25 mars 2013

MACA, les épouses des détenus ivoiriens grognent…

Réunies au sein d’un Collectif, les femmes des détenus de la crise post-électorale sanglotent. Ces épouses, dont des mères, enfants, sœurs et amies des prisonniers ont tenu à signifier cela, le vendredi 22 mars 2013, à la Maison de la presse d’Abidjan-Plateau (MPA).

Au cours d’une conférence de presse, le Collectif des femmes a déploré le retard dans le déroulement des procédures judiciaires. « Si pour un nombre restreint, environ 20 sur 300 personnes, les auditions ont débuté, la plupart des détenus n’ont pas encore été interrogés ou entendus par un juge d’instruction. Autant dire que personne n’a encore été jugée ou condamnée », a dénoncé la porte-parole du Collectif, Kouakou Nathalie.

Mais pourquoi les choses tardent ? Alors que la plupart des détenus seraient écroués à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), il y a 20 mois pour les uns, 12 mois pour certains et plus de 4 à 6 mois pour d’autres. Selon le Collectif, la plupart de ces prévenus feraient l’objet ‘’d’exfiltration nocturnes’’ de la MACA pour être déportés à des destinations inconnues. « C’est à l’occasion des appels et communiqués, que nous avons la désagréable information du transfert de nos conjoints et parents à des lieux que l’on refuse de nous communiquer », a confié la chargée des relations extérieures.

A l’en croire, ces ‘’exfiltrations’’ se feraient sans document légal du juge d’instruction alors que les détenus sont sous mandat de dépôt. « Ces déportations entrainent une perturbation, disons un ralentissement des procédures judiciaires cours », a déploré le Collectif des femmes des détenus de la crise post-électorale.

Elles ont denoncé les déportation de leurs maris sur des pancartes.
Elles ont denoncé les déportation de leurs maris sur des pancartes.

Et, d’ajouter que, « ceux qui reviennent des déportations rapportent les pires traitements qui leur ont été infligés au moment de l’enlèvement, pendant le voyage et surtout durant leur séjour où des menaces d’exactions sont courantes ».

Au dire des épouses des prisonniers, le traitement auquel sont soumis leurs époux les plonge dans une grande douleur morale, psychologique. Prenant la communauté internationale à témoin, les femmes des détenus ont souhaité attirer l’attention des autorités ivoiriennes afin que ces ‘’agissements’’ cessent envers les « 261 civils et les 78 corps habillés détenus », et que les procédures judiciaires prennent, définitivement, leur envol. Chose qui, selon elles, permettra de booster le processus de réconciliation nationale.
FBIYAY
CAM00080

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