s’agissait de violences politiquement motivées et révéler au public la vérité sur chaque cas afin de mettre en œuvre une vraie forme de réconciliation. C’est-à-dire, promouvoir le dialogue et rétablir la vérité historique entre les Ivoiriens, avant de passer à la phase de réparation. Que la Coordinatrice du PNCS inclue dans son Affaire, un projet d’assistance aux populations en détresse et à la réhabilitation de biens détruits durant cette guerre. «Tous ceux qui ont perdu leurs logements et des biens, nous allons leur fournir une aide. Ceci est du concret pouvant consolider la cohésion sociale », indiquait Mariatou Koné dès sa prise de fonction.

Où est donc passé la mission de Charles Konan Banny qui devrait normalement prendre fin en septembre 2013, selon le décret présidentiel qui l’a crée ? La CDVR est-elle morte de sa belle mort ? Ne doit-on pas donner raison à ceux qui pensent que la réconciliation nationale est en panne en Côte d’Ivoire ? À la vérité, tout porte à croire que Alassane Ouattara est en train de se débarrasser de son ancien collègue de la BCEAO.

Sinon comment expliqueriez-vous la création subite du PNCS ? Même si la sociologue tente de faire croire que le PNCS n’est pas venu concurrencer la CDVR. « Nos missions sont distinctes. Moi, je gère un programme. Or la CDVR est une Institution de la République. Nous n’avons pas les mêmes objectifs », a réagi Mme Mariatou Koné le lundi 13 mai, sur les antennes de la Radio France Internationale (RFI).

FBI


LiEbStEr BlOg, entre Serment et Hypocrisie… croyons !

Vous reconnaîtrez certainement ces bouts de phrases du célèbre créateur du coupé décalé ivoirien, Douk Saga (paix à son âme), lorsqu’il disait que « celui qui n’a pas peur n’a pas le courage ». Acculé de part et d’autre, je ne pouvais qu’enfiler la médaille du courageux que m’offre Sinath pour m’ouvrir de plus, comme l’a si bien dit Serge. Mais, si ce ne n’est pas un challenge, je m’en vais vous dire que ‘’ceux qui ne risquent rien n’ont jamais rien’’.

Les choses étant claires, pour ce Liebster Blog, il s’agira donc de :

Mettre un lien vers le blog qui vous a nominé, et dans notre cas c’est le Blog de Serge. L’homme orchestre
Ecrire 11 faits sur soi,
Répondre aux questions posées par la personne qui vous a nommé et en créer 11 nouvelles pour les blogs que vous choisirez
Choisir vos 11 favoris en créant un lien vers leur blog
Informer vos sélectionnés sur leur page.
Ne pas choisir la personne qui vous a sélectionné.

11 choses sur moi:

1, Je n’ai pas peur de la mort, mais je veux vivre longtemps, non pas comme Nelson Mandela. Mais, dans le corps, dans la tête et dans l’esprit des uns et des autres
2, Ma mère me coûte cher, je pense toujours comment faire pour la rendre plus heureuse, sans être riche
3, Pour mes prises de position, je crois être incompris par mon entourage, du
4, Je travail trop pour ne rien avoir en fin de compte
5, J’aurais souhaité avoir un grand frère, mais je ne l’ai jamais connu
6, Je suis beaucoup sensible à la douleur des autres, mais moins câlin, parce que mon père était très méchant face aux indélicatesses et maladresses pour en faire de moi un être débonnaire
7, Je déteste les compagnons trop collants sur ce qu’ils pensent être indéniables à ma survie
8, La musique devient une source d’inspiration pour moi lorsque je me retrouve dans un café en face de n’importe qui et n’importe quoi
9, Le football est le dernier de mes soucis, mais c’est le boulot que j’aime le plus sur terre
10, L’ordinateur serait ma première femme si internet n’avait pas existé
11, Voyagé est pour moi, la meilleur manière de s’épanouir quand je cesse de rêver

Mes réponses à Serge :

1, La meilleur manière pour moi de valoriser mes écrits, c’est de bloguer
2, J’ai plusieurs fois voyagé. Ces déplacements m’ont toujours permis de faire de nouvelles découvertes, de me frotter aux réalités d’ailleurs et d’avoir un carnet d’adresse
3, Mon livre préféré reste « Une vie de boy » du Camerounais Ferdinand Oyono, que je te conseil si tu ne l’as pas encore lu.
4, Le terrorisme, est l’acte abominable à travers lequel des pseudo-musulmans pensent pouvoir islamiser le monde entier.
5, Le Brésil serait presqu’à l’image du club Barça. Je pense qu’il y a encore de vrais footballeurs au pays de la Samba. Mais, la maxime enseigne que chaque chose à son temps. C’est vice-versa, les premiers deviennent souvent les derniers. Ce n’est pas mon souhait pour le Brésil que j’admire tant.
6, Je suis un croyant musulman. Mais, j’ai du mal a respecté les 5 prières quotidiennes du fait de mes occupations. Cela ne voudrait pas dire que je place mes activités au-dessus du Tout-puissant. On se comprend… j’espère !
7, Il est difficile pour moi de me donner à fond dans des relations amoureuses. De ce fait, ce serai encore compliqué d’aimer à la fois deux femmes.
8, Je pense que le nouveau Pape n’est pas mieux que le Pape sortant. Ce dernier n’a jamais été aussi perspicace que l’actuel. Ils ont tous les mêmes missions, mais n’ont pas les mêmes visions.
9, J’adore le Cinéma, mais je n’ai pas eu la chance de côtoyer ce haut lieu de la filmographie. Le film « la guerre du Biafra » m’a beaucoup marqué et choqué.
10, C’est le nœud gordien de la chose Serge. Mais, il faut dire que mon boulot est un frein à toute activité parallèle ou extra. Pourtant, c’est une partie de moi. Pour cela, je suis obligé de faire violence sur moi-même. Comme pour pouvoir participer à ce « Liebster Award », j’ai du travailler de minuit à 5 h du matin. Enfin, je retrouve l’équilibre lorsque j’arrive à publier au moins un article par semaine sur mon blog.
11, Je suis désolé, Serge. Mais je ne peu pas aimé quelque chose que je ne connais pas. Tout comme la cuisine chinoise.

Ma liste des 11 élu (e) s:

1, Abdallahboss, avec Le Tchad sous les étoiles, est plus frêle que ses écrits
2, Fasokan, celui là même qui sait relayer L’info depuis les villages maliens
3, Kono 7, l’homme sur qui l’Afrique compte avec son Farafina Djigui
4, Fanuet, 26 de la rue Labrador, une grande découverte pour moi
5, Dakarinfos, avec ma binôme, on a tous sur Dakar au jour le jour
6, Alimou Sow, dans Ma Guinée plurielle, il est sorti comme le meilleur de la francophonie
7, Osman Jérôme, montre et démontre L’autre Haïti au nouveau-venu
8, Pascaline, vous positionne Entre médina et belle étoile en Egypte
9, Michouthe, a Le regard de Michou sur la plate forme
10, Berliniquais, dans son Allemand, Ich bine in berlinoir, vous comprenez le français
11, Daye Diallo, de la Politique 101, il nous transporte partout dans le monde

Voici maintenant mais 11 questions…,

1, Qu’entendez vous par l’expression ‘’mon avenir’’ ?
2, Jusqu’à ce jour, quel a été votre plus grand déboire dans votre vie ?
3, Entre la maladie et la mort, que préférez-vous ?
4, Quel est le plus grand bonheur auquel vous rêvez toujours ?
5, Etes vous prêts à refuser une forte somme au profit d’un voyage à l’étranger ?
6, Y a-t-il une différence entre l’amitié et l’amour ?
7, C’est quoi un hiatus culturel ?
8, Quel est le fait qui vous à le plus marquer depuis le début de l’année dans votre pays ? Expliquez-nous
9, Dans quel état d’esprit vous vous mettez lorsque vous rédiger un billet ?
10, Comment percevez-vous l’aventure Mondoblog ?
11, Les jumeaux ou les jumelles ont-ils (elles) les mêmes chances de réussite dans la vie ?
Si vous arrivez à vous prêter à cet exercice, c’est que vous avez compris l’esprit de la chose… C’est dans le bon sens !


Carnet de route: 103 soldats ivoiriens pour la mission « mortelle » au Mali ?

Le départ du 1er contingent ivoirien du Bataillon logistique (BATLOG) à la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) ne s’est pas fait sans ambages. Tant au niveau de la séparation avec leur famille à Abidjan, que la souffrance vécue sur plus de 1400 Km de routes pour relier Bamako. Mon reportage…

Jeudi 02 mai 2013. Nous sommes au lendemain de la Fête du travail. Il est 10 h 15 à l’état-major général des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) au Plateau. Le camp Gallieni est bondé d’hommes en treillis. Mais, un calme olympien règne à la place d’Armes. Des véhicules militaires ACMAT de type VLRA et ALTV, flambants neufs, stationnés de part et d’autre, attirent du regard. Arme aux poings, Forces spéciales (soldats d’élite de dernier recours), policiers, musiciens, officiers et sous-officiers de l’Armée et de la gendarmerie, dans les rangs, ceinturent le drapeau national. Une sérénité est perceptible sur le faciès de certains pendant que d’autres affichent une mine renfrognée. « Mais pourquoi cette grisaille ? ».

Les soldats autour du drapeau national, lors de la cérémonie officielle marquant le départ des soldats ivoiriens au Mali. (crédit photo: FBI)
Les soldats autour du drapeau national, lors de la cérémonie officielle marquant le départ des soldats ivoiriens au Mali. (crédit photo: FBI)

Cette interrogation d’un journaliste retardataire, à mes côtés, trouve une suite favorable, lorsque le maître de cérémonie annonce l’arrivée du Chef d’état-major général des FRCI, le général de corps d’Armée Soumaïla Bakayoko. Son déplacement est suivi d’une symphonie de mélodie fredonnée par les hommes en tenue. Le nouveau venu se rend compte que c’est le jour de la cérémonie officielle annonçant la mise en route du BATLOG à la MISMA (devenue MINUSMA). « Sur un total de 235, c’est seulement 103 soldats, dont 10 Officiers, 60 Sous-officiers et 33 Militaires, constituant les éléments précurseurs du contingent ivoirien à la MISMA, qui iront à Bamako et à Sevaré », précise le maître de cérémonie.

Entre douleur… et calvaire !

Le chef d'état-major général des FRCI, Soumaïla Bakayoko, devant ses hommes. crédit photo: connectionivoirienne
Le chef d’état-major général des FRCI, Soumaïla Bakayoko, devant ses hommes. crédit photo: connectionivoirienne

Sans autre forme protocolaire, le général Soumaïla Bakayoko exprime sa ‘’grande joie’’ et ‘’l’immense fierté’’ qui l’anime ce jour. « C’est avec une grande joie et une immense fierté que je me retrouve sur cette place d’armes de l’état-major général à l’occasion de la mise en route des éléments précurseurs ivoiriens à la MISMA. Je suis particulièrement fier, car cela fait trois mois que nous préparons ce départ, trois mois de planification, de travail et de difficultés », dit-il.

Bien qu’il soit dans « l’allégresse », dans son allocution, il tient à souligner la délicatesse de la mission qui attend les 103 éléments au Mali. «(…) Je ne vous le cache pas, vous allez en mission difficile, dans un pays en crise, dans un environnement climatique différent de celui de la Côte d’Ivoire. Le Mali est un pays vaste, les élongations sont importantes, la situation sécuritaire n’est pas totalement stabilisée », prévient le chef d’état-major général des FRCI, par ailleurs président du Comité des chefs d’état-major de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Après ce discours plein d’émotion, le public a droit à une parade des engins roulants du contingent.

Le public a eu droit à une parade militaire. crédit photo: FBI
Le public a eu droit à une parade militaire. crédit photo: FBI

Sur les visages des parents et amis, femmes et enfants, des 103 soldats devant se rendre au Mali, je vois une certaine crispation. Ayant pris place sous des bâches dressées, certains ne cessent de ‘’rouspéter’’. Je comprends que la séparation d’avec leurs parents s’annonce douloureuse pour eux. Comme quoi, « ces militaires vont sur le champ de la mort », croit savoir, Alain D. venu assister au départ de son grand frère.

Le spectre de la mort plane…

Ce son de cloche est immédiatement renvoyé par Dame Kouamé. Elle craint le départ de son mari sur un champ de bataille où les plus aguerris laissent leur peau. « Les Français et les Tchadiens qu’on pense être les mieux aguerris pour combattre les jihadistes ont perdu beaucoup d’hommes au Mali », évoque la pauvre. À l’en croire, l’Armée ivoirienne, désarçonnée depuis quelques années de crises – en référence à la rébellion de 2002 et la crise postélectorale de 2010 – n’a pas fini sa restructuration que le président Ouattara vient d’entreprendre. Une assertion battue en brèche par responsable militaire. Selon ce dernier, la Côte d’Ivoire avait prévu fournir un bataillon de 500 hommes, au lieu de 235. « Compte tenu de la situation sécuritaire qui est encore précaire, les autorités ivoiriennes ont décidé d’envoyer la moitié des soldats », justifie l’officier des FRCI, sous le sceau de l’anonymat.

A la fin de la cérémonie, des parents et amis des soldats ivoiriens avaient presque les larmes aux yeux. (crédit photo: FBI)
A la fin de la cérémonie, des parents et amis des soldats ivoiriens avaient presque les larmes aux yeux. (crédit photo: FBI)

« Surtout que, ajoute-t-il, nous sommes en plein dans la réforme de l’armée ivoirienne. Nos éléments ont donc besoin de beaucoup de formations et de stages ». Il explique que les 103 éléments du 1er contingent ivoirien constituant le BATLOG, ont suivi une formation intensive de trois mois dispensée par la Force Licorne basée en Côte d’Ivoire et des instructeurs de l’armée française basés au Sénégal.

« Du point de vue de la formation, les officiers du contingent ont tous reçu une formation spéciale pour les préparer à leur mission. Les sous-officiers et les militaires du rang ont pu bénéficier de la formation dite du PACK VITAL, indispensable avant toute projection sur un théâtre extérieur », rappelle le général de corps d’Armée Soumaïla Bakayoko. Malgré tout, les choses difficiles semblent s’annoncer autour de midi, à la fin de la cérémonie annonçant le départ des militaires ivoiriens. C’est l’heure des derniers réglages. Les quelques armes et paquetages sont enfouis dans des véhicules.

Quels soldats sur un front terroriste?

Avant la projection des soldats ivoiriens au Mali, des instructeurs de l'Armée française ont formé les 235 éléments du Bataillon Logistique. (crédit photo: créative Commons).
Avant la projection des soldats ivoiriens au Mali, des instructeurs de l’Armée française ont formé les 235 éléments du Bataillon Logistique. 

Visiblement, le moral des troupes est haut. « J’ai tout réglé à la maison avant de partir », confie un caporal. Il me révèle avoir reçu sa solde et autres primes afférentes à la mission. À 15 h 20, l’ultime moment est arrivé. C’est le décollage de la colonne d’une trentaine de véhicules devant effectuer le trajet par la route. Cela, sur plus de 1000 km de routes. Contrairement à moi qui croyais, au départ, que le voyage devait se faire à ‘’vol d’oiseau’’. « C’est un bataillon logistique qui transporte du matériel, donc c’est par la route que nous ferons le voyage », confie l’un des responsables du convoi.

Ainsi, militaires et hommes de médias sont escortés par 40 soldats des forces spéciales, armées jusqu’aux dents. « Les Forces spéciales vont sécuriser le convoi tout au long du voyage jusqu’à Zégoua, la première ville du Mali, après la dernière ville ivoirienne de Pôgô. ils seront accueillis par l’armée malienne et l’Opération Serval. Qui devra les escorter jusqu’à Bamako et à Sevaré », indique un Lieutenant du Bureau d’information et de presse des Armées (BIPA).

Un Officier du Bureau d'information et de presse des Armées donne des détails sur le voyage aux journalistes. crédit photo: FBI
Un Officier du Bureau d’information et de presse des Armées donne des détails sur le voyage aux journalistes. crédit photo: FBI

Il prend place à bord du véhicule militaire climatisé mis à disposition de la presse nationale et internationale. « Combien de temps allons-nous mettre pour y arriver », s’inquiète un journaliste. « C’est pour deux jours, en aller et retour. Nous irons au rythme du convoi. Mais au retour, on ira plus vite », rétorque le Lieutenant. Pour le premier jour du voyage, ce jeudi 2 mai, c’est à Yamoussoukro que le cortège de véhicules marque son premier escale aux environs de 19h. Il se murmure que le contingent y passera la nuit à la Garde républicaine de la capitale politique. Le message est justifié. « Les Forces spéciales qui sécurisent le convoi préfèrent ne pas rouler la nuit pour plus de sécurité », confie le Lieutenant Dibo Hervé.

Des sans abris à la belle étoile

Au deuxième jour de ce périple – après avoir pris la route à 7h10 -, il est 14h30 quand la première grande ville du Nord, Korhogo, accueille les éléments précurseurs du contingent ivoirien à la MISMA. Durant plus de trois heures, la trentaine de véhicules se ravitaillent en carburant. Histoire pour nous qui avons l’estomac au talon de se faufiler dans les ruelles du quartier abrité par la Compagnie territoriale de Korhogo (CTK), dirigée par le commandant Fofié Kouakou.

Arrivé dans la plus grande ville du nord, Korhogo, le convoi marque un arrêt devant la Compagnie territoriale de Korhogo (CTK) pour le ravitaillement des véhicules. (crédit photo: FBI)
Arrivé dans la plus grande ville du nord, Korhogo, le convoi marque un arrêt devant la Compagnie territoriale de Korhogo (CTK) pour le ravitaillement des véhicules. (crédit photo: FBI)

Mais, l’attente devient longue et la fatigue se fait sentir. « Il est 17h 30 et on n’a pas encore décollé. À quelle heure allons-nous arriver alors ?», s’interroge un militaire du rang. Comme une prophétie, la nuit gagne raison du convoi des militaires ivoiriens. Il est 20 h à Ouangolo, quand notre convoi se trompe de route. Il file tout droit en direction du Burkina Faso. C’est le branle-bas ! Heureusement, un message radio (depuis la queue du convoi) vient à point nommé pour rediriger le contingent ivoirien. « Ouf ! Il y a plus de peur que de mal », s’écrie un somnolent.

Finalement, c’est à 21 h que le contingent débarque dans la ville de Niellé. Nous sommes à 30 km du poste frontalier de Pôgô et de Zégoua. « Il fait tard. Nous allons dormir à Niellé avant de prendre la route très tôt à 5h30 du matin », me fait savoir l’Officier du BIPA. Dans cette localité, à la différence de Yamoussoukro où on a pu se la couler douce – en bonne compagnie – dans des palaces. À Niellé, c’est un calvaire.

La nuit tombée dans la ville de Niellé, chaque voyageur du convoi est livré à son propre sort. (crédit photo: FBI)
La nuit tombée dans la ville de Niellé, chaque voyageur du convoi est livré à son propre sort. (crédit photo: FBI)

Pas d’hôtels, pas de chambre, ni de toilette pour un bain rapide. « C’est chacun pour soi, Dieu pour tous », comme l’enseigne l’adage. « Il n’y a pas assez de lits picots, comment allons-nous faire ? », s’inquiète un soldat. Au point où je me pose la question de savoir comment est-ce qu’un Bataillon logistique peut-être dégarnir de préaux et de lits picots ? À la belle étoile, dans des véhicules et sous les appâtâmes, la majorité des voyageurs y passent donc la nuit.

Un plat pour 1000 ?

C’est clair dans ma tête que les soldats ivoiriens sont mal chaussés. Je suis obligé de me détendre dans le véhicule militaire qui nous transporte. Et pourtant, depuis le 1er jour du départ, le n°1 de l’armée ivoirienne dit avoir reçu du matériel militaire haut de gamme de la part des États-Unis, destiné aux éléments du 1er contingent du BATLOG. « Où est donc passé cet arsenal ? », me demande un confrère. Et ma réponse est on ne peu plus clair: « Tu auras la réponse quand le président Ouattara t’accordera une audience ».

Au troisième jour du voyage (samedi 4 mai), il y a une seule nourriture au menu pour tout le ‘’gbonhi’’ (NDLR, groupe dans le jargon ivoirien). Petit déjeuné, déjeuné et diner, c’est du pain et quelques boites de conserves (sardines et pâtés). À prendre ou à laisser ! Très affamé, je n’ai pas le choix. Faute de mieux, c’est du pis-aller.

Le pain était devenu la meilleur nourriture qu'on puisse trouver durant le trajet Abidjan-Mali. (crédit photo: FBI)
Le pain était devenu la meilleur nourriture qu’on puisse trouver durant le trajet Abidjan-Mali. (crédit photo: FBI)

Il est 7 heures du matin. Ma boite à « boustifaille » est pleine, lorsque nous reprenons le chemin. À 8 h 30, gendarmes, policiers et douaniers de la petite localité de Zégoua accueillent le Bataillon. Le temps de remplir des formalités d’usages. Arrivée dans cette première commune du Mali sous une fine pluie, en lieu et place de l’Opération Serval, un détachement malien de sécurité opérationnelle relais les Forces spéciales ivoiriennes. « Les militaires français de l’Opération Serval ne se déplacent pas les samedis. Ils étaient présents à Zégoua, jusqu’à une certaine heure de la veille. Ayant constaté notre absence, ils ont rebroussé chemin », dit le chef de notre convoi.

Le poste de police de la commune de Zégoua (Mali). (crédit photo: FBI)
Le poste de police de la commune de Zégoua (Mali). (crédit photo: FBI)

Toutefois, Le Sous-lieutenant Seydou Berthé de la 814e batterie d’Artillerie de Sikasso et ses hommes sont là. Il dit être chargé d’escorter les éléments précurseurs du BATLOG sur plus de 600 km, jusqu’à Bamako et à Sevaré, pour finaliser la projection des 103 soldats ivoiriens. « Que c’est dur d’être soldat en période de guerre », me lance un des soldats sur le chemin du retour à Abidjan ! J’ai cru bon de lui ramener la pierre en lui disant qu’ « être soldat, c’est sauver l’autre ou péri soi-même ».

FOFANA Baba Idriss, Envoyé spécial à Zégoua (Mali)

Bon à savoir
Rappelons que la MISMA (devenue MINUSMA) compte quelque 4 300 soldats de pays de la CEDEAO, auxquels s’ajoutent 2 000 soldats tchadiens. Elle doit être incorporée dans la force de maintien de la paix de 12 600 Casques bleus créée fin avril par une résolution de l’ONU. La Côte d’Ivoire, engagée dans une sensible et complexe réforme de son armée après la crise postélectorale meurtrière de 2010-2011, n’envisageait pas au départ d’envoyer des troupes au Mali. Mais le président Alassane Ouattara, qui dirige actuellement la CEDEAO, a finalement accepté de le faire devant l’insistance de ses partenaires extérieurs, en particulier de la France, ex-puissance coloniale, selon des sources diplomatiques et militaires. L’opération Serval, lancée en janvier par la France, en soutien à l’armée malienne, a permis la reprise des principales villes du nord du Mali, occupées depuis l’an dernier par des groupes islamistes liés à Al-Qaïda. Mais les jihadistes continuent de mener des actions meurtrières de harcèlement sur le terrain. Selon les chiffres officiels de la guerre livrés par Bamako, de janvier à mars 2013, les combats au Mali ont tué 600 jihadistes, 63 soldats maliens et 6 soldats de l’armée française.

Les islamistes ont subi de lourde perte depuis le déclenchement de l'opération Serval. (crédit photo: lesechos)
Les islamistes ont subi de lourde perte depuis le déclenchement de l’opération Serval. (crédit photo: lesechos)


Gouvernance : Ouattara et Soro se font la passe ?

Avril 2012 – avril 2013. Cela fait un an, jour pour jour, que Guillaume Soro est Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. A l’occasion de l’ouverture de la première session ordinaire du Parlement ivoirien, le mercredi 24 avril, le patron de l’hémicycle a eu à faire une révélation de taille en présence d’une dizaine de délégations parlementaires venues de la sous-région.

Il ne se passe plus de jour, depuis l’arrivée de Guillaume Soro au perchoir, sans que l’on entende dire, que le président ivoirien, Alassane Ouattara est en train de préparer son successeur. Dans les rues de la capitale abidjanaise, on murmure et on chuchote sur ce que d’aucuns qualifient de « pacte ».

Le comble, c’est lorsque le 10 avril dernier, l’Assemblée nationale a voté « La Loi d’habilitation », qui autorise le Président de la République à légiférer par ordonnance. On aura tout entendu. N’ont-ils pas raison de se prononcer ? Quand on sait que plus de 49% de la population est analphabète, la communication n’est-elle pas cruciale pour l’instruction des uns et des autres, sur des questions critiques, dans la gestion des affaires d’Etat. Ce qui m’a touché, la dernière fois à l’hémicycle, c’est qu’en bon démocrate, celui que certains appellent le « bon petit de Ouattara » a démontré qu’il acceptait les critiques.

Mais, comment j’ai su cela ?

A l’occasion de cette première session ordinaire de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, marquant le départ des travaux parlementaires de l’année 2013, en présence de dix délégations parlementaires africaines venues du Gabon, du Togo, du Burkina Faso, du Niger, du Bénin, de la République Démocratique du Congo, du Congo Brazzaville, du Ghana, du Mali et du Sénégal, Guillaume Soro a levé le voile sur l’affaire qui tendait à l’incriminer, aux yeux de bon nombre de personnes. Si beaucoup de choses ont été passées en revue par le Président de l’Assemblée nationale (PAN), face à un beau monde, notamment le bilan de ses activités, en passant par la Diplomatie Parlementaire et les nouvelles orientations de l’Institution qu’il dirige.

Cependant, ce qui m’a plus ouvert les yeux, c’est lorsqu’il est revenu sur le problème. « Revenant à La Loi d’habilitation qui a autorisé le Président de la République à légiférer par Ordonnance, celle-ci a fait l’objet de vives discussions. Ce qui est une bonne chose. Mais les interprétations, fort éloignées de la vérité, le sont moins », a-t-il fait savoir. Et le PAN qui tenait à mettre les choses au clair, dans la foulée, lance ce bout de phrase : « Que les choses soient claires ! ».En plus des personnalités politiques, les chefs religieux et chefs traditionnels ont pris une part active à cette session ordinaire du Parlement ivoirien. Crédit photo: FBISession parlementaire: Crédit: FBIYAY

Dès cet instant, je commence à comprendre, au plus profond de mon être, que Guillaume Soro attendait un jour spécial pour lever les équivoques que crée cette loi, tendant à faire croire qu’il y a un « deal » entre lui et le président Ouattara. D’abord, il fait comprendre que cette autorisation est une Loi ordinaire. Et que constitutionnellement parlant, elle est limitée dans le temps. « La Loi du 10 avril 2013, ne porte que sur la gestion budgétaire pour l’année 2013. Ensuite, elle répond à l’exécution du programme du Président de la République, conformément à l’article 75 de la Constitution », soulignait Guillaume Soro.

La contre-attaque de Soro

Malgré tout, il s’est insurgé du fait que cette loi ait alimenté le procès de son Institution, en l’accusant de vouloir donner un blanc-seing au gouvernement en matière de législation. « Je concède volontiers à nos détracteurs que la critique constructive, dans un système démocratique, a une fonction pédagogique, lorsqu’elle repose sur des bases juridiques. Ce qui n’est pas le cas en l’espèce, puisque l’Article 75 de notre Constitution autorise la Loi d’habilitation et définit les conditions de sa mise en application. Il n’est donc pas étonnant que, par le passé, nos prédécesseurs, aient eu recours à la Loi d’habilitation », dira l’homme fort du Parlement ivoirien.

A l’en croire, depuis le Père-fondateur de la nation ivoirienne, feu Félix Houphouët-Boigny jusqu’à ce jour, l’Exécutif a été autorisé, à travers les différentes Lois de finances, à prendre par Ordonnances des mesures qui sont normalement du domaine de la Loi. « Notre Législative n’a donc pas innové », ajoutera Guillaume Soro.

C’est en ce moment que j’ai compris que loin d’être une exception, la « Loi d’habilitation » constitue en réalité, une pratique de gouvernance largement utilisée. N’avait-on pas besoin d’explications pour être au même niveau que le PAN ? A présent, j’espère que les autres comprendront, également, que la « Loi d’habilitation » n’est pas une passe entre Ouattara et Soro !

FBI


#MondoblogDakar 2013, ça ne passera pas sous silence !

Du 6 au 14 avril dernier, l’équipe de l’Atelier des médias de la Radio France Internationale (RFI) était au Sénégal pour la formation de 52 blogueurs travaillant sur sa plateforme « Mondoblog ». Elle regroupe, depuis trois ans, 231 blogueurs francophones répartis dans une quarantaine de pays à travers monde. Retour sur les 10 jours de périple dans la ville de Dakar, que je refuse de passer sous silence.

Une vue de la publication du compte rendu de la formation des mondoblogueurs à Dakar, dans un journal ivoirien. Crédit photo: quotidien Le Mandat
Une vue de la publication du compte rendu de la formation des mondoblogueurs à Dakar, dans un journal ivoirien. Crédit photo: quotidien Le Mandat

Oui ! Ce n’était pas un poisson d’avril. Comme je l’ai cru au départ. Les cinquante-deux « mondoblogueurs » venus de 26 pays, dont 7 de la Côte d’Ivoire, « Suy Kahofi,Moussa BambaCyriac GbogbouAly CoulibalyEmile BelaFofana Baba Idriss…», se sont retrouvés « en chair et en os » au pays de la Téranga.

Mais comment y sommes-nous parvenus ? En effet, suite à un concours lancé en août 2012 par RFI, 150 candidats ont été retenus sur plus de 700 candidatures enregistrées. Mis en compétition durant 6 mois, seulement 52 ont pu être sélectionnés sur des critères d’assiduité, de qualité et d’implication. Sans un quelconque copinage, ce sont donc « les meilleurs des meilleurs » qui ont débuté leur formation le 7 avril par une excursion sur l’île de Gorée au Sénégal.

Le dimanche 07 avril 2013, nous sommes à la gare maritime de Dakar, en vu d'embarquer pour l'île de Gorée. Crédit photo: FBI
Le dimanche 07 avril 2013, nous sommes à la gare maritime de Dakar, en vu d’embarquer pour l’île de Gorée. Crédit photo: FBI

Loin d’être en villégiature, le séjour des lauréats n’a été de tout repos. Durant 10 jours, au Campus numérique Léopold Sédar Senghor de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) de Dakar, ils ont reçu une formation intensive aux « techniques du journalisme et aux outils 2.0 : écriture, recherche et vérification de l’information, édition, réseaux sociaux… ». Aux premières heures des travaux, le responsable de l’Atelier des médias RFI, Ziad Maalouf, a fait un tour d’horizon sur le fonctionnement et la charte qui régit la plateforme hébergée par Mondoblog. Il nous a expliqué comment les articles et les billets des blogueurs arrivent à la une de la plateforme. « En tant qu’hébergeur de la plateforme, nous n’avons pas le droit de publier des articles et des billets à caractère homophobe par exemple. Vos écrits doivent comporter moins de coquilles et vous ne devez pas publier des contenus qui ne vous appartiennent pas », a éclairé Ziad.

Le samedi 06 avril 2013, Ziad Maalouf donne les instructions sur la formation aux mondoblogueurs, à l'AUF. Crédit photo: Marthe Le More
Le samedi 06 avril 2013, Ziad Maalouf donne les instructions sur la formation aux mondoblogueurs, à l’AUF. Crédit photo: Marthe Le More

Ajouté à cela, nous avons pu bénéficier des connaissances sur la surveillance et le piratage informatique. Grégoire Pouget, de Reporters sans Frontière (RSF), en bon ‘’hacker’’ a livré un cours sur les « Mille et une astuces pour contourner la censure ».

Comment protéger les données en ligne ?

Fofana avec Grégoire Pouget de RSF. Crédit photo: Fatoumata H
Fofana avec Grégoire Pouget de RSF. Crédit photo: Fatoumata H

Comme par exemple, l’utilisation des « phrases de passe » à la place des « mots de passe » pour protéger ses activités en ligne. « Il faut oublier la notion de mot de passe et penser aux phrases de passe. Parce qu’un mot de passe ne comporte que 7 à 10 caractères avec des chiffres courts, qu’on peut facilement craquer. Alors qu’une phrase de passe comporte des virgules, des espaces d’une quarantaine de caractères assez spécifiques, qui ont une longue durée de vie », a préconisé l’envoyé de RSF.

Pierrick De Morel et Raphaëlle Constant, tous deux journalistes et administrateurs de la plateforme, ont formé les blogueurs sur l’« Edition d’un billet ». Nous nous sommes rendu compte que cela part de la correction de nos billets à leur mise en forme, en passant par l’insertion « des liens et des vidéos » afin de les rendre plus qualitatifs. D’autant plus que les formateurs tenaient à préciser qu’« être blogueur ne signifie pas qu’on est Journaliste », même si plusieurs d’entre nous le sont.

Pierrick De Morel et Raphaëlle Constant ont été d'un apport inestimable pour les mondoblogueurs. Crédit photo: Gaïus Vagheni Kowene
Pierrick De Morel et Raphaëlle Constant ont été d’un apport inestimable pour les mondoblogueurs. Crédit photo: Gaïus Vagheni Kowene

Mais, l’Institut français, à travers Moamar Cissé, professeur à l’Université Cheick Anta Diop (UCAD), au Département des Sciences du langage et de la communication, a enseigné aux blogueurs « le style utiliser pour écrire dans un blog ». Contrairement au journaliste, Moamar Cissé nous a expliqué que le blogueur doit adopter le langage de l’action, de l’engagement. « Le blogueur peut se permettre une certaine liberté d’écriture auxquelles le journaliste n’a pas droit. Mais, les deux ont pour but de rendre accessible leurs publications au plus grand nombre de lecteurs », soulignait-il.

Toutefois, le professeur en Sciences du langage a fait savoir que l’article d’un blogueur devrait quelque fois répondre à une structuration journalistique : c’est-à-dire comporter un titre, un chapeau, une attaque, et un intertitre. Tout en utilisant un français facile et accessible (sujet-verbe-complément), pour être lu et compris. Joignant l’utile à l’agréable, l’écrivaine franco-sénégalais, Khadi Hane a dirigé un atelier d’écriture au cours duquel, nos deux groupes de blogueurs avons produit des billets autour de deux thèmes dont « le Riz » et « la Liberté ». L’auteur ‘’Des fourmis dans la bouche’’, nous a instruit qu’« il n’y avait pas un style particulier pour écrire et animer un blog. Mais, qu’il fallait plutôt être original, et savoir s’exprimer en toute franchise ». A l’image de la publication des images amateurs.

Lors de l'atélier d'écriture dirigé par l'écrivain Khadi Hane, le 19 avril 2013, au campus numérique francophone de l'AUF. Crédit photo: Marthe Le More
Lors de l’atélier d’écriture dirigé par l’écrivain Khadi Hane, le 19 avril 2013, au campus numérique francophone de l’AUF. Crédit photo: Marthe Le More

Distinguer le vrai du faux !

Le module consacré à cet effet, a été l’affaire du célèbre Julien Pain de l’émission «l’Observateur de France 24 ». Selon lui, « toute image venant de personnes extérieures devraient être vérifiées avant toute publication ». Car, nous a-t-il mis en garde, « des gens essaient de manipuler les médias en balançant du faux ». Pour preuve, il n’a pas hésité à brandir une image que des pro-Gbagbo avaient envoyée à France 24, concernant des événements du camp de Nahibly à Duékoué, montrant une personne en train d’être brûlée par les flammes, faisant croire que c’étaient des pro-Ouattara qui s’adonnaient à cette pratique. « Après vérification, France 24 s’est rendue compte qu’il s’agissait d’une image venue du Congo », a-t-il attiré l’attention des blogueurs. A en croire notre formateur, il y a deux méthodes pour vérifier une image. A savoir : l’analyse des métadonnées permettant d’avoir une idée de l’appareil ayant servir à la prise de vue et la multiplication des sources (témoins directs, habitants, médias, ONG…).

Julien Pain, Responsable éditorial du site et de l'émission des @observateurs de @france24, a demontré son savoir faire en matière de vérification d'images aux mondoblogueurs. Crédit photo: FBI
Julien Pain, Responsable éditorial du site et de l’émission des @observateurs de @france24, a demontré son savoir faire en matière de vérification d’images aux mondoblogueurs. Crédit photo: FBI

Enfin, mes frères et sœurs mondoblogueurs et moi avons terminé notre périple par le module de formation dispensé par Simon Decreuze sur les « images et formats d’image » que les mondoblogueurs doivent, désormais, utiliser pour illustrer leurs billets sur la plateforme du « monde des blogs ».

Malgré le long micro qu'il porte, Simon Decreuze est un Expert en montage d'image. Crédit photo: FBI
Malgré le long micro qu’il porte, Simon Decreuze est un Expert en montage d’image. Crédit photo: FBI

C’est le lieu pour moi de préciser que cette deuxième session de formation des mondoblogueurs qui s’achève, débouchera sur l’élaboration d’un webdocumentaire, coiffé par la réalisatrice Marthe Le More en co-réalisation avec Elliot Lepers.

Marthe Le More est chargé de produit un webdocumentaire sur les mondoblogueurs de la session 2013. Crédit photo: FBI
Marthe Le More est chargé de produire un webdocumentaire sur les mondoblogueurs de la session 2013. Crédit photo: FBI

Autant dire qu’après la première session organisée en avril 2011, l’objectif de l’équipe de l’Atelier des médias RFI reste le même : Développer une blogosphère en langue française de qualité dans les pays du Sud. Voilà pourquoi j’ai refusé de me taire !

FBI


Elections, la police ivoirienne gaze 200 femmes à Abidjan

Elles étaient nombreuses dans la commune administrative du Plateau. Plus de 200 femmes venues des différents marchés de la commune de Yopougon se sont pointées, ce mardi 23 avril, entre 10 heures et 11 heures, dans les environs de la présidence de la République.

Les mains nues, elles tenaient à manifester contre les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI), le lundi 22 avril, en défaveur du candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). « Nous sommes venues dire au président Ouattara d’intervenir dans ce qui se passe à Yopougon. S’il dit qu’il est démocrate et qu’il veut que la Côte d’Ivoire soit un pays démocratique, qu’il n’accepte pas cette mascarade électorale qui s’est passée à Yopougon », estime Mme Koakon.

Très en colère, ces lieutenants du candidat Doukouré Moustapha ne démordent pas. « Nous ne sommes pas d’accord avec les faux résultats de la Commission électorale indépendante. Ce sont des faux chiffres qu’ils ont publiés », lâche dame Akoua Justine, vendeuse au marché de ‘’Siporex’’. Pour certaines d’entre elles, le scrutin a été émaillé d’anomalies. « Plusieurs bureaux de vote ont ouvert tardivement. Et, nous avons constaté que l’ordre des candidats, sur le spécimen de vote qui a été présenté aux électeurs, durant les deux semaines de campagne, a changé le dimanche 21 avril », s’est plaint Konaté Mariétou.

Dans cette foulée, la réponse de la police ne s’est pas fait attendre. Un détachement impressionnant de flics, à bord de plusieurs cargos, a fait battre en retraite ces ‘’pauvres’’ partisanes de Doukouré Moustapha. Elles ont été repoussées jusqu’à la gare lagunaire sud. Trois coups de gaz lacrymogène à suffire pour disperser la foule.

Face à ce déferlement des hommes en treillis, les supportrices de Doukouré Moustapha n’ont eu d’autre choix que de prendre la clé des champs. Surtout qu’elles ont été prises en sandwich par ces derniers. « Nous n’allons pas abandonner cette affaire. C’est Doukouré qui a gagné à Yopougon. Ce n’est pas normal ce que la CEI fait. Nous leur demandons de reprendre les élections à Yopougon », fulminait une des manifestantes avant d’embarquer dans un bateau bus en partance pour Yopougon.

Justement ! Des élèves de passage à la gare sud, de la Société des transports abidjanais (SOTRA), ne comprenaient pas le sens de la manifestation des femmes à l’égard de la présidence de la République. « Je ne comprends pas pourquoi est-ce que c’est à la Présidence que ces femmes viennent protester. Ce n’est pas le président de la République qui a proclamé les résultats », déplore B.M, étudiant dans une grande école du Plateau. Selon lui, les partisans de Doukouré devraient plutôt aller manifester au siège de la CEI, sise Deux-Plateaux.

FBI


21 avril, les élections sabotées à Abidjan

A quoi doit-on s’attendre, si ces élections locales ne se sont pas déroulées comme il le fallait hier, dimanche 21 avril, en Côte d’Ivoire ?

Alors que la Commission électorale indépendant (CEI) continuait de faire croire sur les antennes de la télévision nationale que tout avait été mis en œuvre pour parer à toute éventualité, dans plusieurs lieux de votes, dans la commune de Cocody, les électeurs étaient désemparés. A 9 heures, au Centre du lycée Mahou, dans le quartier d’Angré, les électeurs ont buté sur l’absence des scrutateurs. A l’intérieur des 9 Bureaux de vote (BV), l’on pouvait constater qu’il n’y avait aucun isoloir, ni urne.

Des éléments de la police trouvés sur les lieux, justifiait mal ce qu’on pourrait qualifier de ‘’sabotage électoral’’. « Nous avons bouclé la zone depuis 6 heures du matin. Mais jusqu’à O9 h 30, nous constatons que le matériel électoral n’est pas encore arrivé », s’est étonné un policier, sous le sceau de l’anonymat. Si au quartier ‘’Mahou’’, les différents BV étaient libres d’accès, ce n’était pas le cas du côté du Centre ‘’Aimé Césaire’’, dans le sous quartier ‘’Alakro’’ des Deux-Plateaux. A 10 heures, les électeurs étaient logés à la mauvaise enseigne. Puisque toutes les portes des BV étaient hermétiquement fermées. « On ne sait pas pourquoi les bureaux de vote ne sont pas encore ouverts. A quel moment nous allons voter », s’interrogeait un riverain. Rencontré dans les environs, le superviseur de la CEI s’est refusé à tout commentaire.

Aussitôt, de chaudes discussions éclataient entre lui et certains électeurs qui en avaient marre. Même son de cloche au Centre du camp de gendarmerie d’Agban, toujours aux Deux-Plateaux. Là-bas, le centre était complètement fermé à 10h 30.

Un centre où le scrutin a débuté tardivement. Crédit Photo: Fofana
Un centre où le scrutin a débuté tardivement. Crédit Photo: FBIYAY

Cependant, au centre du groupe scolaire ‘’Les Dauphins’’ de Cocody-Les Vallons, les six BV étaient ouverts et la quasi-totalité des scrutateurs, représentants de candidats et superviseurs étaient présents dans les salles. Seulement, ce n’était pas la grande affluence au niveau des électeurs. N’Da Serge, vice-président de la CEI Cocody II et superviseur au compte de la Commission électorale, tente d’expliquer que les potentiels votants seraient encore à l’Eglise.

« Nous avons ouvert le centre à 8 h 20. En vertu de nos pouvoirs, nous avons procédé au remplacement d’un président et de trois secrétaires de bureaux de vote qui étaient absents. Tout est rentré dans l’ordre mais nous continuons d’attendre les électeurs qui arrivent au compte-goutte. Nous espérons qu’après les trois Messes de la journée, notamment celle de 7 h, 9h et 11h, il y aura de l’affluence », expirait-il.

Tout comme au Centre du groupe scolaire ‘’Les Perles’’, dans les encablures de l’Ambassade de Chine, vers 11h30, les 13 BV de vote étaient plus ou moins visités par quelques électeurs. D’ailleurs, par endroit, des représentants de candidats, ne s’empêchaient pas de prendre leur déjeuner dans les salles.

Le candidat du PDCI se révolte:‘’Notre victoire ne nous échappera pas’’

N'Goan Aka Mathias, candidat du PDCI aux élections municipales à Cocody. Crédit Photo: Fofana
N’Goan Aka Mathias, candidat du PDCI aux élections municipales à Cocody. Crédit Photo: Fofana

Ça passe ou ça casse ! En tout cas N’Goan Aka Mathias, a parlé avec feu. Après avoir accompli son acte de vote, hier à 10 h 30, au groupe scolaire ‘’Les Dauphins’’, du sous quartier ‘’Les Vallons’’, le candidat du plus vieux parti de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) a parcouru plusieurs Centres de vote. Suite à ce périple, l’homme s’est rendu compte de visu que la majorité des lieux de vote étaient fermés où n’avaient pas d’urnes ou d’isoloirs. En plus de cela, N’Goan Aka Mathias s’est insurgé du fait que des candidats auraient déjà bourrés des urnes et qui seraient à la CEI.

« Nous avons soumis le problème à notre direction. Il n’est pas normal qu’un scrutin aussi important soit meublé de remous et que nos alliés du RDR (parti du président Ouattara, ndlr) veuillent coûte que coûte tricher. Ce n’est pas le moment de poser des actes contraire à notre alliance. Au-delà de tout ça, j’ai foi en ma victoire. Et, cette victoire ne nous échappera pas quel que soit ce que cela va nous coûter. Mais, je pense que la sagesse va triompher », a-t-il juré la main sur le cœur.

A en croire N’Goan Aka Mathias, les populations de Cocody lui ont démontré qu’il a eu raison de se présenter à ces élections municipales. « Malgré les vicissitudes, je n’ai pas abandonné la course. Depuis plus de 12 ans, nous avons travaillé dans cette commune avec les jeunes. Il faut que ce soit ces jeunes qui s’installent à la mairie. Si en 2001 on a laissé passer les choses, en 2013 la forfaiture ne passera pas », a averti le candidat du président Bédié à Cocody.

Pour le moins qu’on puisse dire, c’est qu’avec ces élections locales, les Ivoiriens courent vers une deuxième crise post-électorale, après celle de 2011, malgré le boycott de ces élections locales par le Front populaire ivoirien (FPI) de l’ancien président Laurent Gbagbo.

FBIYAY


9 ans après Kieffer, le Journaliste Franco-canadien introuvable

16 avril 2004 – 16 avril 2013, cela fait exactement 9 ans que le plus médiatisé des Franco-canadiens, que j’ai nommé Guy-André Kieffer est porté disparu à Abidjan. L’hypothèse d’un enlèvement pour des raisons politiques est probable. Celle de son assassinat sous le régime de Laurent Gbagbo n’est pas exclue. Aujourd’hui, plus que jamais, sa famille, ses confrères et ses amis sont déterminés et convaincus que la vérité éclatera un jour sur cette affaire. Mais comment ?

En effet, l’homme a été enlevé dans l’après-midi du 16 avril 2004 par des ‘’Escadrons de la mort’’ à la solde de l’ex-couple présidentiel « Simone-Gbagbo ».

Tenez-vous bien ! Je n’invente rien du tout.

S’il est vrai que « la parole s’envole, mais sachez que les écrits restent ». Surtout à l’heure du numérique. Vous pouvez fouiner ces propos du Juge en charge de l’affaire Kieffer, Patrick Ramaël. Qui, après ses profondes investigations en Côte d’Ivoire, a découvert que ce ‘’commando’’ proche de la présidence ivoirienne était composé de membres des services de renseignement ivoirien de l’époque des « Refondateurs ».

Certains de ces preuves, aussi plausibles qu’elles puissent l’être, indiquent d’ailleurs que le Journaliste franco-canadien a été victime d’un piège tendu par un certain Michel Legré, qui serait le beau-frère de Simone Gbagbo. C’est ce dernier qui lui aurait donné rendez-vous sur le macadam d’un supermarché où l’enlèvement a eu lieu le 16 avril 2004, aux environs de 13h15. Depuis ce jour noir, c’est un 6 mai de la même année sombre – où des pseudos ‘’Jeunes patriotes’’ lançaient le concept : « A chacun son blanc » – que sa voiture a été retrouvée abandonnée dans les décombres.

Je ne cherche pas à faire avaler quoi que ce soit, à qui que ce soit. Mais, une chose est sûre et certaine : Guy-André Kieffer n’est pas venu de lui-même en Côte d’Ivoire, comme à une balade touristique dans la ville de Grand-Bassam.

Ne le saviez-vous pas?

Lorsqu’en 2OO2, après l’accession de l’ancien président Laurent Gbagbo au pouvoir d’Etat, dans des conditions calamiteuses, – chose qu’il ne s’empêchait pas de dire – des malversations éclatent dans la filière café-cacao, (vous connaissez la suite à savoir le détournement des 100 milliards F CFA pour l’achat d’une usine de transformation du Cacao qui n’a jamais existé aux Etats-Unis), l’époux de Simone Ehivet et de Nadiana Bamba fait appel à l’homme de la situation. Spécialisé dans le Journalisme économique et Professionnel des matières premières comme le Cacao, où la Côte d’Ivoire reste le 1er producteur au monde, Guy-André Kieffer sera chargé par le président Gbagbo de faire un audit sur ladite filière, qui courait à sa perte.

L'ex-président Laurent Gbagbo en compagnie de sa ''première'' femme Simone Ehivet. Crédit Photo: Reuters
L’ex-président Laurent Gbagbo en compagnie de sa  »première » femme Simone Ehivet. Crédit Photo: Reuters

Un travail qu’il réussi brillamment, puisque ses premiers rapports mettent très rapidement en exergue les déboires du système cacaoyère dont les planteurs sont les premières victimes. Quoi de plus normal à pousser le bouchon plus loin. Alors, l’homme de Laurent Gbagbo élargit le champ de ses investigations au financement des ventes d’armes en Côte d’Ivoire, des groupes rebelles du Libéria, de la Banque Nationale d’Investissement (BNI) et du paiement des salaires des fonctionnaires de Guinée-Bissau par la Côte d’Ivoire.

Quand un Expert se perd !

Ce que l’Expert Journaliste-économiste-enquêteur a oublié, c’est que son ‘’tuteur présidentiel’’ préparait la guerre contre la rébellion de 2002, qui venait d’attaquer son régime. Or, Kieffer ne voulait, pour rien au monde cacher la vérité sur ce qui se passait en Côte d’Ivoire, à travers le Cacao des ‘’pauvres’’ planteurs ivoiriens. Il écrivait sous différents pseudo-journalistiques des articles dans la presse ivoirienne et internationale notamment dans La Lettre du Continent, publié en France.

C’est en ce moment précis que le pouvoir a jugé ‘’utile’’ d’éliminer l’étranger venu à son secours. Un an après sa mort, je comprends que le Franco-canadien était dans le vrai, lorsqu’un rapport de l’Union européenne sur « l’argent du cacao », publié fin 2005, a fait, également, état de malversations.

Mais, le pouvoir d’alors était dans sa logique de faire feu de tout bois. Si bien que lorsqu’un documentaire intitulé « Guy-André Kieffer : un journaliste qui dérangeait » a été réalisé par Bernard Nicolas et diffusé sur Canal + dans le cadre de Jeudi investigation fin mai 2008. Qui, lorsque reprise sur France 24 par Ulysse Gosset, a suscité des polémique auprès de sa famille et de ses proches, le président Laurent Gbagbo a eu l’audace de déclarer qu’« en temps de guerre, la mort de Guy-André Kieffer n’était qu’un détail ». C’est à croire que vous comprendrez comme moi, que le Journaliste franco-canadien est effectivement mort dans les bras de Laurent Gbagbo, actuellement à la prison de Scheveningen.

Osange Kieffer, l'épouse du Journaliste Franco-canadien. Crédit Photo: DR
Osange Kieffer, l’épouse du Journaliste Franco-canadien. Crédit Photo: DR

Si oui !

Entre le 16 avril 2004 et le 16 avril 2013, cela fait exactement 9 ans que sa famille cherche son corps pour lui rendre une sépulture digne de son passage sur terre. Au moment où le tombeur de Laurent Gbagbo arrive au pouvoir en avril 2011, en l’occurrence le président Alassane Ouattara, Mme Osange Silou-Kieffer croit frapper à la bonne ‘’porte’’ pour récupérer « le reste » de sa moitié.

    Nous attendons du président Hollande qu’il ait la même détermination que le président Ouattara aujourd’hui. (…) » Nous lui avons demandé de parler du dossier avec le président Ouattara pour nous rassurer, pour être sûrs qu’aussi bien du côté de la France, que du côté de la Côte d’Ivoire, le dossier Guy-André Kieffer ne soit pas un dossier enterré », a-t-elle indiqué, lors d’une visite du président ivoirien sur les bords de la Seine.

Que nenni !

Le 6 janvier 2012, le nouveau régime des Houphouëtistes fait vite de crier victoire lors de la découverte d’un ‘’squelette de blanc’’ dans la région d’Issia, à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Malheureusement, c’était de la poudre aux yeux. Car, en suivant mon regard, vous vous rendrez compte que, heureusement, des grands laboratoires de Paris ont démontré par A+B qu’il ne s’agissait pas des ‘’restants’’ de Guy-André Kieffer.

De ce pas, je continu donc de me poser la question à savoir : comment est-ce que Ouattara pourra ‘’ressusciter’’ le Journaliste franco-canadien, mort dans les bras de Gbagbo au Palais présidentiel d’Abidjan-Plateau, au nom de l’amitié qui nous lie à la France ? À moins que le nouveau locataire ne s’embourbe !

FBI


Dakar : L’indifférence dans la différence !

Tout se passe à Dakar, au Sénégal, ou nous nous sommes rendus pour une formation organisée par RFI à l’endroit des blogueurs de la seconde session Mondoblog.

Demander lui dans quelle commune il part, et il vous dira : « à Dakar ». Loin d’être dans le District d’Abidjan, avec ses dix communes aux dix couleurs de ‘’wôrô-wôrô’’ (taxi communale), le premier venu se perd au mille coin des nouveaux bâtiments, aux l’allures de mosquée, qui jonchent la métropole sénégalaise.

Ici, au milieu d’un brassage de plus de 3 millions d’habitants (cosmopolite), il n’y a pas de différenciation entre les taxis qui vont et viennent, du matin au soir, d’une rue bitumée à une ruelle sablonneuse. Et donc, aucun distinguo entre un taxi de ville et celui de la brousse.

D’un quartier chic à un sous-quartier pauvre, il n’y a qu’une couleur typique de « véhicule personnel » assurant le transport : le jaune chopé sur le drapeau sénégalais – (vert-jaune-rouge) – illustre bien cela. D’aucuns se plaisent à dire que le pays, serait « une dans la diversité ». Cela, rien qu’à rencontrer le même taxi dans la même commune dakaroise, où cohabite nationaux, étrangers et expatriés, dans des salons feutrés de haut standing comme sur des tabourets (siège en bois) ou à même le sol, dans des maisonnettes au quartier HLM.

Au marché du port de Dakar, demandé le prix d'un produit sans achété n'est pas chose aisé. Crédit photo: FBI
Au marché du port de Dakar, demandé le prix d’un produit sans achété n’est pas chose aisée. Crédit photo: FBI

Mais rassurez-vous ! Derrière cette couleur de races vivant sur son sol, rien ne vous épargnera l’indifférence dans laquelle vous serez plongé lorsque le taximan vous répondra en wolof (langue locale), quand vous lui parlerez en Français. Ne soyez pas surpris non plus de ce que vous payerez à votre descente de son véhicule. Si vous devez relier plusieurs quartiers des 19 arrondissements que compose la fiévreuse capitale de Dakar, c’est à dire de « Ouakam à Liberté », ou « Al-Mady à Sacré Cœur » ou encore « Plateau à Grand Yoff », le voiturier vous fixera un prix à sa convenance. A moins que vous ayez négocié avant d’embarquer, sinon aucun compteur ne déterminera ce que vous devrez payer, selon la distance parcourue.

Justement, c’est à ce moment là que s’en suivra une chaude altercation de sourd-muet entre vous. Le marché n’est pas en reste. Ne demandez pas combien coûte tel ou tel article, sans y acheté. Vous saurez de quel bois la vendeuse sénégalaise se chauffe.
Alors ! Aimé ou ne pas aimé la marchandise, comprendre ou ne pas comprendre la langue, la commerçante ou le chauffeur s’enfichent. Pourvu qu’ils aient le dernier mot qui les différencie des autres.

FBI