Fofana Baba Idriss

Affaire #CharlieHebdo : Tous pour ou contre la France ? (acte 1)

La division est en train de prendre le dessus. Alors que certains croyaient que « l’Affaire Charlie Hebdo », c’est-à-dire l’attentat contre le journal satirique français, commis par des terroristes ou jihadistes (c’est selon) le 7 janvier 2015 à Paris, allait déclencher une vraie bataille contre ces malfaiteurs d’un autre nom. Que nenni !

La une de Charlie Hebdo après l'attentat du 7 janvier 2015 par des Djihadistes.
La une de Charlie Hebdo après l’attentat du 7 janvier 2015 par des Djihadistes.

Une semaine après le carnage, nous assistons plutôt à la naissance, ou à la montée en puissance de deux fronts. ‘’Anti-islamophobes’’ et adeptes de la ‘’liberté d’expression’’ se sont déclarés une guerre à fleurets mouchetés depuis la parution du ‘’Numéro des survivants’’ de Charlie Hebdo (qui s’arrache comme de petit pain), le 14 janvier 2015, avec en grande une, l’image du prophète Mahomet (S.A.W). Ailleurs, on assiste à une volée de bois vert contre l’autre camp.

Ce qui a mis le feu aux poudres…

Protestation au Mali contre la une de Charlie hebdo. Ph: Malijet
Protestation au Mali contre la une de Charlie hebdo. Ph: Malijet

Vendu à plus de 5 millions d’exemplaires, notamment en France, le ‘’numéro des survivants’’ n’a pas fait que des grincements de dents en Afrique, côté ouest. La caricature du prophète des musulmans a occasionné des marches de protestations au Mali, au Sénégal, en Mauritanie, au Niger et au Pakistan où le drapeau français et des effigies du président français sont partis en fumée.

Au Niger, dans les protestations, les choses sont allées de mal en pire. Ph Afp
Au Niger, dans les protestations, les choses sont allées de mal en pire. Ph Afp

Mais la où ça plus fait mal, c’est chez notre très cher président Mahamadou Issoufou qui a vu son pays à feu et à sang. A en croire à des commentaires sur les réseaux sociaux, cette énième caricature du prophète serait à l’image d’un pénis dessiné. Vrai ou faux ? Je n’en sais rien.


Mais il n’en fallait pas plus pour que des Nigériens, très remontés contre les ‘’nanzara’’ (terme pour désigné les blancs en malinké), incendient quatre églises. Bien plus, la colère de mes frères nigériens a occasionné la mort de cinq personnes dans l’affaire #CharlieHebdo. Vous imaginez l’ampleur des dégâts ? Sommes-nous en proie à une guerre des religions ?

En guise de protestation contre la une de Charlie Hebdo  des drapeaux français ont été brûlés à Karachi. Ph: Rtl
En guise de protestation contre la une de Charlie Hebdo des drapeaux français ont été brûlés à Karachi. Ph: Rtl

Pour moi, s’il doit y avoir une troisième guerre mondial, elle devrait avoir lieu contre les terroristes et non entre les chrétiens et les musulmans. C’est pourquoi nous devons faire preuve de beaucoup d’humilité dans les actes qu’on pose. Il ne faut surtout pas pousser jusqu’au dégoût, ne pas se montrer trop fort pour s’attirer plus d’ennemis, plus fort.

Hollande monte en France et chute en Afrique !

Hausse spectaculaire de popularité de François Hollande après les attentats de Charlie Hebdo. | AFP
Hausse spectaculaire de popularité de François Hollande après les attentats de Charlie Hebdo. | AFP

Curieusement, le président François Hollande est monté de plus de 20 points selon les derniers sondages en France où il était au plus bas de l’échelle. Contrairement dans une partie de l’Afrique, où l’homme avait pignon sur rue, il ne serait pas prétentieux de dire que la côte de popularité du N°1 français (à/ou) pourrait baisser de plus de 50 points dans les prochains sondages de « TNS-Sofres » ou « IFOP » sous les tropiques. Faut-il s’en réjouir ?
Des millions de français dans les rues de Paris pour dire non au terrorisme, oui à la liberté d'expression. source Ph: France soir
Des millions de français dans les rues de Paris pour dire non au terrorisme, oui à la liberté d’expression. source Ph: France soir

Je suis d’accord avec la marche des 4 millions de personnes en France, le dimanche 11 janvier 2015, pour dire oui à la liberté d’expression. Mais je dois me rendre à l’évidence que ma liberté à des limites, elle s’arrête là où celle de l’autre commence. Doit-on dire que toutes les croyances sont respectées en France avec la déclaration du N°1 de l’Eglise catholique?
Le pape François a dénoncé la une des survivants de Charlie Hebdo. Ph: Afp
Le pape François a dénoncé la une des survivants de Charlie Hebdo. Ph: Afp

Car le pape François ne croyait pas si bien dire : « Il faut respecter la religion de l’autre ». Sinon, il n’y aura pas de « dialogue entre les religions » comme le préconise la Francophonie. Et cela est plus que jamais une réalité. Si les musulmans considèrent que « caricaturé le prophète Mahomet est un blasphème », il faut accepter cela comme tel. Il ne faut pas aller contre cette ‘’différence’’. « S’exprimer librement est un droit fondamental, mais n’autorise pas à insulter la foi d’autrui », estime le pape, interrogé après l’attaque contre « Charlie Hebdo ».
Caricature d'un internaute sur facebook.
Caricature d’un internaute sur facebook.

D’ailleurs, je voudrais dire à quel point je suis d’accord avec ceux qui disent que « la liberté n’est pas du libertinage ». Nous pouvons éviter les conflits si nous arrêtons de remuer le couteau dans la plaie de l’autre, si nous arrêtons de faire ce que l’autre n’aime pas. Cela n’est pas une faiblesse. C’est le vivre ensemble qui le commande.

Ce qu’il faut éviter !

#JeSuisCharlie parce que je suis contre le #terrorisme et l’#IslamismeRadical. Mais #JeNeSuisPasCharlie si c’est pour créer des tensions, des divisions ou une guerre religieuse dans le monde. C’est le lieu pour moi de rappeler que ce n’est pas la première fois que le journal satirique français fait l’objet d’attaque pour la même cause. En 2011, le journal avait déjà été la cible d’un incendie criminelle qui n’avait pas fait de victimes. Aujourd’hui, en janvier 2015, caricaturistes, journalistes et policiers ont été décimé au sein de la nouvelle rédaction par des jihadistes.

Des têtes fortes de Charlie Hebdo sont tombées suite à l'attentat. Ph DR
Des têtes fortes de Charlie Hebdo sont tombées suite à l’attentat. Ph DR

J’ai mal pour mes confrères. J’ai mal pour toutes les 12 personnes tuées dans cette barbarie. J’imagine que la marche des 5 millions de français ne pourra pas les réveiller, encore la vente du ‘’numéro des survivants’’ à 7 millions d’exemplaires. Mais les Français peuvent atténuer ou stopper le mal en France et soulager cette autre partie du monde en colère, en ne tombant pas dans la provocation.

FBI


Alerte, journalistes cherchent protection à Abidjan !

La une de quelques journaux ivoiriens. Ph: Dr
La Une de quelques journaux ivoiriens. Ph: Dr

Sommes-nous de retour avec les ‘’escadrons de la mort’’ ou du moins les ‘’microbes’’ (la nouvelle appellation), contre les journalistes et dans les rues d’Abidjan ? Je ne sais pas s’il faut utiliser la langue de bois. Sinon, je répondrai « Oui », par l’affirmatif.
https://youtu.be/okKSTwa8q_U
Depuis l’espace caraïbe où j’ai posé mes valises, il y a quelques jours, j’ai été brutalement réveillé par le cri de mes confrères, le lundi 15 décembre 2014. Comme un ‘’rêve cauchemardesque’’, je voyais les ‘’microbes’’ pourchasser les hommes à la ‘’plume, étiquetés’’. Lesquels appelaient les organisations de défense des droits de la corporation à leur secours.
Et c’est dans la matinée que je me rends compte que je n’étais pas aussi maboul lorsque j’aperçois un message annonçant la ‘’fermeture’’ d’un organe de presse à Abidjan après une conférence de rédaction, sous haute protection policière :

« En raison de menaces de mort reçues ce matin (lundi 15 décembre 2014) par des collaborateurs du directeur général de L’Eléphant déchaîné et après une réunion avec le personnel tenue au siège sous protection policière et en attendant d’y voir un peu plus clair et de prendre des mesures sécuritaires, la décision a été prise de suspendre la parution du journal jusqu’au jeudi 18 décembre 2014 ».

Et dire que le même jour, le rapport annuel de la Presse Emblème Campagne (PEC) publié le lundi 15 décembre à Genève, faisait état de la mort d’au moins 128 journalistes dans 32 pays. Voyez-vous ? Ça fait peur parce que le bilan est macabre. Qu’est-ce qui se passe pour que nous soyons dans le viseur des marchands de la mort ? La raison est toute simple. « Ils écrivent du n’importe quoi » ! Ah bon, vous reconnaissez que « c’est du n’importe quoi », et vous voulez continuer de nous utiliser… Qu’à cela ne tienne !

Et pourtant, nous ne sommes plus libres de travailler librement, d’informer librement et de critiquer librement. Oui, quand ‘’ça’’ ne les arrange pas, ils sont les premiers à remuer ciel et terre pour dire que « les journalistes ne font pas leur travail ». Mais quand ils sont logés à la ‘’bonne place’’, pour faire du « n’importe quoi » ils refusent systématiquement qu’on en parle dans la presse.

« Si tu oses », on te fera disparaître comme Désiré Gnonsio Oué en 2013, Jean Hélène en 2003, Guy André Kieffer en 2004… et si tu as la chance, tu seras comme Assalé Tiémoko (journaliste et DG de l’Éléphant Déchaîné) qui ayant échappé de justesse à la mort le vendredi 12 décembre 2014, 72 heures avant les menaces de mort reçu par ses journalistes, n’a eu qu’une cheville tordue.

Assalé Tiémoko Aontoine, patron du journal ivoirien l’Éléphant Déchaîné. Ph: Dr
Assalé Tiémoko Aontoine, patron du journal ivoirien l’Éléphant Déchaîné. Ph: Dr

Son témoignage : « L’affaire est très sérieuse. Les gens m’attendaient dans les environs de mon domicile. Un véhicule de type 4X4 de marque ML320, je ne peux te donner le numéro de la plaque, c’est déjà entre les mains de la justice. Je me rendais au bureau à pieds pour mon émission de 7H52 sur RFI et c’est devant les locaux de la Sodeci à Angré, alors que j’avais des écouteurs dans les oreilles et que j’attendais de traverser la route que ce véhicule qui venait derrière mois alors que je n’étais même pas sur la route, était à deux doigts de me rentrer dedans quand quelque chose m’a dit de me retourner et c’était déjà le contact. Mais grâce à Dieu, par un prompt mouvement, ce sont mes bras qui sont rentrés en contact avec le devant du véhicule et j’ai pu reculer pour éviter qu’il touche une partie vitale de mon corps mais sur le coup, ma cheville s’est tordue. Ayant manqué leur coup, ils ont accéléré en direction du 22è arrondissement. J’ai alors traversé la route et j’avais si mal à la cheville que je ne pouvais plus avancer. C’est en ce moment que j’ai vu le même véhicule revenir en vitesse encore dans ma direction et braquer brusquement à droite dans mon sens mais j’étais derrière une voiture garée devant l’agence SIB et ils ont continué leur chemin, manquant de renverser une femme qui allait au travail. J’ai réussi à relever le numéro de la plaque. Je suis allé au bureau en taxi faire l’émission et après je suis allé à l’hôpital pour une radio de ma cheville. Heureusement, elle n’a révélé qu’un traumatisme du au choc mais pas de déboitement d’os ou de cassure. On m’a prescrit des anti douleurs et je suis rentré à la maison rédiger ma plainte contre les deux occupants du véhicule dont déjà, mes sources m’ont permis de savoir à qui il appartient…».

Que c’est dur d’être journaliste sous les tropiques. Alors que, chaque jour que les jours s’égrènent, en Côte d’Ivoire, nous nous vantons d’être sur le chemin de la démo(n)cratie retrouvée, que l’indice d’insécurité a baissé « jusqu’à 1,18 ». Mais quand on guette les journalistes que diront les gens vers la fin ?

FBI


50 volontaires OIF pour séduire le monde francophone

Le 18 novembre 2014, 50 jeunes (56 % de femmes et 44 % d’hommes) de 18 nationalités, venus de 26 pays de l’espace francophone, issus de la promotion 2014 du programme de Volontariat international de la francophonie (VIF) ont posé leurs valises à Dakar, au Sénégal, pour une session de préparation avant d’aller en mission de 12 mois dans moins de 30 pays, sur les 5 continents.

Les 50 meilleurs jeunes de l’espace francophone (sur 1700 candidatures) ont été réunis à Dakar, capitale du Sénégal, par la Direction de l’éducation et de la jeunesse de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Ce sont les lauréats du programme de Volontariat international de la francophonie (VIF), lancé par l’OIF depuis quelques années. Logés à l’hôtel ‘’Le Virage’’, depuis le 18 novembre dernier, les VIF de la promotion 2014 n’ont pas eu un séjour de tout repos.

Les VIF 2014 ont suivi plusieurs formations lors de la session de préparation de Dakar. © Théo
Les VIF 2014 ont suivi plusieurs formations lors de la session de préparation de Dakar. © Théo

En marge des activités du 15e Sommet de la Francophonie, qui consacre le départ du secrétaire général Abdou Diouf de la tête de l’organisation le dimanche 30 novembre 2014, les VIF de la promotion 2014 ont reçu plusieurs formations sur des modules, notamment le « Volontariat, l’interculturalité, le leadership professionnel, la communication, l’entreprenariat, le développement personnel, prévention Vih-Sida ». Tout cela, avant d’être projeté dans leurs différents pays de mission ou d’affectation.

12 mois d’expérience à l’étranger !

Echanges entre VIF et l'un des organisateurs du prochain Forum de la langue française en 2015 Liège. © Théo
Echanges entre VIF et l’un des organisateurs du prochain Forum mondial de la langue française en 2015 à Liège. © Théo

Selon Monique Vilayphonh, responsable du programme de Volontariat à la direction de l’Education et de la jeunesse au sein de l’OIF l’objectif de cette formation : « C’est de préparer les Volontaires à vivre une expérience interculturelle, de travailler à l’étranger, d’explorer les différents styles de leadership, d’améliorer leurs aptitudes, d’apprendre à travailler en groupe, de développer les principales qualités et le rôle d’un leader, de préparer un projet professionnel, de mieux connaître la Francophonie et la francophonie ».

La Responsable du Programme VIF à l'OIF. © Théo
La Responsable du programme VIF à l’OIF. © Théo

En clair, ces 50 volontaires sont affectés pour une période d’un an sur les cinq continents. Ils vont avoir l’opportunité de mettre en pratique leurs compétences au service d’un projet qui servira aussi bien leur structure d’accueil que leur propre parcours professionnel et personnel.

Les VIF ont formé des sous groupes pour travailler durant la session de préparation à Dakar. © Théo
Les VIF ont formé des sous-groupes pour travailler durant la session de préparation à Dakar. © Théo

Mais avant, soulignons que les 10 journées des 50 VIF de la promotion 2014, au pays de la Téranga, n’ont pas été rythmées, seulement, par les cours en classe. Le lundi 24 novembre, ils ont été au Grand théâtre national de Dakar, pour prendre part à l’inauguration du village de la Francophonie, par le premier ministre sénégalais Mohamed Ben Abdallah Dione, et l’administrateur de l’OIF, Clément Duhaime. Profitant de l’occasion, le numéro 2 du secrétaire général sortant, Clément Duhaime et le directeur de l’Education et de la jeunesse de l’OIF, Ma-Umba ont rencontré les 50 VIF. Ces deux responsables se sont familiarisés avec les jeunes qu’ils appellent les ‘’futurs leaders’’ de l’espace francophone.

En attendant le départ…

L'Administrateur de l'OIF, Clément Duhaime a rencontré les VIF au Village de la francophonie, en marge du 15ème Sommet à Dakar. © Cyril Bailleul-OIF
L’Administrateur de l’OIF, Clément Duhaime a rencontré les VIF au Village de la francophonie, en marge du 15e Sommet à Dakar. © Cyril Bailleul-OIF

En attendant de rencontrer le N°1 de la Francophonie (avant le choix de Michaëlle Jean), Abdou Diouf, et les opérateurs directs ou partenaires de la Francophonie, notamment TV5-Monde, la Confejes, la Confemen et l’AUF les jeunes volontaires n’ont pas manqué de se fondre dans la capitale pour faire du tourisme.

Les VIF 2014 n'ont pas boudé leur plaisir en allant sur l'île de Gorée. © Théo
Les VIF 2014 n’ont pas boudé leur plaisir en allant sur l’île de Gorée. © Théo

Accompagnés d’anciens VIF, de retour d’une visite guidée sur l’île de Gorée, des sous-groupes se sont constitués, soit pour se rendre au Monument de la renaissance africaine (15 étages), soit pour voir de visu le ‘’Lac Retba’’, plus connu sous le nom de ‘’Lac Rose’’. Un site touristique qui doit sa renommée à sa teinte qui vire du rose au mauve en fonction de l’intensité des rayons solaires.

Après l'île de Gorée, le Lac rose est l'endroit le plus visité au Sénégal. Ph: DR
Après l’île de Gorée, le Lac rose est l’endroit le plus visité au Sénégal. Ph: DR

A écouter certains d’entre eux, « c’est le moment de profiter de Dakar, parce que bientôt ce sera les missions de 12 mois hors du pays ou du continent d’origine où il va falloir bien travailler pour mériter la confiance de son lieu d’affectation». Tout en gardant à l’esprit que « ce qui se passe à Dakar, reste à Dakar« .

Des VIF 2014 au sommet du Monument de la renaissance africaine à Dakar. © FBI
Des VIF 2014 au sommet du Monument de la renaissance africaine à Dakar. © FBI
Le Monument de la Renaissance Africaine (MRA), la nuit à Dakar. © FBI
Le monument de la Renaissance africaine (MRA), la nuit à Dakar. © FBI

Notons que les 50 VIF, de 18 nationalités différentes, iront en mission dans 26 pays francophones. Ils sont considérés comme « la crème des crèmes », dont votre serviteur FBI (la recrue de la Côte d’Ivoire). A en croire, les responsables dudit programme, sur plus de 1700 candidatures reçues, ce sont les meilleurs qui ont été sélectionnés sur la base de leurs compétences, leurs qualifications et leur motivation d’aller à la rencontre d’autres cultures.

Bon à savoir : Michaëlle Jean, nouvelle patronne de l’OIF

C’est la deuxième fois que le Sénégal abrite un Sommet de la Francophonie. Une rencontre qui a eu pour thème « Femmes et jeunes en francophonie : vecteurs de paix et acteurs de développement ». C’est le quatrième sommet en Afrique, après 1989 à Dakar (3e Sommet), 1995 à Cotonou (6e Sommet), 2004 à Ouagadougou (10e Sommet).

A l'ouverture du XVème sommet de la Francophonie à Dakar, une trentaine de chef d'Etat et de gouvernement était présente. © OIF
A l’ouverture du XVe sommet de la Francophonie à Dakar, une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement était présente. © OIF

Si depuis le 24 novembre, les activités du XVe sommet se tenaient officiellement au Grand Théâtre national, baptisé ‘’Village de la francophonie’’, il faut dire qu’elles avaient déjà commencé le 22 novembre avec la compagnie de ‘’Théâtre Royal Luxe’’, parrainée par l’Institut français. Elle animait différents quartiers populaires avec le spectacle ‘’Dakar-Dakar’’, tandis que des compétitions sportives se déroulaient à ‘’Fass’’, ‘’Ouakam’’ et ‘’Pikine’’.

Pour ce qui est de la tenue du Sommet, c’est le Centre international de conférence de Diamniadio (CICD), rebaptisé Centre international de conférence Abdou Diouf (Cicad) par le président Macky Sall, qui a accueilli l’événement mondial, le samedi 29 novembre 2014, à l’ouverture de la rencontre. Un hommage que le numéro un sénégalais a voulu rendre à l’homme d’Etat qui a servi le monde francophone pendant 12 ans (2002 à 2014).

Suite au choix de la canado-haïtienne, Michaëlle Jean à la tête de l'OIF. © OIF
Suite au choix de la Canado-Haïtienne, Michaëlle Jean à la tête de l’OIF. © OIF

Pour sa succession, cinq candidats étaient à la ‘’manœuvre’’. Au cours de la matinée du dimanche 30 novembre, jour de l’élection du nouveau SG de l’OIF, le nom de la candidate canadienne d’origine haïtienne, Michaëlle Jean, était sur toutes les lèvres. Au finish, un consensus s’est fait autour de sa personne. Elle a été élue nouvelle secrétaire générale de l’OIF.

Née en Haïti en 1957, Michaëlle Jean a grandi au Canada où sa famille s’est réfugiée, fuyant le régime Duvalier. Elle a été universitaire, avant de devenir journaliste et animatrice à la télévision publique. De 2005 à 2010, elle a occupé le poste honorifique de gouverneure générale du Canada (renonçant de ce fait à sa nationalité française acquise par mariage).

L’une des premières à se lancer en campagne, elle avait misé sur son profil multiculturel pour gagner. Son projet pour la francophonie est surtout culturel et économique, nous dit-on. Bon vent au successeur de Diouf, qui va devoir mener le combat d’une « francophonie économique », après celui de la diversité culturelle.

FBIYAY

Lien sur la « Stratégie jeunesse de la Francophonie 2015-2022 » adoptée au XVè Sommet de Dakar

Un aperçu de l'article, sur la Session de formation de la Promotion VIF2014 à Dakar, dans le quotidien ivoirien "Le Mandat".
Un aperçu de l’article, sur la Session de formation de la Promotion VIF2014 à Dakar, dans le quotidien ivoirien « Le Mandat ».


L’ONU lance la traque des mercenaires des crises ivoiriennes

Des experts de l’ONU révèlent l’utilisation des mercenaires dans les crises ivoiriennes. Ils exhortent le gouvernement à traquer les auteurs en vue de mettre fin à ce phénomène transfrontalier.

Flash-back sur les années de braise en Côte d’Ivoire. Certes, les crises ivoiriennes sont derrière, mais, les politiques vont ‘’forcément’’ s’inspirer de ces quelques pages sombres et tristes de l’histoire du pays pour éviter de retomber dans les mêmes erreurs. Des agissements du passé qui ont emmené les Ivoiriens à s’entretuer.

C’est dans ce souci d’aider la « terre d’Eburnie » à panser ses plaies, qu’un groupe de travail de l’Organisation des Nations unies donc des experts indépendants ont séjourné durant quatre jours en Côte d’Ivoire. Ce séjour abidjanais a été riche en rencontres avec des membres du gouvernement, des députés, des autorités judiciaires, des représentants de la société civile, la communauté diplomatique et des agences onusiennes.

A l’issue de ces entrevues, Patricia Alias et Anton Katz  du  groupe de travail onusien ont reconnu que lors de la rébellion armée de 2002 et la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire, les parties en conflit ont eu recours à des mercenaires. L’information a été livrée, le vendredi 10 octobre 2014.

Selon eux, « les informations sont très cohérentes, tous les rapports disent qu’il y a eu des mercenaires, des milices et des groupes armés qui ont lutté des deux côtés, pendant les deux crises ».

Des recommandations…

Au dire de ces experts en 2002, sous la présidence de Laurent Gbagbo, une rébellion armée favorable à Alassane Ouattara a coupé littéralement la Côte d’Ivoire en deux parties pendant près d’une décennie. Les élections de sortie en 2010 ont été marquées par des violences ponctuées par une guerre entre forces pro-Gbagbo et forces pro-Ouattara qui ont fait au moins 3 000 morts dans le pays.

Face à une telle situation, le groupe de travail qui affirme n’avoir eu aucune preuve de la présence de mercenaires aux mains de la justice ivoirienne a invité le gouvernement à « renforcer le processus d’enquêtes relatives aux violations des droits de l’homme, à poursuivre leurs auteurs et à s’assurer que les victimes obtiennent réparation ». Tout en insistant sur le ‘’phénomène transfrontalier’’ du mercenariat, le groupe de travail onusien croit savoir qu’il « ne peut être combattu qu’avec l’étroite collaboration avec d’autres pays en particulier les pays limitrophes ».

Pour ce faire, les envoyés des Nations unies ont recommandé à la Côte d’Ivoire et aux pays ouest-africains de « renforcer leur coopération régionale afin de lutter contre les mercenaires et leur impact négatif sur les droits de l’homme ». Non sans recommander, également, l’adoption de la Convention internationale contre le recrutement, l’utilisation, le financement et l’instruction de mercenaires. Ce travail entamé par le groupe onusien vise à présenter un rapport de sa mission avant septembre 2015, au Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

FBI


Le jour où j’ai pris les armes de l’armée française…

Après 12 ans, l’Opération Licorne va prendre fin le 31 décembre 2014. Mais les soldats français ne quittent pas le sol ivoirien. On annonce la montée en puissance de la force qui travaillera dans le cadre d’une Force d’intervention d’urgence sous-régionale, à partir de 2015. C’est dans le souci de conserver leur aptitude à un engagement immédiat, que les militaires et journalistes ont été emmenés sur un champ de tir pour une manœuvre militaire. Mon reportage !

Arrivée des journalistes et diplomates, qui pour la plupart ont été transportés par char sur le champ de tir. Ph: FBI
Arrivée des journalistes et diplomates, qui pour la plupart ont été transportés par char sur le champ de tir. Ph: FBI

Lomo Nord. Situé à 4 heures de route d’Abidjan, dans le département de Toumodi, ce village abrite le camp Lieutenant-colonel Saboret (Lcl) de l’Armée française en Côte d’Ivoire. Cette emprise de la force Licorne est un complexe permettant d’effectuer des tirs à toutes les armes (missiles et mortiers 81 et 120) ainsi qu’aux armes de bord jusqu’au canon de 105 mm et à partir d’hélicoptères. C’est sur ce terrain, une savane herbeuse, qu’a lieu ce vendredi 26 septembre 2014, une démonstration de tirs réels des militaires français.

Le colonel Paul Sanzey, Commandant la Force Licorne, donne les consignes aux invités du jour. Ph: FBI
Le colonel Paul Sanzey, Commandant la Force Licorne, donne les consignes aux invités du jour. Ph: FBI

C’est en présence d’une dizaine de journalistes de la presse écrite, de la Radio et de la télévision ivoirienne (Rti), convoyés dans la matinée, que la manœuvre débute pour environ 50 minutes. Dans son mot de bienvenue, le colonel Paul Sanzey, Commandant la Force Licorne, indique que la démonstration de ce jour vise à donner un aperçu d’un mode opératoire possible, la reconnaissance offensive en terrain ouvert, modulable en fonction de la menace identifiée, du terrain et, plus généralement du cadre d’engagement. Il insiste également sur la combinaison des effets des feux et de la manœuvre, qui sont la plus-value d’une armée moderne et la clef de sa capacité de dissuasion conventionnelle.

Effroyable scène…

Avec des casques et jumelles, diplomates et journalistes assistent à la manœuvre militaire. Ph: FBI
Avec des casques et jumelles, diplomates et journalistes assistent à la manœuvre militaire. Ph: FBI

« La séance à laquelle vous allez assister aujourd’hui, est une manœuvre à tirs réels mettant en œuvre l’ensemble de la gamme de moyens dont dispose la Licorne à l’heure actuelle. Organisés pour l’exercice sur la base d’un sous-groupement tactique interarmes à dominante infanterie, ces moyens permettent de remplir une palette large de mission allant de l’assistance aux forces armées ivoiriennes à l’engagement sur des théâtres de combat », explique le Commandant de la force Licorne (Comandfor).

Les tireurs d'élites (Te) ont joué leur partition. Ph: FBI
Les tireurs d’élites (Te) ont joué leur partition. Ph: FBI

Comme scenario, sur le champ de tir, les unités reçoivent une mission de reconnaissance offensive sur un axe situé dans la vallée de Lomo Nord. Le volume de force engagé est celui d’un sous-groupement tactique interarmes, à dominante infanterie avec des appuis. C’est-à-dire : d’une section d’infanterie sur un Véhicule de l’avant blindé (Vab), d’un peloton blindé sur ‘’Erc’’ 90 et Véhicule blindé léger (Vbl). Celui-ci est composé d’une section appui avec un groupe missile Antichar (Milan), d’un groupe mortier de 81 mm et d’une équipe de tireurs d’élite (Te). L’ennemi à rencontrer sera d’environ 80 éléments, avec plusieurs blindés.

En compagnie du Commandant de la Licorne, le ministre ivoirien Paul Koffi, sous le charme de la démonstration. Ph: FBI
En compagnie du Commandant de la Licorne, le ministre ivoirien Paul Koffi, sous le charme de la démonstration. Ph: FBI

Le sous-groupement qui manœuvre, est composé d’unités appartenant au 27ème Bataillon de Chasseurs Alpin d’Annecy (brigade d’infanterie de Montagne) et du Régiment d’infanterie de Chars de Marine de Poitiers (9ème Brigade d’Infanterie de Marine). Il était placé pour la durée de l’exercice, sous les ordres du Capitaine Aurélien de la Soujeole du 27ème Bataillon BCA.

L'ambassadeur du Canada, Chantal de Varennes, prête à prendre une arme. Ph: FBI
L’ambassadeur du Canada, Chantal de Varennes, prête à prendre une arme. Ph: FBI

La manœuvre a consisté, pour lui, à dérouler l’avancée de ses unités sans se laisser retarder. Toute résistance rencontrée devait être traitée immédiatement, et l’action de l’unité relancée au plus vite. Il s’agit, au fond, de bousculer l’ennemi en jouant de la complémentarité des unités et des différentes armes disponibles. C’est ce spectacle aux bruits assourdissants, commenté au fur et à mesure par le Comandfor de la Licorne, qui a été offert aux autorités ayant effectué le déplacement. Au nombre desquels, le ministre ivoirien en charge de la Défense, Paul Koffi Koffi, des ambassadeurs dont Georges Serre de la France en Côte d’Ivoire, Chantal de Varennes du Canada, Davide Tonge de la Grande-Bretagne, et des diplomates de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Espagne, des Etats-Unis d’Amérique et de l’Union européenne.

Ce qui m’a marqué !

L'ambassadeur de la France, Georges Serre, face à une arme lourde. Ph: FBI
L’ambassadeur de la France, Georges Serre, face à une arme lourde. Ph: FBI

C’est à la fin de la manœuvre militaire, au moment d’effectuer une visite guidée sur la zone de tir pour avoir une idée précise du matériel de guerre et les hommes qui les manœuvrent, que j’ai pris les armes de l’armée française. Je n’étais pas la seule personne à le faire. D’éminentes autorités que j’ai citées se sont également saisies d’une arme pour, juste, apprécier l’engin mortel fabriqué par les occidentaux. Ainsi, la Licorne venait de nous présenter sa nouvelle force de frappe ! Mais quel intérêt pour nous, la Côte d’Ivoire, de participer à une opération de charme ?

Le ministre ivoirien chargé de la Défense, répondant aux questions des journalistes, à la fin de la manœuvre. Ph: FBI
Le ministre ivoirien chargé de la Défense, répondant aux questions des journalistes, à la fin de la manœuvre. Ph: FBI

A la question des journalistes de savoir si cet exercice de la Force Licorne s’inscrirait dans le sens d’un lobbying pour rééquiper l’armée ivoirienne, qui souhaite la levée de l’embargo sur les armes, le ministre ivoirien en chargé de la Défense a été on ne peu plus clair : « Bien sûr. Nous avons besoin de rééquiper l’Armée ivoirienne, notamment la gendarmerie et la police. Ce sont les forces de première et deuxième catégorie, mais aussi l’armée régulière. La levée de l’embargo est partielle. Mais il y a un armement auquel nous pouvons disposer. Naturellement, il est bien de voir la qualité de ces armes qui ont été mises en œuvre par les soldats de la Licorne ». Vous avez tout compris. La Côte d’Ivoire se repositionne dans les armes…

FBI


Côte d’Ivoire, le projet de candidature unique ne fait pas l’unanimité

L’appel du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié, à soutenir la candidature unique du Président Ouattara, candidat du Rassemblement des républicains (Rdr) en 2015, ne fait pas l’unanimité. A travers une déclaration, le Mouvement des forces d’avenir (Mfa), membre de l’alliance au pouvoir, refuse de se laisser dicter une ‘’ligne de conduite’’ sur le sujet.

Cinq jours après avoir « pris acte de la déclaration du Président Henri Konan Bédié », appelant à soutenir la candidature du Président Alassane au sein du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), le 17 septembre 2014, les choses ont pris une autre tournure au Mouvement des forces d’avenir (Mfa).

Dans une déclaration invitant les membres du Bureau politique à une rencontre « exceptionnelle », le mardi 23 septembre, le parti dirigé par Innocent Anaky Kobenan se dit ‘’indigné’’ par l’« Appel de Daoukro ». Selon lui, le Mfa est ‘’autonome’’ et ne peut se ‘’laisser dicter une ligne de conduite’’ sur un sujet aussi important qu’une présidentielle par le leader d’un autre parti. Surtout, a-t-il souligné, lorsque la direction du MFA n’a été ni informée, ni consultée. Le comble, le discours de Bédié a été prononcé au cours d’une manifestation à laquelle le Mfa dit n’avoir pas été invité. « L’appel de Daoukro ne touche donc pas le Mfa et ne l’engage en rien », a déclaré Anaky. D’ailleurs, l’homme ne s’arrête pas en si bon chemin.

Le président-fondateur du Mfa, qui se dit signataire de l’alliance politique du Rhdp née officiellement le 18 mai 2005 à Paris, croit savoir que la « Convention jumelée du Pdci et du Rdr au sein du Rhdp » annoncée par le Président Bédié jette « le trouble dans ta lecture politique du parcours du Rhdp depuis la victoire aux élections présidentielles de 2010 et surtout depuis le 11 avril 2011 où le pouvoir d’Etat est revenu effectivement à Alassane Ouattara, élu avec l’appui de tout le Rhdp ». Et, à l’ancien député de Kouassi-Datékro de s’interroger : « Daoukro ne vient-il pas confirmer, par la voix autorisée du Président Konan Bédié, que le Rhdp nouveau, se ramène qu’aux seuls deux partis, le Pdci et le Rdr ? ».

Que de récriminations…

En 2010, le Rhdp a fait gagné le président Ouattara. Ph; Dr
En 2010, le Rhdp a fait gagné le président Ouattara. Ph; Dr

C’est pour tenter de trouver des réponses appropriées que l’ancien ministre des Transports va convier ses ‘’camarades’’ du Bureau politique du Mfa à ‘’se prononcer sur la présence du Mfa en tant que parti politique au sein du Rhdp’’. « Tu devras le faire librement, sans aucune contrainte, et sans te laisser brider par des considérations matérielles ou pratiques qui ne font jamais avancer ni les partis politiques, ni les Etats. (…) Camarade, même si le parti pris inique à l’endroit du Mfa alimente chez toi une colère et une indignation totalement légitimes, tu devras faire l’effort de dépasser le marigot du partage des dépouilles pour te placer dans un cadre purement politique et national ; car c’est d’abord et avant tout, l’intérêt de la Côte d’Ivoire et de ses populations, surtout les plus modestes et démunies, qui ont toujours porté le Mfa », indique-t-il dans la déclaration publiée le lundi 22 septembre.

Au dire du président Anaky, cela fait plus de deux années que trois des partis de l’alliance Rhdp (Pdci, Mfa, Udpci) réclament des « réglages » au chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Car, a-t-il dénoncé, l’option initiale de « rattrapage » a fait la part « abusivement belle » au Rdr et à ses alliés dans le partage effectif des responsabilités au sein de l’appareil d’Etat. « C’est à cette aune que tu es à ce jour invité à évaluer l’alliance du RHDP aujourd’hui au pouvoir et à laquelle le MFA appartient. Mais nos soucis sont-ils également partagés ? Sommes-nous sensibles aux mêmes frémissements de notre société et de notre peuple ?», s’est doublement questionné le N°1 du Mfa.

Il déplore le fait que ni le chef de l’Etat, ni le Président Bédié, président du Présidium du Rhdp, n’ont évoqué un quelconque manquement du Mfa ou de ses dirigeants à la longue lutte commune dans l’opposition, entre 2005 et 2010, « le Mfa n’a été associé en rien à l’exercice du pouvoir Ouattara/Rhdp, en dépit des nombreuses interpellations ». Et pourtant, révèle Anaky : « le 26 novembre 2012, lors de sa tournée dans le Zanzan, le Président Alassane Ouattara, à l’escale de Koun-Fao, a assuré qu’il n’y avait aucun problème entre le président du MFA et lui. Mais rien n’a suivi jusqu’à ce jour, deux autres années plus tard ».

En attendant les conclusions de son Bureau politique de ce jour, le Transitaire tient à rappeler que « c’est à la Convention du parti, prévue fin 2014, que le Mfa adopterait une décision quant aux élections présidentielles à venir, étant entendu, qu’a priori, et comme pour toute formation politique digne de ce nom, l’option de base est la présentation d’un candidat propre aux élections ».

FBI


Tournée présidentielle, Ouattara sort l’épée

Suite au retrait prématuré du parti de Laurent Gbagbo de la Commission électorale, le chef de l’Etat Alassane Ouattara, menace de faire organiser l’élection présidentielle de 2015 par le ministère de l’Intérieur.

Après moult tergiversations, le principal parti d’opposition de Côte d’Ivoire, le Front populaire ivoirien (FPI) a décidé de se retirer de la Commission électorale indépendante (CEI). A l’issue d’un ‘’vote serré’’, organisé le samedi 13 septembre 2014, par le Comité central du FPI, 53 % (138) des partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo contre 47 % (119) ont dénoncé l’élection de Youssouf Bakayoko à la présidence de la CEI.

Arrivée du Président Ouattara à Daoukro. Ph: Abidjan.net
Arrivée du président Ouattara à Daoukro. Ph: Abidjan.net

Alors que la première vice-présidente de l’Alliance à laquelle appartient le FPI, l’AFD (Alliance des forces démocratiques), Danièle Boni Claverie, avait déclaré, un peu plus tôt, lors d’une conférence de presse qu’il n’est pas question pour eux de ‘’démissionner’’ ou de ‘’quitter’’ la CEI. « Tant que nous n’aurons pas été entendus, nous suspendons la participation de nos représentants (FPI et AFD, ndlr) aux travaux de la Commission. Il ne s’agit pas pour eux de démissionner ou de quitter la CEI. Pour l’heure, l’alliance reste ouverte à toute reprise des discussions. Nous souhaitons que le gouvernement veuille bien respecter ses engagements et que tous les discours officiels sur la transparence ne demeurent point au stade des intentions ». Malgré cet « engagement »de l’ancienne ministre de la Communication ivoirienne, le parti fondé par Laurent Gbagbo a claqué la porte de la CEI pour de bon ! Une attitude qui fâche le président de la République, Alassane Ouattara.

Les caciques du Fpi, lors d'une Convention au Palais de la culture de Treichville.
Les caciques du FPI, lors d’une Convention au Palais de la culture de Treichville.

Dans la région du Iffou, où il était en tournée, le numéro 1 des Ivoiriens n’a pas porté de gants pourassener ses vérités à l’opposition. Répondant à ses ‘’détracteurs’’, notamment le FPI, qui pensent que le « malheur » est arrivé en Côte d’Ivoire (en 2010) par la faute de Youssouf Bakayoko, le chef de l’Etat dit « heureux » de la réélection de celui-ci à la présidence de la CEI. Puis, il a tapé du poing sur la table. L’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) a surtout demandé à l’opposition d’arrêter d’intoxiquer les populations ivoiriennes à ce sujet. « En cessant de faire croire que M. Youssouf Bakayoko est à la base de la crise postélectorale que notre pays a connue ». Pour lui, Youssouf Bakayoko, ancien ministre des Affaires étrangères, qui a été nommé à la tête de la Commission électorale, en février 2010 par Laurent Gbagbo, est un diplomate chevronné et expérimenté qui a fait du bon travail à la tête de la CEI.

 

En 2010, les partisans de Laurent Gbagbo ont tenté de bloquer les résultats de l'élection présidentielle. Ph: Dr
En 2010, les partisans de Laurent Gbagbo ont tenté de bloquer les résultats de l’élection présidentielle. Ph: Dr

Bien que les lieutenants de l’ex-président ivoirien, à La Haye, lui avaient pointé le fusil sur la trempe, révèle Alassane Ouattara, l’homme a pris son courage à deux mains pour donner les « bons résultats » de la présidentielle de 2010. « On lui a mis un fusil sur la trempe pour l’obliger à donner de faux résultats. Il leur a dit : « Mais si vous me tuez, qui va donner les résultats ? ». C’est comme ça qu’il a échappé à la mort et ensuite il a été exfiltré et a donné les résultats », rapporte un communiqué du service communication de la présidence ivoirienne rendant compte d’une audience accordée aux cadres et autorités traditionnelles du Iffou par Alassane Ouattara le lundi 15 septembre à Daoukro, dans la résidence de son allié au sein du RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix), Henri Konan Bédié.

D’ailleurs, tout en plaidant pour un second mandat, le cinquième président de la République de Côte d’Ivoire a menacé de mettre fin à la mission de la CEI en confiant l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur, si l’opposition continue de faire montre de sa ‘’mauvaise foi’’. Car, au dire du président Ouattara, « il n’existe pas de Commission électorale dans une démocratie ». Selon lui, « la Commission électorale est créée dans les pays en crise, les pays où il est nécessaire de mettre tout le monde ensemble pour palabrer« . Or, en Côte d’Ivoire, croit savoir Ouattara, il n’y a plus de palabres. « (…) Les élections de 2010 ont été reconnues par la communauté internationale et si ça continue, je laisse de côté la Commission électorale et je demande au ministère de l’Intérieur d’organiser les élections ».

Meité Ben Rassoul, partisan de ''Ib'', en exil au Ghana. Ph: Dr
Meité Ben Rassoul, partisan de  »Ib », en exil au Ghana. Ph: Dr

Cette réaction du président Ouattara, n’a pas laissé de marbre certains de ses concitoyens en exil au Ghana, à Tema. Très remonté, Timité Ben Rassoul, l’un des fidèles du sergent-chef Ibrahim Coulibaly alias ‘’Ib’’ (tué à Abobo pendant la crise postélectorale) ne croyait pas dénoncer la ‘’nouvelle posture’’ du chef de l’Etat, qui sort, désormais, du ton mesuré en brandissant l’épée contre l’opposition. « Les propos tenus hier à 19 h30 le 16 septembre 2014 par le P.R. Ouattara me désolent. Je refuse de croire qu’il était sincère en affirmant que si le FPI, la société civile et l’Eglise catholique se retiraient de la CEI, qu’il demanderait au ministre de l’Intérieur d’organiser les élections. Je note qu’une telle affirmation ne reflète pas sa personnalité encore moins sa volonté de réconcilier les Ivoiriens. J’ai l’impression que de nombreux conseillers de Ouattara ont peur de le conseiller. Ou bien Ouattara ne les écoute pas, ou bien les gens se résignent à le conseiller. Si j’étais l’un de ses conseillers, il y a certainement longtemps qu’il m’aurait chassé », martèle Ben Rassoul, sur sa page Facebook.

Pour lui, ‘’la disparition de la CEI constituera un repli démocratique’’. L’ex-compagnon d’Ib pense que « ni la société civile, ni l’Eglise catholique n’étaient dans la CEI qui a porté Ouattara au pouvoir ». Comme quoi, « l’opposition ne se limite pas au FPI ». « Autant de faits qui me renforcent dans la conviction que prononcer de tels discours choquants est oiseux et inopportun…même s’il reste entendu que Ouattara mérite un deuxième mandat ». Sans commentaire !

FBI


Côte d’Ivoire: les hommes de Ouattara donnent un « mauvais signale » avant 2015

C’est terminé. Le parti du président Alassane Ouattara, le Rassemblement des républicains (Rdr), a bouclé le vote de ses secrétaires départementaux, le samedi 6 septembre 2014. Au total, ce sont 120 nouveaux ‘’soldats’’ qui ont été élus par les militants du parti au pouvoir pour un nombre d’année indéterminé. Malheureusement, cette élection interne, qui devait sonner la mobilisation des militants du Rdr, à 13 mois de la présidentielle de 2015, a enregistré un faible taux de participation. Retour sur ce qu’on pourrait qualifier de boycott.

Rideau sur l’élection des nouveaux secrétaires départementaux du Rassemblement des républicains (Rdr). Dans l’ensemble, selon la direction du parti au pouvoir, le scrutin s’est déroulé dans de « bonnes conditions ». Or, il y avait trop de récriminations sur « la ‘’vieille’’ liste électorale (celle de 2008) qui a été imposée par le ministre Kafana Koné Gilbert, Secrétaire général adjoint chargé de l’organisation, de l’administration et du patrimoine ».

Cependant, le suffrage exprimé, par rapport au nombre d’inscrits, n’était pas l’effet escompté. L’on a assisté à une sorte de boycott de la part des électeurs, plutôt qu’à une mobilisation. Comme si l’enjeu n’était pas de taille. Alors que 239.000 électeurs étaient attendus, sur l’ensemble du pays, pour le renouvellement des premiers responsables locaux du parti Orange.
Ces derniers, bien que connus d’avance, à savoir « les commissaires politiques, les responsable Rjr, Rfr, les membres des bureaux de section et les 6 membres de chaque Comité de base » n’ont pas effectué le déplacement comme il fallait s’y attendre dans les bureaux de vote. A en croire une source proche de la direction du Rdr, à la rue Lepic, « la moitié des 239.000 électeurs n’ont pas voté ». Vrai ou faux ?

Le vide constaté…

Les militants du Rdr ne se sont pas mobilisés pour l'élection de leur responsable locaux. Ph: Dr
Les militants du Rdr ne se sont pas mobilisés pour l’élection de leur responsable locaux. Ph: Dr

A la vérité, le vide constaté le jour du vote dans plusieurs grands départements, considérés comme le bastion du Rdr, confirment l’assertion de notre source. A San-Pedro par exemple où il y avait 6 candidatures, sur 3.451 inscrits, seulement 749 ont pris part au vote, qui s’est soldé par la victoire de Bamba Mamadou. Même si le taux de participation s’est donc avéré très faible avec 22,97% dans la cité balnéaire.

Pareil du côté d’Abobo, l’une des grandes communes d’Abidjan avec un grand nombre d’électeurs. Sur les 10.639 inscrits dans la commune martyre, seulement 2.461 électeurs ont voté, dans les 7 lieux de vote, soit un taux de participation de 23,13% pour départager les 9 candidats en lice pour le poste de secrétaire départemental. Où, la liste ‘’Emergence’’ conduite par Yéo Klotcholoma a eu le dessus.

C’est tout comme à Yopougon. Seulement 27,7% des 10.604 électeurs se sont rendus dans les six lieux de vote pour choisir leur nouveau chef. Enfin de compte, Imbassou Ouattara a été réélu comme secrétaire départemental du Rdr. Même son de cloche du côté de Cocody. Dans cette commune chic, où 8 candidatures se sont déclarées, ce n’était pas la grande affluence. Les militants n’ont pas répondu à l’appel du parti. Seulement 24,5% des 1.126 inscrits ont fait le déplacement dans les bureaux de vote. L’élection s’est soldée par la victoire de la liste ‘’Réconciliation et nouvelle gouvernance’’ conduite par Diaby Ben Idrissa ET Koalla Célestin.

…rime avec les faibles taux!

Même ton à Adjamé. Sur les 4.000 électeurs, seuls 1.500 ont jugé le bien-fondé de cette élection du nouveau secrétaire départemental, en allant voter les 4 candidats. Ce qui, finalement, a vu la victoire de Soumahoro Farikou. Adiaké ne fait pas l’exception. Sur les 581 inscrits, 280 électeurs ont accompli leur devoir, soit 48,19% de taux de participation. Ce sont donc 42% des 581 qui ont choisi Kacou Edouard, candidat à sa propre succession, comme leur secrétaire départemental.
A Botro, sur un total de 787 inscrits, seulement 301 ont pris effectivement part au vote, soit un peu plus de 30% du suffrage exprimé où Kouadio Yao s’est taillé la part du lion. Il en est de même à Bouaké, dans cette grande localité où 7 candidats étaient en lice, le suffrage exprimé n’a été que de 27% avec l’élection de Ba Karamoko. Du côté de Yamoussoukro, la capitale politique, on s’attendait aux 2.200 inscrits. Mais seulement 758 ont exprimé leur vote, soit 34,45% de taux de participation.

A l’exception de quelques localités comme Toumodi avec 869 inscrits, 827 ont décidé de voter à 100% Mme Tamini Adjoua N’Gôh, soit un taux de participation élevé à 95,17%. Comme on le voit, dans la quasi-totalité des 120 localités à pourvoir, il n’y a pas eu d’engouement véritable pour l’élection des secrétaires départementaux du Rdr. Qu’est-ce qui peu bien expliquer cela ? Pourquoi les militants sont restés couchés, au lieu d’aller voter ? Devant autant d’interrogation, des proches de Ouattara ont trouvé quelque chose à dire. Et selon eux, la raison de ce ‘’boycott’’ est toute simple : « c’est parce que le jeu était pipé dans plusieurs endroits. La liste électorale était favorable aux anciens départementaux, candidats à leur propre succession ».

Qu’est-ce qui a provoqué ?

Dans la ‘’Cour commune’’, une fora du Rdr sur Facebook, gérée par l’honorable Mah Sogona Bamba, Alayi Konarey est sans appel. Selon ce « adorateur, qui « adore » Alassane Dramane Ouattara », la direction du Rdr a fait la part belle aux départementaux sortants en refusant d’actualiser la liste électorale qui date de 2008. « Devant cette situation, l’on est amené à se demander si les élections départementales ne vont pas au contraire cristalliser les positions », s’est interrogé Alayi Konarey.

Les statistiques des élections, publiées par le journal proche du Rdr, Le Patriote. Ph: Dr
Les statistiques des élections, publiées par le journal proche du Rdr, Le Patriote. Ph: Dr

A l’en croire, la plupart des secrétaires départementaux, candidat à leur propre succession, ont été élus sur la base de l’ancienne liste électorale. « En effet, les sortants qui étaient pour la plupart décriés par la base ainsi que leurs bureaux sont ceux-là mêmes qui étaient appelés à aller voter et qui constituaient le collège électoral. Dans ces conditions, peut-on croire que la direction voulait réellement donner le pouvoir aux militants de base?», s’est encore interrogé Alayi Konarey, avant de répondre en ces termes :

« Assurément non et je gage que les jours à venir me donneront raison car une bataille s’engagera entre les militants de base et leurs « responsables » qui sont réhabilités par une liste grâce à laquelle des morts ont voté, des personnes ont commis un délit d’usurpation d’identité et des militants moyennant des sommes d’argent ont accordé leur suffrage donnant ainsi une nouvelle habitude aux militants qui désormais demanderont, ce qu’on leur donne pour aller voter », a décrié l’internaute proche du pouvoir Ouattara.

Au dire de Alayi Konarey « les élections départementales, avec une liste favorable aux sortants est simplement le meilleur moyen que la direction a trouvé pour diviser les militants et réhabiliter tous les anciens départementaux partis en indépendants ». C’est à croire que le boycott observé par les militants à travers cette élection des départementaux démontre qu’ils n’étaient pas en phase avec la plupart des prétendants et la direction du parti.

Et pourtant, le parti du président Ouattara, le Rdr, s’attendait à une forte mobilisation de ses militants pour donner les prémisses d’une éventuelle réélection de leur mentor. A cette allure, faut-il s’attendre à une surprise en 2015 ? Le moins qu’on puisse dire, le Rdr doit revoir sa copie à l’endroit des militants au risque de préparer un fiasco. Sinon, comme aimait à dire l’ex-président Gbagbo, « le temps est l’autre nom de Dieu ».

FBI


À Abidjan, l’opposition dénonce l’élection du président de la Cei

L’Alliance des forces démocratiques de Côte d’Ivoire (AFD) conteste toujours l’élection de Youssouf Bakayoko, à la tête de la Commission électorale indépendante (CEI). Les 11 membres de ce groupement de l’opposition ivoirienne, dont le parti de Laurent Gbagbo, le FPI, l’a fait savoir ce le lundi 8 septembre, au siège du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPPP), à Cocody.

Danièle Boni Claverie était dans tous ses états. Au cours d’une conférence de presse qu’elle a animée, la première vice-présidente de l’AFD a dénoncé avec ‘’la dernière énergie’’, un « manque de consensus » dans le choix de Youssouf Bakayoko comme président de la CEI. Rappelons que Youssouf Bakayoko a déjà été désigné à la tête de la commission en février 2010.

Dans son propos liminaire, la numéro 2 de l’alliance regroupant 11 partis de l’opposition dont le Front populaire ivoirien (FPI) s’est évertuée à dire que leur ‘’bonne foi’’ a été ‘’abusée’’ et qu’aucun engagement du gouvernement n’a été tenu. « A ceux qui nous accusent de mauvaise foi ou pire de caprice, nous répondons que la CEI n’est pas un gâteau qui se partage pour faire plaisir ou récompenser quelqu’un. Nous avons toujours défendu des principes pour faire évoluer cette institution vers plus d’indépendance, de crédibilité, de transparence. En réclamant le consensus comme mode de fonctionnement et de désignation du bureau, nous avions l’espoir que cela crée petit à petit un climat de confiance entre les protagonistes », a défendu Danièle Boni Claverie.

Poursuivant, l’ancienne ministre de la Communication a tenu à ‘’saluer et féliciter’’ tous ceux qui partagent avec eux le souci de ‘’donner un avenir meilleur à la Côte d’Ivoire par la promotion du jeu démocratique’’. « Nous saluons respectueusement les représentants de la société civile qui ont refusé de cautionner un bureau de la CEI totalement déséquilibré en faveur du pouvoir », a-t-elle ajouté. Non sans faire une adresse particulière à l’endroit du représentant du Mouvement des forces d’avenir (MFA), qui bien que membre de l’alliance au pouvoir, n’a pas voulu s’associer à « ce simulacre d’entente dans laquelle sur4 personnalités composant le présidium, le RHDPH (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) s’attribue 3 places », selon l’AFD.

Danièle Boni Claverie, première vice-présidente de l'Afd.
Danièle Boni Claverie, première vice-présidente de l’AFD.

Mais, malgré tout, la première vice-présidente de l’alliance regroupant la grande partie de l’opposition ivoirienne, a confié aux journalistes qu’il n’est pas question pour l’AFD de ‘’démissionner’’ ou de ‘’quitter’’ la CEI « Tant que nous n’aurons pas été entendus, nous suspendons la participation de nos représentants aux travaux de la Commission. Il ne s’agit pas pour eux de démissionner ou de quitter la CEI. Pour l’heure, l’alliance reste ouverte à toute reprise des discussions. Nous souhaitons que le gouvernement veuille bien respecter ses engagements et que tous les discours officiels sur la transparence ne demeurent point au stade des intentions », a martelé Danièle Boni Claverie.

Pour elle, la CEI est un maillon essentiel dans le processus électoral. C’est pourquoi la numéro 2 de l’AFD croit savoir qu’« il est impératif que le démarrage de la Commission électorale se fasse sous les auspices d’une volonté affirmée de respect mutuel pour aller à des élections apaisées ». A en croire madame Claverie, l’intransigeance n’est pas du côté de l’alliance des partis de l’opposition. Comme dans tout compromis, elle a rappelé que l’AFD a cédé sur un certain nombre de points. Alors que le gouvernement avait fait des concessions, la ministre a déploré qu’« aucune de ces mesures n’ait été retenue ».

FBI


Election, le parti de Ouattara divisé dans 97 localités

Pour l’élection des secrétaires départementaux du Rassemblement des républicains (Rdr), le samedi 6 septembre 2014, 332 candidats seront face à 239.000 électeurs. Ils devront prendre d’assaut 743 bureaux de vote, prévues dans 438 localités, pour élire 120 nouveaux responsables de base du parti au pouvoir. Si dans 23 localités les prétendants vont en roue libre, force est de reconnaître que les Républicains sont divisés dans 97 départements. C’est un secret de polichinelle.

Gilbert Koné Kafana, au micro, l'un des responsables politiques du Rdr, chargé des questions électorales. Ph: Abidjan.net
Gilbert Koné Kafana, au micro, l’un des responsables politiques du Rdr, chargé des questions électorales. Ph: Abidjan.net

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ils sont considérés comme le fer de lance de la mobilisation sur le terrain. Eux, ce sont les Secrétaires de section du Rdr. La direction du parti à la « case verte » a décidé de procéder au renouvellement de ces responsables. Alors que le Rdr va à l’élection présidentielle de 2015 sans aller au Congrès, fallait-t-il surseoir aussi l’élection des Secrétaires départementaux en attendant le Congrès en 2016 ?

Très déçue de la direction de leur parti, après l’accession du président Alassane Ouattara au pouvoir d’Etat en 2010, la plupart des responsables locaux du parti à la case verte avait parié ne plus ‘’se battre pour rien’’. « Il n’y aura plus de départementaux fous que ceux qui sont présents devant vous. Nous nous sommes battus face aux kalachnikovs, nous avons pris tous les risques pour notre parti », confiait Diabaté Kramoko, départemental Rdr sortant de Daloa, face au ministre Légré Philippe, le 3 juillet 2014.

Cet ancien de la ‘’case’’ dénonçait le mépris à l’égard des secrétaires départementaux qui se sont battus et qui n’ont finalement rien eu dans le partage du gâteau. « Nous ne demandons pas à être ministres. Nous ne demandons pas à être reçus au palais. Mais au moins, si le président de la République avait reçu la centaine de secrétaires départementaux chez lui à la maison, cela aurait été une reconnaissance », dénonçait Doh Blé Victor Isaac, à son tour. Avant d’enfoncer le clou : « Que le Président Ouattara, lui-même, se donne les moyens pour son deuxième mandat en 2015. On ne peut plus marcher pour lui donner un autre mandat ».

Ecarter les anciens…

Face à ces récriminations ‘’légitimes’’, la haute direction n’a pas voulu prendre de risque. Au sortir de la réunion du bureau politique du 30 mai 2014, le Secrétaire général par intérim, Amadou Soumahoro et ses hommes ont annoncé le recrutement de nouveaux secrétaire départementaux qui devront travailler à la réélection de Ouattara.

Malheureusement, en voulant écarter les ‘’réfractaires’’, avec ces joutes, le Rdr vient de réveiller une guerre latente. Qui, c’est un secret de polichinelle, s’annonce fratricide au sein de la case verte. Car, après la bataille des élections locales, législatives, municipales et régionales, qui a laissé des stigmates, des militants veulent se venger, soit de certains cadres, soit de la direction du parti qui tentait d’imposer leurs hommes à la base. Mais, cette fois-ci, avec l’élection des responsables locaux, les choses ne sont pas les mêmes.

Même si l’objectif affiché, c’est la réélection du président Alassane Ouattara en 2015. N’empêche, la volonté des uns et des autres à vouloir briguer le poste de départemental est une affaire personnelle. « La direction ne force pas les militants à être candidats. C’est seulement ceux qui ont confiance en eux et qui remplissent les conditions d’éligibilité qui font acte de candidature », croit savoir un cadre de la rue Lepic. « La direction du parti n’est ni de près, ni de loin mêlée à cette élection », tente de rassurer Gilbert Kafana Koné, Secrétaire général adjoint chargé de l’Organisation, de l’Administration et du Patrimoine du Rdr. Qui, dès la publication de la liste des 332 candidats le mercredi 20 août 2014, a aussitôt convoqué les prétendants, 48 heures après.

L’ancien ministre d’Etat leur a expliqué le mode d’organisation du scrutin à laquelle ils devront prendre part, le 6 septembre prochain. Non sans exhorter les challengers à faire preuve de maturité et de dépassement de soi pour des élections empreintes de fair-play : « Je vous exhorte à aller à ce vote loyalement. L’enjeu n’est pas votre personne, mais la réélection du Président Ouattara. Ne faites pas de cette élection une question de vie ou de mort. Ayez le sens de la responsabilité ».

Guerre sans merci !

Au-delà de cette ‘’profession de foi’’ du Secrétaire général adjoint chargé de l’Organisation, de l’Administration et du Patrimoine du Rdr, l’élection des départementaux, il y a la vérité du terrain. Les candidats ne sont pas prêts à se faire des cadeaux.

Si dans 23 localités du pays, les prétendants vont en roue libre, notamment à Bocanda, Didiévi, Kong, Ferkessédougou, Kouassi-Kouassikro, Katiola, Korhogo, Tiassalé, Tiapoum, Sinfra, Zoukougbeu etc, ce n’est pas le cas dans 97 zones à pourvoir. Les Républicains sont divisés dans les communes où il y a plus de candidatures.

A Odienné la guerre fait rage. Le journaliste Traoré Idrissa alias ‘’Derby’’ a animé une conférence de presse, le 12 août dernier à Daloa pour fustiger l’attitude du départemental sortant, Diakité Coty Souleymane. Selon le cadre de ‘’Férémandougou’’, depuis la nomination de leur responsable, « il est inaccessible ». Pour lui, « le ministre a montré qu’il fait partie des vieux cadres du parti qui bloquent l’expression démocratique ».

Se disant fin connaisseur du terrain, ‘’Derby’’ annonce une guerre sans merci à ses adversaires. « A Odienné les vieilles marmites ne font pas de bonne sauce. J’ai la maîtrise du terrain et les moyens de terrasser le ministre et son candidat », juge l’Odiénnéka. Du côté d’Anyama, la bataille sera âpre. Sur les trois candidats en lice dans la cité du cola, il y a au moins deux cadres du parti qui ne se laisseront pas faire. Le départemental sortant, Lanciné Camara, malgré la ‘’vieillesse’’, sera-t-il prêt à soutenir Falikou Soumahoro ? Celui là même qui pense avoir tout donné au Rdr depuis sa création.

Ça crie à la fraude !

Tout comme Lanciné Camara, Falikou Soumahoro s’est senti exclu dans le choix du représentant du RDR aux élections locales de 2013. Cette fois-ci, le technicien des Travaux publics va-t-il sacrifier sa candidature ? Joint par téléphone, le Conseiller municipal a décrié des « tripatouillages sur les sections » dans sa localité. « Nous sommes allés nous plaindre à la direction du parti ce mardi (le 26 août 2014 , ndlr). Ils nous ont demandé de produire les preuves qu’il y a tripatouillage à Anyama », a confié Falikou Soumahoro.

Des secrétaires départementaux, lors d'une rencontre au siège du parti au pouvoir. Ph: Pams
Des secrétaires départementaux, lors d’une rencontre au siège du parti au pouvoir. Ph: Pams

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Même son de cloche à Adjamé. Dans la commune du maire Youssouf Sylla, cinq personnalités comptent se mesurer dans les urnes. Mais, officieusement, « le contrôle du Rdr à Adjamé oppose deux camps avec chacun un candidat à l’élection départementale et un candidat à l’élection Rjr nationale », dixit l’acolyte d’un prétendant au poste de départemental sur sa page Facebook.

Si le camp Diomandé Youssoufou est resté fidèle au Rdr depuis toujours, l’autre camp est un regroupement des indépendants nés des élections locales. A en croire le défenseur de Diomandé Youssoufou, cette fracture met à mal la cohésion au sein de la case des Républicains dans la commune commerciale. Il ne croit pas si bien le dire en prière: « Je prie pour que ces élections ne souffrent pas de contestations et que le Rdr vive et vive a Adjamé sinon, nos divisions nous feront perdre les élections locales à venir au profit, certainement du Pdci dont les militants voteront en bloc leur champion communal ». Ces vœux seront-ils entendus du côté d’Abobo ? La commune martyre, avec neuf candidats, compte le plus grand nombre de candidatures à ces élections départementales.

Ainsi, trois listes vont devoir s’affronter. A savoir, la liste ‘’Emergence’’, la liste ‘’Union-solidarité’’ et la liste ‘’Espoir’’. Au regard des personnalités qui y figurent, l’on peut dire sans risque de se tromper que les trois tendances qui s’affrontaient aux Municipales de 2013, « Toungara, Méité et Peuhmond » sont de retour. Qui va laisser qui ?

Pour l’honorable Yéo Brahima, cela s’explique par le manque de communication entre la direction et la base. Mais aussi, l’intention de la hiérarchie à vouloir imposer des gens. « Le manque de communication et la volonté de vouloir nous imposer des gens », dénonce le député d’Abobo. Toutefois, l’ancien professeur du lycée d’Anyama se dit prêt à aller au consensus « si les choix sont faits de manière objective ». « Moi, je n’ai aucun problème si ça peut permettre au Rdr de sortir plus soudé et prêt pour 2015 », répond Yéo Brahima, dans une conversation, sur Facebook.

Mais pour l’heure, l’ambiance est bon enfant au QG du parlementaire. L’homme s’attelle à « la formation des directions de campagne et les prises de contact avec les potentiels électeurs ». A Yopougon comme à Cocody, ou Koumassi, il y a huit candidats dans chaque commune. Et chacun est prêt à démontrer de quoi il est capable dans le seul désir d’arracher le poste au départemental sortant.

Conflit de positionnement…

Dans la cité du Fromager, à Gagnoa, qui de Abel Djohoré et de Bamba Mamadou va se venger de son frère ? La tension était montée entre le député et le maire pendant les dernières élections locales. Ce ‘’conflit’’ de positionnement va-t-il remettre encore à mal le fonctionnement du Rdr dans le Gôh ? En tout cas à Bouaké Fanny Brahima est hors course. Après plusieurs critiques, le ‘’vieux’’ a décidé de se reposer. Et finalement 7 candidats, sur le starting-block, veulent en découdre.

Il en est de même à Séguéla où un candidat aurait le plus grand soutien d’un mentor du Secrétariat général du Rdr. Issiaka Fofana, accusé à tort ou à raison d’avoir la caution d’Amadou Soumahoro, veut prendre sa revanche. Après avoir accepté de retirer sa candidature aux élections régionales, le directeur général de la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (Lonaci) n’entend pas faire de cadeau au maire indépendant qui a terrassé son mentor.

Alors que certains faisaient croire dans la presse que la direction du RDR a écarté les ministres et autres DG de la course, la règle ne s’applique pas au ‘’bon petit’’ du ‘’tchomba’’ de la case verte. Le patron de la Lonaci est bel et bien dans la course. C’est tout comme ceux qui occupent des postes électifs dans leur localité et qui refusent de laisser les autres se promouvoir. Cela est visible à Duékoué où l’honorable Flanizara Touré, départementale sortante, est encore candidate à sa propre succession. Elle devra faire face à trois autres militants ‘’convaincus’’ dans le Guemon.

C’est pareil à Marcory. L’honorable Traoré Idrissa dit « Idi », départemental sortant, doit batailler dur face à trois autres postulants. Tout bien calculé, la bataille des élections départementales s’annonce comme un règlement de compte dans la case verte. A coup sûr, des militants vont faire mordre la poussière à des cadres. Et, il faut parier que la direction du Rdr sera agréablement surprise. Mais attendons de voir !

Que gagnent les départementaux ?

On doit s’attendre à tout. En refusant d’aller à un Congrès avant la présidentielle de 2015, la direction du Rdr a misé gros sur le renouvellement des structures spécialisées (Rer, Rfr, Rjr) et des ‘’préfectures’’ du parti. Au nombre desquelles, les secrétaires départementaux, premiers responsables dans les 120 localités où les Républicains se sont le plus implantés. Les cadres qui seront donc élus au soir du 6 septembre prochain ont pour objectif de remobiliser les militants et les ‘’frustrés’’ afin d’assurer une victoire au président Ouattara en 2015. Mais à quel prix ?

Selon des sources bien informées, « un budget sera mis à la disposition des secrétaires départementaux pour leur faciliter le travail sur le terrain ». Vrai ou faux ? En tout état de cause, croit savoir un cadre, « Ouattara est prêt à mettre la main à la poche pour s’assurer une réélection en 2015 ».

Quand on sait que le RDR est dans une grande stratégie pour faire gagner son candidat aux prochaines présidentielles de 2015 avec ou sans ses alliés du RHDP, on est bien tenté de dire que le parti au pouvoir est là à la croisés des chemins. C’est vrai qu’il y a un travail de titan à faire au niveau du ratissage. Mais cette élection des départementaux ne créera-t-elle pas une autre frustration chez des militants de premières heures comme l’a essayé le FPI avec la majorité présidentielle (LMP)? C’est la nouvelle équation que devra résoudre le nouveau Secrétariat général du RDR.

Les consignes de Kafana

C’était le vendredi 22 août 2014. Juste après la publication de la liste définitive des 332 candidats aux élections des secrétaires départementaux, le Secrétaire général adjoint chargé de l’Organisation, de l’Administration et du Patrimoine du Rassemblement des républicains (Rdr), a reçu les prétendants. Au cours d’une conférence de presse, Gilbert Kafana Koné a expliqué le mode d’organisation du scrutin du 6 septembre prochain. « Dans chaque localité, un superviseur sera aidé par deux assistants. Ces équipes auront pour coordonnateur un secrétaire général adjoint désigné à la faveur du séminaire politique tenu il y a quelques mois. 239.000 électeurs sont attendus pour ce scrutin. Ils doivent prendre d’assaut les 743 bureaux de vote dans les 438 localités ».

Poursuivant, l’ancien ministre d’Etat a fait un éclairage sur le dépouillement du vote: « les dépouillements se feront dans les bureaux de vote puis ramenés dans les chefs-lieux de département. Là-bas, nous ferons la centralisation des données qui sera suivie de la proclamation provisoire des résultats ». Mais en plus des consignes de Kafana, le Secrétaire général adjoint chargé de l’Organisation a surtout voulu sensibiliser les 332 candidats à aller à des élections civilisées. L’entendront-ils, avec ce qui se profile à l’horizon ?

FBI


Les mondoblogueurs ivoiriens forment au blogue parlementaire

Dans le cadre du projet femmes et médias pour une meilleure gouvernance en Afrique de l’Ouest initié par l’Institut Panos, l’Association des mondoblogueurs ivoiriens (AMI), en partenariat avec l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, ont organisé un Atelier de formation sur le ‘’blogging parlementaire’’ à l’intention des journalistes et des blogueurs.

Blogging parlementaire. Ce concept nouveau dans le monde de la communication en Côte d’Ivoire a été lancé par l’Association des mondoblogueurs ivoiriens (AMI), le vendredi 15 août 2014, à l’Assemblée nationale au Plateau. Ce, à l’occasion d’un atelier de formation sur le traitement de l’information parlementaire à travers les blogs et les réseaux sociaux.

A travers ces outils des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), devenus incontournables dans la vie des citoyens, l’Assemblée nationale et l’AMI ont instruit les journalistes et les blogueurs sur « l’historique et le fonctionnement de l’Assemblée nationale », afin que ceux-ci puissent mieux relayer l’information aux populations.

Dadi Martial, formateur de ce module et assistant administratif à la direction des services législatifs de l’Assemblée : « L’Assemblée nationale veut se faire voir et s’ouvrir sur l’extérieur. Il est donc important de porter ces informations aux blogueurs et journalistes qui jouent un rôle important dans la diffusion de l’information. C’est maintenant que nous avons eu une volonté ferme du président de l’Assemblée pour faire connaître cette Institution ».

Maîtriser le rôle du député !

Abordant dans le même sens, le journaliste-blogueur Suy Kahofi, chargé de programmes à l’AMI, pense que cette formation sur le ‘’bloguing parlementaire’’ vise à créer une synergie entre les blogueurs afin que ceux-ci puissent véritablement s’intéresser à la vie du Parlement pour éclairer le citoyen sur certaines idées reçues. « Cela doit consister à montrer que l’Assemblée nationale n’est pas seulement le lieu où les députés se chicanent parce qu’un tel est du PDCI, du RDR, de l’UDPCI, de l’opposition et se contenter après, de prendre un salaire chaque fin de mois » a-t-il souligné .

Mariette Yao aux côtés de Suy Kahofi, le chargé des Programmes de l'AMI. Ph: Moussa Bamba
Mariette Yao aux côtés de Suy Kahofi, le chargé des programmes de l’AMI. Ph: Moussa Bamba

A en croire Suy Kahofi, les blogueurs et les journalistes doivent désormais éduquer leurs lecteurs, en leur faisant comprendre que l’Assemblée nationale est un symbole de la Côte d’Ivoire qui contribue à son développement politique, économique et social. « Et, je dirai même que tout ce qui est institution, qui fait la vie de la nation ivoirienne dépend de l’Assemblée nationale. Il faut donc comprendre le Parlement et maîtriser le rôle du député dans l’exercice de ses fonctions » a appuyé le chargé de programmes de l’AMI.

Se prononçant sur la corrélation ‘’Blogging-parlementaire’’, Suy Kahofi a confié que même si des journalistes ont déjà développé le concept du ‘’journalisme parlementaire’’, n’empêche que les blogueurs ont une part importante à jouer. Car, aujourd’hui,  le ‘’blogging’’ est devenu un moyen de démocratisation de l’information par excellence : « Des milliers de personnes sont plus attachées aux blogs, aux réseaux sociaux qu’aux médias classiques. C’est à ceux-là, les jeunes, les femmes, les vieux, qu’il faut pouvoir s’adresser aussi. C’est pour vous dire que les blogueurs ont une part très importante à jouer dans cette transmission de l’information juste et vraie sur le Parlement ».

Pour le responsable des programmes à l’AMI, la seconde étape de la formation va porter sur la notion des ‘’procédures’’ de création des lois. Mais avant, Suy Kahofi a tenu à remercier Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, qui a mis tous les moyens à la disposition de l’AMI pour cette première formation au sein de l’hémicycle.

FBI


Top 10 des femmes qui font bouger la Côte d’Ivoire

Présentes dans la société civile ou dans la politique, elles sont femmes d’affaires, femmes de loi, députées, enseignantes, responsables d’ONG, ou de profession libérale. Elles viennent d’horizons divers. Elles sont au cœur de la marche du pays. Au cœur du combat pour une Côte d’Ivoire nouvelle, émergente. Elles participent activement à la vie de la Nation. Battantes, courageuses et déterminées. Elles, ce sont les dix Amazones de la République. Découvrons-les.

 

Dominique Ouattara
Dominique Ouattara

C’est la Première dame de Côte d’Ivoire. Aux yeux des Ivoiriens, Dominique Ouattara s’efforce d’être « la colombe blanche ». Celle qui réconcilie les populations surtout les plus défavorisées avec la fonction qu’elle occupe. C’est la « maman nationale ». Celle qui compatit, panse les plaies et redonne le sourire et l’espoir à tous les enfants sans distinction. Dans ce rôle, on peut dire que l’épouse du chef de l’Etat Alassane Ouattara est une perle rare. Le social reste son champ de prédilection.

Les actions qu’elle a menées à travers sa fondation Children of Africa aussi bien en Côte d’Ivoire que dans d’autres pays, notamment le Burkina, le Gabon et Madagascar, sont nombreuses. Comme pour dire que celle qu’on appelle affectueusement « Fanta Gbê », (NDLR, la blanche Fanta en dioula), n’a pas attendu d’être Première dame pour s’engager. Il serait faux de croire qu’elle sert de décor à la vie politique ivoirienne.

Femme d’affaires redoutable, femme d’influence et de réseaux, celle qui a annoncé s’être désengagée de ses activités économiques est très présente au cœur du pouvoir. Non, elle ne fait pas immixtion dans la gestion des affaires de l’Etat. Mais, dans l’ombre, Dominique Ouattara reste une conseillère écoutée du président de la République. Car, si celui-ci a pu traverser les humiliations, les trahisons et qu’il n’a jamais renoncé à la politique, même dans les moments les plus durs, c’est bien grâce à cette femme de cœur.

Henriette Dagri Diabaté
Henriette_Diabate

La grande chancelière de la République de Côte d’Ivoire, c’est elle. Henriette Dagri-Diabaté. A la mort de Djeni Kobina (1er secrétaire général du RDR, le parti au pouvoir), c’est elle qui a gardé le parti de Ouattara. Celui-là même qui l’appelle « tantie ». Professeur d’université, cette femme en a vu des vertes et des pas mûres pour s’être engagée en politique : la prison, des humiliations. C’est en 1990 que cette historienne de haut niveau entre pour la première fois dans un gouvernement. Elle sera par la suite plusieurs fois ministre : de la Culture et de la Francophonie et enfin ministre d’Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice. C’est une grande dame.

Hortense Aka Anghui
Hortence Aka Anghui

Dans la commune de Port-Bouët qu’elle dirige depuis 1990, Hortense Aka Anghui est considérée comme le « deuxième phare » de la cité balnéaire d’Abidjan. Elle a plusieurs cordes à son arc. Présidente de l’Association des femmes ivoiriennes (AFI), au moment du parti unique jusqu’en 1990, député-maire et ministre de la Promotion de la femme, « la vieille mère », comme on l’appelle affectueusement, est l’une des femmes politiques les plus accomplies de sa génération. Pendant longtemps, elle a servi de modèle aux jeunes femmes intéressées par la politique et même aux jeunes filles des lycées d’excellence qui voulaient lui ressembler. Au fil des ans, elle a quitté certaines fonctions pour rester aux commandes de la municipalité de Port-Bouët. Cette pharmacienne est vice-présidente du PDCI (parti de Henri Konan Bédié créé par Houphouët-Boigny), où sa voix est de plus en plus audible.

Mireille Dosso
Pr Mireille Dosso

Professeur titulaire de microbiologie et directeur de l’Institut Pasteur, Mireille Dosso est une fierté nationale. Cette femme a reçu ces dernières années le prix scientifique Kwamé N’Krumah de l’Union africaine. Bien plus, elle n’en est pas à sa première distinction. Au fil du temps, l’épouse du colonel-major Dosso Adama (tué pendant la crise post-électorale) accumule les prix qui sont autant de lauriers pour sa riche carrière. Elle a reçu en novembre 2005, en Hongrie, le prix recherche science de la santé Unesco-Institut Pasteur lors de la célébration de la Journée mondiale de la science. Et en novembre 2010, elle a reçu en France, un des prix exceptionnels décernés par l’Académie des sciences d’outre-mer. La directrice de l’Institut Pasteur faisait partie des 26 personnalités issues de 14 pays qui devaient célébrer leur indépendance. « Ces récompenses montrent qu’il est possible de compter sur les femmes pour relever les défis du développement scientifique en Afrique. C’est aussi la preuve que la femme africaine est capable de mener une carrière et de contribuer à la résolution des défis qui se posent au continent », dit-elle. Mireille Dosso est une valeur sûre de la science. Avec elle, la Côte d’Ivoire se met à rêver. Vivement un prix Nobel…

Colette Irié Lou
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C’est la présidente du Conseil d’administration de la Fédération nationale des coopératives du vivrier en Côte d’Ivoire qui existe depuis 2002. Colette Irié Lou sillonne les zones de productions, collecte les produits pour approvisionner les grands centres urbains. Sa fédération compte environ 1 800 coopératives disséminées à travers tout le pays. Une véritable toile sur laquelle veille Colette Irié-Lou. Elle voyage pour s’inspirer des expériences et des bonnes pratiques, travaille avec les décideurs et les bailleurs de fonds. Cette femme sans formation véritable, à force de travail, a fini par s’imposer comme un pilier de la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire. Elle est la promotrice de l’usine de riz de Tiassalé qui a une capacité de production de 600 tonnes par moi. C’est dire que la Côte d’Ivoire va allègrement vers son autosuffisance en riz avec Colette Irié-Lou.

Françoise Le Guennou
Françoise Le Guennou

En Côte d’Ivoire, dès qu’on parle de Canal+, le nom de Françoise Le Guennou-Remarck s’impose. Son nom se confond avec la performance et la magie de cette chaîne qui à conquis les Ivoiriens. En 2003, elle est nommée président directeur général de Canal+ Côte d’Ivoire. Depuis juillet 2009, elle est promue directrice générale adjointe de Canal Overseas Africa, tout en conservant sa fonction de PDG Canal Horizons Côte d’Ivoire. En 2011, Mme Le Guennou-Remarck a cédé la place de directeur général à Serge Agnero. Elle ne conserve plus la présidence du Conseil d’Administration. De l’avis de nombreux acteurs de l’audiovisuel, Françoise Le Guennou a permis à son entreprise de résister et de se développer dans un contexte difficile. Mais, au-delà de Canal+ Côte d’Ivoire, elle a apporté sa contribution à la restructuration de l’espace audiovisuel. La DG adjointe de Canal Overseas Africa a eu plusieurs distinctions : Chevalier de l’ordre national de Côte d’Ivoire, Prix d’excellence de l’édition 2007 des « Bâtisseurs de l’économie ivoirienne », Prix Emeraude 2009 des femmes actives dans le domaine du secteur privé.

Kandia Kamissoko Kamara
Kandia Kamissoko Kamara

On dit d’elle que c’est la ‘’go’’ (NDLR, une fille) de Treichville. Une façon pour dire qu’il ne faut pas la provoquer. Kandia Kamara est une fonceuse. Une qualité qu’elle doit sûrement à la pratique du handball. Elle a toujours rendu coup pour coup. Présidente du Rassemblement des femmes républicaines (RFR) (parti au pouvoir, NDLR), elle était toujours à l’attaque. Kandia n’a pas eu peur d’affronter Simone Ehivet, l’épouse de Laurent Gbagbo, lors des débats sur les conditions d’éligibilité à la présidence de la République dans l’élaboration de la Constitution de 2000. D’ailleurs, ce serait pour cette raison dit-on, que l’ex-président Gbagbo n’a jamais accepté que cette « dame de fer » soit ministre. Aujourd’hui, le mythe est brisé. Kandia Kamara tient sa revanche. Elle était la seule femme ministre du gouvernement de crise mis en place par Alassane Ouattara encore sous le blocus du Golf hôtel. Enseignante de formation, elle a eu la confiance du chef de l’Etat pour assainir et crédibiliser le système éducatif ivoirien qui souffre de nombreuses problèmes. Cette femme d’action, de terrain et de défis a réussi à sauver l’école et organiser les différents examens au sortir de la crise post-électorale en avril 2011. Pion important du RDR, Kandia a été élue député d’Abobo en 2013.

Marie Odette Lorougnon
Marie Odette Lorougnon

Elle est de ceux qui font bouger le microcosme politique ivoirien. Brave secrétaire de l’organisation des femmes du Front populaire ivoirien (OFFPI, parti de Laurent Gbagbo), ex-député, Marie Odette Lorougnon était tout feu tout flamme sous l’ancien régime. Et Simone Ehivet Gbagbo, en son temps, présidente du groupe parlementaire FPI à l’Assemblée nationale pouvait compter sur elle pour un tandem efficace à l’hémicycle. La N°1 des femmes du FPI se veut de la race des femmes combattantes pour la liberté, la justice et la démocratie. Elle voue une grande admiration à l’ex-Première dame (en prison à Odienné), qui demeure son modèle de femme politique en Côte d’Ivoire. A l’extérieur, c’est Winnie Mandela qui l’inspire et à laquelle elle dit s’identifier. Depuis la chute du régime Gbagbo, Marie Odette Lorougnon, que l’on voit quelque peu affaiblie, reste malgré tout debout. A l’image de ses modèles, elle refuse de se laisser briser par l’adversité. Elle veut donc maintenir allumée la flamme de l’espoir incarnée par l’ancien président et entend remobiliser les femmes pour le retour du FPI au pouvoir.

Françoise Offoumou Kaudjhis
Françoise Offoumou Kaudjhis

Elle est avocate, inscrite au barreau d’Abidjan. Françoise Offoumou Kaudjhis est l’une des avocates les plus connues. Car, en plus de ses activités professionnelles, elle est très active au sein de la société civile ivoirienne en tant que présidente de l’Association pour le droit et la démocratie en Afrique et vice-présidente de l’organisation des femmes d’Eburnie pour la paix. Elle est auteure de plusieurs ouvrages tels que « Procès de la démocratie en Côte d’Ivoire », « Mariage en Côte d’Ivoire : de la polygamie à la monogamie ». Aujourd’hui, cette avocate fait partie des membres de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), présidée par l’ancien gouverneur de la BCEAO, Charles Konan Banny. Elle occupe un des postes de vice-président et représente les populations de l’est du pays. La tâche n’est pas aisée. Mais l’avocate se révèle être une médiatrice et une négociatrice redoutable et efficace. Selon elle, « la réconciliation est un devoir citoyen qui s’impose à tous pour la reconstruction du pays ». Et, elle y croit fermement à cela.

Massandjé Touré-Litsé
Massandjé Touré-Litsé
Les bailleurs de fonds ont fait de la réforme de la filière café-cacao une des conditionnalités pour que la Côte d’Ivoire soit éligible au point d’achèvement à l’Initiative PPTE. Cette question étant cruciale, le Chef de l’Etat ne pouvait qu’ être exigeant quant aux compétences et à l’expertise de la personnalité chargée de conduire cette réforme. Et le choix du président s’est porté sur Massandjé pour diriger le comité de gestion de la filière Café-cacao. C’est une ancienne conseillère du chef de l’Etat et du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. Comme les bailleurs de fonds, les producteurs de café-cacao attendent beaucoup de la reforme engagée par l’Etat ivoirien. Ils appellent à l’application effective de son contenu. Il s’agit donc de la sécurisation du revenu des planteurs par un prix minimum garanti et la transparence dans la gestion des ressources. La nouvelle réforme de la filière a été rendue publique en novembre 2011. Mme Litsé est depuis janvier 2012, directrice générale du Conseil du café-cacao (CCC), la nouvelle structure qui gère le café et le cacao qui sont la grande richesse du pays.

FBI


Guillaume Soro dans le viseur de la mort ?

Au moment où le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire se trouvait à Ottawa, au Canada, du 4 au 8 juillet 2014, pour la réunion du Bureau de l’Assemblée des parlementaires francophones (APF), des colporteurs de mauvaises nouvelles annoncent la fin des jours de Guillaume Soro.

Guillaume Soro est-il malade ? Si oui, pendant combien de temps va-t-il vivre? En tout cas, ces interrogations méritent d’être posées. Faut-il demander aux humains ou à Dieu ? Où au ‘’monde virtuel’’ ? Ceci, parce que les ennemis de la République, tapis dans l’ombre, sous le couvert du Net, veulent en finir avec le N°2 de la République.

Comme s’ils annonçaient la fin du séjour terrestre du président du Parlement ivoirien pour créer certainement un branle-bas au sein de l’opinion, les hagiographes ont d’abord pris le soin de pirater le site internet de la Lettre du Continent (LC) avant de distiller la bonne nouvelle (sic) aux abonnés du bimensuel panafricain le 5 juillet. Et, dans leurs publications, les bonimenteurs affirment sans vergogne que le PAN aurait rédigé une note sur le site des Forces nouvelles pour annoncer, le jeudi 30 juin dernier, à Bouaké, qu’il souffrirait d’une maladie incurable. Une rare maladie cardiaque, selon eux, qui mettrait la vie du ‘’tchênigbanani’’ en danger.

« Il y a deux mois, on m’a diagnostiqué une rare maladie incurable appelée l’amylose, a écrit l’homme politique ivoirien. Cela provoque une production anormale de protéines qui se dépose sur mon cœur. Cela raffermit mon cœur et les docteurs ne savent combien de temps j’ai à vivre. Au début, ils pensaient en termes d’années, mais maintenant ils pensent que ce pourrait être beaucoup moins long. On pourrait parler de mois ou de semaines », aurait publié Guillaume Soro, le 30 juin 2014, selon les colporteurs de l’information. Les mêmes ont tenté de le reprendre le 5 juillet 2014, au nom et pour le compte de la Lettre du Continent. Entre nous, cette ‘’broutille’’ ne ressemble-t-elle pas à un tissu de mensonge cousu de fil blanc ? Rien que du vent…

La riposte du cabinet du PAN !

Le président du parlement ivoirien, à Ottawa, au Canada. Ph: Sercom Pan
Le président du parlement ivoirien, à Ottawa, au Canada. Ph: Sercom Pan

Après avoir analysé et décelé ladite alerte, le directeur de la Communication du PAN, Moussa Touré, présentement aux côtés de son patron, à Ottawa, a vigoureusement réagi en dénonçant « le faux absolument grossier » que la publication représente. Selon lui, la ‘’nouvelle’’ est tellement mal conçue dans sa diffusion que ‘’c’en est presqu’une injure pour notre intelligence et pour l’intelligence de ceux que l’on tente de suborner par cette lettre’’.

A en croire Moussa Touré, la dernière visite du PAN à Bouaké date de janvier 2014. Bien plus, il révèle également que le site des FN n’existe plus depuis au moins quatre ans, puisque ledit mouvement a fait l’objet d’une dissolution. D’ailleurs, ajoute le Conseiller spécial du PAN, « ce n’est pas sur un site internet que le N°2 de l’Etat de Côte d’Ivoire annoncera sa prochaine mort ». Tout en indiquant qu’ils ne sont ni « effrayés, ni inquiets », Moussa Touré explique avoir remonté ‘’la piste numérique du ou des criminels’’.

A cet effet, il rassure que les premiers résultats de ses investigations ont abouti à des éléments concrets qu’il a transmis à son patron, Guillaume Kigbafori Soro. Au dire du N°1 de la Communication du président du Parlement ivoirien, le directeur de la Lettre du Continent, se prononçant sur la publication qui a été piratée et utilisée comme ‘’cheval de Troie’’, a écrit au cabinet du PAN pour l’informer du piratage de leur site internet et signifié avoir engagé, lui aussi, ses équipes techniques pour retrouver les traces de l’auteur du crime.

Accusée, la Lettre du Continent se défend…

Effectivement, dans son alerte N° n°685 du 07/07/2014, LC a condamné avec fermeté une telle usurpation de son titre pour diffuser des informations ‘’sans aucun fondement’’, dans un but évident de déstabilisation politique. « Une alerte frauduleuse reprenant le logo et le graphisme de La Lettre du Continent, a été diffusée le 5 juillet par e-mail auprès de nombreux internautes. Elle est intitulée « Côte d’Ivoire : Guillaume Kigbafori Soro atteint d’une maladie incurable ». La Lettre du Continent tient à informer ses lecteurs que ces informations sont totalement fausses et ne proviennent en aucun cas de sa rédaction. Le 29 mai dernier, une autre alerte frauduleuse concernant également la Côte d’Ivoire avait été diffusée de la même manière », s’est défendu le bimensuel panafricain. Qui ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. Mieux, les responsables de LC entendent saisir la justice pour usurpation du nom. « La direction de La Lettre du Continent étudie la possibilité de porter plainte contre de tels agissements auprès des autorités ivoiriennes et françaises », a précisé la direction de LC dans sa dernière édition. Qu’à cela ne tienne !

L’on est tenté de se poser la question de savoir pourquoi certains s’adonnent à ce ‘’jeu de mort’’ virtuel ? Si au fond, les criminels n’ont pas l’intention d’assassiner physiquement cette personnalité, le moins qu’on puisse dire, c’est que le cynique objectif des détracteurs de Soro vise à affaiblir moralement le concerné et créer un flou dans la tête de son entourage.

FBI


En exil, pourquoi les pro-Gbagbo sèment le bordel au Cameroun ?

Rebelote !

Après la claque de Guillaume Soro au Front social démocratique (SDF) du Cameroun, ce parti accuse le chef du Parlement ivoirien d’avoir orchestré l’arrestation de Don Mello. Et pourtant, le pro-Gbagbo y était pour préparer les esprits.

Don Mello n’était pas pour la bonne cause au Cameroun. L’ancien ministre de l’Equipement et porte-parole du dernier « gouvernement fantoche » de l’ex-Président ivoirien, Laurent Gbagbo, avait été arrêté dans la nuit du 11 au 12 juin 2014 à Douala. Puis, relâché aussitôt dans les heures qui ont suivi son interpellation.

A la vérité, Ahoua Don Mello qui s’est exilé depuis la chute de son mentor, le 11 avril 2011, au Ghana, s’était rendu au pays de Paul Biya pour faire échec à la visite officielle que le président du Parlement ivoirien y effectuait. Or, Guillaume Soro n’allait pas en villégiature. Même pas pour défier quiconque. L’homme se rendait à une invitation de son homologue en vue d’assister à l’ouverture solennelle de la deuxième session du Parlement camerounais le 11 juin 2014. Malheureusement, l’ex-chef rebelle ne savait pas qu’Ahoua Don Mello, le pro-Gbagbo, en activiste notoire, l’avait devancé pour concocter un « plan funeste ». Celui de préparer un esprit hostile à la visite de Guillaume Soro au Cameroun.

Le mot d’ordre…

Etant très introduit au sein d’une certaine opinion aussi bien hostile au pouvoir d’Abidjan qu’au N°1 des députés ivoiriens, Don Mello a multiplié les réunions avec le Front social démocratique (SDF), premier parti de l’opposition parlementaire au Cameroun, dans le but de jeter l’opprobre sur le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Qui, selon eux, serait à la base de la déchéance de l’ancien régime Gbagbo.

Ainsi, à l’arrivée de Guillaume Soro à Yaoundé, le 10 juin 2014, pendant que Don Mello ‘’squattait’’ encore sur le territoire camerounais, l’homme d’Etat a eu droit à toutes sortes d’insanité morale de la part de ceux qui avaient été formatés. Sans doute, un coup réussi! Puisque le jour même de la séance parlementaire, les 18 députés du SDF ont appliqué le mot d’ordre lancé par leur parti. Foulant au pied toute règle d’orthodoxie, ils ont déserté l’hémicycle au moment même où Guillaume Soro venait de prendre la parole.

Mais, le ‘’#koukourakou’’ (l’enfant vieux, ndlr) a gardé sa sérénité légendaire. En bon politicien, il a su placer les mots, dire sa part de vérité et convaincre les ‘’esprits grégaires’’. L’ancien secrétaire général des Forces nouvelles n’a pas manqué de dire devant les députés camerounais, qu’il s’est battu contre l’intolérance et la xénophobie dans son pays, au même titre que Um Nyobe et Martin Paul Samba qui ont combattu le colonialisme au Cameroun.

Le boycott… du chef

« Quand j’allais au Cameroun, il m’a été dit que j’allais en terre hostile. Une bonne partie de cette opinion, intoxiquée par la propagande de l’ancien régime, évidemment, n’avait pas compris la réalité de la situation politique de notre pays (Côte d’Ivoire, ndlr). Vous avez vu ce qui s’est passé à la bouillonnante Assemblée nationale du Cameroun. Où certains députés du SDF ont déserté la salle. Vous savez bien que le SDF (Front social démocratique), dirigé par John Fru Ndi est l’ami personnel de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui a convoqué et tenu une réunion avec des cadres du FPI, notamment Ahoua Don Mello pour aboutir à ce boycott de ma personne », a confié le PAN Guillaume Soro, de retour à Abidjan.

Néanmoins, le chef du Parlement ivoirien s’est dit ‘’heureux et fier’’ d’avoir réussi à faire faire une meilleure lecture de la réalité à cette partie de l’opinion camerounaise qui était considérée hostile au nouveau régime Ouattara. « Je suis heureux et fier de vous dire que nous avons réussi à transformer cette partie de l’opinion camerounaise qui était considérée hostile. Cette opinion est devenue une opinion amie de la Côte d’Ivoire », s’est-il réjoui.

Comme si Soro venait de vaincre les pro-Gbagbo vivant au Cameroun et le SDF, ces derniers ont jeté leur dévolu sur le chapitre afférant à l’arrestation de leur ‘’frère’’. Quarante-huit heures après le départ du N°2 Ivoirien, soit le lundi 16 juin 2014, le parti de John Fru Ndi a pondu une déclaration où il « dénonce avec la dernière énergie une forfaiture qui a considérablement terni l’image du Cameroun à travers le monde ». Accusant du coup, Guillaume Soro d’avoir orchestré l’arrestation de Don Mello sur leur territoire.

Don Mello, l'un des activistes notoire parmi les pro-Gbagbo. Ph: DR
Don Mello, l’un des activistes notoire parmi les pro-Gbagbo. Ph: DR

Pour le SDF, le seul crime manifeste de celui de Don Mello « est d’avoir étouffé et mis sous l’éteignoir la diplomatie officielle factice » du PAN. Et pourtant, défendent les hommes de John Fru Ndi, le truand est « protégé par la Convention de Genève relative au statut des réfugiés ainsi que d’autres dispositions internationales, aucune raison n’aurait pu justifier l’arrestation, encore moins l’extradition vers son pays d’origine de Ahoua Don Mello ».

Face à cette accusation, Guillaume Soro a cru bon de rappeler à ses détracteurs qu’il n’avait aucun pouvoir d’influencer la politique défensive et sécuritaire du Cameroun. « Nous avons été tous informés de ce que Don Mello avait été interpellé dans un aéroport. Donc, ce n’est pas Guillaume Soro qui dicte la politique défensive et sécuritaire du Cameroun ». Qu’à cela ne tienne.

On sème le bordel… chez Biya !

Disons-le tout net. La sortie maladroite des députés du Front Social Démocratique (SDF) lors de la visite de Guillaume Soro continue de déshonorer le Cameroun, surtout le Président Biya. En tenant des propos désobligeants à l’ endroit du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, c’est insulter la diplomatie parlementaire qui existe entre les deux pays.

Paul Biya, le tout puissant président du Cameroun. Ph: DR
Paul Biya, le tout puissant président du Cameroun. Ph: DR

Comment comprendre qu’un exilé, fut-il protégé par la Convention de Genève relative au statut des réfugiés, puisse aller semer du bordel dans un autre pays, sans que rien ne se passe ? Ahoua Don Mello, un activiste notoire, ayant décidé de s’établir au Ghana, depuis la chute de Laurent Gbagbo, vole de pays en pays, pour nuire aux Institutions républicaines.

Comment accepter que des pro-Gbagbo qui ont, durant des années, alimenté la politique ivoirienne de propos haineux, se déportent dans d’autres pays pour continuer dans la même veine ? Diviser les autres pour régner ! Le Cameroun ne doit pas laisser prospérer ce comportement sur son territoire. Le Président Biya ne doit pas cautionner la forfaiture des partisans du prisonnier de La Haye. Il est temps de taper du poing sur la table. La plaisanterie a assez duré !

FBI


Au Cameroun, le discours-vérité de Guillaume Soro…

Le président du parlement ivoirien Guillaume Soro s’est rendu au Cameroun le mardi 10 juin 2014, pour une visite officielle de 5 jours. Alors que certains étaient réfractaires à sa venue sur leur sol, dans un discours on ne peu plus panafricain, il a craché ses vérités sur les raisons qui l’ont poussé à devenir rebelle en septembre 2002. Je reviens sur des morceaux choisis.

Malgré certains tapages sur sa venue au Cameroun, Guillaume Soro est resté serein. D’ailleurs, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a eu droit à prononcer un vrai speech à l’hémicycle du Parlement Camerounais. Et devant les députés, celui qu’on appel le ‘’ Tchênigbanani’’ de la politique ivoirienne n’a pas eu la langue de bois. Les députés du Front social démocratique (SDF) qui pensaient que le chef du Parlement ivoirien aurait la trouille se sont rendus à l’évidence. Même si les 18 députés du SDF ont déserté l’hémicycle au moment de la prise de l’ennemi juré.

Dans son discours, tant redouter par les partisans de John Fru Ndi, Guillaume Soro n’a pas eu honte de dire au peuple camerounais qu’il a été rebelle dans sa vie. Tout simplement, selon lui, parce qu’il voulait mettre fin à l’injustice, à la xénophobie, à l’exclusion et à la catégorisation des Ivoiriens. « Oui, chers amis Camerounais, je vous le dis: je me suis rebellé contre l’ivoirité qui catégorisait les Ivoiriens », soutien-t-il, avant de rappeler quelque faits : « Voici donc un pays, la Côte d’Ivoire, ce havre de paix admiré dans la sous-région pour la sérénité de ses habitants et la stabilité de ses Institutions, qui se retrouve à son tour au bord du gouffre de la division et de la destruction. Voici donc une nation qui se prend à oublier que ce qui faisait sa noblesse et sa grandeur, c’était son esprit de tolérance et son respect de la différence ».

Pourquoi prendre les armes…

Une situation qui a conduit l’actuel chef des députés ivoirien à prendre les armes, à y dédier sa jeunesse et ses facultés. « Alors, voyez-vous, je n’ai aucun scrupule et je n’éprouve aucune hésitation à le dire, je me suis élevé avec force contre cette dérive identitaire, contre cette xénophobie rampante, contre cette politique discriminante. Oui, chers amis Camerounais, je vous le dis: je me suis rebellé contre l’ivoirité qui catégorisait les Ivoiriens », a appuyé Guillaume Soro.

Il a révélé que tout au long de son enfance et de son adolescence, il s’était familiarisé à l’idée de savoir ‘’qu’être Ivoirien et fier de l’être’’ était la même chose. « Tout au long de mon enfance et de mon adolescence, je m’étais familiarisé avec l’idée qu’être Ivoirien et être fier d’être Ivoirien, c’était la même chose ; qu’il y avait au cœur de chacun de mes concitoyens cet indéfectible attachement à une Côte d’Ivoire unie, qui vit en parfaite harmonie avec tous ses voisins et amis. J’ai fait mes classes avec des camarades dont je ne me suis jamais soucié ni de l’origine ethnique, ni de l’appartenance religieuse, car, pendant longtemps, ces données sectaires n’ont jamais habité, ni la façon de penser, ni la façon de faire des ivoiriens », a souligné le PAN.

Le président du SDF, parti d'opposition au Cameroun. Ph: DR
Le président du SDF, parti d’opposition au Cameroun. Ph: DR

Pour lui, il n’y a aucune différence entre l’Ivoirité et le colonialisme. Puisqu’il estime que le concept « ivoiritaire » a été récupérée par l’ex-président Laurent Gbagbo dès son accession au pouvoir. « En Côte d’Ivoire, on a voulu instaurer une hiérarchie naturelle entre des citoyens pourtant égaux en droits et en devoirs. Cette politique active de l’ivoirité insidieusement récupérée et amplifiée par Monsieur Gbagbo, n’était rien d’autre que la tropicalisation de la colonisation des Africains par des Africains », a-t-il confié au Parlement camerounais.

C’est pourquoi, Guillaume Soro n’a pas manqué de rappeler à ses collègues parlementaires que les sacrifices de leurs glorieux prédécesseurs, que sont Martin-Paul Samba, Edandé Mbita, Ruben Um Nyobè, Félix Moumié et autres, sont celles qui ont avivé la flamme de mon combat. « Oui, comme Martin-Paul Samba, Edandé Mbita, furent rebelles contre le colonialisme allemand ici au Cameroun, je le suis devenu ! Comme Ruben Um Nyobè, Félix Moumié, et bien d’autres, furent rebelles contre le colonialisme français ici même au Cameroun, je le suis devenu ! Comme le peuple Abbey de Côte d’Ivoire, cruellement déporté pour sa résistance au colonialisme français au début du 20ème siècle, je me suis rebellé ! Je suis rebelle contre toute politique occidentale, asiatique, américaine ou africaine qui normalise l’injustice, les discriminations, le mépris et l’exploitation quotidienne de l’homme par l’homme. Telle est la Cause à laquelle j’ai dédié ma jeunesse et mes facultés. Les causes qui ont justifié les sacrifices de vos glorieux prédécesseurs sont celles qui ont avivé la flamme de mon combat », s’est justifié l’ex-chef de la rébellion du 19 septembre 2002.

L’affaire Gbagbo !

A l’en croire, les premiers leaders africains ont intellectuellement réagi contre la colonisation par la doctrine dite du panafricanisme. D’où, selon lui, la haine de l’Occident est devenue pour bon nombre d’entre eux, une manière de déguiser leur mépris de la liberté et de la justice entre les Africains eux-mêmes. Aujourd’hui, Guillaume Soro pense qu’il faut poser aux panafricanismes africains des questions qui visent droit au cœur de la dignité humaine en péril dans tout combat politique. « On découvre alors que seul vaut un panafricanisme de projet, d’inclusion et de solidarité concrètes, alors que la pire des choses qui puisse nous arriver, c’est la confiscation du thème panafricaniste par les imposteurs du national-chauvinisme », a-t-il exprimé en face des députés camerounais. Et de s’interroger : « Sont-ils panafricanistes, ces Ivoiriens qui ont massacré le Burkinabé et le Malien, pour la simple et bonne raison qu’ils étaient Burkinabé et Malien ? Sont-ils panafricanistes, ceux qui considèrent les Camerounais vivant dans leur pays comme des sous-hommes? Les Tchadiens, les Centrafricains ou les Nigérians vivant chez eux comme des moins que rien ? ».

Le député de Ferké (au nord de la Côte d’Ivoire) s’est insurgé contre ces mauvaises langues qui pensent aux Cameroun que les Nations-Unies se sont ingérées dans les élections de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Alors que les parties prenantes avaient toutes accepté de signer des Accords dans ce sens. A ce titre, Guillaume a cru bon de rappeler à la face du Parlement camerounais, que l’élection présidentielle ivoirienne d’octobre-novembre 2010 fut l’élection la plus surveillée, et la plus rigoureuse de toute l’histoire contemporaine de ce pays. « Au demeurant, même un simple néophyte pourrait comprendre, sans être agrégé de mathématiques, que dans notre pays, lorsque 2 grands Partis politiques unissent leurs voix, le 3ème n’a aucun moyen de l’emporter », a-t-il éclairé.

Pour le chef du parlement ivoirien, trop de gens ont la mémoire courte sur la crise ivoirienne. « Si le Président Gbagbo avait cédé le pouvoir pacifiquement comme cela a été le cas du Président Wade au Sénégal ou du Président Rupiah Banda en Zambie, il n’y aurait pas eu toute cette tragédie postélectorale. Et Laurent Gbagbo ne serait pas aujourd’hui devant cette Cour Pénale Internationale à laquelle il n’a jamais été opposé quand il était encore au pouvoir ». Une manière au PAN de dire aux camerounais que Laurent Gbagbo est lui-même à la base de son départ à la Cour pénale internationale (CPI).

Franklin Nyamsi : « Belle leçon aux députés du SDF »

Guillaume Soro et Franklin Nyamsi. Ph: DR
Guillaume Soro et Franklin Nyamsi. Ph: DR

Professeur agrégé, docteur en Philosophie et Chercheur à l’Université de Lille 3, Franklin Nyamsi est camerounais de son état. En politique, il est l’un des ‘’formidable’’ Conseiller du président Guillaume Soro. Voici sa réaction qu’il a posté sur facebook, à la suite du boycott des députés du SDF : « Les députes du SDF viennent de se priver de l’audition du discours historique du Président Soro Guillaume Kigbafori au parlement Camerounais. En sortant de l’Hémicycle, ils avouent leur peur de la vérité et du dialogue. Le Chef du Parlement Ivoirien, imperturbable et serein, a bénéficié d’un standing ovation de 90% du Parlement Camerounais, pour une fois, convaincu de faire face à une figure historique. Guillaume Soro leur a dit: « Oui, je suis rebelle comme Um Nyobe, comme Felix Moumie, comme Manga Bell. Je suis rebelle, mais surtout pas comme les petits rebelles du SDF, incapables de supporter la contradiction et l’adversité …. » Magnifique ! Belle leçon de politique concrète donnée par Tienigbanani aux pieds nickelés du SDF dont le ventropoliticard député Joshua Osi, trop pressé d’aller se nourrir, au lieu de garder une attitude républicaine et conforme aux us diplomatiques! ».

FBI