COVID-19 : des jeunes ivoiriens ont une solution pour contrer le virus en Afrique

Article : COVID-19 : des jeunes ivoiriens ont une solution pour contrer le virus en Afrique
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28 mars 2020

COVID-19 : des jeunes ivoiriens ont une solution pour contrer le virus en Afrique

Alors que l’OMS, l’ONU et certains chefs d’État demandent l’aide des pays riches pour voler au secours de l’Afrique où le COVID-19 risque de se propager comme une traînée de poudre, les Africains eux-mêmes ne veulent pas rester de marbre. Que ce soit au niveau de la sensibilisation des populations ou de la recherche dans les laboratoires, des cerveaux s’organisent pour préparer la riposte.

Depuis le 28 mars, on a franchi la barre des 30 000 morts dans le monde. Et le nombre d’infectés continue de monter avec plus de 600 000 cas de maladie à coronavirus sur la planète. L’heure n’est donc plus au verbiage creux. C’est le temps de passer à l’action pour sauver le monde face à un ennemi commun : le COVID-19. À l’image du travail de recherche scientifique dans les laboratoires, une équipe de jeunes entrepreneurs ivoiriens basés aux États-Unis travaillent d’arrache-pied pour aider à limiter la propagation du nouveau coronavirus en Afrique.

Un « triage efficace et effectif » face au COVID-19

À travers leur application « Apollo”, un écosystème de la santé prévoyant une réponse en cas d’épidémie et de pandémie, ils ont décidé de faire du dépistage à distance et faire suivre les « cas critiques » par le biais d’un processus automatisé par les autorités des pays africains qui utiliseront cette plateforme. « Nous avons créé un Risk Assessment and Preparedness Framework qui sera disponible sur notre site scbsystems.org. Notre approche met l’accent sur l’isolement et le dépistage précoce du COVID-19 », explique Sékou Cheick Bamba, Doctorant en Engineering Management à la George Washington University et CEO de SCB Systems.

Cheick Bamba, Doctorant et Top Innovateurs George Washington University 2019.

En effet, le « diagramme » élaboré par ces jeunes africains d’origine ivoirienne pour le processus de dépistage à distance semble innovateur. « Il définit la méthodologie d’un service universel qui prend en compte toutes les tranches de la population pour le triage, ce qui facilitera la prise de décision gouvernementale tout en allouant les ressources nécessaires pour la recherche et le développement du fait de la centralisation de la base de données », fait valoir le premier responsable d’Apollo, avant d’ajouter que « c’est une approche innovatrice de la collaboration gouvernement et entité privée ».

« En d’autres termes, notre diagramme permet d’évaluer l’exposition de la population au COVID-19, le suivi de l’évolution de la pandémie, la gestion des alertes et la circonscription de la maladie par le système sanitaire. »

Sékou Cheick Bamba, fondateur de SCB Systems

À en croire M. Bamba, l’application Apollo va donc au-delà d’un simple dépistage comme celle lancée par des organismes de renommée internationale. Il vise plutôt la limitation de taux élevé de contagion de coronavirus en favorisant la guérison de l’individu infecté. « Nous avons une approche holistique qui prend en compte le risque sanitaire et géographique tout en y alliant une politique de réponse adéquate pour prendre en charge les cas critiques par les gouvernements en un temps record. Cela est possible parce que nous arrivons à faire un triage efficace et effectif pour contrer le COVID-19 », précise-t-il.

D’où vient l’inspiration de la team « Apollo »

Photo : SCB Systems

Considérant que le ratio du mode de transmission est « exponentiel » dans les pays chaleureux, l’étudiant de George Washington University qui dit avoir « perdu le sommeil » lorsqu’il a fait des projections du potentiel impact du COVID-19 sur l’Afrique. C’est suite cela qu’il décide de réunir deux membres de son équipe notamment le directeur Drissa Coulibaly et Yeli Sidibé le CTO (Chief Technology Officer) de SCB Systems afin de réfléchir à une solution pour aider l’Afrique à faire face. « On était tous d’accord que nous devions déployer une solution pour freiner le COVID-19 dans notre pays et sur le continent africain », rappelle Cheick Bamba, concepteur de l’application de santé « Apollo », Top Innovateurs George Washington University 2019.

« Il y a plus de chance de survivre aux COVID-19 que d’en mourir. »

– Cheick Bamba, créateur de l’appli « Apollo »

Pour aboutir à cette application qui a été officiellement lancée samedi 28 mars 2020, Sékou révèle avoir passé des nuits blanches en compagnie de certains membres de l’équipe de SCB Systems. « Je peux vous dire que les 10 derniers jours étaient incroyables pour nous. Nous avons passé des nuits blanches à travailler pendant que nous avions des responsabilités en journée sans même accuser le coût de la fatigue parce que l’objectif était plus important et noble que notre fatigue physique et psychologique ».

https://www.facebook.com/sekoucheick.bamba.79/posts/786107961913052

Malgré les « pires projections » sur la propagation du COVID-19 en Afrique de part et d’autre, Sékou Cheick Bamba reste confiant. D’après ce jeune développeur de solution en santé, « il y a plus de chance de survivre aux COVID-19 que d’en mourir ». Toutefois, il souhaite que dans tous les pays africains, chaque individu respecte les mesures de protection et de distanciation sociale préconisées par leurs autorités tout en s’appropriant l’application Apollo pour se faire dépister à distance gratuitement.

« Il est impératif que la population africaine écoute les autorités gouvernantes comme principale source d’information. Il faut respecter les consignes et pratiquer l’isolement social correctement », conseille le Doctorant en Engineering Management à la George Washington University.

Pourquoi « sauver l’Afrique » et pas les États-Unis ?

Il est vrai que les regards se tournent de plus en plus vers l’Afrique (4000 cas), mais le nouvel épicentre du COVID-19 demeure les États-Unis avec plus de 120 000 cas d’infection à la date du samedi 28 mars. À la question : pourquoi craindre pour l’Afrique et non les États-Unis ? Cheick Bamba répond qu’il demeure africain bien que vivant aux États-Unis depuis quelques années. « Alors, soutient-il, le bien-être de l’Afrique est plus qu’une priorité, mais un devoir. »

Sachant que les États-Unis, ont débloqué deux milles milliards de dollars [2 000 000 000 000 $] pour faire face à la crise du coronavirus, fondateur de SCB Systems estime qu’il y a deux poids deux mesures. « Les É.-U. sont la première puissance mondiale qui ont la capacité et les moyens financiers, humains, intellectuels et infrastructurels pour éradiquer cette pandémie. Un plan de 2 000 G$ vient d’être validé ici. Pourtant nous le savons tous, l’Afrique a et aura du mal à mobiliser les ressources nécessaires pour éradiquer le COVID-19. Il est de devoir de tout africain de collaborer pour que nous puissions sauver l’Afrique », a conclu Sékou Cheick Bamba.

FBIYAY

Lire aussi : Coronavirus, en Afrique on croyait à une « affaire de blancs »

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Commentaires

Soro
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Que nos Etats fassent confiance aux intelligents Africains pour une fois.

Sidibé madina
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Merci pour tout et que Dieu vous protège.

Kamissoko Mamadou
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