Alerte, journalistes cherchent protection à Abidjan !
Sommes-nous de retour avec les ‘’escadrons de la mort’’ ou du moins les ‘’microbes’’ (la nouvelle appellation), contre les journalistes et dans les rues d’Abidjan ? Je ne sais pas s’il faut utiliser la langue de bois. Sinon, je répondrai « Oui », par l’affirmatif.
https://youtu.be/okKSTwa8q_U
Depuis l’espace caraïbe où j’ai posé mes valises, il y a quelques jours, j’ai été brutalement réveillé par le cri de mes confrères, le lundi 15 décembre 2014. Comme un ‘’rêve cauchemardesque’’, je voyais les ‘’microbes’’ pourchasser les hommes à la ‘’plume, étiquetés’’. Lesquels appelaient les organisations de défense des droits de la corporation à leur secours.
Et c’est dans la matinée que je me rends compte que je n’étais pas aussi maboul lorsque j’aperçois un message annonçant la ‘’fermeture’’ d’un organe de presse à Abidjan après une conférence de rédaction, sous haute protection policière :
Et dire que le même jour, le rapport annuel de la Presse Emblème Campagne (PEC) publié le lundi 15 décembre à Genève, faisait état de la mort d’au moins 128 journalistes dans 32 pays. Voyez-vous ? Ça fait peur parce que le bilan est macabre. Qu’est-ce qui se passe pour que nous soyons dans le viseur des marchands de la mort ? La raison est toute simple. « Ils écrivent du n’importe quoi » ! Ah bon, vous reconnaissez que « c’est du n’importe quoi », et vous voulez continuer de nous utiliser… Qu’à cela ne tienne !
Et pourtant, nous ne sommes plus libres de travailler librement, d’informer librement et de critiquer librement. Oui, quand ‘’ça’’ ne les arrange pas, ils sont les premiers à remuer ciel et terre pour dire que « les journalistes ne font pas leur travail ». Mais quand ils sont logés à la ‘’bonne place’’, pour faire du « n’importe quoi » ils refusent systématiquement qu’on en parle dans la presse.
« Si tu oses », on te fera disparaître comme Désiré Gnonsio Oué en 2013, Jean Hélène en 2003, Guy André Kieffer en 2004… et si tu as la chance, tu seras comme Assalé Tiémoko (journaliste et DG de l’Éléphant Déchaîné) qui ayant échappé de justesse à la mort le vendredi 12 décembre 2014, 72 heures avant les menaces de mort reçu par ses journalistes, n’a eu qu’une cheville tordue.
Que c’est dur d’être journaliste sous les tropiques. Alors que, chaque jour que les jours s’égrènent, en Côte d’Ivoire, nous nous vantons d’être sur le chemin de la démo(n)cratie retrouvée, que l’indice d’insécurité a baissé « jusqu’à 1,18 ». Mais quand on guette les journalistes que diront les gens vers la fin ?
FBI
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