Mondoblog 2014 à Abidjan : 3 questions à la blogueuse Awa Seydou Traoré

Article : Mondoblog 2014 à Abidjan : 3 questions à la blogueuse Awa Seydou Traoré
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Mondoblog 2014 à Abidjan : 3 questions à la blogueuse Awa Seydou Traoré

Du 2 au 12 mai 2014, la troisième session de formation des Blogueuses et Blogueurs francophones de la plateforme, « Mondoblog », propulsée par l’Atelier des Médias de Radio France Internationale (RFI), se déroulait en Côte d’Ivoire, dans la banlieue d’Abidjan (Grand-Bassam) après Dakar, Sénégal, en 2013. Revivez quelques temps forts à travers cet entretien réalisé à l’Hôtel Tereso avec la Mondoblogueuse malienne Awa Seydou Traoré. Vivant en Mauritanie, elle tient le blog Reine d’Afrique, dédié aux femmes. Ici, elle nous livre ses impressions sur la formation, le blogging et son séjour en Côte d’Ivoire pour la première fois.

Tes impressions sur les 10 jours de formation en Côte d’Ivoire ?

Awa Seydou, Hotèl Cheguiti Place (Mauritanie) © Dame Ba
Awa Seydou Traoré, Hotel Cheguiti Place (Mauritanie) © Dame Ba

Ces 10 jours de formation ont réuni près de 70 blogueurs de divers horizons en Côte d’Ivoire, ont été une expérience enrichissante qui nous a permis une fois de plus de mettre en pratique et en théorie l’accent sur l’apport du blogging. Comme quoi, c’est un moyen d’expression sociale, d’engagement. Bref, une voix pour la citoyenneté. Il a également été question de web journalisme. Nous avons mené des débats sur la relation journaliste-blogueur. À savoir quelle pouvait être la complémentarité qui existait entre ces deux pratiques.

Nous avons eu droit à des présentations enrichissantes avec Philippe Couve, qui est considéré comme le père de l’émission L’Atelier des Médias et de la plateforme Mondoblog. Pour l’organisation, Reporter sans frontières (RSF) nous a édifiées sur la sécurité informatique. Comment il fallait se mettre en sécurité sur le web à travers ses données personnelles. Ajouté à cela, il a été question de la « protection des journalistes ». En sommes, nous avons appris beaucoup de choses devant permettre de comprendre que le blogging pouvait être considéré comme un métier à part entière.

Comment tu as trouvé ton séjour en terre ivoirienne, pour la première fois que tu as foulé ce sol ?

Effectivement, c’est mon premier déplacement en Côte d’Ivoire. J’avais déjà visité plusieurs pays de la sous-région, mais je n’étais jamais arrivée à Abidjan. Une capitale dont on entendait parler. On nous parlait des plats ivoiriens, de l’aloco, de l’attiéké, etc. C’est un pays qui me faisait énormément rêver pour avoir joué un rôle très capital en tant que carrefour économique, des affaires en Afrique de l’Ouest. Et on se rend compte jusqu’à quel point la Côte d’Ivoire essaye de se redresser malgré la crise qu’elle a connue.

Nouvelles formes de journalisme avec Pierre Romera, Mondoblog Abidjan 2014 © FBI
Nouvelles formes de journalisme avec Pierre Romera, Mondoblog Abidjan 2014 © FBI
En tant que femme, n’as-tu pas peur de blogguer en Mauritanie ?
Photo du journal facebook de Awa Seydou
Photo du journal facebook de Awa Seydou

Non ! Je pense que la Mauritanie évolue, contrairement à plein d’idées reçues et clichés. Je ne dis pas que tout est beau. Beaucoup reste à faire. Mais de plus en plus, les Mauritaniens osent prendre la parole, faire des marches pour dénoncer ce qui ne va pas. Je pense que tout cela contribue à la liberté d’expression. En tout cas, la voix est libre pour donner accès à l’information. Le plus important n’est pas de blogguer. Il n’est pas aussi mauvais de blogguer.

Awa Seydou, avec un appareil photo en mains © Artowa Tsemha-Boulleys
Awa Seydou Traoré, avec un appareil photo en mains © Artowa Tsemha-Boulleys

Mais, c’est de blogguer pour la bonne cause. Il ne s’agit pas de prendre des informations ça et là pour raconter du n’importe quoi. C’est vrai que blogguer consiste à commenter, mais ces commentaires doivent être aussi justifiés, recoupés en quelque sorte comme le ferait un bon journaliste. Parce qu’il y a des informations ou des sujets tellement sensibles qu’il ne faut pas se contenter seulement de dire que c’est beau ou que c’est vilain. Le plus important c’est de pouvoir justifier en quoi notre position peut apporter quelque chose de positif dans la marche du pays. Ce n’est pas de mettre le feu aux poudres. Notre position de blogueur doit servir à quelque chose d’important.

Réalisé par FBI, Abidjan 2014

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