Elections, la police ivoirienne gaze 200 femmes à Abidjan

Article : Elections, la police ivoirienne gaze 200 femmes à Abidjan
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23 avril 2013

Elections, la police ivoirienne gaze 200 femmes à Abidjan

Elles étaient nombreuses dans la commune administrative du Plateau. Plus de 200 femmes venues des différents marchés de la commune de Yopougon se sont pointées, ce mardi 23 avril, entre 10 heures et 11 heures, dans les environs de la présidence de la République.

Les mains nues, elles tenaient à manifester contre les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI), le lundi 22 avril, en défaveur du candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). « Nous sommes venues dire au président Ouattara d’intervenir dans ce qui se passe à Yopougon. S’il dit qu’il est démocrate et qu’il veut que la Côte d’Ivoire soit un pays démocratique, qu’il n’accepte pas cette mascarade électorale qui s’est passée à Yopougon », estime Mme Koakon.

Très en colère, ces lieutenants du candidat Doukouré Moustapha ne démordent pas. « Nous ne sommes pas d’accord avec les faux résultats de la Commission électorale indépendante. Ce sont des faux chiffres qu’ils ont publiés », lâche dame Akoua Justine, vendeuse au marché de ‘’Siporex’’. Pour certaines d’entre elles, le scrutin a été émaillé d’anomalies. « Plusieurs bureaux de vote ont ouvert tardivement. Et, nous avons constaté que l’ordre des candidats, sur le spécimen de vote qui a été présenté aux électeurs, durant les deux semaines de campagne, a changé le dimanche 21 avril », s’est plaint Konaté Mariétou.

Dans cette foulée, la réponse de la police ne s’est pas fait attendre. Un détachement impressionnant de flics, à bord de plusieurs cargos, a fait battre en retraite ces ‘’pauvres’’ partisanes de Doukouré Moustapha. Elles ont été repoussées jusqu’à la gare lagunaire sud. Trois coups de gaz lacrymogène à suffire pour disperser la foule.

Face à ce déferlement des hommes en treillis, les supportrices de Doukouré Moustapha n’ont eu d’autre choix que de prendre la clé des champs. Surtout qu’elles ont été prises en sandwich par ces derniers. « Nous n’allons pas abandonner cette affaire. C’est Doukouré qui a gagné à Yopougon. Ce n’est pas normal ce que la CEI fait. Nous leur demandons de reprendre les élections à Yopougon », fulminait une des manifestantes avant d’embarquer dans un bateau bus en partance pour Yopougon.

Justement ! Des élèves de passage à la gare sud, de la Société des transports abidjanais (SOTRA), ne comprenaient pas le sens de la manifestation des femmes à l’égard de la présidence de la République. « Je ne comprends pas pourquoi est-ce que c’est à la Présidence que ces femmes viennent protester. Ce n’est pas le président de la République qui a proclamé les résultats », déplore B.M, étudiant dans une grande école du Plateau. Selon lui, les partisans de Doukouré devraient plutôt aller manifester au siège de la CEI, sise Deux-Plateaux.

FBI

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