Au secours monsieur le président, on nous machette à Abidjan
Héee Dieu ! Où allons-nous ? On ne sait même plus à quel saint se vouer. Avant, c’était avec des pistolets et autres kalachnikovs. Aujourd’hui, c’est une affaire de machette. Cette histoire de « pays émergent » à l’horizon 2020 est en train de devenir « pays énervant » vers la fin. C’est quel comportement ça ? Si on n’a pas l’argent, parce que « y a pas travail », on ne peut pas aussi avoir la paix chez soi?
Blague à part. C’est une question de vie ou de mort…
Monsieur le président de la République de Côte d’Ivoire. C’est la première fois que je m’adresse à vous. Oui, à vous le 1er citoyen ivoirien. Avec tout le respect dû à votre rang. Vraiment, trop c’est trop ! Excusez moi pour le ton employé et la formule aussi élémentaire que classique, empruntée pour vous exprimer la situation d’insécurité que nous vivons, au jour le jour, depuis un peu plus de trois mois à Abidjan. Rassurez-vous ! Je ne serai pas long. Mais vous aurez l’occasion de lire des témoignages édifiants.
Seulement voilà. Un phénomène nouveau sévit dans la capitale économique. Là où vous êtes, momentanément, installé pour exercer votre fonction de président, en attendant le départ sur la capitale politique de Yamoussoukro. Il s’agit des « attaques à la machette ». Depuis la commune dite martyre d’Abobo, le phénomène s’est répandu, comme une traînée de poudre, dans plusieurs autres cités de la métropole abidjanaise.
Savez-vous que des individus, sans foi ni loi, appelés ‘’Winzin’’ où ‘’Zinzin’’ se livrent à des agressions à main armée de machette la nuit tombée ? Ils visent un sous-quartier. Ils attaquent. Ils tailladent. Et, dépouillent d’innocentes personnes sans défense ! Avec quelques détails près, vous comprendrez l’animosité dont-il est question.
A Abobo, beaucoup de personnes en souffrent le martyre. Celles du sous-quartier « Sodepalm » ne diront pas le contraire. Où le feu couve quasi quotidiennement à cause de ces individus mal intentionnés. Qui ne jurent que par leurs machettes. « A partir de 19 heures, on n’a peur de sortir où d’entrer dans le quartier. Des jeunes gens nous agressent à tout moment. Souvent au nombre de 50, ils prennent d’assaut le quartier, dépouillent tous les passants. Si tu ne veux pas te retrouver à l’hôpital, tu es obligé de donner tout ce qui est en ta possession. Dans le cas contraire, si tu n’a rien, on te taillade à la machette », confie un riverain, sous le sceau de l’anonymat. Même son de cloche à Yopougon.
Dans le sous-quartier de Cocody-Angré, la vie n’est pas belle comme on le croirait. Situé à un jet de pierre d’Abobo, les habitants du secteur « Château des glaces » vivent la peur au ventre chaque jour que Dieu fait. « C’est grave dans notre quartier. On a l’impression que les forces de l’ordre n’existent même pas ici. Chaque fois, il y a des agressions à la machette. Chaque fois, on taillade quelqu’un à cause de ses biens. Moi, je suis obligé de rentrer chez moi à partir de 16 heures pour ne ressortir que le lendemain matin. Ce n’est pas une vie ça », se désespère N Sékou, un jeune cadre.
La dernière trouvaille du « Gang à la machette » est la commune d’Adjamé. Où, il y a moins d’une semaine, le sous-quartier des 220 logements a été pris en otage par ces personnes aux idées lugubres. Pareil dans la commune d’Attécoubé, où ces malfrats se livrent à des parties de machettes quelques fois.

Alors ! Ce que nous n’arrivons pas à comprendre Monsieur le président, c’est la non présence de nos forces de sécurité. Malgré tous les moyens mis à leurs dispositions, par le truchement du ministère de l’Intérieur, rien n’est fait pour assurer la sécurité de la population. A la limite, je qualifie cela de ‘’Non Assistance à Personne en Danger’’ (NAPD).
Excellence, ne me dites pas que vous n’êtes pas informé de ce qui se passe au pays. Vous êtes le 1er citoyen à qui on dit ‘’tout ce que moi je ne sais pas’’. Si la police ne sait pas que nous sommes agressés par le « Gang à la machette », dites moi M. le président : A quoi auront servi les caméras de surveillance dans les rues et ruelles d’Abidjan ? Ces appareils que vous aviez achetés à coup de milliards, grâce à l’argent du contribuable. Ne me dites pas que vous avez créé le Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) ! Que font ces policiers, militaires et gendarmes qui composent cette UNITÉ ? Craint-elle ces mômes de 15 ans? Alors que depuis sa mise en place, nos parents, amis et frères sont agressés, de jour comme de nuit, à Abidjan. Je ne suis pas d’accord avec ces actes de défiance vis-à-vis de nos forces. Vous me direz que l’indice d’insécurité a baissé de 3,8 % en avril 2011 à 1,6 % en mai 2013.
S’il vous plaît. Sortons des chiffres. Nous savons tous que la Côte d’Ivoire milite fort pour le retour de la Banque africaine de développement (BAD). D’ailleurs, cela est notre souhait. Mais, la réalité est que nous sommes en danger. C’est pourquoi, j’ai occulté le protocole qui voudrait que je m’adresse au ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, en vous appelant au secours.
Recevez mes salutations, les plus distinguées, Monsieur le président de la République de Côte d’Ivoire.
FBI… Fier d’être Bon Ivoirien !
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