RSF: 10 ans après la disparition de Kieffer, rien !

Article : RSF: 10 ans après la disparition de Kieffer, rien !
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16 avril 2014

RSF: 10 ans après la disparition de Kieffer, rien !

Cela fait 10 ans, jour pour jour, du 16 avril 2004 au 16 avril 2014 que le journaliste indépendant Guy-André Kieffer (GAK) n’a pas été revu. C’est triste et désolant !

C’est sous le magistère de l’ex-président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, que le Franco-Canadien a disparu. C’était sur un parking à Abidjan alors que le journaliste avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo.

Mais, qu’est-ce que ce confrère a pu faire pour subir un tel sort ? Selon les informations officielles, GAK enquêtait sur des malversations dans la filière cacao. L’enquête menée en France s’est orientée vers des cercles proches du pouvoir de Laurent Gbagbo, emprisonné depuis plus de deux ans à La Haye, attendant d’être jugé par la Cour pénale internationale (CPI).

« Personne ne sera protégé »

On croyait, dur comme du fer, qu’après le départ de celui-ci du pouvoir, le ou les tueurs de Kieffer seront mis à nu. Arrivé au pouvoir à la suite de l’élection présidentielle de 2010, le président Ouattara avait déclaré : « Personne ne sera protégé » et  « la justice ivoirienne fera tout pour démasquer les chiens de guerre ». D’ailleurs, l’ambassadeur ivoirien en poste à Paris en 2011, Ally Coulibaly avait vite fait de confier à RSF que : « Cette affaire a longtemps connu des obstructions dans la manifestation de la vérité. A un moment donné, les auteurs de l’enlèvement de Guy-André Kieffer ont bénéficié d’une protection. Cette situation est terminée. La justice passera ». Osange Silou-Kieffer, épouse de Guy-André Kieffer, qui vit dans la douleur le croyait aussi.

10 ans après la disparition de son homme, Osange Kieffer est toujours dans l'émoi. Ph: DR
10 ans après la disparition de son homme, Osange Kieffer est toujours dans l’émoi. Ph: DR

Mais, 10 ans après, qu’est-ce qui a abouti comme enquête pour épingler les coupables ? « Rien ». La preuve, Reporters sans frontières (RSF) a lancé le mercredi 16 avril 2014, à Abidjan, une campagne d’affichage, à l’occasion du 10e anniversaire de la disparition de GAK, pour que « la vérité éclate ».

A cet effet, une dizaine de ces posters géants seront visibles pendant 15 jours sur les panneaux publicitaires à divers endroits stratégiques d’Abidjan. Et lors de cette commémoration des journalistes de la presse nationale et internationale se sont rassemblés à Cocody pour assister à la présentation de l’un des posters en question. Selon RSF, cette campagne vise à « attirer l’attention des autorités ivoiriennes pour que la vérité éclate ». Ok.

Journaliste en danger !

Mais, est-ce que cette opération pourra-t-il ressusciter le disparu ? Rien ne porte à le croire. Puisque d’autres journalistes ivoiriens ont perdu la vie. Ainsi Désiré Oué, âgé de 40 ans, a été lâchement assassiné en novembre 2013 à Abidjan par des hommes armés, sous la gouvernance du président Ouattara. Et, six  mois après on ne sait toujours pas qui sont les auteurs du crime. Le journaliste de RFI, Jean Hélène, on n’en parle pas !

L’enquête « piétine » comme si Laurent Gbagbo était encore au pouvoir. « Dans le cas de Désiré Oué comme celui de Kieffer, il faut mettre fin à l’impunité en retrouvant les coupables et les présenter à la justice », a affirmé Guillaume Gbato, à l’occasion de la journée du 16 avril 2014 dédiée au journaliste GAK. Dans sa posture de président du syndicat national des agents de la presse privée de Côte dIvoire (SYNAP-CI), il a saisi l’opportunité pour exiger que la lumière soit faite sur les cas d’assassinats de journalistes ces dix dernières années en Côte d’Ivoire. Sinon, personne n’est à l’abri…

FBI

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