Recadrée sur Facebook, Simone Gbagbo se dégonfle!

Article : Recadrée sur Facebook, Simone Gbagbo se dégonfle!
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31 août 2018

Recadrée sur Facebook, Simone Gbagbo se dégonfle!

L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, (2000-2010) fait l’actualité depuis sa sortie de résidence surveillée, au sein de l’École de gendarmerie d’Abidjan, le mercredi 8 août 2018, suite à l’amnistie accordée par le Chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara, à l’endroit de 800 détenus.

Si dans l’ensemble la majorité des populations ivoiriennes ont accueilli dans l’euphorie la libération (après sept ans de détention) de l’épouse de Laurent Gbagbo, beaucoup ont été surpris par le « manque de compassion » de Simone Ehivet Gbagbo envers les victimes de la crise post-électorale qui a fait plus de 3000 morts, des milliers de déplacés de guerre et d’exilés politiques.

1/2 SIMONE GBAGBO – ABOUDRAMANN SANGARÉ – MARIE ODETTE LOROUGNON – LIDA KOUASSI….

Publiée par Gouza Nahounou sur Samedi 18 août 2018

À travers sa première prise de parole, le mercredi 8 août, on a eu l’impression que Mme Gbagbo était victime d’un trou de mémoire, après sept années de détention, au point d’être incapable se souvenir ce qui s’est passé. En fait, c’est comme si le seul « drame » qu’il y a eu dans le pays s’est produit lors de son arrestation et son époux Laurent Gbagbo.

Malheureusement, on assiste aux mêmes discours guerriers à l’aube des élections présidentielles de 2020.

Et pourtant, les Ivoiriens ont souffert du fait de l’entêtement du couple Gbagbo. Eux qui avait voulu conserver, vaille que vaille, le pouvoir malgré leur défaite dans les urnes au soir du 30 novembre 2010. Aujourd’hui, des milliers de familles vivent encore dans la douleur de cette « guerre tragique », que le pays aurait pu éviter si la sagesse avait habité ses hommes politiques.

Simone Gbagbo : « le combat continue »!

Faisant fi de tout cela, la fille de Moossou (un petit village de Grand-Bassam), apparue comme « Le Messie », est plutôt venue dire aux Ivoiriens : « le combat continue ». Sans même penser à ressouder le Front populaire (FPI), parti de Laurent Gbagbo divisé depuis son transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI), elle a plutôt fait l’éloge d’un camp. Elle laissait croire ainsi dans ses propos que c’est le ‘’camp Sangaré’’ et « l’Éternel des Armées » qui auraient œuvré à sa libération. 

Mais il a fallu que des Ivoiriens s’emparent des réseaux sociaux pour renvoyer l’ex-première dame de Côte d’Ivoire à sa copie. Plusieurs « cyberactivistes », choqué par ‘’l’esprit va-t-en-guerre’’ de Simone Gbagbo, ont dû rappeler à l’ordre, sur Facebook, celle qu’on a appelé à un moment donné « la dame de fer ». Dans plusieurs vidéo Facebook-live, ils se sont insurgés contre son manque d’humilité tout en dénonçant les mêmes propos qu’elle tenait au moment de sa chute du pouvoir.

Comme des éveilleurs de consciences, ils ont décidé de « faire prendre conscience » à leur compatriote pour éviter que le pays sombre à nouveau comme en 2010-2011 du fait des hommes politiques.

Finalement, Simone Gbagbo s’est rachetée un peu plus de deux semaines après ce qu’on pourrait qualifier de « faux pas du jour » de sa libération. Visiblement, elle a eu échos des mécontentements des « cyberactivistes » sur la toile à son encontre.

À l’occasion d’une messe d’action de grâce dans son village natale, Moossou, le samedi 25 août, l’ex-première dame s’en incliner en la mémoire de toutes les victimes de la crise post-électorale ivoirienne, quel que soit l’appartenance politique, ethnique ou religieuse. « Dans cette crise, nous avons des victimes que nous classons en cinq groupes: celles de mon propre camp, celles du camp adverse, les citoyens innocents, les exilés qui ont perdu la vie loin du pays, les forces de défense et de sécurité tombées sur le champ de bataille », a-t-elle reconnu.

Discours de réconciliation, face aux mécontentements sur Facebook

Plus étonnant, Mme Gbagbo a remercié le pouvoir d’Abidjan par qui, dira-t-elle, Dieu serait passé pour sa libération, les citoyens de la ville d’Odienné, l’école de gendarmerie d’Abidjan et les FRCI commis à sa sécurité.

« Je remercie tous les hommes et femmes de Côte d’Ivoire et hors qui ont prié pour que nous soyons là. Je suis convaincue que notre libération est un miracle divin. Remerciements à la ville d’Odienné, aux hommes d’Odienné. J’y ai vécu pendant trois ans et demi dans la maison du Général Youssouf Kone. Je n’ai jamais été malade. (…) Remerciement au ministre Diakité Coty qui a été mon élève et qui m’a traitée comme on traite sa maman pendant qu’il était maire. Merci au couple burkinabé qui a pris soin de moi, malgré les menaces de quelques personnes. J’ai eu la chance d’avoir à Odienné ma sécurité confié à des FRCI. Ils ont bien veillé sur moi. À l’école de gendarmerie, j’ai été bien traitée. Ils se sont comportés comme des jeunes frères. Ils m’appelaient tous ‘’mamans’’. Merci aussi à mes médecins et à mes avocats », peut-on lire dans la déclaration lue par Simone Gbagbo.

Enfin, l’ex-première dame a livré « le message de réconciliation » que beaucoup d’Ivoiriens attendaient d’elle. « Ma prière, dit-elle, est sur Dieu pour tous les prisonniers politiques militaires et le retour de tous les exilés dans une nation réconciliée et que plus jamais cela ne se répète. Acceptons de pardonner. Dieu nous aime et a besoin du peuple de Côte d’Ivoire ».

Comme quoi, les réseaux sociaux – l’arme du 21è siècle – ont donné plus de pouvoir ces dernières années au citoyen lambda. À l’image de l’ex-première dame de Côte d’Ivoire qui a reçu une ‘’belle claque’’ des « cyberactivistes », les politiciens ivoiriens devraient comprendre que plus rien ne se fera comme par le passé. On ose croire que l’épouse de Laurent Gbagbo va continuer d’employer le bon ton et se frayer un nouveau chemin politique.

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