7 janvier 2013

Politiciens ivoiriens, entre l’enclume et le marteau !

Les partis politiques sont à l’heure des probabilités. En 12 mois, plusieurs choses se sont passées entre la coalition au pouvoir et l’opposition conduite par le FPI. Mais, si la note apparaît salée pour certains, mitigée pour d’autres, une frange de ces partis politiques peut revendiquer un bilan assez mouvementé.

C’est l’heure des bilans de l’année écoulée. Chez les politiciens, on sait plus ou moins le palier que chaque camp aura atteint, de janvier 2012 – en matière d’organisation, de positionnement – à décembre 2012. Et Si on s’accorde à dire que c’est une coalition de partis politiques, le RDR, le PDCI, le MFA et l’UDPCI, qui revendique le pouvoir d’Etat, sans oublier les alliés du PIT et de l’UPCI, la vérité serait que la majorité de ceux-ci vive la politique entre l’enclume et le marteau.

Aujourd’hui, le citoyen lambda retient qu’il y a deux ténors de la politique ivoirienne qui gèrent les Affaires d’Etat. C’est-à dire, le RDR et le PDCI. Vu le « pacte pré-électoral » signé par les hauts responsables « Houphouëtistes » de ces partis, dont Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Et, cela est bien clair. Le RDR occupe la Présidence de la République et le PDCI occupe la Primature, chacun avec des ministères en sus. « Il a fallu une certaine pression pour que la Primature revienne au PDCI-RDA », a révélé un baron du PDCI. Même si, en moins de deux années de magistère, ce parti a connu deux Premiers ministres.

« Ce sont leurs militants qui sont à la tête de toutes des grandes structures étatiques »

Avec le remplacement d’Ahoussou Kouadio par Daniel Kablan Duncan, le 21 novembre 2012. Qu’à cela ne tienne. Au parti doyen de Côte d’Ivoire, la grogne est presque dans le même sens. Certains prétextent que le RDR s’est accaparé de « tout ». « Ce sont leurs militants qui sont à la tête de toutes des grandes structures étatiques », dénonçait récemment un militant du PDCI. Alors qu’au RDR, on fait entendre que « le Président Ouattara ne prend pas de décisions sans consulter son aîné Bédié ».

Du côté de l’UDPCI, les choses allaient bien, lorsque le parti arc-en-ciel avait deux ministres au sein du gouvernement. Pour finir l’année 2012, le quatrième grand parti politique ivoirien a une moisson très maigre. Seulement le président, Albert Mabri Toikeusse, est au gouvernement.

À l’UPCI de Gnamien Konan, un parti qui a surclassé des doyens au soir des élections présidentielles de 2010, on ne se plaint pas. Le « père » de la méritocratie est toujours aux affaires auprès du Président Ouattara pour conduire la fonction Publique.

Cependant, chez le N°4 des Houphouëtistes, le MFA s’est vu arracher, le 21 novembre dernier, le seul poste qu’il revendiquait, depuis la formation du gouvernement le 1er Juin 2011. Chose qui aurait creusé davantage un fossé entre Anaky Kobena et le patron de la coalition au pouvoir. Heureusement, avant la fin de l’année, le Président Ouattara a reconnu, lors de sa visite d’Etat à Koun-Fao, que l’ambiance n’était pas au beau fixe. « Mais, nous nous sommes réconciliés », avait affirmé le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara.

Tout comme au PIT de l’éminent Constitutionaliste Francis Wodié, qui a démissionné de son parti. Si aucune guerre n’est déclarée avec le principal allié du parti au pouvoir, le bilan ministériel du PIT demeure négatif. Néanmoins, des langues font entendre que « Francis Wodié a sacrifié les portefeuilles ministériels qui revenaient au PIT en occupant la tête du Conseil Constitutionnel ». Vrai ou faux ? En tout cas, pour d’autres, c’est la veillée d’arme dans le camp du premier parti d’opposition.

Le FPI se fourvoie entre dialogue avec le pouvoir en place et libération de l’ancien Président Gbagbo et sa suite. Conditionnant ainsi leur entrée au gouvernement. D’ailleurs, depuis quelques jours, plusieurs mouvements nés des cendres du FPI ont décidé de s’inscrire dans le cadre d’un dialogue républicain. Quand d’autres se focalisent sur la libération de leurs camarades. Un combat qu’ils seraient en train de remporter avec la libération de huit (08) pro-Gbagbo. Ce qu’il permet de dire que les « Bleus », terminent, sûrement, l’année en beauté. Mais, au-delà de tout ceci, il y a la vraie vie de ces partis politiques, qui en dit long sur leur fonctionnement. Où le bilan est à qui mieux-mieux.

Le PDCI se réorganise

Au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), il faut dire cette année 2012, n’a été de tout repos pour le président Bédié. Après avoir fait face à la fronde de certains militants demandant un Congrès pour le renouvellement des instances, suite à la défaite du PDCI à la Présidentielle de 2010 et des Législatives de 2011, le Sphinx de Daoukro, est passé à la modernisation et à la restructuration de son parti cette année avec la création d’une Direction financière, chargée du Patrimoine du PDCI-RDA. Avec en prime, la nomination des jeunes à la tête de cette structure. Puisque, l’homme a demandé que « le PDCI ne doit plus être géré comme une boutique de quartier ». Aussi, le président Bédié a-t-il fait appel à la jeunesse de son parti pour préparer activement le prochain Congrès du PDCI-RDA. Objectif : reconquérir le pouvoir en 2015.

Pour l’heure, il est question de la gestion des dossiers de candidatures aux élections municipales et régionales de l’année prochaine.

Le RDR en pôle position

Au Rassemblement des républicains (RDR), c’était la course au fauteuil. Aujourd’hui, les « enfants » de Ouattara semblent être ressaisis. Dans leur vision de consolider le pouvoir d’Etat, ils ne ménagent aucun effort pour communiquer sur les acquis de leur mentor et répondre du tic au tac à leurs détracteurs. Le RDR, dirigé par Ahmadou Soumahoro, rêve de plus en plus en l’avenir. Qui, profitant de sa position à la tête du pays, fait raser le mûr à ses adversaires. Membres attitrés de l’International Libéral, les républicains se sont vus accueillir le 58ème Congrès de ce courant politico-économique en cette fin d’année 2012, durant une semaine. Après le sursaut aux élections municipales de mars 2001, aujourd’hui, le RDR est craint par ses adversaires face aux élections locales de 2013 à venir. Si ce parti ne sort pas divisé dans le choix de ses candidats, au niveau des Mairies, la plupart des politiciens pensent que le RDR serait en pôle position.

A l’UDPCI, on essaie de survivre

La question financière fait partie des préoccupations de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI). Le samedi 24 novembre dernier, au cours d’un séminaire, il a été demandé aux militants de s’investir dans la gestion financière du parti. Puisque, le Trésorier a constaté que « c’est le président Mabri seul qui finance l’UDPCI ». Il a donc souhaité que le parti soit dorénavant financé par les militants. Et que, chacun puisse s’acquitter de sa cotisation, en mettant la main à la poche. Toutefois, la bataille des Municipales et Régionales s’annoncent fratricides, dans l’ouest montagneux, pour le parti créé par le défunt Président Robert Gueï. Surtout, avec la position de Blon Blaise, qui n’entend pas se laisser marcher là-dessus.

Le MFA entre la vie et la mort

Bon nombre de personnes se demandent ce que devient le Mouvement des forces d’avenir (MFA), cet autre parti des Houphouëtistes ? Un parti qui serait divisée depuis le départ du ministre Legré Phillipe du gouvernement. D’ailleurs, il ne reste qu’un tout petit représentant à l’Assemblée nationale, avec le siège de Cocody tout aussi désert que délabré?

Le FPI à la recherche de ses marques

Le parti créé par l’ex-Président, Laurent Gbagbo, est fortement bousculé depuis le transfèrement de celui-ci à la Haye. Miaka Ouretto, qui conduit la destinée du navire bleu, ne sait plus où mettre la tête. Faut-il se camper sur la libération de Gbagbo et Simone, où se réorganiser pour reconquérir le pouvoir par les urnes ? L’équation est posée. Mais, à y voir de près, le nouveau patron de la refondation a décidé de mettre de l’ordre dans ses rangs. Avec le remplacement de Brigitte Kuyo, ex-représentante du FPI en France, par Hortense Adé Assalé pour, dit-on, redynamiser le parti aux deux doigts.

Le PIT au point mort ?

Après la défaite du PIT aux élections présidentielles de 2010, un séminaire bilan avait été organisé pour donner une nouvelle orientation au parti cher au Pr Francis Wodié. « Pourquoi après 20 ans d’existence, le PIT a-t-il du mal à obtenir l’adhésion des Ivoiriens ? Il s’agit de faire le point des élections générales auxquelles le Parti ivoirien des travailleurs a participé et dont les résultats n’ont pas été fameux (0,29%) afin de voir ce qui n’a pas marché, et comment faire pour rebondir pour que le PIT puisse jouer son rôle dans le paysage politique actuel de la Côte d’Ivoire », s’était interrogé le professeur Kouadio Gogoua Jérémie, porte-parole du collège du présidium du parti. Or, il se qu’aucune solution n’a encore été trouvée.

L’UPCI pleure Gnamien Konan

Gnamien Konan, semble être en difficulté dans la gestion et l’instauration d’une démocratie vraie au sein de son jeune parti, après un an passé au poste de ministre de la Fonction Publique. Il est en proie à des divisions internes. Actuellement, il est clair que le président fondateur de l’UPCI est plus préoccupé à gérer ses tâches ministérielles que de faire front à des querelles politiciennes. Et pourtant, au sein de cette formation politique, beaucoup de militants estiment que sans Gnamien Konan, l’UPCI n’est rien sur la scène politique nationale. A preuve, « on entend plus parler de la Fonction Publique à travers Gnamien Konan que son parti politique, qui est l’UPCI», disait un indécrottable militant.

LIDER, on ne veut rien savoir !

Mamadou Koulibaly ne veut rien entendre tant que la CEI n’est pas réorganisée avant les prochaines élections municipales et régionales de 2013.

FBI

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