Fofana Baba Idriss

Alternance en Côte d’Ivoire, Ouattara fait mieux que Houphouët…

La Côte d’Ivoire, ce pays qui n’a jamais connu de passation de pouvoir entre deux chefs d’État depuis son accession à l’indépendance en 1960 connaîtra un nouveau sort au soir de la présidentielle de 2020. L’actuel président de la République, Alassane Dramane Ouattara (78 ans), ne sera pas candidat à sa propre succession. Il ne briguera donc pas de troisième mandat. Enfin, la porte de l’alternance politique s’ouvre.

C’est une grande première ! On peut traiter Ouattara de tous les noms d’oiseau et même critiquer sa vision des choses. Mais, il faut reconnaître que l’homme a posé un acte d’une grandeur historique le 5 mars 2020. « Je voudrais annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération », a déclaré Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire.

Ce discours, empreint de sagesse et d’humilité, marquera à jamais l’histoire de la Côte d’Ivoire nouvelle. Les opposants fantoches, aigris, qui avaient mis la main au feu pour annoncer un tripatouillage de la constitution par le président Ouattara pour se maintenir au pouvoir doivent refaire leur « petit calcul » politique. Le nouveau bâtisseur de la Côte d’Ivoire nouvelle, rebaptisé « Mandela de l’Afrique de l’Ouest », a redonné de la fierté aux Ivoiriens pour leur pays. Il a démontré aux yeux du monde qu’il n’est pas assoiffé de pouvoir. Mieux, l’unique premier ministre d’Houphouët a transformé positivement l’image de la Côte d’Ivoire.

« Papa nan coup d’État » a-t-il encore une dignité politique?

Quand j’entends encore Guillaume Soro (47 ans), je me demande si l’ancien président de l’Assemblée nationale (PAN) a encore une dignité politique. Il y a deux mois de cela, l’homme hallucinait. Lors de sa « conférence de lamentation » le 28 janvier 2020 à Paris, le désormais opposant et chef du mouvement politique GPS disait que Ouattara lui avait promis le pouvoir, mais n’avait pas respecté sa parole. « Il devrait faire deux mandats et je devrais lui succéder, comme ça été fait au Mali entre Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré. Cet engagement n’a pas été respecté. C’est pourquoi j’ai dit que j’avais un sentiment de trahison », dixit Guillaume Kigbafori Soro, ancien chef rebelle, contre qui un mandat d’arrêt a été lancé pour son inculpation dans une tentative de coup d’État, et ce, après celui du Burkina Faso.

« Dans sa volonté de diaboliser Ouattara, Soro démontre aux yeux du monde son « innocence politique » chaque jour que Dieu fait. »

Comme si le pouvoir se transmettait de père en fils, ces propos ont fait les choux gras des réseaux sociaux. Mais comme Guillaume « le rebelle » ne connaît pas la honte, il n’est pas resté droit dans ses bottes; lui qui attend toujours que Ouattara parle avant de se prononcer [pour s’attirer de l’audience] est revenu à la charge. Dans un discours à l’emporte-pièce, le natif de Kofiplé dénonce les propos de Ouattara sur le « transfert du pouvoir » à une nouvelle génération. « Le pouvoir appartient au peuple. C’est indéniable. Ce n’est ni un héritage ni un legs. Il ne se transfère pas. C’est au seul peuple de Côte d’Ivoire d’élire le président de la République », a déclaré Guillaume Soro le 7 mars 2020.

Comme si « transférer le pouvoir à une nouvelle génération » était synonyme de « passage en force ». Comme si cela signifiait qu’il n’allait pas y avoir d’élection en octobre 2020 en Côte d’Ivoire. Si le ridicule pouvait tuer ! Guillaume Soro, tel un sorcier qui a une mémoire de poisson rouge, oublie toujours aussi vite. Pire, l’homme se mélange les pinceaux. Il va jusqu’à confondre « alternance » et « héritage » en politique. Dans sa volonté de diaboliser Ouattara, Soro démontre aux yeux du monde son « innocence politique » chaque jour que Dieu fait.

Les « faux PLANS » du « faux PAN »

Et pourtant ! En annonçant qu’il ne sera pas candidat, à sept mois de l’élection présidentielle, Ouattara venait de déjouer tous les « faux PLANS » du « faux PAN » qui étaient en préparation. Le tenant du Palais d’Abidjan a « franchi le Rubicon » que beaucoup de chefs d’États notamment africains n’osent pas en ces temps qui coulent. En optant pour l’alternance, on pourrait dire sans se tromper que Ouattara, l’élève, a fait mieux que son maitre, Félix Houphouët-Boigny, qui a dirigé la Côte d’Ivoire pendant plus de 30 ans, et mort au pouvoir en 1993 à 88 ans.

En effet, contrairement à Houphouët, arrivé au pouvoir à 55 ans, Ouattara a pris le pouvoir à 70 ans presque. Si ce qu’il a fait en 9 ans n’est pas comparable (c’est selon) à ce que Houphouët a bâti en 33 ans, toutefois aucun autre chef d’État ivoirien n’a été capable de réaliser le quart du travail qu’il a accompli en très peu de temps.

Déjà, la Côte d’Ivoire était en lambeaux en 2011, suite à la crise postélectorale qui a fait au moins 3 000 morts, Alassane Ouattara est arrivé dans des conditions difficiles à la tête d’un pays qu’il fallait reconstruire avant de dérouler son programme pour lequel il avait été élu par les Ivoiriens. Il a non seulement dépoussiéré le pays, effacé les stigmates de la guerre, mais il est parvenu a repositionné la Côte d’Ivoire dans le concert des Nations. Sur le plan économique et sécuritaire, il a redonné confiance aux investisseurs, aux touristes et aux Ivoiriens eux-mêmes qui ne vendaient plus cher leur propre pays. Le retour du siège de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan en dit long. La présence remarquable de grandes enseignes commerciales, de grands hôtels un peu partout dans le pays est un signe qui ne trompe pas.

Là où le président guinéen Alpha Condé (82 ans) tente de briguer un troisième mandat contre vents et marrées Alassane Ouattara a décidé de tourner la page de la « politique des vieux » alors que la constitution de la troisième République lui permet de se représenter à la tête du pays. Là où le président togolais Faure Gnassingbé s’est représenté pour un quatrième mandat présidentiel afin de poursuivre le règne des Gnassingbé, le fils de Nabitou Cissé (mère d’Alassane Ouattara) a mis l’intérêt du peuple de Côte d’Ivoire au-dessus de tout pour enfin consolider les acquis du premier pays producteur de cacao au monde.

Oui, si la Côte d’Ivoire est aujourd’hui l’un des pays ayant les plus forts taux de croissance au monde chaque année (8% en moyenne), cela n’est ni le fruit du hasard encore moins un don du ciel. Mais il y a un nom qui colle à tout ça : Alassane Ouattara. Les œuvres et les actions de ce « président charismatique », visibles presque partout en Côte d’Ivoire, achèvent de convaincre même hors de nos frontières. Grâce à sa vision, son leadership, sa clairvoyance et sa maitrise des affaires de l’État, Ouattara a remis la Côte d’Ivoire à un niveau auquel les Ivoiriens ne pouvaient s’imaginer lorsqu’il accédait au pouvoir d’État en 2011.

Si Ouattara n’avait pas existé, les Ivoiriens l’auraient inventé !

Rendons à Ouattara ce qui est à Ouattara. Il aura fallu 47 ans après la construction des ponts Félix-Houphouët-Boigny (1957) et Charles-de-Gaulle (1967), pour voir la Côte d’Ivoire se doter d’un troisième pont dénommé Henri Konan Bédié (2014). Cette réalisation, trois ans après l’avènement d’Alassane Ouattara au pouvoir, est venue comme une bouffée d’oxygène à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire qui enregistre plus de 5 millions d’habitants. Il aura fallu 68 ans, après la construction du Stade Félix Houphouët-Boigny (1952) de 45 000 places, pour que Alassane Ouattara dote de la Côte d’Ivoire du deuxième Stade olympique d’Ébimpé (2020) de 60 000 places.

Faut-il parler des milliers de kilomètres de bitume ? Du nouveau métro d’Abidjan ? De la construction du quatrième et du cinquième pont d’Abidjan (Yopougon et Cocody) ? Des échangeurs de Marcory, de Treichville; du pont de Bouaflé, de Jacqueville, des autoroutes de Grand-Bassam et de Yamoussoukro ? Des centres de santé, des hôpitaux, des CHR (centres hospitaliers régionaux), des écoles, des collèges, des lycées et universités, de l’électrification et de l’adduction en eau potable de milliers de villages et villes ivoiriennes ? Toutes ces réalisations ont apporté du nouveau dans la vie de l’Ivoirien nouveau grâce au travail colossal du président Ouattara.

L’objectif n’est pas d’égrener toutes les réalisations et tous les projets d’envergure du président Ouattara, parce que la liste n’est pas exhaustive. Toutefois, il s’avère indispensable de souligner en gras que le « père de l’émergence » de la Côte d’Ivoire ne s’est pas contenté que de réaliser des infrastructures modernes. Il a été celui-là même qui a rendu possible la réalisation de la Couverture Maladie Universelle (CMU), une assurance qui permet aux plus démunies de se soigner à moindre coût.

Là où Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo ont échoué en 17 ans de pouvoir, Alassane Ouattara a réussi à faire de la Côte d’Ivoire un grand pays, enviable, en neuf ans de gouvernance.

À un moment donné, j’ai été de ceux qui ont dénoncé la corruption et certaines inégalités sous la gestion de Ouattara. Un exercice qui est tout à fait normal, et naturel, surtout que l’objectif était de faire prendre conscience afin de rectifier le tir. Aujourd’hui, je suis de ceux qui disent que Ouattara a fait mieux que Bédié, Gbagbo. Ceux-là mêmes qui ont dû quitter le pouvoir par la force parce qu’ils ont voulu s’accrocher. Pour preuve, N’Zuéba (Bédié) a été « éjecté » par un coup d’État. Koudou (Gbagbo), élu en 2000 pour une première fois, n’a pas organisé d’élection en 2005 et s’est maintenu au pouvoir pendant 10 ans. Il aurait pu se limiter à deux mandats de cinq ans comme Ouattara vient de le faire. C’était mal le connaître!

Gbagbo et Bédié voulaient plus que deux mandats…

Le « président polygame » a préféré plonger le pays dans l’hécatombe pour son refus de reconnaître sa défaite au soir du second tour de la présidentielle de novembre 2010. L’époux de Nady et de Simone voulait juste le pouvoir pour le pouvoir. Or, il ne faisait rien pour améliorer le quotidien des Ivoiriens. De toute sa gouvernance de 2000 à 2010, les Ivoiriens n’ont eu que leurs yeux pour pleurer. Pendant ce temps, les Refondateurs se la coulaient douce dans les lieux de villégiature.

Certes, Ouattara « solution » n’a pas trouvé toutes les solutions à tous les maux qui mines la société ivoirienne, mais on peut dire haut et fort que la corruption et le racket, qui pourrissent la vie de ses concitoyens, ont diminué considérablement en Côte d’Ivoire. Le taux de pauvreté est à son plus bas niveau depuis plus de 20 ans. L’endettement du pays qui était à 75%, lorsque Ouattara est arrivé au pouvoir en 2011, est passé en dessous de 48% en 2020. Et pourtant, les ennemis de la République continuent de mentir sur les réseaux sociaux en faisant croire que Ouattara a endetté la Côte d’Ivoire.

Du Cameroun au Liberia en passant par le Burkina, le Mali, la Guinée, le Niger, le Sénégal, le Ghana, le Togo, le Bénin, le Gabon, le Congo etc. quel chef d’État a été capable de faire ce que Ouattara a réalisé en si peu de temps dans son pays ?

Disons-le tout net, la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens ne tarderont pas à regretter Alassane Ouattara avant octobre 2020. Désormais, on parlera des « traces de l’émergence » d’Alassane Ouattara, le « Mandela ivoirien ». Quelle prouesse !


Côte d’Ivoire : le match retour des va-t-en-guerre

Huit ans après la crise post-électorale de 2010 qui a fait au moins 3 000 morts en Côte d’Ivoire, les tristement célèbres politiciens ivoiriens ont enfilé à nouveau leur manteau de va-t-en-guerre. Ils tiennent des propos identitaires rétrogrades, agitent les foulards rouges et dressent les uns contre les autres. Le pays d’environ 25 millions d’habitants court-il [inéluctablement] vers une autre catastrophe? Si l’on y prend garde, les quelques conflits intercommunautaires, cette année 2019, ont déjà annoncé les signes avant-coureurs de ce qui risque d’être « irréparable » en 2020.

L’heure est grave au pays ! Félix Houphouët-Boigny, le premier président fondateur de la Côte d’Ivoire moderne (1960-1993) doit se retourner dans sa tombe. Celui qui a aboli le travail forcé en Côte d’Ivoire (1946), qui a été trois fois ministre, et non des moindres, dans des gouvernements en France (1956 à 1961), qui a rendu la Côte d’Ivoire aux Ivoiriens avec l’acquisition de l’indépendance (1960) avant de mourir, va devoir mettre fin à son “silence tombal” pour recadrer ses enfants. Ces pseudos Houphouëtistes ou héritiers d’un soir, qui ont tout appris à l’école d’Houphouët, qui se réclament de son idéologie politique, ont subitement perdu la mémoire au lendemain du rappel à Dieu du “vieux” en 1993.

La culture du vrai Ivoirien de l’Ivraie…

La perte de mémoire a tellement rendu fou certains qu’on prend le malin plaisir de basculer dans la haine, la xénophobie, le rejet de l’autre à travers des discours identitaires à l’approche de chaque élection présidentielle. Déjà en 1995, on assistait à la naissance de l’Ivoirité, un slogan politique qui distinguerait le vrai Ivoirien de l’ivraie. Un beau matin, les fils adulés sont devenus des fils adultérins, des « bôyôrôdjans » (en malinké, ceux qui viennent de loin). Le résultat était implacable : d’un coup d’État en 1999, une rébellion s’est pointée en 2002. Et, la cerise sur le gâteau, une crise post-électorale viendra boucler la boucle avec au moins 3 000 morts en 2011.

Pour ceux qui ont encore de la mémoire, tout-petits, nous avons vu pleurer à chaudes larmes nos parents le jour où « Nanan Boigny » a cassé la pipe. Cela était prémonitoire. Ils ont senti la guerre de succession entre les enfants d’Houphouët. La côte d’Ivoire, jadis terre cosmopolite et hospitalière sous Houphouët, qui a connu le « miracle ivoirien » sous Houphouët, qui était considérée comme un « Petit Paradis » en Afrique sous Houphouët, est devenu infréquentable sous les « vrais faux héritiers ».

L’étranger : l’envahisseur, le faussaire, le tueur

26 ans après la mort de Félix Houphouët-Boigny, de tous les Chefs d’État qui se sont succédé à la présidence de la République de Côte d’Ivoire, les Ivoiriens n’ont jamais connu de passation de pouvoir. Henri Konan Bédié, Guéi Robert, Laurent Gbagbo ont tous été “sautés” parce qu’ils ont voulu s’accrocher au pouvoir d’État. La plupart d’entre eux ont, à un moment donné, manipulé les populations par le canal des discours identitaires. Quel sera le sort d’Alassane Ouattara en 2020 ?

Comme le dit si bien Winston Churchill, « un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ». Les Ivoiriens semblent n’avoir tiré aucune leçon de la récente crise post-électorale. Pour preuve, toutes les initiatives entreprises en matière de réconciliation n’ont jamais prospéré. Depuis plus de 10 ans, les Ivoiriens font semblant de s’aimer. Ils se regardent en chien de faïence parce qu’ils ne se font plus confiance.

Les thèmes du genre, “l’ivoirité”, “la Côte d’Ivoire aux Ivoiriens”, “les vrais Ivoiriens”, “les jeunes patriotes”, “fraude sur la nationalité ivoirienne”, “le candidat de l’étranger”, etc. ont gangrené dans la tête de bon nombre d’Ivoiriens. Des frères et sœurs de la même patrie ont fini par étiqueter certains de leur compatriote « étranger » par la force des hommes politiques. La haine s’est emparée des cœurs, les nordistes sont devenus les ennemis jurés des sudistes. C’est ce qu’on a vécu. Je n’invente rien !

De gauche à droite : Robert Gueï, Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié – image d’archive

De Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara en passant par Henri Konan Bédié et le général Guei Robert, les Ivoiriens ont vu nos politiciens à l’œuvre. Ils aspiraient tous à diriger le pays, ils ont tous goûté le pouvoir. On connaît leur langage, on sait qui est qui désormais. Allons-nous continuer à se haïr pour faire plaisir à ces messieurs ? On ne le dira jamais assez, la vieille classe politique est un véritable danger pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.

L’ivoirité, le nerf de la haine en Côte d’Ivoire

Pour des questions de pouvoir, ils sont prêts à déchirer la cohésion sociale sur l’autel de leurs intérêts. À l’image de l’ancien président Henri Konan Bédié qui a tenu des propos incendiaires d’une portée gravissime ces jours-ci. Le discours de quelques minutes, retranscrit ci-dessous, fait le tour du monde à travers les réseaux sociaux.

« (…) Je parlerais de faits troublants. D’abord, les conflits intercommunautaires. Ensuite, de ce que recouvre le phénomène de l’orpaillage en Côte d’Ivoire. Puisqu’on fait venir des étrangers armés, qui sont stationnés maintenant dans beaucoup de villages. S’ils sont armés, c’est pour servir à quoi ? Il faut simplement que nous soyons conscients. Car le moment venu, nous agirons pour empêcher ce hold-up sur la Côte d’Ivoire sous le couvert de l’orpaillage. Nous dénoncerons aussi d’autres qu’on fait venir clandestinement, cela se passe surtout dans la commune d’Abobo. Les gens rentrent, on leur fait faire des papiers et ils ressortent. Certains repartent, d’autres restent. Et tout cela pour quel but ? Si c’est pour venir fausser les élections de 2020, nous voulons le savoir. Mais nous traiterons de tout cela UN JOUR. Car, les précédents doivent nous servir. Nous avons fait venir des étrangers dans nos plantations de café, cacao et ensuite les gens se sont installés à leur propre compte. Et aujourd’hui, ils agressent les planteurs ivoiriens. Ils se disputent même la propriété des terres. Cela devrait nous servir. Il faut que nous réagissions pour que les Ivoiriens ne soient pas étrangers chez eux. Car, actuellement, on fait en sorte que l’Ivoirien soit étranger chez lui. Mais les Ivoiriens n’accepteront jamais cela. (…) »

Tous les déséquilibrés mentaux ne sont pas dans des centres psychiatriques. Celui-là même qui a dirigé la Côte d’Ivoire de 1993 à 1999, qui a co-gouverné (2011-2018) avec l’actuel Chef de l’État Alassane Ouattara a-t-il perdu la raison à 85 ans?

On est porté à croire que la nostalgie du pouvoir pousse le “digne héritier” d’Houphouët à tomber dans la bassesse. Sans aucune preuve, si ce n’est pour embraser le pays, le président du PDCI-RDA [parti fondé par Félix Houphouët-Boigny] prétend que l’actuel régime “fait venir des étrangers armés” à Abobo pour attaquer les “vrais Ivoiriens” en 2020. Tout feu tout flamme, en présence de chefs traditionnels, l’homme qui se fait appeler affectueusement N’Zuéba va plus loin en disant qu’actuellement, le gouvernement ivoirien “fait en sorte que l’Ivoirien soit étranger chez lui” et qu’il faut “agir pour que les Ivoiriens ne soient pas des étrangers chez eux”. Quand le monstre de l’Ivoirité nous tient ! Comment est-ce possible d’insinuer qu’un gouvernement fait en sorte que ses propres populations se sentent étrangères dans leur propre pays ?

À combien le gouvernement ivoirien achèterait-il des “étrangers” à l’extérieur de la Côte d’Ivoire? A-t-on besoin de quitter son pays pour venir se faire enrôler comme électeur ivoirien sachant qu’on n’est pas obligé d’être physiquement en Côte d’Ivoire pour voter ? D’ailleurs, combien d’étrangers supposés enrôlés pourrait participer à une élection en Côte d’Ivoire et fausser les résultats ? À entendre ce genre de discours d’extrême droite venant d’une personne du troisième âge, qui a l’intention de se porter candidat à une élection présidentielle, il faut juste réaliser que Bédié n’acceptera pas les résultats en 2020 quelle que soit toute la transparence qu’il pourrait y avoir.

Sinon, l’orpaillage, cette façon artisanale de rechercher l’or dans les cours d’eau, n’est pas né en 2019 en Côte d’Ivoire. Et qui a dit que les chefs orpailleurs ne sont pas des Ivoiriens ? Oui, l’orpaillage est devenu un véritable fléau. Mais on ne devrait pas utiliser ce problème de société à des fins politiques.

Au juste, c’est qui les étrangers ?

L’Ivoirien du Nord qui s’installe au Sud ou l’Ivoirien de l’Ouest qui s’installe à l’Est n’est-il pas étranger dans son propre pays ? Qui n’a jamais été étranger dans son village lorsqu’il part pour des vacances ? Vous, les hommes politiques, n’êtes-vous pas fiers de sécuriser vos biens à l’étranger ? Vous n’êtes pas fiers d’envoyer vos enfants étudier à l’étranger ? Vous n’êtes pas fiers de demander l’asile politique à l’étranger lorsque vous mettez le feu aux poudres ou quand vous sentez votre vie en danger dans votre pays d’origine ? À ce stade, quand ça vous touche, le terme étranger n’est pas péjoratif.

Ce “discours mortifère” prononcé par Bédié, que tout Ivoirien lucide devrait condamner avec la dernière énergie d’où qu’elle viennent, est pire et scabreuse que les propos tenus en janvier dans une phrase par le député Alain Lobognon. Pourtant, ce tweet lui a valu quelques jours de prison.

Diantre ! Au juste, c’est qui les étrangers qui vous donnent du fil à retordre ? Quand vous êtes désespérez, vos propres frères deviennent des étrangers, la cause de vos malheurs. Ah oui, vous avez fait appel à des étrangers pour vous aider à construire « votre pays ». Aujourd’hui, vous leur demandez de retourner chez eux ?

Les étrangers ont le droit de travailler pour vous, mais pas le droit de vivre avec vous. Quand ils décident d’y rester, ils sont qualifiés d’envahisseurs, de faussaires ou d’étrangers armés. Accepteriez-vous d’être spolié d’une maison ou d’un terrain que vous avez acheté à Paris parce que vous êtes considéré comme étranger en France ?

https://www.facebook.com/LIDER.CI/videos/368872263985905/

Les vrais ennemis de la République, ce ne sont pas les étrangers mais plutôt ceux-là mêmes qui veulent vaille que vaille s’accaparer du pouvoir en poussant à l’affrontement. Il est temps que les Ivoiriens se réveillent. Il est encore temps de s’éloigner de ces hommes politiques mafieux aux discours populistes dangereux. Ces thuriféraires d’un certain âge qui font croire aux Ivoiriens qu’ils veulent le pouvoir pour les sortir de la pauvreté, leur redonner une certaine dignité, n’ont en réalité qu’un seul objectif : utiliser des populations comme du “bétail électoral” et s’enrichir une fois aux affaires. Quand le pouvoir rend fou…


Strasbourg – Qui va sauver le soldat Macron ?

24 heures après le fameux « discours de délivrance » du chef de l’État français Emmanuel Macron, ce sont des coups de feu qui résonnaient du côté de Strasbourg, sur le plus grand marché de Noël de la France. Bilan : au moins trois morts et une dizaine de blessés [au moment de mettre en ligne ce billet]. Mais, en fait, y’aurait-il d’autres choses derrière ce « vilain coup » du 11 novembre ? C’est la question qui perdure sur les lèvres.

Pour ce qu’on sait, c’est que plus de 600 policiers et militaires français sont aux trousses de l’auteur présumé de l’attaque : un certain Cherif Chekatt. Un homme de 29 ans, ex-détenu radicalisé, qui aurait 27 condamnations à son compteur judiciaire pour des vols et des actes de violence. Comme un vrai chef bandit, fiché S, au lourd passé judiciaire, il aurait réussi à prendre la fuite en échappant à deux patrouilles des forces de l’ordre dans les minutes qui ont suivi l’attaque.

En cette période de tension sociale en France, marquée par une révolution des gilets jaunes, tous les coups seraient-ils permis de part et d’autre?

En cas d’attaque ou d’attentat terroriste dans un pays, c’est la solidarité qui devrait primer sur les divergences des uns et des autres. C’est surtout l’occasion de s’unir comme un seul homme autour du président de la République. Celui-là même qui, pour l’occasion, s’attire moins la foudre de l’opposition et des grognes sociales.

En période de deuil, c’est la solidarité qui prime!

En cette période de ‘’deuil national’’ où la haine et la vengeance s’effacent [pour se recueillir et compatir à la douleur des victimes], la côte de popularité du président de la République tend à grimper le plus souvent. C’est ce qui a été donné de voir au cours des dernières années en France.

Le 1er octobre 2017 à Marseille, deux femmes avaient été poignardées par un homme, qui a été abattu dans la foulé par un militaire de l’opération Sentinelle. Le 23 mars 2018 à Carcassonne et Trèbes, quatre personnes ont trouvé la mort suite à des attaques commis par un homme qui avait aussi été abattu par le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN). 

La fusillade du 11 décembre ne mérite-t-elle pas qu’on s’apitoie sur le sort de Strasbourg? Depuis l’avènement du chef de file du mouvement En Marche au pouvoir, Emmanuel Macron a déjà eu à gérer deux attentats terroristes revendiqués par l’État islamique. Dans les deux cas de situation, une chose est sûre : les attaques ont toutes été revendiquées par un groupe terroriste et les assaillants ont tous été abattus. Cette fois-ci, le tireur de Strasbourg a réussi à prendre la poudre d’escampette sans prendre une balle dans la tête. Alors que certains Français sont sous le choc, d’autres évoquent une théorie du complot qui viserait à plomber le mouvement des gilets jaunes.

L’allocution du président Macron, qui pensait avoir apporté une réponse concrète à certaines revendications des gilets jaunes, à travers plusieurs mesures annoncées le lundi 10 décembre, a vite été botté en touche par les protestataires. Ces derniers, soutenus par une frange de l’opposition française, prévoyaient l’acte V de la contestation le samedi 15 décembre quand la fusillade est intervenue à Strasbourg.

Cette coïncidence entre la sortie du chef de l’Etat, la marche annoncée et l’attaque du marché de Noël serait tout sauf un hasard pour les partisans de la théorie du complot. En attendant, et face aux élucubrations, seule une revendication de la fusillade par une organisation terroriste pourrait sauver le soldat Macron.


Recadrée sur Facebook, Simone Gbagbo se dégonfle!

L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, (2000-2010) fait l’actualité depuis sa sortie de résidence surveillée, au sein de l’École de gendarmerie d’Abidjan, le mercredi 8 août 2018, suite à l’amnistie accordée par le Chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara, à l’endroit de 800 détenus.

Si dans l’ensemble la majorité des populations ivoiriennes ont accueilli dans l’euphorie la libération (après sept ans de détention) de l’épouse de Laurent Gbagbo, beaucoup ont été surpris par le « manque de compassion » de Simone Ehivet Gbagbo envers les victimes de la crise post-électorale qui a fait plus de 3000 morts, des milliers de déplacés de guerre et d’exilés politiques.

1/2 SIMONE GBAGBO – ABOUDRAMANN SANGARÉ – MARIE ODETTE LOROUGNON – LIDA KOUASSI….

Publiée par Gouza Nahounou sur Samedi 18 août 2018

À travers sa première prise de parole, le mercredi 8 août, on a eu l’impression que Mme Gbagbo était victime d’un trou de mémoire, après sept années de détention, au point d’être incapable se souvenir ce qui s’est passé. En fait, c’est comme si le seul « drame » qu’il y a eu dans le pays s’est produit lors de son arrestation et son époux Laurent Gbagbo.

Malheureusement, on assiste aux mêmes discours guerriers à l’aube des élections présidentielles de 2020.

Et pourtant, les Ivoiriens ont souffert du fait de l’entêtement du couple Gbagbo. Eux qui avait voulu conserver, vaille que vaille, le pouvoir malgré leur défaite dans les urnes au soir du 30 novembre 2010. Aujourd’hui, des milliers de familles vivent encore dans la douleur de cette « guerre tragique », que le pays aurait pu éviter si la sagesse avait habité ses hommes politiques.

Simone Gbagbo : « le combat continue »!

Faisant fi de tout cela, la fille de Moossou (un petit village de Grand-Bassam), apparue comme « Le Messie », est plutôt venue dire aux Ivoiriens : « le combat continue ». Sans même penser à ressouder le Front populaire (FPI), parti de Laurent Gbagbo divisé depuis son transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI), elle a plutôt fait l’éloge d’un camp. Elle laissait croire ainsi dans ses propos que c’est le ‘’camp Sangaré’’ et « l’Éternel des Armées » qui auraient œuvré à sa libération. 

Mais il a fallu que des Ivoiriens s’emparent des réseaux sociaux pour renvoyer l’ex-première dame de Côte d’Ivoire à sa copie. Plusieurs « cyberactivistes », choqué par ‘’l’esprit va-t-en-guerre’’ de Simone Gbagbo, ont dû rappeler à l’ordre, sur Facebook, celle qu’on a appelé à un moment donné « la dame de fer ». Dans plusieurs vidéo Facebook-live, ils se sont insurgés contre son manque d’humilité tout en dénonçant les mêmes propos qu’elle tenait au moment de sa chute du pouvoir.

Comme des éveilleurs de consciences, ils ont décidé de « faire prendre conscience » à leur compatriote pour éviter que le pays sombre à nouveau comme en 2010-2011 du fait des hommes politiques.

Finalement, Simone Gbagbo s’est rachetée un peu plus de deux semaines après ce qu’on pourrait qualifier de « faux pas du jour » de sa libération. Visiblement, elle a eu échos des mécontentements des « cyberactivistes » sur la toile à son encontre.

À l’occasion d’une messe d’action de grâce dans son village natale, Moossou, le samedi 25 août, l’ex-première dame s’en incliner en la mémoire de toutes les victimes de la crise post-électorale ivoirienne, quel que soit l’appartenance politique, ethnique ou religieuse. « Dans cette crise, nous avons des victimes que nous classons en cinq groupes: celles de mon propre camp, celles du camp adverse, les citoyens innocents, les exilés qui ont perdu la vie loin du pays, les forces de défense et de sécurité tombées sur le champ de bataille », a-t-elle reconnu.

Discours de réconciliation, face aux mécontentements sur Facebook

Plus étonnant, Mme Gbagbo a remercié le pouvoir d’Abidjan par qui, dira-t-elle, Dieu serait passé pour sa libération, les citoyens de la ville d’Odienné, l’école de gendarmerie d’Abidjan et les FRCI commis à sa sécurité.

« Je remercie tous les hommes et femmes de Côte d’Ivoire et hors qui ont prié pour que nous soyons là. Je suis convaincue que notre libération est un miracle divin. Remerciements à la ville d’Odienné, aux hommes d’Odienné. J’y ai vécu pendant trois ans et demi dans la maison du Général Youssouf Kone. Je n’ai jamais été malade. (…) Remerciement au ministre Diakité Coty qui a été mon élève et qui m’a traitée comme on traite sa maman pendant qu’il était maire. Merci au couple burkinabé qui a pris soin de moi, malgré les menaces de quelques personnes. J’ai eu la chance d’avoir à Odienné ma sécurité confié à des FRCI. Ils ont bien veillé sur moi. À l’école de gendarmerie, j’ai été bien traitée. Ils se sont comportés comme des jeunes frères. Ils m’appelaient tous ‘’mamans’’. Merci aussi à mes médecins et à mes avocats », peut-on lire dans la déclaration lue par Simone Gbagbo.

Enfin, l’ex-première dame a livré « le message de réconciliation » que beaucoup d’Ivoiriens attendaient d’elle. « Ma prière, dit-elle, est sur Dieu pour tous les prisonniers politiques militaires et le retour de tous les exilés dans une nation réconciliée et que plus jamais cela ne se répète. Acceptons de pardonner. Dieu nous aime et a besoin du peuple de Côte d’Ivoire ».

Comme quoi, les réseaux sociaux – l’arme du 21è siècle – ont donné plus de pouvoir ces dernières années au citoyen lambda. À l’image de l’ex-première dame de Côte d’Ivoire qui a reçu une ‘’belle claque’’ des « cyberactivistes », les politiciens ivoiriens devraient comprendre que plus rien ne se fera comme par le passé. On ose croire que l’épouse de Laurent Gbagbo va continuer d’employer le bon ton et se frayer un nouveau chemin politique.


Corruption, un secret de polichinelle en Côte d’Ivoire

Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets ! Visiblement, dans ce pays, les hommes passent mais les idées corrompues demeurent et la société va en pourrissant… Le gain facile s’institutionnalise, l’impunité aussi.

►Hier, les dignitaires de l’ancien régime Gbagbo ont détourné l’argent du contribuable pour, dit-on, racheter à 100 milliards de francs CFA une usine de transformation de cacao aux Etats-Unis, qui en fait n’a jamais existé. Et pendant ce temps, les fèves de cacao étaient payées à bas prix, les pauvres planteurs ne savaient plus à quel saint se vouer.

►Aujourd’hui, c’est une autre grosse arnaque qui porte sur plusieurs milliards de francs CFA, une affaire de véhicules non dédouanés. Sous le régime Ouattara, on apprend que des centaines de voitures de luxe et plus ordinaires sont passées entre les mailles du filet (sic) de la douane ivoirienne. C’est comme un braquage en douceur, sans effusion de sang où on emporte tout le pognon1.

https://www.facebook.com/visavisblog/videos/2029302700667667/

Le comble, c’est que de hauts dignitaires de l’actuel pouvoir sont aussi cités parmi les propriétaires des véhicules non dédouanés : De l’ancien président Henri Konan Bédié (qui a succédé à Houphouët-Boigny et qualifié de PCA du régime actuel) au simple artiste de coupé-décalé Serge Beynaud en passant par Janine Kacou Diago, patronne de la grosse compagnie d’assurance Nsia Assurance, ou encore à des ministres de la nation. On parle aussi du ministre de la Justice, de celui des Affaires Étrangères sans oublier des responsables de sociétés de transports… Des personnalités emblématiques figureraient sur la liste des propriétaires de véhicules dévoilée par le journal « l’Éléphant déchaîné ».

À quoi ça sert de balayer devant ta porte quand la maison est sale ?

Finalement, on n’est pas sorti de l’auberge. Comme le dit si bien Tiken Jah Fakoly dans une de ses chansons : « Il faut libérer les petits voleurs de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) et les faire remplacer par les grands voleurs qui sont dehors ». Le procureur de la République s’est saisi du dossier. Il y aurait eu une dizaine d’arrestations parmi les organisateurs du fameux réseau de faussaire et l’enquête devrait déterminer jusqu’où vont les complicités… Comme si les enquêtes aboutissaient toujours au pays des éléphants.

Dans tous les cas, cette affaire fera date dans l’histoire. Et un jour, la vérité fera jour. Les uns vont devoir rendre des comptes aux autres. C’est aussi simple que ça !

1 Pognon pour designer l’argent dans le langage nouchi.


FEMUA et MASA : Et si on fusionnait pour conjurer la honte

Loin de faire le bilan du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo à Abidjan (FEMUA) et le procès du Marché des arts du spectacle Abidjan (MASA), il important qu’on s’y attarde un peu sur ces deux rendez-vous culturels, qui se tiennent depuis quelques années en Côte d’Ivoire et qui sont sensés nous apporter un plus à plusieurs niveaux.

L’un, le FEMUA, a le vent en poupe. Il est à sa 11è édition depuis son lancement en 2008. L’autre, le MASA, a du plomb dans l’aile. Il est à sa 10è édition même s’il a officiellement été créé en 1990 lors de la deuxième Conférence des Ministres de la Culture et de la Francophonie qui s’est tenue à Liège en Belgique. C’est d’ailleurs cette dimension internationale qui vaut la richesse du MASA où plusieurs disciplines des arts de la rue, du conte, de la danse, de l’humour, de la mode, de la musique et du théâtre et prestation artistiques se côtoient.

Sauf que ! Passer de l’appellation Marché des Arts du Spectacle Africain à Marché des Arts du Spectacle Abidjan en 2018, le MASA a brutalement changé. Alors que tous les spectacles étaient gratuits autrefois, pour l’édition 2018 [du 10 au 17 mars] le public devait débourser 5000 FCFA [environ 13$] pour avoir droit à des salles. Quand on connait la précarité dans laquelle vivent la majorité des populations ivoiriennes et africaines en général, n’allons pas chercher midi à 14 heures, l’échec était programmé.

#MASA2018

Publiée par MASA d'Abidjan sur Dimanche 11 mars 2018

Il est vrai que le MASA jouit d’une renommée institutionnelle, l’événement était parvenu à s’imposer en Afrique et dans le monde. Les sponsors qui injectent des millions chaque année, en plus des investissements colossaux du gouvernement ivoirien, ont certainement reconnu que la dernière édition n’a pas tenu toutes les promesses à Abidjan. Je ne suis pas le seul à avoir fait ce triste constat. Le Directeur général du MASA, Prof Yacouba Konaté, a sans doute voilé sa déception. À certains médias locaux, il a reconnu que l’absence du grand public était dû au fait qu’ils auraient « communiqué beaucoup sur le caractère payant des spectacles » alors que [d’après M. Konaté] « ce n’est vraiment pas cher ». Bref !

Appelons un chat un chat: entre le 10è MASA et le 11è FEMUA « Y A PAS PHOTO » !

Un mois après un « MASA raté », le groupe Magic système d’A’Salfo a relevé le défi d’un « FEMUA réussi ». Avec imagination et créativité, au fil dans ans, ce « festival citoyen » né dans le quartier populaire de Marcory-Anoumabo (Abidjan) a « mieux conquis le cœur » des Ivoiriens et même au-delà des frontières. En plus de la gratuité, cette année, les « magiciens » ont su coller l’événement à l’actualité du moment : l’immigration clandestine. À travers des ateliers de sensibilisation, A’Salfo et ses amis ont tenté de convaincre les jeunes ivoiriens et africains a abandonné la « route de la mort » en suivant leur modèle de réussite. C’était bien vu d’ailleurs.

Félicitations aux Magiciens…

Chapeau aux organisateurs du FEMUA – Festival des Musiques Urbaines d'Anoumabo. Entre vous et l'organisation du dernier MASA d'Abidjan, la différence est de taille ! #Masa10 #Femua11

Publiée par Les Vis-à-Vis de FBI sur Lundi 23 avril 2018

Tout comme le MASA, le FEMUA accueille aussi des stars d’envergures mondiales qui viennent partager leurs expériences avec des artistes locaux. Le prestige dont bénéficie le FEMUA aujourd’hui n’est plus à démontrer par rapport au MASA, au point de capter l’attention du gouvernement ivoirien. Je n’ai pas été surpris de voir le premier ministre ivoirien (Amadou Gon Coulibaly) de s’associer en parrainant le FEMUA 11. Le ministre de la Culture et de la Francophonie (Maurice Bandaman) a même plaidé pour l’inscription de ce rendez-vous culturel dans le budget de l’État de Côte d’Ivoire. La première dame ivoirienne ne dira pas le contraire. Présente lors de l’ouverture de l’édition 2018, Dominique Ouattara a indiqué que « le Femua est un cadeau inestimable aux populations de Côte d’Ivoire ».

Appelons un chat un chat : Le FEMUA a damé le pion au MASA. Les organisateurs ont été au top du début à la fin. Les populations n’ont pas boudé leur plaisir à prendre part à un événement aussi « bien fait ». D’Abidjan à Korhogo, les lieux de spectacles ont drainé du beau monde. Si une image vaut mille mots, je dirai qu’entre le 10è MASA et le 11è FEMUA « Y A PAS PHOTO ». Parler de fusion entre le MASA et le FEMUA, c’est accorder du « respect » et encore du « crédit » au premier. Sinon, j’aurais milité pour son remplacement par le second, qui pourrait intégrer toutes les autres disciplines du MASA. Mais… le MASA n’a aucune raison de disparaître au profit du FEMUA, parce que c’est « le plus grand marché des arts en Afrique ». À défaut d’une restructuration profonde, il va falloir repenser le MASA : cela y va de sa survie.


Europe – Afrique : la lutte finale, ce ne serait pas avec des fusils

J’ai pris la peine de retranscrire l’intégralité d’une petite vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une partie d’un discours [encore d’actualité] prononcé par Félix Houphouët-Boigny, il y a plus de 30 ans, en présence de plusieurs chefs d’États africains et celui de la France. Le premier président de la République de Côte d’Ivoire (1960-1993), faisait valoir l’avantage de l’Afrique sur les autres continents surtout sur l’Europe qui est en panne de matières premières. Il a reconnu que plusieurs décennies après la colonisation, l’Afrique continue de « tendre la main » à l’ancien colonisateur pour « l’essentiel de son existence ». Tout en appelant les Africains à « s’évader de cette situation », Houphouët-Boigny explique pourquoi il doit y avoir une « solidarité » entre l’Europe et l’Afrique. Non sans appeler à un « donnant-donnant ». Comme pour paraphraser un ancien président africain, Omar Bongo : « L’Afrique sans l’Europe, c’est une voiture sans chauffeur. L’Europe sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant ».

Discours…

<< (…) La lutte finale, ce ne serait pas avec des fusils. Ce serait sur le plan économique. Et l’Europe n’a pas de matière première. Les Américains en ont mais pas en quantité suffisante. L’Asie, même si elle avait des matières premières, la population est telle qu’elle ne pourrait pas couvrir ses propres besoins. L’Amérique latine, avec la situation qui prévaut depuis des siècles, victime aussi de l’exploitation du même groupe économique financier et puissant, ne peut venir au secours de l’Europe sur le plan des matières premières. Il n’y a que nous! l’Afrique est de loin, le grand propriétaire de matière première et nous le resterons. L’Afrique n’est pas suffisamment prospecté, mais on peut admettre sans moindre démenti que nous sommes le premier pour le fer, pour la bauxite.

Si l’Europe venait à être privé de matière première

Quand on pense qu’en Guinée, il y a des siècles de réserve de bauxite, le manganèse, l’uranium. L’Europe a besoin de ces matières premières pour donner du travail à sa population, à ses ouvriers. Imaginez-vous la pauvreté se généralisant, la révolte des jeunes exploités par d’autres (…) permettez-moi de ne pas aller loin dans ma pensée. Mais si l’Europe venait à être privé de matière première, c’est le chômage généralisé et qui conduira où vous le savez. On n’aura pas besoin de tirer un coup de fusil.

https://www.facebook.com/visavisblog/videos/2011406699123934/

Voilà ce que nous nous évertuons à faire comprendre à nos frères. Je répète : nos intérêts sont solidaires. Il faut qu’ils nous aident à nous développer. Vous avez parlé de l’autosuffisance alimentaire. Nous en sommes conscients. Vous croyez que c’est de gaieté de cœur que nos frères tendent la main chaque année (..)? Ils sont très dignes, mais ils n’ont pas le choix. Je l’ai dit, en Côte d’Ivoire, c’est la pensée de jour qu’on récite chez moi : l’homme qui a faim n’est pas libre. Et c’est vrai !

Chez nous on dit qu’il faut que vous nourricier votre enfant jusqu’à ce qu’il ait poussé des dents afin qu’il puisse vous nourrir quand vous auriez perdu les vôtres

Nous avons quitté l’indépendance coloniale, mais après 20 ans nous pouvons faire le point. Pour l’essentiel de notre existence, pour la nourriture, pour nos soins médicaux, pour notre éducation, [bref, pour tout ce qui permet l’épanouissement de l’être humain] nous sommes obligés, il faut le reconnaître, de nous adresser à nos anciens colonisateurs. (..) Nous devons nous évader de cette situation-là. Et nous demandons qu’on nous aide. Nous avons des hommes qui veulent travailler. Il est nécessaire pour eux, pour leur existence, pour leur vie et même peut-être pour leur survie de travailler. Mais il faut qu’on nous aide.

Nous ne demandons pas l’aumône. Nous ne sommes pas une sorte de mer morte, qui reçoit l’eau du Jourdain sans rien laisser passer. Voyez-vous, nous parlons avec beaucoup d’image. Je voudrais vous dire ceci pour conclure : chez nous on dit qu’il faut que vous nourricier votre enfant jusqu’à ce qu’il ait poussé des dents avant qu’il puisse vous nourrir quand vous auriez perdu les vôtres >>.

Félix Houphouët-Boigny

1er Président de Côte d’Ivoire
27 novembre 1960 – 7 décembre 1993


Une révolution BOUBA, pour la fin des crimes rituels !

Ce témoignage de Sagno Etienne, présumé assassin du petit Traoré Aboubacar Sidick, affectueusement appelé « BOUBA », âgé de quatre (04) ans, m’a fait froid dans le dos. Imaginez, un seul instant, que ce soit votre enfant…

L’homme en question, âgé de 27 ans, serait un bijoutier exerçant à Abidjan, dans le sous quartier populaire d’Adjamé-Williamsville [non loin de la famille Traoré] qui ambitionnait semble-t-il de devenir riche. Mais la richesse pour lui, ce n’est pas en étant ce ‘’bijoutier du coin’’ de rue que le miracle va se produire. Alors, le sieur Sagno Etienne décide de prendre le raccourci, pas n’importe lequel : la voie du sacrifice humain. D’après lui-même, c’est un féticheur dans le quartier qui le lui aurait recommandé, cette pratique.

Une mission qui s’avère moins difficile pour Étienne qui avait développé une certaine familiarité avec les enfants, de son entourage, à qui il a pour habitude d’offrir des bonbons. Voilà que ce celui qui se fait appeler « tonton » va jeter son dévolu sur le petit Traoré Aboubacar Sidick, à qui il a juste demandé de l’accompagner le samedi 24 février 2018. L’innocent qui s’attend certainement à être dans les « bonnes grâces » de son « bienfaiteur » du quartier va finalement se retrouver dans une petite forêt dans le sous-quartier de Cocody-Angré. C’est là-bas que l’homme Etienne, avec son sang-froid, va commettre l’irréparable. Et ce, en commençant d’abord par étrangler BOUBA, ensuite l’égorger et enfin, vider le môme de son sang. Quelle horreur!

Scène d’horreur, digne d’un thriller sanglant

Et cette scène digne d’un ‘’thriller sanglant’’, abominable, a naturellement choqué la sensibilité des Ivoiriens dans leur ensemble et même au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire, dans le monde. Alors que cette sensibilité se voulait aussi manifeste, semble-t-il, à travers une marche silencieuse en mémoire du petit #Bouba, les autorités ivoiriennes ont pris la décision de l’interdire. Si je m’en tiens aux tweets du 1er et du 2 mars de Nathalie Yamb, Conseillère Exécutive du Pr. Mamadou Koulibaly, Président du parti Liberté et Démocratie pour la République (LIDER), le gouvernement ivoirien a plutôt ‘’guidé’’ un « rassemblement silencieux ». Puis, finalement, le parti au pouvoir a conduit une procession le samedi 03 mars.

Loin de tomber dans la politique politicienne, dans une quelconque récupération, je pense que les autorités ivoiriennes ont fait fausse route avec cette façon de procéder. Parfois, il faut laisser [délibérément] les gens se prononcer, crier leur indignation, leur colère tout simplement. Car, en vérité, ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fait baisser la température.

Pour vous rafraîchir la mémoire, entre décembre 2014 et janvier 2015, environ 25 enfants ont été enlevés et tués dans le pays, dont cinq corps retrouvés mutilés. Quelles mesures vigoureuses avaient été prises en son temps? On a plutôt assisté à la « fermeture de 550 cybercafés, à l’interpellation d’environ 1000 personnes et à l’arrestation de trois (3) suspects » par les autorités ivoiriennes. Et c’était tout !

Mieux vaut prévenir que guérir…

Aujourd’hui, en 2018, le phénomène [crime rituel] persiste sous les tropiques parce que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Et ce meurtre de BOUBA vient une fois de plus donner raison à ceux qui pensent que « le système n’a pas changé », parce qu’il n’y a rien qui se fait pour changer la donne.

S’il faut saluer ce coup de filet de la police ivoirienne qui a réussi à mettre le grappin sur le présumé auteur du meurtre [voir vidéo ci-dessous🔻]. Cependant, je pense à mon humble avis qu’il faut plutôt faire stopper cette saignée macabre. Et pour ça, il va falloir une « révolution BOUBA ». En tout état de cause, la mort de BOUBA ne devrait pas passer sous silence. Oui, l’image du petit [inhumé le 1er mars] devrait symboliser la lutte contre ce crime crapuleux d’un autre âge, pour épargner tout autre enfant en Côte d’Ivoire. Il faut agir, maintenant.

https://www.facebook.com/visavisblog/videos/1990361621228442/

On le sait tous, le sacrifice humain n’est pas seulement le fait des cybercriminels, ces fameux « brouteurs » ou tout bijoutier avides d’argent souillé. En Afrique, depuis belle lurette, on a pour habitude d’entendre que les hommes politiques aspirants au « pouvoir » y seraient pour quelque chose dans ce genre de massacre prémédité. Ce n’est pas moi qui l’invente, des voix plus autorisées que moi l’on déjà dit. Sachez donc que nous sommes à l’aube de nouvelles élections : Mieux vaut prévenir que guérir. À bon entendeur…

#RipBouba

FBIYAY


Côte d’Ivoire-Maroc: la défaite n’est pas machiavélique

Lettre ouverte aux Ivoiriens suite à la défaite de notre pays (la Côte d’Ivoire), battue par le Maroc (2-0) lors de la phase finale qualificative pour le Mondial 2018 en Russie. Un match tenu à Abidjan le samedi 11 novembre 2017.

Pour une fois, je vais vous dire que nous les #Ivoiriens devrions assumer cette défaite. Dans un match de football, c’est le meilleur qui l’emporte à la fin. Et ça, il faut reconnaître que les #Marocains ont assuré. Il faut respecter le Maroc; Mais n’ayons pas la mémoire courte. Car, en 2014 la Côte d’Ivoire était au mondial alors que le Maroc n’y était pas depuis 20 ans. Pourquoi ? Sachez qu’il y des leçons à tirer.

Disons-le tout net. Toutes les conditions étaient réunies pour la victoire de cette équipe marocaine. Personne n’est sans ignorer que la plupart de ces joueurs que nous avons vu samedi 11 novembre se connaissent mieux. Ils ont travaillé en symbiose au ‘’Felicia’’. Ils nous l’ont prouvé sur notre sol. Qu’en direz-vous de notre équipe ?

Et pourtant, nous (#Cotedivoire) avions été au mondial trois fois de manière consécutive. Notre échec permet ainsi au #Maroc de retrouver le chemin du Mondial que ce pays a perdu pendant plusieurs années. Ils ont été à hauteur en 2017, mais hier ont les avaient aussi traîné dans la boue, les qualifiant de vauriens, de nullards. Simplement, parce que l’équipe marocaine était incapable d’allée à la Coupe du Monde après 1998. Tout comme la Côte d’Ivoire a attendu 20 ans avant de prendre sa deuxième CAN en 2015.

Aussi, je tiens à souligner que notre défaite reflète aussi l’état d’esprit et le niveau d’immaturité dont fait preuve notre belle équipe nationale (sic) d’aujourd’hui. Oui, à quelques exceptions près, ce n’est pas cette équipe qui a remporté la #CoupedAfrique de 2015. Ce n’est pas cette équipe qui a été au mondial en 2006, ni en 2010, ni en 2014. Pour autant, une défaite n’est pas aussi machiavélique. Comme c’est le cas de le dire. Qu’on soit étudiant, travailleur, professionnel, entrepreneur… footballeur, la défaite ou l’échec (c’est selon) devrait permettre à chacun de (re)faire son examen de conscience pour savoir (re)bondir.

Cher.e.s Ivoiriens/nes, comprenez qu’il y a du travail à faire pour ces nouveaux jeunes joueurs ivoiriens, qui doivent apprendre à mieux se connaître ; pour mieux se battre pour le pays et non pour une hypothétique gloire personnelle. La génération des Drogba, Yaya etc. et bien d’autres j’en passe ont connu des hauts et des bas. Ce ne sont pas eux, ces nouveaux joueurs, qui seront à l’abri. Certains diront que « c’est l’entraineur Belge qui pose problème », d’autres diront que « c’est parce que Hervé Renard connaît mieux notre équipe » que nous même. Arrêtons de végéter dans le passé: 2015, ce n’est pas 2017.

Personnellement, je ne vais pas continuer à vouer l’équipe ivoirienne aux gémonies. De toute façon, il devrait y avoir un perdant. Et lorsqu’on perd, dans un jeu surtout, on ne va pas en faire un drame national, encore moins arrêter de vivre. La Côte d’Ivoire reste, malgré tout, une grande Nation de foot. Pour terminer, je dirais à ceux qui se lamentent : aucun pays n’est imbattable, aucun être humain n’est infaillible.

Comme quoi, la Côte d’Ivoire n’a pas le monopole de la victoire. C’est comme ça. Parfois on est beau, parfois on ne l’est pas. Tournons la page en restant debout, fiers, dignes, même dans la douleur. Comme on aime à le dire bien dans notre jargon : Découragement n’est pas Ivoirien.

Bravo aux #Éléphants** #CIVMAR2018

Vive la #CoupeDuMonde

#Russie2018


Catalogne-Québec, une patate chaude pour les Canadiens

Mise sous tutelle ou pas, la Catalogne n’est pas que l’affaire des Catalans ou des Espagnols. La résolution proclamant l’indépendance de cette partie du monde a sonné, vendredi 27 octobre 2017, comme un gros coup de canon au Canada, à grand retentissement au Québec.

Ce n’est un secret pour personne. Au Québec, des partis politiques issus de l’opposition actuelle – qui proclament le souverainisme, le nationalisme québécois -, militent depuis belle lurette pour l’indépendance de la province. Alors que cette région du Canada est depuis plus d’une décennie gouvernée par des Libéraux du Parti Libéral du Québec (PLQ). Qui, eux, prônent le libéralisme, le néolibéralisme et enfin le fédéralisme. Une posture qui donne du fil à retordre au parti au pouvoir lorsqu’il est sommé de se prononcer, au parlement, sur l’indépendance de la Catalogne.

Ça sonne indépendance, ça tombe en transe !

Acculé par le Parti Québécois (PQ) et Québec solidaire (QS) par moments, Philippe Couillard a fini par démontrer, en septembre, que son parti, le PLQ, avait un penchant pour l’indépendance du Québec ; mais que cela pourrait diviser la province en morceaux au lendemain d’un référendum gagnant. Non sans mettre en garde sur d’éventuelles conséquences. Sauf qu’à chaque fois qu’on évoque la question d’indépendance en Catalogne, il y a un rebondissement au Québec. Comme a pu le constater le vendredi 27 octobre. Lorsque la résolution proclamant l’indépendance de la Catalogne a été adoptée, des Canadiens sont ‘’tombés en transe’’.

Au plan local, Québec solidaire a été l’un des premiers partis politiques à appuyer cette « légitimité catalane » par la voix de sa porte-parole féminine, Manon Massé. « La déclaration d’indépendance de la Catalogne est légitime. À Québec solidaire, nous appelons tous les démocrates à la reconnaître », a tweeté la députée de Sainte-Marie Saint-Jacques. « Face au refus de négocier de Madrid, la Catalogne déclare son indépendance, le Parti québécois la reconnaît et l’appuie », a écrit sur Twitter le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée. « La Catalogne 194e pays à l’ONU, le Québec et le Canada doivent reconnaître le nouveau pays de la Catalogne », a écrit pour sa part Martine Ouellet, chef du Bloc québécois sur Facebook.

Ce n’est pas d’être solidaire ou l’avocat du diable !

Pourtant, la Catalogne et le Québec sont deux territoires différents sur deux continents différents. Le premier est un territoire espagnol d’une superficie de 31 950 km² avec une population qui est estimée à 7,5 millions (2016). Le second est une province canadienne d’une superficie de 1 667 441 km², avec une population estimée à 8,3 millions (2017). En gros, le Québec avale trois fois la France (643 801 km²) qui a pourtant une population estimée à 67,5 millions (2016).

Comparaison n’est pas raison. Oui, mais le commun des mortels pourrait bien se poser la question à savoir : « pourquoi ce qui se passe en Catalogne touche aussi fort le Québec ? » À entendre Philippe Couillard, le Québec ne devrait pas « s’ingérer » dans une affaire qui ne le concerne pas. Or, le premier ministre reconnaît tout de même que sa province, « le Québec, partage une riche relation avec la Catalogne ». Mais la question n’est pas d’être « solidaire » ou « l’avocat du diable ». Que l’indépendance Catalane soit reconnue ou non. Le problème, c’est que la Catalogne est devenue une sorte d’arête dans la gorge des Espagnols, des Canadiens et des Québécois aussi. Tant qu’on en parlera, ça restera une patate chaude. Finalement, on se demande : entre fédéralistes et séparatistes qui va plier l’échine ?

En attendant, bonjour la république… très provinciale !

FBIYAY


Moment d’élections, période de gifles à Montréal

Certains sont allés jusqu’à comparer Montréal (une ville) à la Corée du Nord (un pays) pour parler d’une « mauvaise gestion » de celui qui dirige (au moment où j’écris) la deuxième ville la plus peuplée du Canada : Montréal. Est-ce, vraiment, la bonne stratégie pour déstabiliser l’adversaire ? Cette lettre d’opinion que vous allez lire n’est pas un pamphlet…

Pour le pouvoir, les hommes politiques sont prêts à tout. Loin de vouloir m’immiscer dans quoi que ce soit, je me permets de revenir – un tout petit peu – sur la sortie de notre célèbre avocate Anne-France Goldwater. Celle qui a comparé, le maire de Montréal, Denis Coderre, au dictateur Nord-Coréen, Kim Jong-un. Ce, alors que Me Goldwater apportait officiellement son soutien à Valérie Plante, candidate à la mairie de Projet Montréal.

D’abord, je tiens à souligner que je ne connais – personnellement – ni Denis Coderre, ni Anne-France Goldwater, ni Valérie Plante ; Mais à travers des événements, les médias et des sorties médiatiques.

Je sais que M. Coderre est l’actuel maire de Montréal, depuis le 14 novembre 2013. Qu’il a « dépensé plus de 250 000 $ pour faire rédiger des centaines de discours par des pigistes en trois ans, soit neuf fois plus que ses prédécesseurs de 2010 à 2013 ». Qu’il a « utilisé (01) milliard $ pour le 375ème, dix (10) millions $ pour illuminer le pont, vingt-quatre (24) millions $, pour deux jours de courses, – sans compter une marge de crédit de 10 millions de dollars pour l’organisme responsable de l’événement ». Qu’il est candidat à sa propre succession.

Faut-il pour autant diaboliser l’adversaire, jusqu’à ce point ?

Je sais que Mme Goldwater est une brillante avocate qui a longtemps lorgné la Mairie de Montréal. Qu’elle travaille dans un cabinet spécialisé en droit de la famille au Québec. Qu’elle tient le rôle principal de la nouvelle saison télévisée de L’Arbitre. Qu’elle « représente différents organismes – dont la coalition pour la promotion de la sécurité des personnes et des chiens (CPSPC) – et conteste devant les tribunaux le nouveau règlement animalier de Montréal, aux côtés de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) ». Qu’elle a renoncé à se présenter à la mairie de Montréal pour appuyer la chef de Projet Montréal.

Je sais que Mme Plante est la chef du parti Projet Montréal depuis 2016 et conseillère municipale du district Sainte-Marie de l’arrondissement de Ville-Marie depuis 2013. Qu’elle cumule les fonctions de porte-parole de l’opposition officielle en matière de centre-ville, de tourisme et des dossiers femmes. Qu’elle est également vice-présidente du Conseil de la Ville de Montréal. Qu’elle est candidate aux élections municipales du 5 novembre 2017. Qu’elle « propose principalement de s’attaquer aux inégalités sociales qui divisent les Montréalais, notamment en s’engageant à forcer la Ville à offrir le salaire viable de 15 $ l’heure, pour tous les employés de la ville, employés contractuels et sous-contractants ». Que son slogan électoral pour battre Denis Coderre est : « l’homme de la situation ».

Si pour certains, « tous les coups sont permis en politique’’, je m’interroge de savoir si le jeu électoral rime forcément avec l’art de la violence verbale ? Dans bien des cas, je ne suis pas contre la « virulence’’ qu’utilise Mme Goldwater contre M. Coderre, pour « certaines pratiques’’ du premier magistrat de la Ville de Montréal ; d’avoir « un faux sourire », de ne pas « écouter d’autres avis » et d’avoir jeté « à la poubelle » plus d’1G$ pour les célébrations du 375è anniversaire de ladite ville.

Il est tout à fait compréhensible, pour un ou une citoyenne, de contrattaquer les actions du maire de sa ville. Certains vont le « vilipender », le « charger de tous les péchés d’Israël » – surtout lorsqu’ils doivent l’affronter dans les urnes – pour faire plaisir à l’électorat. Mais, de là, à comparer la gestion de la ville de Montréal à la gestion d’un pays comme la Corée du Nord, on tombe des nues. « Montréal est dirigée comme la Corée du Nord dans le sens où c’est une question d’obéissance totale », a martelé, lundi 17 septembre, Me Anne-France Goldwater, tout en comparant le maire de Montréal, Denis Coderre, au dictateur Nord-Coréen, Kim Jong-un. L’élu qui dirigerait Montréal « pour sa gloire » personnelle. Car, dira la magistrate, « Il veut qu’on le regarde, c’est un besoin narcissique ».

S’illustrer à travers une rare violence verbale

Alors que notre avocate de renommée avait l’occasion « en or’’ de prouver aux Montréalaises et Montréalais que Coderre ne valait plus la peine – en se mesurant à lui dans les urnes -, madame a décidé, à la dernière minute, de faire machine arrière : de ne pas se présenter aux Municipales. Sauf que, la stratégie trouvée aux côtés de Valérie Plante (qui a de belles idées au passage), Me Goldwater a choisi de s’illustrer à travers une rare violence verbale, de « vouer aux gémonies’’ l’un des gros joueurs de cette joute électorale du 5 novembre 2017, pensant sans doute pouvoir « faire le plein’’ chez le parti Projet Montréal avec de tels propos.

Denis Coderre, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’est pas « l’homme le plus parfait’’ de Montréal. Néanmoins, il a été élu sur la base d’un programme et projet de société par des citoyens de la ville. Il est le maire sortant. Il est candidat à sa propre succession. Il a encore son mot à dire. Il a, donc, une place dans le cœur d’une partie de ses administrés. Je ne suis pas en train de lui faire des éloges. Loin de moi l’idée et cette posture partisane.

Mais, je crois savoir qu’en comparant Denis Coderre au chef communiste, Kim Jong-un qui, – en fonction depuis le 17 décembre 2011 -, succède à son père Kim Jong-il, qui lui-même avait succédé à son père Kim Il-sung ; non seulement, Me Goldwater nous renvoie 500 ans en arrière, offense également des citoyens ; mais aussi le nouveau « bras séculier’’ de Mme Plante fait la « Pub’’ d’une métropole qui ne devrait pas être digne de ces avancées en matière de politique, de démocratie, de liberté aux yeux du monde.

Je ne crois pas que la candidate de Projet Montréal ferait compagne dans ce sens. Je ne crois pas que Valérie Plante s’adonnerait, à cœur joie, à des comparaisons entre son adversaire et Kim Jong-un ou Donald Trump pour gagner le cœur des citoyens de la Ville de Montréal au soir du 5 novembre.

Je sais que Mme Plante a des « arguments solides’’ pour convaincre les électeurs sur la « vision’’ que présente Projet Montréal pour la métropole. Que son parti peut mieux faire que l’Équipe Coderre. Qu’elle saura faire une campagne électorale qui sera concentrée sur le « quotidien des Montréalais » pour finir par « briser le plafond de verre ». Oui, c’est bien sur ce terrain qu’on verra « la vraie différence’’ entre Mme Plante et M. Coderre et la compagne que veut mener Mme Goldwater (dont j’adore, au passage, son rôle dans la série télévisée).


Du Canada à la Mecque, le retour des pèlerins

Considéré comme le plus grand rassemblement au monde, les portes du Hajj 2017 se sont refermées le 4 septembre. Plus de deux (02) millions de personnes ont été enregistrées cette année, quelques 3 000 canadiens ont pu effectuer ce voyage en terre sainte (Arabie Saoudite). Parmi eux, il faut compter plusieurs membres de la communauté musulmane montréalaise, québécoise ou canadienne. À l’occasion de leur retour, j’ai été convié à une cérémonie à Repentigny (30mn de Montréal) dans Lanaudière (région de Québec/Canada).

Il est 14 heures 10 minutes ce samedi 23 septembre à Ville de Repentigny. Sur la rue de l’Harricana, un domicile attire du regard par le nombre impressionnant de véhicule stationné. Fait inhabituel, oui; mais rien de grave. En effet, c’est la famille de Boubacar Doukouré qui, – lui-même revenu de la Mecque – reçoit un beau monde chez elle pour non seulement célébrer son « retour en bonne santé parmi les siens » mais surtout parler du « caractère sacramental du Hajj ». Dans la cour arrière, le décor est tout planté. Sous un hangar aménagé pour la circonstance, les invités arrivant au fur et à mesure s’y installe. L’ambiance est bon enfant. Dans la cuisine, la joie se lit sur les visages. Des femmes concoctent des mets et des friandises devant servir pendant et après les exposés qui seront faites.

« Tout action ne vaut que par l’intention »

Crédit: Aboubacar Doukouré

Et c’est l’Imam Moussa Abdoulkarim qui donne le ton aux environ de 15 heures. Dans exposé liminaire, le conférencier islamique parle d’abord de l’acte d’adoration qui nécessite, avant tout, une ‘’intention’’ formulée. « Tout acte d’adoration nécessite une intention. Tout action ne vaut que par l’intention », soutien Oustaz Adoulkarim tout en évoquant l’obligation pour tout musulman d’accomplir le 5è pilier de l’Islam : le Hajj. « Le pèlerinage est une obligation notoire en Islam. Il est recommandé de s’empresser pour le faire au moins une seule fois. Si on n’a pas d’excuse, de contrainte rien ne devrait retarder le Hajj pour tout musulman », fait valoir l’Imam d’origine Tchadienne.

Toutefois, il rappelle que le pèlerinage a des conditionnalités, comme tout acte d’adoration en Islam. Au nombre de ceux-ci, selon Oustaz Abdoulkarim, « il faut être musulman, être adulte, être libre, avoir l’esprit saint ». Avoir l’esprit saint, « sous-entend qu’un fou n’est pas obligé de faire le Hadj parce qu’il n’est pas conscient de ses actes » indique-t-il. Non sans mentionner qu’il faut également « avoir les moyens physiques et financier », faute de quoi le Hajj serait impossible pour tout musulman.

Parlant de finance, Kassoum Samaké (Ivoirien) a fait savoir à la communauté qu’elle n’a pas à « avoir peur » de payer 10 000 ou 12 000 $ pour se rendre à la Mecque. Ayant obtenu son doctorat en théologie en Arabie Saoudite et pour y avoir vécu dans le pays durant plusieurs années, Dr Samaké a annoncé avoir mis en place la structure ’’Yatrib Voyage’’ pour faciliter le Hadj à ses « frères et sœurs » de la communauté musulmane vivant au Canada.

« Mettre le Hadj en priorité comme nos dépenses quotidiennes »

Crédit: Aboubacar Doukouré

« Nous avons besoin de planification pour avoir les moyens qu’il faut pour pouvoir accomplir le Hadj. De fois, lorsqu’on regarde la somme de 10 000 $ ou 12 000 $ on se dit incapable d’avoir cet argent pour faire le Hajj. Cette année 2017, j’ai accompagné 60 personnes du Canada pour le pèlerinage. Certains parmi eux sont venus s’inscrire le premier jour avec seulement 1000 $, pourtant ils ont pu effectuer le pèlerinage. Pourquoi? Simplement, parce qu’ils avaient planifié leur voyage. Nous ne devons pas avoir peur de la somme. Il faut juste mettre le Hajj en priorité comme bon nombre de nos dépenses quotidiennes », conseil Dr Kassoum Samaké, Imam d’une mosquée à Longueuil.

Prenant la parole, Diakité Adam a exhorté les Musulmans à « ne pas attendre de finir la belle vie ou la fin de leurs jours » avant de songer faire le Hajj. Au dire de ce chef d’entreprise, également enseignant d’école islamique, « beaucoup parmi nous ont de l’argent, ont les moyens d’y aller; mais beaucoup parmi nous n’ont pas la volonté d’accomplir le Hadj ».

Une raison de plus pour Oustaz Adam (Ivoirien) de mettre en garde. « Beaucoup vont mourir avec leur argent, laisser leur fortune derrière eux. Ni leur femme, ni leurs enfants, ni personne n’aura accès. Qui va en bénéficier ? c’est la poussière », martèle l’homme de Dieu, avant de poursuivre : « On peut accomplir 5 fois le Hajj sans qu’il ne soit agréé par Dieu. Certains prient, mais Dieu n’accepte pas leur prière ».

À l’en croire, de retour de la Mecque, « il faut qu’on sente un changement sur le comportement du pèlerin, dans son travail, dans sa manière de parler, dans sa famille, dans ses prières etc. ». « Celui qui va à la Mecque pour revenir faire du m’as-tu-vu, prévient Diakité Adam, son Hajj ne sera pas agréé par Dieu». Tout comme « on ne revient pas du Hajj pour mener une vie renfermée sur soi, une vie d’égoïste, une vie d’hypocrisie ».  

« On peut éffectuer le Hajj 5 fois, échouer 5 fois » !

Crédit: Aboubacar Doukouré

Abondant dans le même sens, l’hôte du jour s’est dit « heureux et fier » d’être passé sur ‘’les traces du prophète Mahomet (s.a.w)’’ et d’avoir pu accomplir tous les rites du hajj… de Djeddah à Arafat en passant par Mina, Mouzdalifa et Jamarat. Au Canada depuis quelques années, ce banquier originaire de la Côte d’ivoire exerçait auparavant en Tunisie. Alors qu’il a longtemps caressé l’ambition de se rendre ‘’un jour’’ à la Mecque, plus de 10 ans après son arrivée au Québec, Boubacar Doukouré réalise enfin ce rêve.

« Mon expérience a commencé à l’aéroport Trudeau de Montréal. (…) Nous avons fait 11 heures de vol, de Montréal à Jordanie. Après une escale de 1h 30, on a pris le vol pour Médine. À Médine, la chaleur était extraordinaire : il faisait environ 50 degrés. De toute ma vie je n’ai jamais vécu une telle chaleur. C’était la première fois. Mais une fois à l’hôtel, on était bien logé dans des chambres ou il faisait 16 degrés. Après, j’ai passé six nuits dans la mosquée du prophète (s.a.w) à Rawda. C’est un paradis sur terre (…) », raconte en substance M. Doukouré désormais Hajj Doukouré, qui dit avoir prié pour toute sa famille, la communauté musulmane et pour la paix dans le monde.

Pour ce nouveau pèlerin, toutes ces épreuves – pénibles soient-elles – du Hajj permettent au Musulman d’être sage et de raffermir sa foi, tout en restant sur le « droit chemin ». Hajj Doukouré a encouragé les jeunes et les couples de la communauté a planifié leur voyage en terre sainte afin de « goûter » à cette « belle aventure d’adoration », qui reste selon lui une « expérience inédite ».

Baba-Idriss Fofana, De retour de Repentigny


Afrique, quand la solidarité claque la porte !

Freetown, capitale d’un ‘’petit’’ pays d’Afrique de l’ouest – qui est la Sierra Leone avec 6,3 millions d’habitants – s’est transformé en ‘’tombeau’’ à ciel ouvert le 14 août 2017. La raison, des pluies torrentielles accompagnées de coulées de boue et de glissements de terrain ont surpris en pleine nuit les habitants, faisant plus de 300 morts et laissant plus de 2000 personnes sans-abris. Alors que l’Indicateur de Développement humain (IDH) fait état de ce que ce pays serait l’une des nations les plus pauvres de la planète, face à l’ampleur d’une telle catastrophe naturelle, les autorités ne pouvaient qu’appeler au secours. Ce qui est tout à fait légitime.

Malheureusement, j’ai été choqué de voir que la mobilisation – pour venir en aide à la Sierra-Leone – ne se faisait qu’en occident. En Afrique, la plupart des pays dit riches faisaient la sourde oreille. C’est à peine si on en parlait sur les réseaux sociaux ! Et pourtant, dans la même semaine, lorsqu’il y a eu l’attentat de Barcelone (qui a fait 13 morts), aussitôt le monde entier en parlait et le lendemain tout l’Europe apportait sa solidarité à l’Espagne.  Et pourquoi pas nous ?

Cette indignation, que je n’ai pu contenir, m’a amené a écrit un billet sur le réseau social professionnel ‘’Linkedin’’ pour crier mon ras-le-bol afin de susciter une prise de conscience:

« Quel contraste ! Pendant que l’Europe s’unit, dès le lendemain, autour de Barcelone, suite à l’attentat qui a fait 13 morts. L’Afrique se détourne de Freetown, là où les pluies diluviennes ont fait plus de 300 morts, depuis le 14 août. Et dire que le pays appel à l’aide… Malheureusement, ces riches africains, ces milliardaires, ces pays, se montrent incapables… C’est peut-être l’affaire de l’occident encore ? Quelle indifférence !!! Le mal est profond ! ».

Tout comme j’avais eu a dénoncé (sur ce blog) – la marche à Paris en janvier 2015 – les Chefs d’Etats africains allés soutenir Charlie Hebdo en laissant leur population aux mains assassines de Boko Haram. Bref, ma publication sur le drame sierra-léonais a quand eu un grand intérêt à travers plusieurs réactions et commentaires. J’ai décidé de partager la majorité des commentaires que j’ai pu copier depuis ‘’Linkedin’’ et coller sur mon blog… ci-dessous :

 Senator AMADOU THIAM

Senator AMADOU THIAM

Vous avez parfaitement raison. Toutes nos condoléances à nos frères et soeurs de la Sierra Leone. Que le Bon Dieu les accueille au Paradis!

  
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

En tout cas, il faut s’en remettre à Dieu. C’est lui qui devra prendre pitié de tous ces morts qui ne demandaient pas à mourir dans ces conditions lamentables. Mais bon… Merci pour ta compassion. Ça fait chaud au cœur !

  
Nour Bouakline

Nour Bouakline

Une vérité qui fait. Si mal au coeur… Deux poids, deux mesures

  
Bertrand Sintes

Bertrand Sintes

Toute ma compassion et mon soutien à ces pauvres familles. Je suis révolté par l’indifférence des grands de ce monde face à cette détresse. N’étant pas croyant en dieu, je ne puis clamer une aide divine, pensant que seuls les hommes ont la faculté d’être bon ou mauvais, et le pouvoir d’aider ou pas. Tout mon soutien du cœur.

  
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Je suis d’accord avec votre avis.

  
Jean Cédric MASSOG ESSOMBE

Jean Cédric MASSOG ESSOMBE

Il a fallu que l’aide arrive d’Israel alors que ce pays est entoure de voisins. Que fait l’UA? A quoi ca sert?

  
Yacine SAWADOGO, MBA

Yacine SAWADOGO, MBA

Hélas…mille fois hélas…Constat CRUEL!!

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

C’est bien malheureux…

  
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Justement, c’est parce qu’il n’y a pas d’Union en Afrique face ce genre de catastrophe… Même quand on peut faire face, on refuse. On se dit que, de toute façon, ça viendra d’ailleurs. On préfère se vanter de la richesse de nos pays, et se contenter de parole fleuve: dire que « l’Afrique est le continent de l’avenir ». Au final, on doit se poser la question « À qui appartient cette avenir? » S’il faut laisser mourir des gens de la sorte, s’il faut laisser des populations dans la détresse…

  
Charles Kabore

Charles Kabore

Très bon constat. Cette solidarité des pays développés à été très spontanée. Nos dirigeants Africains devraient s’en inspirer.

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Oui, ils donnent toujours des leçons de solidarité aux dirigeants africains (depuis des années) mais qui tombent dans des oreilles de sourds. Ils sont prompt à participer à des marches de soutien, même pas chez eux, mais ailleurs.

 
Jean-Marc Rolland

Jean-Marc Rolland

Baba-Idriss FOFANA bonjour, nul n’est prophète dans son propre pays… Et encore moins prophète légitime quand il ny a aucune infrastructure d’assainissement ou vétuste. Inutile de faire des marches en local, il se ferait harangué par la foule…

  
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

C’est vrai…Jean-Marc Rolland« Nul n’est prophète en son pays », mais personne n’est prêt à montrer son village de la main gauche… Et pourtant, les infrastructures ne tomberont pas du ciel. Si l’Afrique n’est pas pauvre, comme on le dit, qu’est-ce qui serait sa richesse? Autrement dit, si l’Afrique n’est pas riche qu’est-ce qui la rend pauvre?

  
Jean-Marc Rolland

Jean-Marc Rolland

Baba-Idriss FOFANA la réponse est la cupidité de ceux qui vendent leur pays et eux Qui achètent en pillant.sans.vergogne

  
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Jean-Marc Rolland merci. Tellement juste comme réponse😊

  
Adama Camara

Adama Camara

La réponse profonde à tout cela se trouve peut être dans cette citation: « Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse ne peuvent que chanter la gloire du chasseur » nous sommes entrain de nous tromper de combat et surtout d’outils nous som epoque de la »synchronisation des emotions  » c à d un mort est mort que ce soit en Espagne en Sierra Leone, au USA, la difference c est le storytelling des les events de Barça immédiatement les editions spéciales bbc, Cnews, cnn,…avec des specialistes police justice.,questions internationales.. Ouaga est à 3h de vol de Dakar par ex. Y’a til eu des envoyés spéciaux non. RFI à été la chaine qui a le mieux couvert l’èvenement. Tant que nous comprendrons pas que un milliardaire africain a plus de point commun avec un milliardaire occidentale qu’il en a avec ses compatriotes. Nous nous tromperons toujours et verseront dans un debat de race qui n’existe pas et n’existera jamais:). Un mort africain= c’est Dieu qui l’a repris. Circulez y’a rien à voir. Un mort occidental=comment est ce possible qu’elles sont les chaînes de responsabilités? Comment nous allons faire pour que cela ne se reproduise? Enfin prions pour nous faire appellez le cardinal pour la cermonie r (modifié)

  
Mohamed Ali Kada Karkar

Mohamed Ali Kada Karkar

Tellement triste mais tellement vrai aussi

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

À cette allure, quand est-ce que l’Afrique va prendre conscience ?

 
Mohamed Ali Kada Karkar

Mohamed Ali Kada Karkar

Du moins pas dans l’avenir proche, c’est ce que je crois. Tant qu’on ne reconnaît pas la richesse qu’on a ainsi que le potentiel de nos jeunes qui, dans la majorité des cas, ne trouvent accès à la réussite qu’ailleurs, on prendra pas conscience. Si vous me demandez mon avis, je crois que les conséquences de ces désastres naturels ne doivent jamais avoir de tels bilans de perte humaine dans notre continent si riche. Et si ça devait arriver, on devrait trouver support et compassion au sein de nos pays voisins et confrères. Espérons une meilleure réalité dans le futur.

  
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

C’est clair. Tant qu’on ne sera pas solidaire entre nous même, tant qu’on sera incapable à gérer des choses sans l’onction de l’occident… Nous ferons face à de telles images jusqu’à la fin de nos jours.

  
Angèle VENTUGOL ONYIE MBA, MS

Angèle VENTUGOL ONYIE MBA, MS

Une verité troublante!

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Que dire de plus… Une vérité troublante, mais aussi déshonnorante !

 
Hala MAHCINE

Hala MAHCINE

C’est malheureux, de quelle Afrique parlons nous ? Aujourd’hui encore il y a des hommes et des sous hommes, ces derniers partent en silence, on entend personne parler d’eux, comme s’ils étaient de trop sur cette planète. Hommage à tous nos frères morts en Afrique et ailleurs, ceux que personne ne pleure, morts dans la pauvreté, la cruauté de l’autre, l’indifférence, la famine.. . . . . . . . Où va ce monde ? !!!!!

   
Bertrand Sintes

Bertrand Sintes

Oui Hala, vous savez combien je suis en accord avec vous. Mais nous pouvons encore résister en nous exprimant. Ne nous taisons pas, c’est la seule manière de ne pas laisser proliférer ce fléau… Restons solidaire, au nom du genre humain.

  
Hala MAHCINE

Hala MAHCINE

Merci Bertrand, je vous admire beaucoup car vous me donnez envie d’y croire, je mène déjà mon propre combat autant que femme et je voudrais tant apporter mon aide aux gens qui ont en le plus besoin au nom de l’humanité. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi toute cette haine ? Pourquoi ce déchaînement ? Pourquoi toutes ces guerres ? Cette indifférence envers les plus diminués ? ….il y a tellement d’espace et de richesses sur notre planète que nous pouvons tous y vivre dans aisance, la paix et la dignité. ……

 
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

C’est bien dommage… Nous sommes devenues des éternels assistés en Afrique…

  
Bertrand Sintes

Bertrand Sintes

Hala MAHCINE Chère Hala, Je vous rejoins, mais vous savez, il n’y a pas d’explication concrète à la cupidité, car il s’agit bien de cela. Que se soit l’argent, la domination sous toutes ses formes (politico-religieuse) la conquête des territoires, l’asservissement, tout n’est que cupidité et donc inexplicable. Je reste convaincu que le seul moyen de faire face est de rester unis face à ces décadents, car l’union des bonnes gens fait la force, même face à l’union des mauvaises personnes ; Un gros avantage toutefois pour les bonnes personnes : Il n’y a qu’une manière de l’être (bon et bienveillant), alors que pour les mauvaises gens, il y a tellement de manière et de sujets d’être mauvais, qu’ils se divisent entre eux. Mettez trois cons dans un enclos, il n’en restera qu’un car ils s’entretueront. A l’inverse les bons s’élèveront et progresseront dans le partage… Alors restons unis. Bien à vous chère sœur de Terre 🌏.

  
Amadou .

Amadou .

Malgré l’appel au secours, à ma connaissance , aucun pays africain ne s’est manifesté pour apporter ne serait ce qu’une assistance financière ou matérielle symbolique afin de soulager la population. À part quelques initiatives individuelles ca et la comme celle d’un journaliste sierra léonais basé à Dakar , le reste c’est l’indifférence totale. Même nos médias sont repassés à une autre actualité. Nos présidents n’en parlons même pas .Ainsi va l’Afrique. Ce qui s’est passé en Sierra Leone est une catastrophe naturelle et nul pays au monde n’est à l’abri et ca n’arrive pas qu’aux autres .

  
thierry Helsens

thierry Helsens

Le mal est profond, mais vous, vous êtes là et vous réagissez. Votre révolte et vos témoignages, en tant que journaliste, ne sont pas inutiles. Continuez à vous révolter, à vous indigner, à témoigner.

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Effectivement… Merci de le mentionner thierry Helsens. On fait de notre mieux, tout en espérant une prise de conscience à tous les niveaux de notre société.

 
DRAME Harouna

DRAME Harouna

Lorsque vous avez fait de l’aide internationale la clé de votre politique de développement depuis 60 ans, vous n’avez pas appris à vous aider ni à vous entraîder! Aussi ces tragédies frappent reurremment les États africains sans aucune mesure de préventions de révisions de la politique de construction. voire d’urbanisation. Les tragédies sont vite oubliees pour les revivre sans appliquer les mesures de sécurité relevées ! Mes condoléances aux victimes des politiques illusionnistes.

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Finalement, sur quoi on se base pour dire que l’Afrique est le continent de l’avenir? Si nous devons continuer de tendre la main, si nous nous montrons incapables alors que certains chefs d’États africains sont parmis le TOP 10 des plus riches au monde.

  
DRAME Harouna

DRAME Harouna

N B: lire « récurremment »

  
DRAME Harouna
DERNIER GRAND RÊVE et AUDACE AFRICAIN: Vaincre la léthargie du développement et de l’unité (French Edition)

DERNIER GRAND RÊVE et AUDACE AFRICAIN: Vaincre la léthargie du dévelop…

  
Marie Angeline Babagnak

Marie Angeline Babagnak

c est la faute aux occidentaux et au franc cfa s il a plu en sierra leonne. les africains ne st pas concernés ts les africains peuvent crever ca ne concerne aucun africain. ce qui les concerne c est tt ce qui se passe en france aux usa en espagne en allemagne ect…ect… lorsque ces peuples là st touchés les africains NOIR ont mal ds leur chair. pourquoi voulez vous qu ils agissent en sierra leonne alors que Barcelonne est meurtrie??? 😭😭😭 pauvre nègre!

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

C’est clair😅😅😅

 
Berthé Adama Ibrahima

Berthé Adama Ibrahima

C’est dégoûtant de voir une telle indifférence à la souffrance humaine. Quelques voyages en avions présidentiels et quelques banquets ministériels annulés auraient pu contribuer à soulager un tant soit peu ces victimes. Mais non!! On préfère regarder ailleurs et attendre la « Communauté Internationale ». Au fait je rappelle qu’on est sensé en faire partie de cette « Communauté Internationale » SHAME ON US. 😡😤😠 (modifié)

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Le vrai problème de l’Afrique, ce sont les Africains eux-mêmes, ceux qui ne travaillent que pour conserver le pouvoir… Tout ce qui est politique de développement, d’infrastructures, on s’en fou. On ne pense qu’à soi😕

  
Oumar Barkai

Oumar Barkai

ah oui, triste Afrique !

 
Marius TIEBI
  
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

C’est quoi « CCA » ? cher Marius TIEBI

 
Marius TIEBI

Marius TIEBI

Baba-Idriss FOFANA# C’est ça l’Afrique #CCA

  
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

😅lol👍

 
Simon Gerard Mbondo

Simon Gerard Mbondo

Triste réalité, mais nous avons intérêt à faire un choix. Apprendre à choisir des dirigeants responsables et capables de créer de la valeur sociale et morale de nos sociétés. C’est au peuple que revient le choix. Levons nous, décrions et refusons d’accepter qu’être noir c’est être un sous homme

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

 » La fortune et l’humeur gouvernent le monde.  » La Rochefoucauld

 
Nourai Badis

Nourai Badis

It’s really sad

 
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Comme le dit si bien Albert Einstein, Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. Une citation qui permet de mieux comprendre le tableau peu reluisant en Sierra-Leone en ce moment.

  
José SOLOFOHARIJAO

José SOLOFOHARIJAO

La Décadence… le Destin de l’Afrique… God bless…

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Sauf que Hermann Hesse ne croyait pas si bien dire: le destin ne tombe pas sur nous de l’extérieur, il prend racine et se développe en nous-mêmes…

  
José SOLOFOHARIJAO

José SOLOFOHARIJAO

Baba-Idriss FOFANA , c’est bien dit, et de surcroît les 2 hypothèses générales du Pessimiste et de l’Optimiste…

  
Baba-Idriss FOFANA
  
Elie Michel KEDJO

Elie Michel KEDJO

Elie Michel KEDJO On peut vraiment reprocher à l’Afrique de ne pas avoir fait son devoir vis-à-vis de la Sierra Leone. Pourtant, nombreux sont ceux qui continuent de croire que la solidarité est l’apanage des africains. Soyons honnête, les occidentaux sont aujourd’hui les champions en matière de solidarité… Vous avez parfaitement raison!

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Cette solidarité légendaire, autrefois reconnu à l’Afrique, n’est plus d’actualité.

  
mohamed kaci

mohamed kaci

PAUVRE AFRIQUE TIER MONDE

  
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

À force de lui coller cette étiquette, elle ne s’en tirera que vaincu😉 Y a rien qui tombera du ciel. Tout est dans nos actes… nos actions à entreprendre, qu’on entreprend! (modifié)

 
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Euh… c’est donc votre commentaire qui serait à la hauteur? Je ne vais pas descendre dans la gadoue avec vous. D’abord, vous n’êtes pas plus intelligent que toutes ces personnes qui ont fait des commentaires sur cette publication. Bien, on vous sent frustrer de cette publication, qui n’a d’autre objectif qu’une prise de conscience. Je n’ai pas les moyens d’envoyer des médicaments ou de me déplacer à Freetown. Au moins, avec ma plume, j’arrive à attirer l’attention sur un drame, une détresse humanitaire. C’est aussi mon cela mon rôle de journaliste. La preuve, des initiatives commencent à voir le jour avec une communauté de soutien pour récolter des fonds à l’endroit des Sierraleonnais. Voir cet tweet… d’un ministre. Et vous, qu’avez vous fait? Pourquoi un tel sujet vous frustre? (modifié)

  
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Comme je l’ai dit tantôt, on attend les bonnes volontés… ceux qui viennent d’ailleurs. Pourtant, nous avons aussi des stars (à l’image de Rihanna) qui se disent également interplanétaires. Où sont-elles?

  
Joseph SENE

Joseph SENE

Je n’ai vraiment pas de mot pour qualifier cette indifférence bien Africaine.

  
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Oui, c’est vraiment inqualifiable…

 
Joseph SENE

Joseph SENE

Le mal est plus que profond, mais que tout le monde sache qu’à chaque fois que nous nous détournerons de cette solidarité Africaine qui doit être de mise, nous creusons nos propres tombes, parce que nous nous affaiblissons davantage. Triste, vraiment triste.

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Très juste ce que vous dites. Votre parole est tout aussi profonde…

 
Bertrand Sintes

Bertrand Sintes

Enfin une parole sage ! Avec quelques autres tout de même… Je vous suis dans cette solidarité ! Bertrand, citoyen de la terre 🌏.

  
Abdoulaye Diallo

Abdoulaye Diallo

Ls chats n font pas des souris, les dirigeants nous respectent pas, et comment veut ton qu il nous prenne au serieux.

   
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Pourriez-vous « decoder » votre message SVP.., ça nous aider dans la comprehension…Rires.. lol

 
Abdoulaye Diallo

Abdoulaye Diallo

Je dis juste que nous avons a la tete de no ETA T des dirigeants qui n comprenn pas la conception de la solidarité africaine… ya des attenta un peu partou en afriq, on dirai qu ici qua chaq attenta c sont dzs arbees qu on abattent, c dplorabl. …

 
Baba-Idriss FOFANA

Baba-Idriss FOFANA

Je comprends ce que vous voulez dire… dommage que ce soit mal écrit😕 Mais bon.

 

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Gestion de l’Etat : Ouattara ne fera pas mieux que Gbagbo !

Je n’imagine pas les ‘’dégâts émotionnels’’ que pourrait susciter le titre de cet billet dans la tête des fanatiques du pouvoir Ouattara et des titrologues. Loin de vous faire plaisir, je pense qu’il faut avoir le courage d’appeler les choses par leur nom. [Ce que vous allez lire n’est pas un pamphlet !]

C’est vrai, un travail remarquable a été fait et continue d’être réalisé en matière d’infrastructure en Côte d’Ivoire. Il faut le reconnaître. Mais c’est peut-être la face visible de l’iceberg. Car, depuis l’accession du président Alassane Ouattara à la tête de la magistrature suprême, il y a du bitume par ici et par là, des échangeurs ça et là, un nouveau pont à péage, des autoroutes à péage, des bâtiments rénovés… mais dire que le système de gestion de l’Etat à changer, c’est se foutre un doigt dans l’œil. Bien au contraire, la vie devient de plus en plus difficile avec les taxes douanières créées à l’emporte-pièce au port et à l’aéroport, l’augmentation du kilowattheure, l’arnaque du Ministre des Transports sur le permis de conduire, le chômage à grande échelle, le népotisme, le cumul des postes, la promotion de la médiocrité et la corruption qui monte en puissance à tous les niveaux de la société ivoirienne. Hélas, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…

Comme le dit si bien, le commun des mortels, l’administration est une continuité parce que si les hommes passent, l’institution, elle, elle demeure. Ce qui est une vérité. Partant de là, faut-il croire que ce facteur de changement peut avoir un impact sur un système solidement implanté dans une administration fut-elle ivoirienne? Avant le deuxième quinquennat du président Ouattara je répondrai par le « oui ». Non pas parce que je suis un militant de son parti, le RDR, juste parce qu’on s’attendait à l’homme de l’époque Houphouët-Boigny. Celui-là même qui s’était montré rigoureux, intransigeant sur certains détails face à des hommes qu’il fallait mettre au pas pour aider le pays à se tirer de la récession économique des années 90. C’était l’homme de la situation à qui le père fondateur de la Côte d’Ivoire avait fait appel pour l’aider à mettre fin à la gabegie, aux gaspillages des ressources de l’Etat et aux malversations. Bref, il a été donc le 1er Premier ministre du président Félix Houphouët-Boigny qui a fait ses preuves.

Ouattara, devenu l’incontrôlable président !

A vrai dire, je n’ai pas connu Alassane Ouattara à cette époque du fait de mon jeune âge, parce qu’encore à l’école primaire. C’est plus tard que nos parents fonctionnaires nous ont retracé ce à quoi les populations en générale ont fait face lorsqu’il est fraîchement venu de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) où il occupait le poste de Gouverneur, auparavant au Fonds Monétaire international (FMI). Là où ‘’Wat l’Africain’’ occupait le prestigieux poste de Directeur général adjoint (DGA) au Etats-Unis. J’ai encore en mémoire les propos du genre « avec Ouattara, chacun est à son poste à l’heure du lundi au vendredi » ; « avec Ouattara, les véhicules de service immatriculés plaques jaunes n’étaient pas attribués à n’importe qui » ; « avec Ouattara, on ne se ballade pas avec les voitures de service de l’Etat » ; « avec Ouattara, on a connu le raccrochage des enseignants » etc… Tout cela montrait à quel point ‘’l’homme de caractère’’, en son temps, avait fini par mettre les Ivoiriens au travail et mis de l’ordre dans l’administration ivoirienne sans vouloir se faire aimer. Je m’interroge comment a-t-il réussi sa mission ? Est-ce parce qu’il était contrôlable, parce que n’étant pas « président de la République » mais un « Premier ministre » sous la responsabilité de Nanan Boigny ?

Lorsque ADO était sous le contrôle du président Houpouët-Boigny. PH: DR
Lorsque ADO était sous le contrôle du président Houpouët-Boigny. PH: DR

18 ans après, de 1993 à 2011, Alassane Ouattara a quitté son fauteuil de Premier ministre pour devenir président de la République de Côte d’Ivoire. Mais bien avant qu’il ne gagne en grade, de l’eau a coulé sous les ponts. Au finish, « le sauveur » ou  « l’enfant prodigue » est arrivé aux affaires, aux commandes d’un pays où tout semblait sens dessus dessous à tous les niveaux. De la rue à l’administration, désordre, anarchie, vandalisme, lourdeur, corruption, détournements étaient les maîtres mots d’un pays jadis présenté comme le modèle parfait à suivre dans la région ouest africaine.

Le vrai visage de Wat l’Africain

Comme je l’ai dit un peu plus haut, je n’avais pas connu l’homme dans les années 90 du fait de mon jeune âge. Il était donc grand temps pour moi de découvrir celui que les fonctionnaires de l’époque haïssaient à cause des mesures drastiques et/ou impopulaires qu’il arrivait à imposer. Oui, je voulais voir Alassane Ouattara à la tâche comme il l’a été auprès du président Houphouët-Boigny parce qu’après la mort de ce dernier, le pays a épousé de nouvelles pratiques : médiocrité, paresse, méchanceté, violence. Bref, les Ivoiriens, dans leur ensemble n’étaient plus eux-mêmes. La morale avait donc foutu le camp. On n’attendait plus que «le messie» pour renverser la donne, inculquer de bonne pratique de gestion, imposer la rigueur, faire la chasse au racket, au népotisme, à la corruption, l’abus de pouvoir, le favoritisme… tous ces maux qu’il avait lui-même critiqué – étant dans l’opposition – et auquel il avait promis mettre fin.

5 ans après son accession au pouvoir d’Etat, sur la plupart des points cités, pour beaucoup de personnes vivant en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara n’a pas été à la hauteur des attentes des Ivoiriens et même des militants de bases du Rassemblement des Républicains (RDR), rien qu’à se rendre compte des plaintes et complaintes des Républicains. Et lorsqu’on scrute l’horizon, on voit bien que l’homme ne sera pas capable de nous surprendre pour les 5 ans de mandature à venir, parce qu’il a mordu à l’hameçon de l’ancien régime. Beaucoup d’ivoiriens ont été surpris de constater que sous Ouattara, le cumul de poste est la chose la mieux partagée par un clan. On peut être Président de la République et cumulé le poste de président du parti au pouvoir (Ouattara himself)… On peut être Ministre de la République et occuper la Mairie d’une commune…On peut aussi être Ministre de la République et se faire élire député à l’assemblée nationale sans pour autant siéger au Parlement. Des ministres où DG de structures étatiques s’adonnent à des détournements de l’argent du contribuable, lorsqu’on les limoge c’est pour leur trouver des postes juteux ailleurs. Où alors, lorsqu’il y a des dérapages ou manquement grave on procède à des règlements de compte plutôt que de sanctionner les vrais coupables. Comme exemple, on peut citer la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI).

Pour l’émergence, on ne change pas de mentalité…

Je me demande à quoi répond cette gestion du pouvoir ? Est-ce une nouvelle mentalité qu’on essaie d’inculquer aux Ivoiriens ? Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en 10 ans de gestion Ouattara ne sera pas pire que Gbagbo, mais ‘’ADO’’ ne fera pas mieux que ‘’LG’’. Pour l’émergence, il est plutôt question d’infrastructure en Côte d’Ivoire et non de vertu, de moral ou de changement de mentalité. Oui, parce que c’est une question de croissance à deux chiffres !

Allez-y vous renseigner auprès de jeunes ivoiriens et ivoiriennes qui ont passés des concours sous l’ancien et le nouveau régime. Ils ou elles vous diront qu’on continue de payer les concours de la Fonction publique en Côte d’Ivoire. Bien plus, on vous dira que les prix ont doublé sous le régime Ouattara. Le racket, on n’en parle pas. Récemment, un ami m’a révélé que pour le dépôt physique des dossiers de candidatures pour le Concours de CAFOP (Centres d’Animation et de Formation Pédagogiques) aux fins de recruter des enseignants, on leur demande de payer 2000 Fcfa (sans reçu) à la DREN (Direction régional de l’Education Nationale). Ce, après avoir payé 28.000 Fcfa pour le retrait de la pochette, 10.000 Fcfa au Trésor public pour le droit d’examen et 4000 Fcfa à la Poste pour l’acheminement des diplômes pour les authentifier à la Direction des Examens et Concours (DECO). Ces informations ont été corroborées par plusieurs autres de mes contacts.

L’escroquerie à la tête de l’Etat ?

Voyez-vous, comment comprendre que pour un simple dépôt de dossier physique on demande aux candidats de payer 2000 Fcfa. Je vous fais un petit calcule arithmétique pour voir ‘’l’ampleur des dégâts’’. Selon les informations en ma possession, l’année dernière il y avait environ 60.000 candidats pour le concours d’entrée au CAFOP 2014-2015. Cette année, j’apprends qu’il y a environ 75.000 candidatures pour l’entrée au CAFOP 2015-2016. Si nous multiplions les 2000 Fcfa par les 75.000 candidatures cette année, cela fait mathématiquement 150 millions de Fcfa soit 230.000 euros. Dites-moi, où va cet argent sachant bien que lorsqu’on paie les 2000 Fcfa on ne reçoit pas de reçu ? Dans les poches de la croissance à deux chiffres? Pour ma part, je ne pense pas que cela va dans les caisses de l’Etat. Ce sont plutôt des mafieux, qui ont leurs complices dans l’administration ivoirienne, qui se sucrent sur le dos de pauvres jeunes en quête d’emploi.

D’ailleurs, qui a pensé un seul instant qu’avec l’arrivée de Ouattara au trône, ces pratiques allaient demeurer jusqu’à ce jour ? Et pourtant, notre administration est pourrie et continue de nous pourrir la vie en Côte d’Ivoire. Pour établir de simples documents administratifs : casier judiciaire, certificat de nationalité, extraire de naissance, certificat de résidence, attestation d’identité etc, de la police au tribunal de première instance en passant par les mairies et les sous-préfectures, on vous fait payer le double ou le triple de ce que vous devrez payer normalement. Si vous n’obtempérer pas, vos documents seront enfouis dans les tiroirs aux calendes grecques. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, ce qui est légale n’est pas légal ; c’est ce qui est illégale qui est légale ! N’est-ce pas l’échec d’un pouvoir en perte de vitesse (je pèse mes mots) et qui, malheureusement, doit faire face à la fronde sociale qui se profile ? A bon entendeur…

FBIyay


Côte d’Ivoire : 5 ans après les 3000 morts, rien…

11 avril 2011-11 avril 2016, il y a cinq ans, jour pour jour, nous étions sous le feu des balles assassines en Côte d’Ivoire. Une crise post-électorale née de l’intransigeance des hommes politiques ivoiriens au soir de l’élection du 28 novembre 2010. Résultats : 3000 morts de part et d’autre… [une publication actualisée]

Le monument des Martyrs, Abidjan, 2004 © fx-photo.com
Le monument des Martyrs, Abidjan, 2004 © fx-photo.com

Je ne reviendrai pas sur ma souffrance vécue – en tant que citoyen, journaliste, blogueur ‘’activiste’’ sur les médias sociaux – pendant ces moments de guerre fratricide qui ont mis la Côte d’Ivoire en lambeau et à genoux. Du plus simple des violations des droits humains… à la plus grave des violations du Droit internationale humanitaire (DIH). Ceux qui n’ont pas fui savent de quoi je parle. Mais, je me souviens des personnes tombées sous les balles des tueurs.

Officiellement, on nous a annoncé 3000 morts dans les deux camps qui se faisaient face. Des gens étaient chez eux, des balles perdues venaient mettre fin à leur vie. Des femmes étaient au marché, des obus venaient les exterminées etc. Bref, c’était la déchéance, l’horreur était à son comble.

Je me rappelle bien du 1er discours du président Ouattara après l’arrestation du président Gbagbo : « Je réitère ma volonté de mettre en place une commission vérité et réconciliation qui fera la lumière sur tous les massacres, crimes et autres violations des droits de l’homme ».

Cinq ans après, les Ivoiriens essayent de tourner l’une des plus sombres pages de leur histoire. Avec la mise en place de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) beaucoup a été fait. Mais le plus dur n’a pas été réalisé. La réconciliation est au point mort. Le mot clé est devenu un vain mot. Pendant ce temps, des cadavres sont encore dans des fosses communes… Alors que des coupables jouissent d’éventuelle retraite dorée, des victimes sont laissés pour compte !

En attendant, je demande qu’on se souvienne de nos morts. Même si nous ne pouvons pas les ressusciter. S’il est vrai que « les morts ne sont pas morts », nous avons l’obligation de construire un mémorial pour ces 3000 morts de la crise post-électorale de 2010 en Côte d’Ivoire. C’est un devoir de mémoire !

Kigali genocide memorial centre. © Weblizar thrillingafrica.com
Kigali genocide memorial centre. © Weblizar thrillingafrica.com

A l’image du « Kigali Genocide Memorial », à travers lequel les rwandais ont dit «plus jamais ça au Rwanda», faisons en sorte que les Ivoiriens disent aussi « plus jamais en Côte d’Ivoire ». Ce n’est pas le lieu d’organiser des conférences pour louer les mérites d’un camp sur un autre à fortiori célébrer l’arrestation de celui qu’on qualifiait, autrefois, de « dictateur de la lagune« . Nous devons plutôt être au recueillement, parce que 3000 personnes ont été tuées !

Je sais que la dernière phase du processus de réconciliation entamé était la mise en place d’un ‘’Mémorial’’, pour la constitution d’un symbole de la mémoire collective des Ivoiriens. Ce mémorial devrait nous permettre, ainsi qu’à nos enfants, de savoir ce qui s’est réellement passé à un moment donné dans ce pays phare de l’Afrique francophone. Nous devons toujours avoir en mémoire que c’est suite à une élection présidentielle que nous nous sommes entre-tués. Et prendre conscience des actes que nous allons poser dans le présent comme dans le futur.

De grâce, comme l’avait souligné l’ex-CDVR, « sortons du sentiment d’appartenance ethnique et communautaire pour déterminer un nouveau mode de coexistence pacifique fondé sur le développement de la démocratie et de l’esprit citoyen en Côte d’Ivoire ».

FBI